Texte intégral
Je suis particulièrement heureuse dêtre à vos côtés cet après-midi afin dinaugurer le laboratoire LINCS. Cest en effet un centre de recherches exemplaire dont nous célébrons aujourdhui la naissance.
Exemplaire, car, cher Daniel Kofman [directeur du laboratoire], le LINCS se place dès à présent au cur de notre futur : dans une dizaine dannées, non seulement les hommes seront connectés au travers de linternet, mais aussi une grande partie des objets quotidiens quils manipulent. Aux 5 milliards dordinateurs, de smart-phones ou de tablettes actuellement connectés à linternet, sadjoindront, dici 2020, 15 milliards dobjets devenus communicants, allant de nos téléviseurs à nos réfrigérateurs ! Il est certes encore difficile de prédire lensemble des fonctionnalités de ce réseau du futur, tant ses potentialités paraissent immenses. Mais, il sagira, nous le savons, dune véritable révolution à linstar de la démocratisation de linternet débutée il y a seulement 20 ans.
Devant de telles perspectives exceptionnelles, mais aussi devant les nombreux défis afin de constituer un tel réseau intelligent, convergeant et sûr, nous nous devions de regrouper nos meilleurs talents. Exemplaire, le LINCS lest donc encore, puisquil permet de renforcer la visibilité de notre recherche, son attractivité, et datteindre un taille critique de chercheurs, en co-localisant différentes équipes qui étaient jusque là dispersées. Je vois dailleurs dans le partenariat qui constitue le LINCS un véritable symbole du décloisonnement de notre système national de recherche et dinnovation. En effet, ce laboratoire associe déjà une université, une école, un organisme de recherche et une entreprise, et a vocation à élargir ses partenaires dans le futur.
Laboratoire au cur dun réseau national, qui se trouve renforcé par les 6 millions deuros de léquipement dexcellence FIT sélectionné dans le cadre des investissements davenir, le LINCS est enfin résolument tourné vers lEurope, au travers de lICT Labs, la Communauté de la Connaissance et de lInnovation distinguée par lInstitut Européen de Technologies.
Donc, oui, à l'évidence, le LINCS consacre bien cette recherche décloisonnée et en partenariat, qui est à luvre depuis 2007
En effet, avec la création de lalliance Allistene dans le domaine du numérique, ou grâce au doublement de lavantage du CIR en cas de partenariat avec un laboratoire public, ce sont bien ces mêmes principes cardinaux de décloisonnement et de partenariat que je défends, avec une seule ambition : faire de notre pays un grand pays dinnovation.
Le LINCS nous fournit, dailleurs, une nouvelle preuve que notre pays redevient une terre dinnovation. Nouvelle, car de nombreux indicateurs sont devenus très positifs ces dernières années, comme le fait que, pour la première fois en 2010, quatre universités et écoles font partie du top 50 des déposants de brevets de lINPI, dont lUPMC et lInstitut Télécom !
Je tiens de même à saluer la dynamique exceptionnelle des partenaires du LINCS, que ce soient lINRIA, lInstitut Telecom ou lUPMC, qui se sont engagés fortement dans la recherche partenariale. Ils se trouvent désormais au cur de plusieurs Instituts Carnot, ces Instituts dont jai renouvelé la liste la semaine dernière à lissue dun appel à candidatures, et qui sont le fer de lance de notre recherche partenariale à linstar des Instituts Fraunhofer en Allemagne.
Je suis dailleurs convaincue que cette dynamique dinnovation va continuer de saccélérer grâce aux investissements davenir qui réservent, vous le savez, 22 milliards deuros sur un total de 35 à la recherche et à linnovation.
Alors que la première vague dappels à projets nest pas encore terminée, les 2 instituts hospitalo-universitaires, les 2 cohortes, linfrastructure en biologie-santé, les 11 équipements dexcellences ou les 17 laboratoires dexcellences auxquels lUPMC participe, consacrent déjà lexcellence de votre université, cher Jean-Charles Pomerol. Cest pourquoi, je suis particulièrement heureuse de vous confirmer aujourdhui que nous avons décidé de retenir le projet de société daccélération du transfert de technologies LUTECH porté par le PRES Sorbonne Universités notamment, parmi les 5 premières SATT sélectionnées conformément aux recommandations du jury international qui a analysé les projets. Cette SATT sera, jen suis sûre, un véritable catalyseur de lexcellence scientifique de votre université pour la transformer en innovation.
Mais je sais que vos projets en matière dinnovation ne sarrêtent pas là et je tiens à le saluer : vous vous êtes ainsi entouré des meilleures équipes dinvestisseurs afin de porter un projet de fonds damorçage dénommé « Quadrivium » pour lequel, à la demande du Président de votre fondation partenariale, Nicolas Crespelle, jai déjà exprimé mon soutien à une vingtaine dinvestisseurs de la place de Paris.
Mesdames et Messieurs, votre laboratoire, ainsi que tous ces exemples de partenariats, qui se développent partout, démontrent un mouvement douverture réel de nos établissements vers le monde économique.
En particulier, nous ne pouvons quêtre impressionnés par la progression spectaculaire du nombre de laboratoires public-privé : sur les 214 qui existent aujourdhui en France, plus de la moitié ont moins de 6 ans !
Dans ces laboratoires public-privé qui représentent la forme la plus intégrée de recherche partenariale entre opérateurs de recherche académiques et acteurs industriels, travaillent déjà plus de 4 000 chercheurs.
Ce nombre devrait augmenter très fortement ces prochaines années, notamment grâce aux 3 milliards deuros prévus afin de constituer des Instituts de recherche technologique ainsi que des instituts dexcellences dans les énergies décarbonées. Jannoncerai dailleurs très prochainement les premiers lauréats de ces appels à projets. Véritables outils de décloisonnement des mondes académiques et industriels, ces instituts public-privé favoriseront ainsi les fertilisations croisées.
Mais je souhaite que cette dynamique puisse être plus large et sétende notamment aux autres dispositifs des investissements davenir. Cest pourquoi jai demandé à mon ministère dorganiser prochainement des rencontres entre lauréats des investissements davenir et entreprises susceptibles dêtre intéressés à la mise en place de collaborations de recherche.
Je souhaite aussi que les bonnes pratiques en matière de création de tels laboratoires public-privé puissent être partagées. Cest pourquoi la carte des laboratoires public privé sera très prochainement mise en ligne sur le site de mon ministère, et un « vademecum des laboratoires public privé » sera réalisé dans les prochains mois, sur le modèle de ce que nous avons fait pour les passerelles public privé à destination des chercheurs.
Mesdames et Messieurs, je sais que lexcellence, le partenariat et la mise en réseau forment les gènes de votre laboratoire, et je vous adresse tous mes vux de succès. Je sais que, grâce à vous, linternet du futur sera très prochainement une réalité tangible.
Source http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr, le 3 mai 2011