Texte intégral
Voilà un an que les ARS ont été mises en place, et quelles se consacrent à leurs missions.
Cest loccasion pour moi de leur souhaiter, de vous souhaiter, un excellent premier anniversaire. Je vous félicite toutes et tous professionnels, élus, usagers - de limmense travail et de lengagement dont vous avez fait preuve, sur lensemble du territoire français, pour améliorer lefficience de notre système de santé, et lancrer de manière durable dans le paysage renouvelé de nos politiques de santé.
Les ARS ne sont pas seulement le regroupement des compétences humaines de services autrefois dispersés, elles incarnent tout dabord une valeur essentielle de notre démocratie : le droit à la santé pour tous dans lensemble de nos régions.
Lambition que vous assumez est bien daugmenter lespérance de vie en bonne santé, de réduire les inégalités de santé, dans, et entre nos territoires.
Vous êtes lémanation directe et le bras armé de la loi HPST.
La grande force et lavantage de cette loi, cest son bon sens. Elle vous a investis de la mission de mettre en uvre la complémentarité, et une coopération effective entre lensemble des acteurs du système de santé tant du domaine de la prévention, de lambulatoire, de lhospitalier que du domaine du médico-social et de la sécurité sanitaire.
Cest en vous appuyant sur ce principe général, quen un an, vous êtes parvenus à impulser une réorganisation en profondeur du système de soins dans chaque région française.
Certes, vous nêtes pas au bout du chemin. Car rééquilibrer les inégalités doffres de soins, décloisonner les soins ambulatoires, les soins hospitaliers et le secteur médico-social, améliorer la performance des hôpitaux, rendre plus attractifs les métiers de la santé, donner la priorité à la santé des jeunes, mieux prendre en compte le vieillissement de la population : en un mot coordonner véritablement notre système de santé, à léchelle de chaque territoire, cest un chantier immense.
Le maître-mot de votre action, après le décloisonnement, cest la visibilité, pour les acteurs de la santé, et pour lensemble des citoyens.Le système que vous mettez en uvre doit sorganiser uniquement par rapport aux patients : la personne au centre du dispositif. Cest capital pour le bon fonctionnement de notre démocratie sanitaire et de notre démocratie tout court, que les patients sachent quune même entité regroupée, rationnelle et dynamique ait désormais la mission de soccuper de leur santé !
Depuis un an, vous avez déployé tous vos efforts pour prendre encore mieux en compte et intégrer le patient au sein dun parcours de soins cohérent, continu et simplifié, en intégrant la prévention et la santé publique.
La plus-value que vous apportez au quotidien en exerçant ce rôle de pilotage et de régulation à léchelle régionale prenant en compte les spécificités et les difficultés particulières de vos territoires.
Comment se décline ce pilotage et cette régulation ?
En développant une logique de performance, afin dallier qualité, efficacité soutenabilité financière du système de santé. Cette exigence vous a amené, par exemple, à développer, avec vos partenaires des organismes dassurance maladie, des programmes régionaux de gestion du risque. Il sagit dun chantier nouveau et essentiel sur lequel se sont engagés les ARS dès leur création.
* Vous avez entamé, à léchelle des régions dont vous avez la responsabilité, les nombreuses réformes rendues désormais possibles par la loi HPST : vous en avez réformé la gouvernance. Les nouveaux conseils de surveillance et les directoires sont désormais installés.
* Vous avez redéfini et lancé des relations nouvelles avec les médecins libéraux, avec lélection des unions régionales des professionnels de santé (URPS) au second semestre 2010, et avec le lancement de la création de 250 maisons de santé pluridisciplinaires de santé pluriprofessionnelles dici à 2013.
* La réorganisation de la permanence des soins ambulatoires est lancée, et nous en attendons des résultats rapides.
* La veille et la sécurité sanitaires sont améliorées, notamment par la mise en place des nouvelles plateformes de veille et de gestion des alertes.
* Je noublie pas les réformes du secteur médico-social que vous avez lancées, avec la tarification des EHPAD, la campagne budgétaire et la mise en uvre du Plan Alzheimer.
En une année, et je tiens à vous en féliciter, vous avez bien avancé sur vos projets régionaux de santé (PRS).
Mais la santé publique, cest aussi tout ce qui concourt à prévenir la maladie en amont, et à bien la diagnostiquer quand elle survient : votre priorité, cela doit être de mieux repérer, mieux diriger les malades, pour, enfin, mieux les prendre en charge et mieux les accompagner.
La prise en compte des habitudes et du contexte de vie est un des grands leviers de la prévention des maladies. Amener une personne à faire évoluer son comportement pour prévenir des maladies, cest agir dun point de vue éthique, social et éducatif, en partenariat avec dautres acteurs que son les collectivités locales notamment. Vous démontrez par votre action quotidienne que nous sommes tous collectivement concernés, pour faire changer les comportements, autant que les soins.
Allons de la singularité de la maladie au collectif de sa prise en compte. Car lutter contre une maladie, et ses déterminants, cela dépend certes des choix qui sont faits individuellement, mais aussi de lenvironnement collectif dans lesquels ces choix sont faits. Cest pour cela que ce que vous accomplissez au jour le jour, parfois dans des conditions difficiles, porte non seulement sur le présent, mais prépare aussi lavenir.
Le champ daction que vous couvrez est immense. Les maladies sont nombreuses, et les plans pour lutter contre elles presquautant. Comptez sur moi pour être particulièrement mobilisée, et à vos côtés, sur les sujets essentiels que sont :
* la lutte contre le sida, qui malgré les progrès accomplis depuis plus de vingt ans, reste une réalité dramatique.
* la lutte contre les hépatites, qui demeure un sujet complexe, mais sur lequel je tiens résolument à avancer, en matière de dépistage, de vaccination et daccès aux soins.
* les maladies rares qui concernent près de 3 millions de personnes en France, surtout les enfants en bas âge et de moins de 15 ans, et pour lesquelles je viens de lancer un deuxième plan.
* la lutte contre lobésité, qui peut être prévenue et soignée par la modification de comportements individuels ou liés à lenvironnement du patient.
Le plan Cancer, le plan Alzheimer, auquel jai personnellement contribué, dans ma fonction de Secrétaire détat chargée des aînés, font aussi partie de nos chantiers majeurs, car là aussi, lun de vos principaux leviers daction, cest le soin, mais aussi la prévention des principaux facteurs de risque liés aux cancers (alcool et tabac), ainsi que celle de leurs complications et de leur rechute.
Vous avez enfin la grande responsabilité, au sein de chaque ARS, dorganiser le déploiement de la télémédecine, thème que vous aborderez aujourdhui au cours de ce colloque. Vous savez que lannée 2011 sera une année déterminante dans ce domaine, car il faut mettre clairement en évidence les enjeux de lapplication des technologies numériques avec lensemble des activités en rapport avec la santé.
La télémédecine, comme sous-ensemble de la télésanté, va devenir une pratique médicale à part entière, ayant la particularité dêtre réalisée à distance, en utilisant les technologies de linformation et de la communication. Rapidement, elle mettra en rapport un patient et un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels doit figurer nécessairement un professionnel médical.
Ensemble, nous avons à répondre aux défis auxquels est confronté notre système de soins :
* défis sanitaires, au regard du vieillissement de la population, de limportance croissante des maladies chroniques, de laugmentation du nombre de patients polypathologiques,
* défis dorganisation, pour assurer un accès aux soins égal pour tous les citoyens sur lensemble du territoire et faciliter la liaison entre médecine de ville et médecine hospitalière,
* défis defficience, pour réduire le nombre dactes redondants, et diminuer les coûts.
Je souhaite tout particulièrement travailler sur la pertinence des actes avec la HAS car cest une question de qualité des soins et defficience, mais cest aussi une question déthique.
Mesdames et Messieurs,
Ce colloque qui vous réunit aujourdhui est particulièrement important. Pas seulement parce quil célèbre la première étape dune année riche de réflexions et dactions.
Il met aussi en perspective la gouvernance particulière que vous avez commencé à mettre en uvre, au sein de chacune des 26 ARS de France. Il vous invite à repenser votre action locale de manière globale, à comparer vos résultats, vos expériences, notamment dans les domaines que je viens dévoquer. Cest un atout majeur pour lavenir.
LARS pour moi nest pas une structure technocratique de plus, elle doit être proche des citoyens, au service des patients, elle doit travailler avec tous les acteurs des territoires, les élus bien sûr, les professionnels de santé publics et privés, les associations dusagers
Sachez que je serai aux côtés de chaque Agence Régionale de Santé dans sa réflexion et son action, et que je suis à votre écoute pour vous aider dans votre mission. Jamais lambition politique dassurer le fonctionnement optimal de notre système de santé na été à la fois aussi national ET local.
On a longtemps rêvé des ARS, souvenez-vous du rapport Soubie il y a 2 ans ! Cet anniversaire est la matérialisation dune organisation territoriale décloisonnée, ouverte sur le monde, qui inscrit notre système de santé dans le XXIème siècle.
Merci à toutes et à tous, et bons travaux !
Source http://www.sante.gouv.fr, le 1er avril 2011