Texte intégral
« Apprendre à partager le premier pouvoir », tel est bien lenjeu de la maîtrise de la lecture et des langages dont les Etats Généraux se tiennent à Nantes les 4 et 5 mai 1999. Pouvoir de dire, de lire, décrire, pouvoir dapprendre et de comprendre, de penser et de se construire, pouvoir dassurer sa prise sur le monde et, au bout du compte, de vivre ensemble.
Enjeu scolaire majeur, transversal à toutes les disciplines et nécessitant la continuité dun cycle à lautre, base de tous les autres apprentissages et clef de toutes les réussites dans un monde où laptitude à la complexité, le maniement des signes, laisance avec les codes, la familiarité avec tous les supports, bref la possibilité non seulement de maîtriser mais de conjuguer loral, lécrit et les images, constituent le socle commun auquel tous les élèves ont droit.
Enjeu politique, aussi, au sens le plus noble où la volonté de faire de la lecture et des langages un bien plus équitablement partagé détermine ce qui, ici et maintenant, « fait France », fait nation.
On est là au cur des missions et des transmissions dont lécole a la charge. On tient là le fil rouge qui relie, à mes yeux, les plus importants des chantiers auxquels je me suis attelée : la relance des ZEP et la rénovation du collège, en premier lieu, mais aussi la lutte contre les violences à lécole, tant il est vrai que la violence est souvent « de la parole inaboutie, du conflit qui échoue à repasser dans les circuits langagiers », comme le note à juste titre Eric Debarbieux.
Ni grand-messe institutionnelle, ni colloque exclusif dexperts, les Etats Généraux de la Lecture et des Langages doivent constituer le moment fort dun travail inscrit dans la durée. Ils mettent à lhonneur et en valeur ceux qui, au contact quotidien des élèves, au plus près des difficultés vécues et des réussites concrètes, uvrent pour la réussite de tous et partagent ce « champ commun danxiété et despoir » propre au métier denseigner.
État des lieux, donc, pour repérer ensemble ce qui marche, ce qui freine, et en tirer des conclusions opérationnelles concernant la meilleure façon dépauler les enseignants dans leur tâche et les élèves dans leurs apprentissages. Sans angélisme ni catastrophisme mais en prenant lucidement la mesure des points dappui dont nous disposons et des progrès à accomplir.
Les centaines de dossiers qui, venus de tous les départements, des régions rurales comme des zones urbaines et péri-urbaines, des grandes agglomérations et des petites villes, ont répondu à lappel à projets que javais lancé en janvier 1999 montrent la vitalité et linventivité de nombreuses écoles et de nombreux collèges.
Leur étude permet de mieux cerner les questions et les attentes du terrain, de repérer non pas des « modèles » mécaniquement transposables ici ou là mais des pistes, des indications du possible dont la politique que je souhaite mettre en uvre sinspirera très directement. Cest tout ce travail, qui est aujourdhui en cours et qui doit déboucher lors des Etats généraux de Nantes sur des outils validés par ce foisonnement de réalisations, quil faut aussi donner davantage à voir et à comprendre.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 10 mai 1999)
Enjeu scolaire majeur, transversal à toutes les disciplines et nécessitant la continuité dun cycle à lautre, base de tous les autres apprentissages et clef de toutes les réussites dans un monde où laptitude à la complexité, le maniement des signes, laisance avec les codes, la familiarité avec tous les supports, bref la possibilité non seulement de maîtriser mais de conjuguer loral, lécrit et les images, constituent le socle commun auquel tous les élèves ont droit.
Enjeu politique, aussi, au sens le plus noble où la volonté de faire de la lecture et des langages un bien plus équitablement partagé détermine ce qui, ici et maintenant, « fait France », fait nation.
On est là au cur des missions et des transmissions dont lécole a la charge. On tient là le fil rouge qui relie, à mes yeux, les plus importants des chantiers auxquels je me suis attelée : la relance des ZEP et la rénovation du collège, en premier lieu, mais aussi la lutte contre les violences à lécole, tant il est vrai que la violence est souvent « de la parole inaboutie, du conflit qui échoue à repasser dans les circuits langagiers », comme le note à juste titre Eric Debarbieux.
Ni grand-messe institutionnelle, ni colloque exclusif dexperts, les Etats Généraux de la Lecture et des Langages doivent constituer le moment fort dun travail inscrit dans la durée. Ils mettent à lhonneur et en valeur ceux qui, au contact quotidien des élèves, au plus près des difficultés vécues et des réussites concrètes, uvrent pour la réussite de tous et partagent ce « champ commun danxiété et despoir » propre au métier denseigner.
État des lieux, donc, pour repérer ensemble ce qui marche, ce qui freine, et en tirer des conclusions opérationnelles concernant la meilleure façon dépauler les enseignants dans leur tâche et les élèves dans leurs apprentissages. Sans angélisme ni catastrophisme mais en prenant lucidement la mesure des points dappui dont nous disposons et des progrès à accomplir.
Les centaines de dossiers qui, venus de tous les départements, des régions rurales comme des zones urbaines et péri-urbaines, des grandes agglomérations et des petites villes, ont répondu à lappel à projets que javais lancé en janvier 1999 montrent la vitalité et linventivité de nombreuses écoles et de nombreux collèges.
Leur étude permet de mieux cerner les questions et les attentes du terrain, de repérer non pas des « modèles » mécaniquement transposables ici ou là mais des pistes, des indications du possible dont la politique que je souhaite mettre en uvre sinspirera très directement. Cest tout ce travail, qui est aujourdhui en cours et qui doit déboucher lors des Etats généraux de Nantes sur des outils validés par ce foisonnement de réalisations, quil faut aussi donner davantage à voir et à comprendre.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 10 mai 1999)