Déclaration devant la communauté française de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, sur les relations franco-béninoises, la situation en Côte d'Ivoire et sur les efforts en faveur des Français à l'étranger, à Cotonou (Bénin) le 5 avril 2011.

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Circonstance : Déplacement au Bénin, le 5 avril 2011

Texte intégral

Mesdames, Messieurs, Chers Compatriotes,
Je suis très heureux d'être parmi vous ce soir à Cotonou.
L'objet de ma visite est de représenter le président de la République aux cérémonies d'investiture du chef de l'Etat béninois, M. Boni Yayi, pour un second mandat. J'ai cependant tenu, pendant cette courte visite, à vous rencontrer et vous écouter.
Je voudrais tout d'abord, en raison de l'actualité, vous dire un mot sur les événements qui se déroulent en ce moment même en Côte d'Ivoire. A l'heure où je vous parle, les informations dont je dispose laissent entendre que les combats à Abidjan sont en train de prendre fin, même si des affrontements sporadiques persistent dans certains quartiers. Il apparaît que Laurent Gbagbo a engagé des négociations avec le président Alassane Ouattara en vue de sa reddition. Nous souhaitons, comme les Nations unies, que Laurent Gbagbo signe un document dans lequel il renonce au pouvoir en Côte d'Ivoire et reconnaît Alassane Ouattara comme président, ainsi que l'a fait depuis le début la communauté internationale. C'est la condition pour qu'enfin la Côte d'Ivoire puisse s'engager dans l'avenir apaisé et prospère, auquel elle a droit après tant d'années d'instabilité. En tout état de cause, les forces françaises déployées sur le terrain restent extrêmement vigilantes pour assurer la sécurité de nos ressortissants. C'est, je puis vous l'assurer, la première priorité du président de la République.
De manière générale, dans un monde marqué par une série de crises politiques, économiques, ou naturelles, marqué aussi par la montée des risques terroristes, en particulier dans la zone sahélienne, la sécurité des Français de l'étranger constitue plus que jamais une priorité.
Le ministère des Affaires étrangères et européennes s'est doté d'une structure permanente, le centre de crise, susceptible de mobiliser des moyens importants pour faire face aux situations d'urgence. Je voudrais remercier tous ceux qui, localement ici au Bénin, se sont impliqués dans l'organisation du plan de sécurité piloté par notre ambassade et notre consulat. Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour informer, encadrer et rassurer si nécessaire la communauté française.
Les Français de l'étranger, plus de deux millions au dernier recensement, par leur connaissance du terrain, par leur dynamisme, participent activement au rayonnement économique et culturel de la France à l'étranger. Il est donc naturel que le gouvernement soit particulièrement attentif à leurs préoccupations.
Je sais que vous vous êtes fortement mobilisés dans cette période électorale. La sagesse béninoise a permis que cette élection se passe dans le calme.
Les Français du Bénin s'investissent régulièrement dans la vie associative. Je les en remercie vivement. Les associations des Français de l'étranger sont indispensables à la vitalité de nos communautés, elles jouent un rôle majeur pour leur cohésion et leur dynamisme.
La scolarisation est une autre préoccupation forte des Français de l'étranger. Nous disposons dans le monde d'un réseau d'établissements d'enseignement exceptionnel. A Cotonou, le lycée français est reconnu pour la qualité de son enseignement et ses résultats.
Les efforts des parents d'élèves conjugués au soutien affirmé de l'AEFE ont, au cours des deux dernières années, permis de dépasser un cap financier difficile et le lycée Montaigne peut maintenant envisager l'avenir avec confiance. Les projets d'agrandissement des locaux devenus trop exigus pour les 950 élèves qui le fréquentent en sont la preuve.
Il me paraît nécessaire de souligner, en quelques chiffres, l'importance du soutien apporté aux familles par les aides à la scolarité sous leurs deux formes, à savoir les bourses jusqu'à la classe de troisième et les prises en charge au-delà. Pour l'année scolaire 2010/2011, 196 élèves soit 35% de l'effectif français du lycée en ont bénéficié pour un montant de près de 600 000 euros.
Malgré un contexte budgétaire contraint, les aides sociales versées aux Français âgés et démunis ont pu être maintenues au même niveau que les années précédentes. Je note que cinq secours sont désormais versés à des enfants en détresse.
Enfin, le domaine de la santé. C'est le plus préoccupant au Bénin car le risque sanitaire, en particulier paludéen, y est constant. Le ministère des Affaires étrangères et européennes contribue pour une très large part au fonctionnement du dispensaire de l'association médico-sociale des Français du Bénin. Ce centre de soin, associatif depuis 2007, bénéficie d'un médecin expatrié et d'une subvention annuelle d'équilibre importante. Je salue la mobilisation des Français de Cotonou qui, à travers leurs associations, ont complété l'équipement du centre médical par l'achat d'un défibrillateur.
L'attention portée par le gouvernement aux Français expatriés se traduira en 2012 par un renforcement de leur représentation politique. Les élections législatives donneront, pour la première fois, à nos compatriotes de l'étranger la possibilité d'élire leurs députés, au nombre de onze. D'ores et déjà, nos postes sont pleinement impliqués dans la préparation de cette échéance importante. Ils mettront tout en œuvre pour favoriser la participation de nos compatriotes de l'étranger à ce temps fort de notre vie démocratique nationale.
Vous le constatez, le gouvernement est très impliqué pour apporter, du mieux qu'il le peut, son soutien à la communauté des Français de l'étranger. Vous représentez pour notre pays un atout considérable. Vous êtes vous aussi, chacun dans votre domaine, le visage et la voix de la France. En cette période de grands bouleversements internationaux, qui touchent en particulier le continent africain, vous êtes aux avant-postes de la mondialisation. Vous pouvez compter sur votre pays pour vous protéger quand c'est nécessaire. Mais sachez que votre pays compte aussi sur vous pour incarner, comme vous le faites, son dynamisme à l'international et œuvrer, ici au Bénin, à resserrer chaque jour qui passe les liens de l'amitié profonde qui unit l'Afrique et la France.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 avril 2011