Allocution de M. Charles Josselin, secrétaire d'Etat à la coopération, sur les dons de la France pour le développement du Sénégal, Dakar le 7 juillet 1997.

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Circonstance : Voyage officiel au Sénégal de M Charles Josselin le 7 juillet 1997

Texte intégral

(Dakar, 7 juillet 1997)
Pour mon premier séjour au Sénégal en qualité de secrétaire d'Etat à la Coopération, c'est une grande joie de procéder avec vous à cette cérémonie de signature qui manifeste l'ampleur et la diversité de la coopération entre nos deux pays.

Les dons accordés aujourd'hui par la France à la République du Sénégal s'élèvent à un montant total de plus de 93 millions de francs, dans des domaines aussi essentiels au développement que diversifiés : l'hydraulique rurale et le maraîchage, les routes, la formation professionnelle et l'enseignement technique, la lutte contre le sida.

Je voudrais, à cette occasion, Monsieur le Ministre, souligner simplement quelques aspects de ces projets qui me paraissent caractériser la relation de coopération entre la France et le Sénégal.

- Tout d'abord, il s'agit bien de coopération pour le développement dans chacun de ces projets, nous sommes des partenaires. Votre gouvernement a, dans les secteurs concernés, défini des politiques adaptées, souvent après de longues concertations avec tous les acteurs de la vie économique et sociale du pays. Vous avez su associer à ces débats les représentants et les experts des pays amis du Sénégal.

Aujourd'hui surtout, le Sénégal est en mesure de mobiliser des financements internes, grâce au redressement énergique des finances publiques accompli dans le cadre d'un programme d'ajustement réussi. C'est en complément de cet effort propre que la Coopération française apporte sa contribution.
Le prolongement de l'élargissement de la route nationale 1 présente une forte rentabilité économique en fluidifiant de façon déterminante le trafic sur le seul axe de communication existant entre la région de Dakar et le reste du pays. C'est un projet coûteux auquel la Caisse française de développement contribue pour un montant de 58 millions de FF.

- L'autre caractéristique de notre coopération, que je voudrais souligner est celui-ci : au coeur du développement est l'homme. C'est pour lui que nous coopérons.
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L'homme, le jeune qui apprend et se forme pour la vie active : le projet de formation professionnelle et d'enseignement technique pour l'emploi illustre très bien cela. Conçu en partenariat avec des entreprises, l'université, les établissements spécialisés, il vise à favoriser une meilleure transparence du marché de l'emploi, une adéquation renforcée entre les besoins en ressources humaines de l'économie et la formation à laquelle aspirent légitimement les jeunes. Plus de 16 millions de FF sont prévus pour cela.

L'homme - et la femme bien sûr - qui produit, dans les régions les plus éloignées de la capitale, travaillant ce sol sahélien si difficile. L'appui au ministère de l'Hydraulique est destiné à mettre en oeuvre la grande réforme de la gestion des forages qui, désormais, seront entretenus par les usagers responsables d'un bien commun. Le projet HORBITAK, financé par la Caisse française de développement pour une nouvelle phase est, lui aussi, conçu pour que les agriculteurs soient en mesure de mieux maîtriser par eux-mêmes les circuits de commercialisation et d'organiser leurs recours au crédit - 6 millions de FF pour l'hydraulique rurale, 8 millions de FF pour les maraîchers du Département de Bakel. On peut dire que la coopération française qui a toujours porté une attention particulière au monde rural, n'oublie pas les régions du Sénégal, n'oublie pas surtout que la production agricole est un moteur essentiel du développement.

- Enfin, c'est bien la personne humaine, l'homme dans sa souffrance et dans son inquiétude qui est au centre de notre coopération lorsque nous parlons de santé.

Nous savons, Monsieur le Ministre, les efforts croissants que l'Etat sénégalais consacre à la santé. Nous savons aussi qu'en ce domaine rien n'est jamais gagné. D'anciens fléaux persistent, de nouveaux apparaissent. En apportant une nouvelle subvention de 5 millions de FF pour soutenir le Programme national de lutte contre le Sida, la France s'attache, avec d'autres, à sécuriser la transfusion sanguine, à améliorer la prise en charge des malades et aussi à permettre une information et une meilleure prévention pour tous.

La croissance, la lutte contre la pauvreté, sont les deux noms d'une même réalité : le combat incessant pour l'homme, pour les hommes, les femmes et les jeunes de nos pays, car ce sont eux qui font le développement.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2001)