Texte intégral
FREDERIC RIVIERE Bonjour Marie-Anne MONTCHAMP.
MARIE-ANNE MONTCHAMP Bonjour Frédéric RIVIERE.
FREDERIC RIVIERE Vous avez participé hier au séminaire gouvernemental sur le bilan des quatre années de présidence de Nicolas SARKOZY, puisquil y a aujourdhui 4 ans, jour pour jour, quil était élu à la présidence de la République. Le gouvernement va-t-il se transformer en équipe de campagne pour défendre le bilan de Nicolas SARKOZY dans la perspective de la présidentielle de 2012 ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Déjà le gouvernement va continuer son action sur toute lannée 2011 et le temps qui restera en 2012, parce que des réformes sont engagées, et moi en particulier je pense à cette très grande et importante réforme qui est celle de la dépendance, donc un gouvernement mobilisé pour laction, et si ça permet desquisser le projet pour 2012, eh bien ce sera tant mieux et concret.
FREDERIC RIVIERE Vous êtes sûre de ça ? Les 12 mois qui nous séparent de la présidentielle vont être des mois utiles, selon lexpression consacrée, ils ne vont pas être des mois de campagne uniquement ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Ecoutez, quand je regarde le programme qui est fixé au gouvernement, à travers le calendrier législatif et les réformes très structurantes qui arrivent, je peux, à coup sûr, dire que nous allons travailler pour les Français et pour des questions très très opérationnelles, très très concrètes, en particulier faire en sorte que dans la loi de financement pour la Sécurité sociale ils trouvent des réponses, notamment pour la prise en charge des plus âgés, mais pas seulement. Il y a beaucoup de sujets très importants qui vont arriver à la rentrée, légalité professionnelle hommes/ femmes, notamment, et toujours, et encore, les modalités de financement de notre économie.
FREDERIC RIVIERE Le Premier ministre, François FILLON, a expliqué hier au cours dune conférence de presse, à lissue de ce séminaire, que les engagements de campagne de Nicolas SARKOZY ont été globalement tenus, même sil a reconnu quelques ratés, quelques échecs. Nicolas SARKOZY a été je pense que vous en serez daccord essentiellement élu sur les questions de pouvoir dachat et de sécurité. Est-ce que vous avez vraiment limpression que dans ces deux domaines, le président a réussi ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Ecoutez, je crois que ce qui sest produit dans ce quinquennat cest que le programme du président de la République a été tenu et il a été tenu dans des conditions extrêmement difficiles, puisque tout notre pays, comme lEurope entière dailleurs, a été percuté, si je puis dire, par une crise financière, puis économique, absolument sans précédent. Et le défi a été non seulement dhonorer des promesses de candidat, mais surtout de conduire notre pays dans la position qui est la sienne aujourdhui, c'est-à-dire se voir reconnu sur la scène internationale, et avoir mis les Français hors des risques les plus importants, à savoir la fragilisation de notre économie, une décote en matière demplois qui aurait été catastrophique pour les Français. Aujourdhui on voit que le taux de chômage continue de baisser pour 3 mois consécutifs, cest le signe que nous avons su, à la fois, garder le cap dun programme, mais surtout protéger notre pays et lui permettre de rester à sa place. Cétait un véritable risque, il a fallu du réalisme et il a fallu du courage.
FREDERIC RIVIERE Les Français nont pas limpression que leur pouvoir dachat a augmenté, ni quil augmente en ce moment, cest peut-être dailleurs ce qui explique limpopularité de Nicolas SARKOZY. Là il y a tout de même un échec, non ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Il y a eu dans les mois qui viennent de sécouler, un effet prix très important, qui a pu effectivement montrer aux Français, ou en tout cas leur faire craindre, une baisse de leur pouvoir dachat. Cest particulièrement vrai avec la question énergétique et le prix de lénergie. Mais les éléments nous montrent queffectivement, contrairement à ce quon peut penser, la décote en matière de pouvoir dachat na pas été celle que lon pourrait craindre, ou que lon aurait pu craindre, parce que tout simplement il fallait absolument maintenir le cap de lemploi, éviter un séisme économique, grâce à un plan de relance qui a été pris, et grâce à la sauvegarde de notre économie qui a été vraiment laxe majeur du président de la République. Cest la raison pour laquelle, et les Français le savent, surtout en regardant ce qui se passe chez un certain nombre de nos voisins européens, il fallait de la solidité pour traverser cette période, et là le bilan est on ne peut plus éloquent.
FREDERIC RIVIERE Mais François FILLON a reconnu que les violences aux personnes continuaient daugmenter, hier. Là il ny a pas deffet crise, cest un échec personnel de Nicolas SARKOZY, ça, la lutte contre linsécurité, non ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Comment dire ça. Aujourdhui notre société se transforme, nous voyons apparaître de nouvelles fragilités, de nouveaux risques. La question de la protection est au coeur de la préoccupation du gouvernement, à la fois sur des questions dordre public, mais aussi de protection sociale. Et ce que nous montrons à travers une politique soucieuse de maintenir un modèle social, de protéger les Français, grâce à la réforme des retraites, grâce à la réforme de la dépendance notamment, en alliant une volonté de sécurité dordre public, de tous les instants, cest queffectivement notre pays doit se construire sur ce double pilier qui fabrique la protection au quotidien.
FREDERIC RIVIERE Comment vous expliquez limpopularité de Nicolas SARKOZY, si son bilan est si bon ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Vous savez, je pense que gouverner cest terriblement difficile, et quil ny a rien de plus protecteur, somme toute, que dêtre un commentateur de la question politique, que plus on est loin, plus on est éloigné de la scène politique, plus on bénéficie de la douceur des sondages. Dès lors quon se confronte aux réalités, bien entendu, on est forcément sanctionné, évalué. Mais au bout du compte, la capacité à conduire la politique dun pays, le courage à affronter la réalité et la difficulté des crises quand elles se produisent, eh bien cest un élément de lévaluation quon trouve essentiellement dans la toute dernière période dune campagne électorale, et qui fait la différence, jen suis persuadé.
FREDERIC RIVIERE François FILLON disait hier « le président que je connais, celui que je côtoie depuis 4 ans, est bien éloigné des caricatures qui en sont faites », cest aussi votre avis ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Je le crois très profondément. Vous savez, on a fait beaucoup de querelles sur la forme, elles ont été parfois terribles, délétères, et dun niveau très bas, pour tout dire. La réalité, je crois, elle est toute autre, elle se fonde sur le réalisme, sur la lucidité et sur le courage. Il marrive parfois de dire que se poser la question du style ou de la forme, dans lattitude du président de la République, ça a à peu près autant de valeur que de se demander la couleur des yeux du cardiologue quand on a une crise cardiaque, si vous voulez. Je crois que la situation de notre pays imposait de se retrousser les manches, de faire face aux réalités, et au bout du compte cest la seule chose qui compte. Les questions de style ce sont souvent des sujets qui intéressent les gens qui nont rien dautre à dire, ou en tout cas qui nont pas véritablement envie de se lancer dans une approche programmatique.
FREDERIC RIVIERE Vous avez longtemps été très proche de Dominique de VILLEPIN, est-ce que vous êtes, aujourdhui, devenue sarkozyste ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Je suis devenue sarkozyste dans la mesure où mon pays a besoin davoir, en responsabilités, un homme politique capable daffronter la réalité des temps. Je ne crois pas que la politique soit une histoire de foucades, de coups de coeur, ce nest pas comme ça que les choses fonctionnent. Cest une question de réalisme et cest une question de responsabilités. Moi je ne veux pas, un soir de premier tour dune élection présidentielle, redouter quune Marine LE PEN ne soit en position de faire gagner la gauche, et pour cela je suis une ardente défenseuse du rassemblement de la majorité présidentielle.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 9 mai 2011
MARIE-ANNE MONTCHAMP Bonjour Frédéric RIVIERE.
FREDERIC RIVIERE Vous avez participé hier au séminaire gouvernemental sur le bilan des quatre années de présidence de Nicolas SARKOZY, puisquil y a aujourdhui 4 ans, jour pour jour, quil était élu à la présidence de la République. Le gouvernement va-t-il se transformer en équipe de campagne pour défendre le bilan de Nicolas SARKOZY dans la perspective de la présidentielle de 2012 ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Déjà le gouvernement va continuer son action sur toute lannée 2011 et le temps qui restera en 2012, parce que des réformes sont engagées, et moi en particulier je pense à cette très grande et importante réforme qui est celle de la dépendance, donc un gouvernement mobilisé pour laction, et si ça permet desquisser le projet pour 2012, eh bien ce sera tant mieux et concret.
FREDERIC RIVIERE Vous êtes sûre de ça ? Les 12 mois qui nous séparent de la présidentielle vont être des mois utiles, selon lexpression consacrée, ils ne vont pas être des mois de campagne uniquement ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Ecoutez, quand je regarde le programme qui est fixé au gouvernement, à travers le calendrier législatif et les réformes très structurantes qui arrivent, je peux, à coup sûr, dire que nous allons travailler pour les Français et pour des questions très très opérationnelles, très très concrètes, en particulier faire en sorte que dans la loi de financement pour la Sécurité sociale ils trouvent des réponses, notamment pour la prise en charge des plus âgés, mais pas seulement. Il y a beaucoup de sujets très importants qui vont arriver à la rentrée, légalité professionnelle hommes/ femmes, notamment, et toujours, et encore, les modalités de financement de notre économie.
FREDERIC RIVIERE Le Premier ministre, François FILLON, a expliqué hier au cours dune conférence de presse, à lissue de ce séminaire, que les engagements de campagne de Nicolas SARKOZY ont été globalement tenus, même sil a reconnu quelques ratés, quelques échecs. Nicolas SARKOZY a été je pense que vous en serez daccord essentiellement élu sur les questions de pouvoir dachat et de sécurité. Est-ce que vous avez vraiment limpression que dans ces deux domaines, le président a réussi ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Ecoutez, je crois que ce qui sest produit dans ce quinquennat cest que le programme du président de la République a été tenu et il a été tenu dans des conditions extrêmement difficiles, puisque tout notre pays, comme lEurope entière dailleurs, a été percuté, si je puis dire, par une crise financière, puis économique, absolument sans précédent. Et le défi a été non seulement dhonorer des promesses de candidat, mais surtout de conduire notre pays dans la position qui est la sienne aujourdhui, c'est-à-dire se voir reconnu sur la scène internationale, et avoir mis les Français hors des risques les plus importants, à savoir la fragilisation de notre économie, une décote en matière demplois qui aurait été catastrophique pour les Français. Aujourdhui on voit que le taux de chômage continue de baisser pour 3 mois consécutifs, cest le signe que nous avons su, à la fois, garder le cap dun programme, mais surtout protéger notre pays et lui permettre de rester à sa place. Cétait un véritable risque, il a fallu du réalisme et il a fallu du courage.
FREDERIC RIVIERE Les Français nont pas limpression que leur pouvoir dachat a augmenté, ni quil augmente en ce moment, cest peut-être dailleurs ce qui explique limpopularité de Nicolas SARKOZY. Là il y a tout de même un échec, non ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Il y a eu dans les mois qui viennent de sécouler, un effet prix très important, qui a pu effectivement montrer aux Français, ou en tout cas leur faire craindre, une baisse de leur pouvoir dachat. Cest particulièrement vrai avec la question énergétique et le prix de lénergie. Mais les éléments nous montrent queffectivement, contrairement à ce quon peut penser, la décote en matière de pouvoir dachat na pas été celle que lon pourrait craindre, ou que lon aurait pu craindre, parce que tout simplement il fallait absolument maintenir le cap de lemploi, éviter un séisme économique, grâce à un plan de relance qui a été pris, et grâce à la sauvegarde de notre économie qui a été vraiment laxe majeur du président de la République. Cest la raison pour laquelle, et les Français le savent, surtout en regardant ce qui se passe chez un certain nombre de nos voisins européens, il fallait de la solidité pour traverser cette période, et là le bilan est on ne peut plus éloquent.
FREDERIC RIVIERE Mais François FILLON a reconnu que les violences aux personnes continuaient daugmenter, hier. Là il ny a pas deffet crise, cest un échec personnel de Nicolas SARKOZY, ça, la lutte contre linsécurité, non ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Comment dire ça. Aujourdhui notre société se transforme, nous voyons apparaître de nouvelles fragilités, de nouveaux risques. La question de la protection est au coeur de la préoccupation du gouvernement, à la fois sur des questions dordre public, mais aussi de protection sociale. Et ce que nous montrons à travers une politique soucieuse de maintenir un modèle social, de protéger les Français, grâce à la réforme des retraites, grâce à la réforme de la dépendance notamment, en alliant une volonté de sécurité dordre public, de tous les instants, cest queffectivement notre pays doit se construire sur ce double pilier qui fabrique la protection au quotidien.
FREDERIC RIVIERE Comment vous expliquez limpopularité de Nicolas SARKOZY, si son bilan est si bon ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Vous savez, je pense que gouverner cest terriblement difficile, et quil ny a rien de plus protecteur, somme toute, que dêtre un commentateur de la question politique, que plus on est loin, plus on est éloigné de la scène politique, plus on bénéficie de la douceur des sondages. Dès lors quon se confronte aux réalités, bien entendu, on est forcément sanctionné, évalué. Mais au bout du compte, la capacité à conduire la politique dun pays, le courage à affronter la réalité et la difficulté des crises quand elles se produisent, eh bien cest un élément de lévaluation quon trouve essentiellement dans la toute dernière période dune campagne électorale, et qui fait la différence, jen suis persuadé.
FREDERIC RIVIERE François FILLON disait hier « le président que je connais, celui que je côtoie depuis 4 ans, est bien éloigné des caricatures qui en sont faites », cest aussi votre avis ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Je le crois très profondément. Vous savez, on a fait beaucoup de querelles sur la forme, elles ont été parfois terribles, délétères, et dun niveau très bas, pour tout dire. La réalité, je crois, elle est toute autre, elle se fonde sur le réalisme, sur la lucidité et sur le courage. Il marrive parfois de dire que se poser la question du style ou de la forme, dans lattitude du président de la République, ça a à peu près autant de valeur que de se demander la couleur des yeux du cardiologue quand on a une crise cardiaque, si vous voulez. Je crois que la situation de notre pays imposait de se retrousser les manches, de faire face aux réalités, et au bout du compte cest la seule chose qui compte. Les questions de style ce sont souvent des sujets qui intéressent les gens qui nont rien dautre à dire, ou en tout cas qui nont pas véritablement envie de se lancer dans une approche programmatique.
FREDERIC RIVIERE Vous avez longtemps été très proche de Dominique de VILLEPIN, est-ce que vous êtes, aujourdhui, devenue sarkozyste ?
MARIE-ANNE MONTCHAMP Je suis devenue sarkozyste dans la mesure où mon pays a besoin davoir, en responsabilités, un homme politique capable daffronter la réalité des temps. Je ne crois pas que la politique soit une histoire de foucades, de coups de coeur, ce nest pas comme ça que les choses fonctionnent. Cest une question de réalisme et cest une question de responsabilités. Moi je ne veux pas, un soir de premier tour dune élection présidentielle, redouter quune Marine LE PEN ne soit en position de faire gagner la gauche, et pour cela je suis une ardente défenseuse du rassemblement de la majorité présidentielle.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 9 mai 2011