Texte intégral
Q - La zone euro inquiète toujours les marchés. Vendredi dernier, la presse allemande a révélé la tenue dune réunion secrète entre certains pays membres de la zone euro pour évoquer les difficultés de financement de la Grèce. Que sest-il passé à cette réunion ?
R - Cest vrai quelle devait rester discrète. Nous avons tous été surpris de voir que les notes de travail de notre collègue allemand, Wolfgang Schäuble, sétaient retrouvées sur le site Internet du Spiegel Il nen reste pas moins quil sagissait dune réunion de travail normale, prévue de longue date entre les pays de la zone euro membres du G20. Elle navait aucun caractère durgence. Ce dîner était prévu pour faire le point avant le Conseil du 16 juin, qui portera sur la situation des finances publiques dans la zone euro et plus particulièrement en Grèce. Doù la présence vendredi soir autour de la table de notre collègue grec, à qui nous avions quand même des questions importantes à poser
Q - De quoi avez-vous parlé, dun nouveau plan de sauvetage ?
R - Nous avons évoqué la mise en uvre du programme grec adopté il y a un an. Une mission du FMI, de la Commission et de la BCE est actuellement à Athènes. Nous ne pouvons conclure avant leur retour. Malgré les efforts du gouvernement et les réformes importantes votées, certains objectifs notamment en matière budgétaire nont pas été atteints. Dans ces conditions, il est difficile denvisager un retour sur le marché en 2012, comme prévu initialement. La Grèce doit en outre nous indiquer le calendrier du programme de privatisation particulièrement important de 50 milliards deuros sur lequel le gouvernement sest engagé. Nous comprenons que lÉtat soit confronté à des problèmes dinventaire des actifs et de définition des titres de propriété, mais il doit savoir que nous sommes très attentifs à ce quil respecte tous ses engagements
Q - La Grèce va-t-elle devoir restructurer sa dette ?
R - Nous lexcluons totalement sous toutes ses formes. Il nest pas question non plus que la Grèce quitte la zone euro! Je tiens à rassurer les investisseurs.
Q - Le contribuable européen est déjà sous pression. Nest-il pas temps de faire payer aussi les investisseurs privés, comme le demandent les Allemands avec insistance ?
R - Tous nos efforts depuis un an avec la création du Fonds européen de soutien financier (FESF), puis avec la mise en place en 2013 du mécanisme permanent de stabilité visent à ce quaucun pays de la zone euro ne puisse faire défaut sur sa dette. Personne na envie de continuer à financer ainsi les pays en difficulté ! Mais nous devons impérativement le faire, car une restructuration de la dette dun État enverrait un message tellement négatif aux investisseurs que toute la zone en pâtirait, et le coût de refinancement de la dette de tous les pays grimperait. En outre, dans lhypothèse dune restructuration, les titres grecs détenus par la BCE subiraient une forte décote.
Q - Concrètement, quelle forme pourrait prendre une aide supplémentaire et quel en serait le montant ? On parlait mardi à Athènes de 60 milliards dès juin
R - Aucune décision nest prise et le gouvernement grec doit en priorité mobiliser ses propres ressources notamment en mettant en uvre rapidement son programme de privatisations. Nous disposons des instruments pour faire face à toute situation avec le FESF et lESM. Nous discuterons de tout cela le 16 mai prochain.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2011
R - Cest vrai quelle devait rester discrète. Nous avons tous été surpris de voir que les notes de travail de notre collègue allemand, Wolfgang Schäuble, sétaient retrouvées sur le site Internet du Spiegel Il nen reste pas moins quil sagissait dune réunion de travail normale, prévue de longue date entre les pays de la zone euro membres du G20. Elle navait aucun caractère durgence. Ce dîner était prévu pour faire le point avant le Conseil du 16 juin, qui portera sur la situation des finances publiques dans la zone euro et plus particulièrement en Grèce. Doù la présence vendredi soir autour de la table de notre collègue grec, à qui nous avions quand même des questions importantes à poser
Q - De quoi avez-vous parlé, dun nouveau plan de sauvetage ?
R - Nous avons évoqué la mise en uvre du programme grec adopté il y a un an. Une mission du FMI, de la Commission et de la BCE est actuellement à Athènes. Nous ne pouvons conclure avant leur retour. Malgré les efforts du gouvernement et les réformes importantes votées, certains objectifs notamment en matière budgétaire nont pas été atteints. Dans ces conditions, il est difficile denvisager un retour sur le marché en 2012, comme prévu initialement. La Grèce doit en outre nous indiquer le calendrier du programme de privatisation particulièrement important de 50 milliards deuros sur lequel le gouvernement sest engagé. Nous comprenons que lÉtat soit confronté à des problèmes dinventaire des actifs et de définition des titres de propriété, mais il doit savoir que nous sommes très attentifs à ce quil respecte tous ses engagements
Q - La Grèce va-t-elle devoir restructurer sa dette ?
R - Nous lexcluons totalement sous toutes ses formes. Il nest pas question non plus que la Grèce quitte la zone euro! Je tiens à rassurer les investisseurs.
Q - Le contribuable européen est déjà sous pression. Nest-il pas temps de faire payer aussi les investisseurs privés, comme le demandent les Allemands avec insistance ?
R - Tous nos efforts depuis un an avec la création du Fonds européen de soutien financier (FESF), puis avec la mise en place en 2013 du mécanisme permanent de stabilité visent à ce quaucun pays de la zone euro ne puisse faire défaut sur sa dette. Personne na envie de continuer à financer ainsi les pays en difficulté ! Mais nous devons impérativement le faire, car une restructuration de la dette dun État enverrait un message tellement négatif aux investisseurs que toute la zone en pâtirait, et le coût de refinancement de la dette de tous les pays grimperait. En outre, dans lhypothèse dune restructuration, les titres grecs détenus par la BCE subiraient une forte décote.
Q - Concrètement, quelle forme pourrait prendre une aide supplémentaire et quel en serait le montant ? On parlait mardi à Athènes de 60 milliards dès juin
R - Aucune décision nest prise et le gouvernement grec doit en priorité mobiliser ses propres ressources notamment en mettant en uvre rapidement son programme de privatisations. Nous disposons des instruments pour faire face à toute situation avec le FESF et lESM. Nous discuterons de tout cela le 16 mai prochain.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2011