Texte intégral
Madame la Présidente de France-Israël, chère Nicole GUEDJ,
Monsieur le Secrétaire général de lOCDE, cher Angel GURRIA,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les représentants dentreprises françaises et israéliennes,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais saluer votre initiative, chère Nicole GUEDJ, dentretenir la flamme de léconomie au sein de lamitié franco-israéliennes. Nous Français, nous savons depuis Montesquieu, que le « doux commerce » apaise les murs, que son effet naturel est dapporter la paix.
En cette période bouleversée partout autour de la Méditerranée, je me félicite que, par la voie économique, la Fondation France Israël entende créer du lien entre les peuples de France et dIsraël.
Depuis lélection du Président de la République, notre relation bilatérale a été relancée sur le plan politique avec les visites dEtat croisées des Présidents PERES et SARKOZY, en mars et juin 2008. Surtout, le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset en juin dernier a inauguré une nouvelle ère de sincérité, de confiance pourquoi ne pas le dire retrouvée. Ce nouvel état desprit commence déjà à porter ses fruits. Je men aperçois bien dans le domaine qui me concerne au premier chef : léconomie.
Il nous reste à prolonger cet élan par le développement de projets concrets ; de part et dautres de la Méditerranée, je sais que les attentes des entreprises sont fortes. Oui, la France et Israël ont le business en partage ; mais pas seulement. Nous partageons aussi le goût de lentreprenariat ; et le sens de linnovation. Deux valeurs qui fondent, selon moi, une économie moderne et compétitive.
Léconomie israélienne a affiché en 2010 une sortie de crise remarquable, dans lélan de trois années de progression de PIB, dune inflation contenue et dun quasi plein emploi. Israël, membre à part entière de lOCDE depuis juin 2010, a atteint une croissance de 4 %, la première de la zone en 2010.
Jai conscience toutefois que nos échanges commerciaux demeurent timides, la France nétant que 10ème fournisseur dIsraël et son 9ème client : cest trop peu ! Là encore, jai confiance en notre avenir de nos coopérations fructueuses. En 2010, nos exportations (1 Md) ont connu une reprise de 15 % après la chute de 2009. Au cours des trois dernières années, malgré la crise et grâce au dynamisme de léconomie israélienne, la présence française sest accrue. Des entreprises françaises parmi les plus emblématiques de notre savoir-faire sy installées, à linstar de JC Decaux ou Egis Rail ; et ont investis dans des sociétés israéliennes de pointe, comme France Télécom, Thalès ou Patrick Drahi.
Chère Nicole GUEDJ, je ne doute pas que le lancement dIsralink, le réseau social dédié aux entreprises française et israélienne permettra de raffermir les liens, de partager les actualités du business, et dentrer en contact avec de futurs partenaires. Cest sur ce terrain que nous nous entendons le mieux : laudace des entrepreneurs, le pari de linnovation.
Pour moi, le rôle de lEtat, ce nest pas de créer ex nihilo des richesses, cest dencourager ceux qui le font : les entrepreneurs. Et quon ne croit pas, quen France, les discrets aventuriers de lentreprise se comptent sur les doigts dune main. Lannée dernière, il sest crée en France, plus de 620 000 entreprises.
Parmi elles, le régime de lauto-entrepreneur, inspiré du self-employed anglo-saxon, a été plébiscité par 360 000 français. Et le Gouvernement est bien décidé à encourager tous ces entrepreneurs, à les protéger aussi, et à financer leurs projets.
Une idée pour devenir un nouveau produit ou service, a besoin de carburant. Lénergie de lentrepreneur constitue lessentiel de ce carburant, mais vous le savez tous la question du financement est cruciale, dès le premier jour. Les entreprises les plus innovantes, à fort potentiel de croissance, ont également besoin de sappuyer sur des fonds de capital-risque qui les accompagnent dès leurs premiers pas.
Cest pourquoi, dans le cadre des Investissements davenir, nous mettons en place un Fonds national damorçage, doté de 400 M, qui viendra participer à la levée des fonds de capital-risque.
Linnovation est le moyen de rester compétitif dans le jeu de la mondialisation Et je ne vous apprendrais rien en insistant sur le fait que la France, comme Israël, dans les années à venir, verront leur niveau de compétitivité élevé contesté partout dans le monde : par de nouveaux acteurs, par de nouveaux marchés, par de nouvelles technologies.
Quand je reçois le Président dIntel dans mon bureau à Bercy, je ne suis pas étonnée quil me confie que, pour installer une nouvelle usine, il pense spontanément à 4 pays : Les Etats-Unis, la Chine, lInde et Israël. En consacrant plus de 5 % de son PIB à la Recherche-Développement, Israël est un modèle devenu un véritable technopôle dans les technologies de linformation et des télécommunications, avec des starts-up dont seuls les Etats-Unis offrent léquivalent. Une Silicon Valley du Moyen-Orient, en somme, et un modèle de réussite pour la notre pays qui aspire à bousculer ce classement !
En France, nous avons opté pour moins dimpôt en renforçant le Crédit dImpôt Recherche, plus de réseau en développant les pôles de compétitivité, et de meilleurs chercheurs avec la réforme de lenseignement supérieur.
Sur ce terrain, je suis convaincue que nous avons beaucoup à partager, et je noublie pas que linnovation était déjà au cur de linitiative lancée en 2005 par le Président Chirac et le Premier ministre Ariel Sharon pour pallier la méconnaissance réciproque des sociétés civiles française et israélienne.
Plus près de nous, plusieurs initiatives concrètes ont été prises par Eric BESSON lors de son déplacement à Tel-Aviv le mois dernier. Je sais que les premières fondations dun « plan daction » pour le renforcement de nos relations en matière dinnovation ont été posées, quil sagisse defficacité énergétique ou de télécommunications. Jai demandé à Eric BESSON dorganiser à lautomne prochain, au ministère de lEconomie, des Finances et de lIndustrie, des Journées de linnovation franco-israéliennes.
Jespère quun grand nombre dentreprises françaises et israéliennes seront présentes au rendez-vous. ; Car cest notre avenir économique que nous jouons par la coopération franco-israélienne en faveur de linnovation.
Chers amis, vue de France, Israël représente assurément un havre de stabilité et de prospérité pour tous les entrepreneurs ; une Silicon Valley aux bords de la Méditerranée, déjà associée à la coopération scientifique européenne et dont ladhésion à lOCDE devrait décupler les opportunités.
Pour conclure, laissez-moi vous rappeler ou vous apprendre cette phrase prophétique dHannah ARENDT à la veille de la 2nde Guerre mondiale : « Le progrès et la catastrophe sont l''avers et le revers d''une même médaille ». Cette maxime est trop souvent utilisée pour rappeler quil ny a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne ; que malgré la réussite, la chute est toujours possible. Je vous invite à méditer cette pensée différemment : nous avons évité la catastrophe malgré la crise en 2009, pourquoi ne pas en profiter pour progresser collectivement 2011 et rapprocher les économies françaises et israéliennes. Décidément oui, nous avons beaucoup à partager.
Je vous remercie.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 16 mars 2011
Monsieur le Secrétaire général de lOCDE, cher Angel GURRIA,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les représentants dentreprises françaises et israéliennes,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais saluer votre initiative, chère Nicole GUEDJ, dentretenir la flamme de léconomie au sein de lamitié franco-israéliennes. Nous Français, nous savons depuis Montesquieu, que le « doux commerce » apaise les murs, que son effet naturel est dapporter la paix.
En cette période bouleversée partout autour de la Méditerranée, je me félicite que, par la voie économique, la Fondation France Israël entende créer du lien entre les peuples de France et dIsraël.
Depuis lélection du Président de la République, notre relation bilatérale a été relancée sur le plan politique avec les visites dEtat croisées des Présidents PERES et SARKOZY, en mars et juin 2008. Surtout, le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset en juin dernier a inauguré une nouvelle ère de sincérité, de confiance pourquoi ne pas le dire retrouvée. Ce nouvel état desprit commence déjà à porter ses fruits. Je men aperçois bien dans le domaine qui me concerne au premier chef : léconomie.
Il nous reste à prolonger cet élan par le développement de projets concrets ; de part et dautres de la Méditerranée, je sais que les attentes des entreprises sont fortes. Oui, la France et Israël ont le business en partage ; mais pas seulement. Nous partageons aussi le goût de lentreprenariat ; et le sens de linnovation. Deux valeurs qui fondent, selon moi, une économie moderne et compétitive.
Léconomie israélienne a affiché en 2010 une sortie de crise remarquable, dans lélan de trois années de progression de PIB, dune inflation contenue et dun quasi plein emploi. Israël, membre à part entière de lOCDE depuis juin 2010, a atteint une croissance de 4 %, la première de la zone en 2010.
Jai conscience toutefois que nos échanges commerciaux demeurent timides, la France nétant que 10ème fournisseur dIsraël et son 9ème client : cest trop peu ! Là encore, jai confiance en notre avenir de nos coopérations fructueuses. En 2010, nos exportations (1 Md) ont connu une reprise de 15 % après la chute de 2009. Au cours des trois dernières années, malgré la crise et grâce au dynamisme de léconomie israélienne, la présence française sest accrue. Des entreprises françaises parmi les plus emblématiques de notre savoir-faire sy installées, à linstar de JC Decaux ou Egis Rail ; et ont investis dans des sociétés israéliennes de pointe, comme France Télécom, Thalès ou Patrick Drahi.
Chère Nicole GUEDJ, je ne doute pas que le lancement dIsralink, le réseau social dédié aux entreprises française et israélienne permettra de raffermir les liens, de partager les actualités du business, et dentrer en contact avec de futurs partenaires. Cest sur ce terrain que nous nous entendons le mieux : laudace des entrepreneurs, le pari de linnovation.
Pour moi, le rôle de lEtat, ce nest pas de créer ex nihilo des richesses, cest dencourager ceux qui le font : les entrepreneurs. Et quon ne croit pas, quen France, les discrets aventuriers de lentreprise se comptent sur les doigts dune main. Lannée dernière, il sest crée en France, plus de 620 000 entreprises.
Parmi elles, le régime de lauto-entrepreneur, inspiré du self-employed anglo-saxon, a été plébiscité par 360 000 français. Et le Gouvernement est bien décidé à encourager tous ces entrepreneurs, à les protéger aussi, et à financer leurs projets.
Une idée pour devenir un nouveau produit ou service, a besoin de carburant. Lénergie de lentrepreneur constitue lessentiel de ce carburant, mais vous le savez tous la question du financement est cruciale, dès le premier jour. Les entreprises les plus innovantes, à fort potentiel de croissance, ont également besoin de sappuyer sur des fonds de capital-risque qui les accompagnent dès leurs premiers pas.
Cest pourquoi, dans le cadre des Investissements davenir, nous mettons en place un Fonds national damorçage, doté de 400 M, qui viendra participer à la levée des fonds de capital-risque.
Linnovation est le moyen de rester compétitif dans le jeu de la mondialisation Et je ne vous apprendrais rien en insistant sur le fait que la France, comme Israël, dans les années à venir, verront leur niveau de compétitivité élevé contesté partout dans le monde : par de nouveaux acteurs, par de nouveaux marchés, par de nouvelles technologies.
Quand je reçois le Président dIntel dans mon bureau à Bercy, je ne suis pas étonnée quil me confie que, pour installer une nouvelle usine, il pense spontanément à 4 pays : Les Etats-Unis, la Chine, lInde et Israël. En consacrant plus de 5 % de son PIB à la Recherche-Développement, Israël est un modèle devenu un véritable technopôle dans les technologies de linformation et des télécommunications, avec des starts-up dont seuls les Etats-Unis offrent léquivalent. Une Silicon Valley du Moyen-Orient, en somme, et un modèle de réussite pour la notre pays qui aspire à bousculer ce classement !
En France, nous avons opté pour moins dimpôt en renforçant le Crédit dImpôt Recherche, plus de réseau en développant les pôles de compétitivité, et de meilleurs chercheurs avec la réforme de lenseignement supérieur.
Sur ce terrain, je suis convaincue que nous avons beaucoup à partager, et je noublie pas que linnovation était déjà au cur de linitiative lancée en 2005 par le Président Chirac et le Premier ministre Ariel Sharon pour pallier la méconnaissance réciproque des sociétés civiles française et israélienne.
Plus près de nous, plusieurs initiatives concrètes ont été prises par Eric BESSON lors de son déplacement à Tel-Aviv le mois dernier. Je sais que les premières fondations dun « plan daction » pour le renforcement de nos relations en matière dinnovation ont été posées, quil sagisse defficacité énergétique ou de télécommunications. Jai demandé à Eric BESSON dorganiser à lautomne prochain, au ministère de lEconomie, des Finances et de lIndustrie, des Journées de linnovation franco-israéliennes.
Jespère quun grand nombre dentreprises françaises et israéliennes seront présentes au rendez-vous. ; Car cest notre avenir économique que nous jouons par la coopération franco-israélienne en faveur de linnovation.
Chers amis, vue de France, Israël représente assurément un havre de stabilité et de prospérité pour tous les entrepreneurs ; une Silicon Valley aux bords de la Méditerranée, déjà associée à la coopération scientifique européenne et dont ladhésion à lOCDE devrait décupler les opportunités.
Pour conclure, laissez-moi vous rappeler ou vous apprendre cette phrase prophétique dHannah ARENDT à la veille de la 2nde Guerre mondiale : « Le progrès et la catastrophe sont l''avers et le revers d''une même médaille ». Cette maxime est trop souvent utilisée pour rappeler quil ny a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne ; que malgré la réussite, la chute est toujours possible. Je vous invite à méditer cette pensée différemment : nous avons évité la catastrophe malgré la crise en 2009, pourquoi ne pas en profiter pour progresser collectivement 2011 et rapprocher les économies françaises et israéliennes. Décidément oui, nous avons beaucoup à partager.
Je vous remercie.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 16 mars 2011