Texte intégral
Monsieur le président de lOffice Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques, cher Claude BIRRAUX,
Monsieur le Président de la commission des Affaires économiques, cher Serge POIGNANT,
Monsieur le Président de la commission du Développement durable, cher Serge GROUARD,
Monsieur le Président de la commission de lEconomie, cher Jean-Paul EMORINE,
Monsieur le Président de lAutorité de Sûreté Nucléaire (ASN), cher André-Claude LACOSTE,
Monsieur le Directeur Général de lInstitut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), cher Jacques REPUSSARD,
Monsieur ladministrateur général du CEA, cher Bernard BIGOT,
Mesdames et messieurs les présidents des entreprises du secteur nucléaire,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Le Japon vient de subir lune des catastrophes naturelles les plus brutales de lhistoire de lhumanité. Le tremblement de terre du 11 mars 2011, dune magnitude de 9 sur léchelle de Richter, restera comme lun des quatre plus puissants que notre planète ait subi, et le plus puissant de tous à une telle proximité des côtes. Les instituts de géophysique ont pu mesurer que larchipel sétait déplacé de plus de 2 mètres 40 et que laxe de rotation de la planète terre a été modifié de 10 centimètres, en une seule journée. Un tsunami de plus de 10 mètres de hauteur a achevé de dévaster les zones côtières.
Nos premières pensées doivent aller vers les dizaines de milliers de victimes de cette catastrophe naturelle, auxquelles notre Nation adresse un message daffection et de solidarité. La tragédie que vit aujourdhui le Japon est une tragédie pour toute lhumanité.
Lune des composantes de cette tragédie est aussi un accident nucléaire dune extrême gravité, la centrale de Fukushima étant située à la fois au plus près de lépicentre du séisme et en première ligne du tsunami.
Je voudrais rapidement revenir sur les causes de cet accident nucléaire, à la lumière des informations qui nous été transmises.
Le séisme ne semble pas avoir endommagé les systèmes de sûreté des centrales, qui ont été automatiquement mises à larrêt dès les premières secousses. Cependant, même à larrêt, un réacteur nucléaire continue à dégager une chaleur résiduelle, et il faut donc maintenir son refroidissement.
Or, le tsunami a rendu inopérant le système de refroidissement. Premièrement, il a obstrué les conduites permettant damener au réacteur la source froide de leau de mer. Deuxièmement, il a détruit lalimentation électrique permettant le pompage de cette eau. Troisièmement, il a mis hors dusage lalimentation électrique de secours. En labsence de refroidissement, dans chacun des réacteurs, la température et la pression se sont élevées. Pour sauvegarder lenceinte de confinement, lexploitant a, en conformité avec les procédures durgence, ouvert les vannes de dépressurisation. Malgré tout, le cur est monté en température et sest endommagé, produisant de lhydrogène et émettant dans lenceinte de confinement des matières radioactives. Les relâchements de vapeur dans latmosphère se sont donc accompagnés démissions radioactives. Et la présence dhydrogène est à lorigine des explosions constatées.
A ces difficultés, il faut ajouter une dégradation partielle probable de lenceinte de confinement des réacteurs N°2 et N°3, doù des rejets radioactifs plus importants et permanents, et enfin un incendie sur le réacteur N°4, qui a affecté la piscine de stockage des combustibles usés. A leur tour, ceux-ci émettent désormais des particules radioactives, qui sont relâchées dans latmosphère en raison dune dégradation du confinement de la piscine.
Les prochaines 48 heures seront cruciales pour rétablir le niveau d''eau dans cette piscine de stockage du réacteur N°4.
Les réacteurs N°5 et N°6, à lheure actuelle sont intègres. Nous sommes cependant préoccupés par les informations les plus récentes selon lesquelles la température dans les piscines des réacteurs N°5 et N°6 augmenterait elle aussi désormais.
Vous lavez compris, lenjeu central est le refroidissement des réacteurs et lalimentation en eau des piscines de stockage. Les exploitants et les autorités font tous leurs efforts pour lobtenir.
Comme vous le savez, ces événements ont entraîné une augmentation sensible de la radioactivité sur le site. Les opérateurs japonais travaillent donc dans des conditions particulièrement difficiles, et le gouvernement a ordonné lévacuation des populations dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Les mesures radiologiques ont également montré une élévation de la radioactivité à Tokyo, sans impact sur la santé à ce stade.
Nous navons, je vous le dis, quune information partielle sur ce qui sest passé, et nos experts, ici présents, travaillent à recueillir le plus déléments possible. De toute évidence, lanalyse des causes et de lenchaînement de ce drame est une priorité.
Je voudrais dailleurs insister sur leffort de transparence qui entoure cet accident. Dès samedi, Nathalie Kosciusko-Morizet et moi-même avons rassemblé tous les acteurs de la filière nucléaire et rendu publiques lensemble des informations en notre possession. Depuis, lASN, lIRSN et le gouvernement informent sans relâchent nos concitoyens.
Je le dis solennellement : toute linformation dont nous disposons, nous la diffusons. Nous ne travestissons aucune réalité. Laudition que vous tenez aujourdhui en est la meilleure preuve.
Nous voulons aussi assurer le gouvernement japonais du soutien de la France et de la communauté internationale. Le Japon a demandé le 14 mars lactivation de la convention internationale dassistance en matière de sûreté nucléaire. LAgence Internationale de lEnergie Atomique est désormais compétente pour coordonner lassistance internationale aux efforts japonais sur les sites nucléaires. Jai donc immédiatement demandé à lAutorité de sûreté nucléaire de préparer la contribution technique de la France, en liaison étroite avec les différents ministères et avec les exploitants et industriels. Je voudrais saluer lannonce faite ce matin par le PDG dEDF, Henri PROGLIO, de mobiliser des moyens robotiques, des stocks de bore (élément chimique permettant de stopper une réaction nucléaire) ainsi que ses équipes. Une importante réunion se tient à lASN à 17h00. Lobjectif est que la proposition dassistance de la France soit à la hauteur de notre savoir-faire dans le domaine nucléaire.
La France doit tirer tous les enseignements de cette catastrophe.
La France a fait le choix depuis plus dun demi-siècle de lénergie nucléaire.
Ce choix me semble pertinent pour quatre raisons principales :
* Premièrement, il assure lindépendance énergétique de notre pays, ce qui, dans ces temps dinstabilité internationale, ne doit pas être négligé.
* Deuxièmement, les prix des autres énergies disponibles, et en particulier du pétrole, augmentent et resteront élevés en toute hypothèse. Notre parc nucléaire permet aujourdhui aux Français de bénéficier dune électricité 40% moins cher quailleurs en Europe. Ce parc nucléaire est lun des éléments de compétitivité de la France.
* Troisièmement, lénergie nucléaire est la moins émettrice de gaz à effet de serre. Et la limitation des émissions de gaz à effets de serre doit être une priorité.
* Quatrièmement, la France dispose non seulement dun parc de 58 réacteurs et dun exploitant qui dispose de références en matière de sûreté, mais aussi de capacités industrielles et de compétences reconnues partout dans le monde.
Mais ce choix en faveur de lénergie nucléaire a une contrepartie indissociable : une exigence absolue en matière de sûreté nucléaire.
La Loi sur la Transparence et la sécurité nucléaire de 2006 a doté la France dune organisation et doutils puissants en matière de sûreté nucléaire. Cette organisation sappuie notamment sur lAutorité de Sûreté Nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante et véritable gendarme du nucléaire. Elle contrôle les sites nucléaires et peut imposer des prescriptions aux exploitants pouvant aller jusquà la fermeture en cas de risque grave. LASN sappuie également sur lexpertise pointue de lInstitut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ici présent également, qui exerce la surveillance de la radioprotection sur notre territoire.
La France a fait de la transparence un fondement de la sûreté nucléaire. Le moindre incident ou dysfonctionnement, même minime, doit être signalé automatiquement à lASN. LASN évalue et qualifie limportance de ces incidents et les rend publics dans des délais très courts.
Le Gouvernement a également mis en place, en application de la loi de 2006, le Haut Comité pour la transparence et linformation sur la sécurité nucléaire (HCTISN) présidé par Henri REVOL ici présent, un organe collégial qui permet notamment daméliorer linformation auprès du grand public.
Notre système de sûreté et dinformation est ainsi robuste et reconnu dans le monde entier pour son excellence technique, pour son intransigeance, pour son indépendance et pour sa transparence. Armé de ces outils, nous devons désormais faire toute la lumière sur laccident japonais et surtout en tirer toutes les conséquences sur notre propre parc.
Comme la annoncé le Premier ministre, il sera procédé, en toute transparence, à une revue complète de sûreté de chaque réacteur au regard des événements de type séisme ou inondation et à la lumière du drame de Fukushima. Les résultats en seront rendus publics et les prescriptions de lASN seront systématiquement prises en compte. Nous tirerons tous les enseignements de la catastrophe de Fukushima, je my engage.
Cette revue portera sur les 4 points suivants :
* le risque sismique ;
* le risque dinondation ;
* le risque de rupture des moyens de refroidissement ;
* les outils permettant de faire face aux situations extrêmes de fusion totale ou partielle du cur dun réacteur, comme le récupérateur de corium que nous avons prévu pour lEPR.
Pour tirer les leçons de Fukushima, la France nagira pas seule. Elle souhaite partager son exigence au niveau international et entraîner la communauté internationale vers plus de sûreté. Cest pourquoi la France apporte son plein soutien à la démarche dévaluation de la sûreté des centrales engagée au niveau européen. Cest pourquoi également la France intensifiera ses efforts pour élever et harmoniser les normes de sûreté au niveau européen et international, conformément aux engagements pris lors de la conférence sur le nucléaire de Paris en mars 2010.
Lassociation du public à nos choix énergétiques est un facteur essentiel de notre démocratie. Le gouvernement français écoutera avec attention les propositions soumises pour améliorer notre système énergétique. Le gouvernement français prendra aussi linitiative, dans les prochaines semaines, de réunir lensemble des ministres de lénergie du G20 pour examiner ensemble les grandes questions relatives à la politique énergétique.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 17 mars 2011
Monsieur le Président de la commission des Affaires économiques, cher Serge POIGNANT,
Monsieur le Président de la commission du Développement durable, cher Serge GROUARD,
Monsieur le Président de la commission de lEconomie, cher Jean-Paul EMORINE,
Monsieur le Président de lAutorité de Sûreté Nucléaire (ASN), cher André-Claude LACOSTE,
Monsieur le Directeur Général de lInstitut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), cher Jacques REPUSSARD,
Monsieur ladministrateur général du CEA, cher Bernard BIGOT,
Mesdames et messieurs les présidents des entreprises du secteur nucléaire,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Le Japon vient de subir lune des catastrophes naturelles les plus brutales de lhistoire de lhumanité. Le tremblement de terre du 11 mars 2011, dune magnitude de 9 sur léchelle de Richter, restera comme lun des quatre plus puissants que notre planète ait subi, et le plus puissant de tous à une telle proximité des côtes. Les instituts de géophysique ont pu mesurer que larchipel sétait déplacé de plus de 2 mètres 40 et que laxe de rotation de la planète terre a été modifié de 10 centimètres, en une seule journée. Un tsunami de plus de 10 mètres de hauteur a achevé de dévaster les zones côtières.
Nos premières pensées doivent aller vers les dizaines de milliers de victimes de cette catastrophe naturelle, auxquelles notre Nation adresse un message daffection et de solidarité. La tragédie que vit aujourdhui le Japon est une tragédie pour toute lhumanité.
Lune des composantes de cette tragédie est aussi un accident nucléaire dune extrême gravité, la centrale de Fukushima étant située à la fois au plus près de lépicentre du séisme et en première ligne du tsunami.
Je voudrais rapidement revenir sur les causes de cet accident nucléaire, à la lumière des informations qui nous été transmises.
Le séisme ne semble pas avoir endommagé les systèmes de sûreté des centrales, qui ont été automatiquement mises à larrêt dès les premières secousses. Cependant, même à larrêt, un réacteur nucléaire continue à dégager une chaleur résiduelle, et il faut donc maintenir son refroidissement.
Or, le tsunami a rendu inopérant le système de refroidissement. Premièrement, il a obstrué les conduites permettant damener au réacteur la source froide de leau de mer. Deuxièmement, il a détruit lalimentation électrique permettant le pompage de cette eau. Troisièmement, il a mis hors dusage lalimentation électrique de secours. En labsence de refroidissement, dans chacun des réacteurs, la température et la pression se sont élevées. Pour sauvegarder lenceinte de confinement, lexploitant a, en conformité avec les procédures durgence, ouvert les vannes de dépressurisation. Malgré tout, le cur est monté en température et sest endommagé, produisant de lhydrogène et émettant dans lenceinte de confinement des matières radioactives. Les relâchements de vapeur dans latmosphère se sont donc accompagnés démissions radioactives. Et la présence dhydrogène est à lorigine des explosions constatées.
A ces difficultés, il faut ajouter une dégradation partielle probable de lenceinte de confinement des réacteurs N°2 et N°3, doù des rejets radioactifs plus importants et permanents, et enfin un incendie sur le réacteur N°4, qui a affecté la piscine de stockage des combustibles usés. A leur tour, ceux-ci émettent désormais des particules radioactives, qui sont relâchées dans latmosphère en raison dune dégradation du confinement de la piscine.
Les prochaines 48 heures seront cruciales pour rétablir le niveau d''eau dans cette piscine de stockage du réacteur N°4.
Les réacteurs N°5 et N°6, à lheure actuelle sont intègres. Nous sommes cependant préoccupés par les informations les plus récentes selon lesquelles la température dans les piscines des réacteurs N°5 et N°6 augmenterait elle aussi désormais.
Vous lavez compris, lenjeu central est le refroidissement des réacteurs et lalimentation en eau des piscines de stockage. Les exploitants et les autorités font tous leurs efforts pour lobtenir.
Comme vous le savez, ces événements ont entraîné une augmentation sensible de la radioactivité sur le site. Les opérateurs japonais travaillent donc dans des conditions particulièrement difficiles, et le gouvernement a ordonné lévacuation des populations dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Les mesures radiologiques ont également montré une élévation de la radioactivité à Tokyo, sans impact sur la santé à ce stade.
Nous navons, je vous le dis, quune information partielle sur ce qui sest passé, et nos experts, ici présents, travaillent à recueillir le plus déléments possible. De toute évidence, lanalyse des causes et de lenchaînement de ce drame est une priorité.
Je voudrais dailleurs insister sur leffort de transparence qui entoure cet accident. Dès samedi, Nathalie Kosciusko-Morizet et moi-même avons rassemblé tous les acteurs de la filière nucléaire et rendu publiques lensemble des informations en notre possession. Depuis, lASN, lIRSN et le gouvernement informent sans relâchent nos concitoyens.
Je le dis solennellement : toute linformation dont nous disposons, nous la diffusons. Nous ne travestissons aucune réalité. Laudition que vous tenez aujourdhui en est la meilleure preuve.
Nous voulons aussi assurer le gouvernement japonais du soutien de la France et de la communauté internationale. Le Japon a demandé le 14 mars lactivation de la convention internationale dassistance en matière de sûreté nucléaire. LAgence Internationale de lEnergie Atomique est désormais compétente pour coordonner lassistance internationale aux efforts japonais sur les sites nucléaires. Jai donc immédiatement demandé à lAutorité de sûreté nucléaire de préparer la contribution technique de la France, en liaison étroite avec les différents ministères et avec les exploitants et industriels. Je voudrais saluer lannonce faite ce matin par le PDG dEDF, Henri PROGLIO, de mobiliser des moyens robotiques, des stocks de bore (élément chimique permettant de stopper une réaction nucléaire) ainsi que ses équipes. Une importante réunion se tient à lASN à 17h00. Lobjectif est que la proposition dassistance de la France soit à la hauteur de notre savoir-faire dans le domaine nucléaire.
La France doit tirer tous les enseignements de cette catastrophe.
La France a fait le choix depuis plus dun demi-siècle de lénergie nucléaire.
Ce choix me semble pertinent pour quatre raisons principales :
* Premièrement, il assure lindépendance énergétique de notre pays, ce qui, dans ces temps dinstabilité internationale, ne doit pas être négligé.
* Deuxièmement, les prix des autres énergies disponibles, et en particulier du pétrole, augmentent et resteront élevés en toute hypothèse. Notre parc nucléaire permet aujourdhui aux Français de bénéficier dune électricité 40% moins cher quailleurs en Europe. Ce parc nucléaire est lun des éléments de compétitivité de la France.
* Troisièmement, lénergie nucléaire est la moins émettrice de gaz à effet de serre. Et la limitation des émissions de gaz à effets de serre doit être une priorité.
* Quatrièmement, la France dispose non seulement dun parc de 58 réacteurs et dun exploitant qui dispose de références en matière de sûreté, mais aussi de capacités industrielles et de compétences reconnues partout dans le monde.
Mais ce choix en faveur de lénergie nucléaire a une contrepartie indissociable : une exigence absolue en matière de sûreté nucléaire.
La Loi sur la Transparence et la sécurité nucléaire de 2006 a doté la France dune organisation et doutils puissants en matière de sûreté nucléaire. Cette organisation sappuie notamment sur lAutorité de Sûreté Nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante et véritable gendarme du nucléaire. Elle contrôle les sites nucléaires et peut imposer des prescriptions aux exploitants pouvant aller jusquà la fermeture en cas de risque grave. LASN sappuie également sur lexpertise pointue de lInstitut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ici présent également, qui exerce la surveillance de la radioprotection sur notre territoire.
La France a fait de la transparence un fondement de la sûreté nucléaire. Le moindre incident ou dysfonctionnement, même minime, doit être signalé automatiquement à lASN. LASN évalue et qualifie limportance de ces incidents et les rend publics dans des délais très courts.
Le Gouvernement a également mis en place, en application de la loi de 2006, le Haut Comité pour la transparence et linformation sur la sécurité nucléaire (HCTISN) présidé par Henri REVOL ici présent, un organe collégial qui permet notamment daméliorer linformation auprès du grand public.
Notre système de sûreté et dinformation est ainsi robuste et reconnu dans le monde entier pour son excellence technique, pour son intransigeance, pour son indépendance et pour sa transparence. Armé de ces outils, nous devons désormais faire toute la lumière sur laccident japonais et surtout en tirer toutes les conséquences sur notre propre parc.
Comme la annoncé le Premier ministre, il sera procédé, en toute transparence, à une revue complète de sûreté de chaque réacteur au regard des événements de type séisme ou inondation et à la lumière du drame de Fukushima. Les résultats en seront rendus publics et les prescriptions de lASN seront systématiquement prises en compte. Nous tirerons tous les enseignements de la catastrophe de Fukushima, je my engage.
Cette revue portera sur les 4 points suivants :
* le risque sismique ;
* le risque dinondation ;
* le risque de rupture des moyens de refroidissement ;
* les outils permettant de faire face aux situations extrêmes de fusion totale ou partielle du cur dun réacteur, comme le récupérateur de corium que nous avons prévu pour lEPR.
Pour tirer les leçons de Fukushima, la France nagira pas seule. Elle souhaite partager son exigence au niveau international et entraîner la communauté internationale vers plus de sûreté. Cest pourquoi la France apporte son plein soutien à la démarche dévaluation de la sûreté des centrales engagée au niveau européen. Cest pourquoi également la France intensifiera ses efforts pour élever et harmoniser les normes de sûreté au niveau européen et international, conformément aux engagements pris lors de la conférence sur le nucléaire de Paris en mars 2010.
Lassociation du public à nos choix énergétiques est un facteur essentiel de notre démocratie. Le gouvernement français écoutera avec attention les propositions soumises pour améliorer notre système énergétique. Le gouvernement français prendra aussi linitiative, dans les prochaines semaines, de réunir lensemble des ministres de lénergie du G20 pour examiner ensemble les grandes questions relatives à la politique énergétique.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 17 mars 2011