Texte intégral
Je voudrais dire que j'ai été heureux de rencontrer Liam Fox au ministère britannique de la Défense parce que nous travaillons quotidiennement ensemble sur les sujets d'actualité : en Afghanistan où les troupes britanniques jouent un rôle considérable ; en Libye où l'entente de la France et la Grande Bretagne a permis de protéger ceux qui veulent la liberté.
Nous partageons la même vision de la réforme de l'OTAN et, d'une façon plus globale, nous avons la certitude que la mondialisation suppose qu'un certain nombre de pays aient une approche pragmatique, réaliste et multilatérale et prennent des responsabilités en matière de sécurité,.
Je n'ai rien inventé puisque mon prédécesseur, Hervé Morin, a signé le 2 novembre 2010 les accords de Lancaster House. J'ai, tout comme Liam Fox, à cur d'apporter des résultats concrets le plus rapidement possible, en particulier dans un cadrage financier contraint et des besoins d'optimisation des équipements modernes. C'est la volonté du président de la République française et c'est un bonheur de le mettre en uvre avec un ministre avec qui je partage les mêmes préoccupations et les mêmes réflexes.
Q - Sur la Libye, quelle est l'étape suivante, l'envoi de forces de maintien de la paix ?
R - Nous savions, avec la résolution 1973, que nous devions éviter l'irréversible - la prise de Benghazi -, mais que nous ne pouvions pas apporter de réponse définitive pour construire une Libye équilibrée. De toute façon, la solution est politique et doit être l'expression des Libyens eux-mêmes, de leur volonté à construire un nouveau régime. Le rôle des frappes aériennes a pour objet d'éviter l'irréversible, mais c'est aux Libyens que la réponse appartient. Les ministres de la Défense jouent un rôle, mais ce sont les ministres des Affaires étrangères, dans le cadre du Groupe de contact, qui ont la responsabilité de construire une issue politique à la crise libyenne.
Q - Que pensez-vous de la volonté du gouvernement italien d'envoyer des armes aux rebelles libyens ?
R - J'ai lu que les Italiens envisagent d'équiper d'armes défensives l'autorité de Benghazi. Je n'ai pas d'autres précisions et cela ne me paraît pas suffisant pour prendre position. Ce n'est pas la volonté du gouvernement français d'équiper en armes qui que ce soit.
Q - Sommes-nous dans une impasse en Libye aujourd'hui ?
R - Liam Fox a dit quelque chose de très important tout à l'heure : le respect des populations civiles nous interdit d'accélérer des opérations. Cela nous interdit en effet des solutions brutales et rapides. Nous avons notre temps car le bon droit peut être défendu durablement.
Q - On a le sentiment tout de même que vous avez commencé un conflit que vous n'arrivez pas à arrêter. Alors, est-ce que la solution la plus rapide ne serait pas d'éliminer physiquement le colonel Kadhafi, comme les Américains l'ont fait récemment avec Ben Laden ?
R - Deux réponses. La première, c'est que nous n'avons pas commencé le conflit, c'est le colonel Kadhafi qui a commencé à tirer au canon et a usé de moyens aériens sur des populations civiles. Nous avons arrêté le massacre de populations civiles et empêché une tragédie humanitaire à Benghazi.
Le mandat des Nations unies, et c'est la deuxième réponse, est de protéger les populations civiles. Ce mandat ne nous autorise pas à tuer le guide libyen.
J'ajoute que j'ai beaucoup de respect pour la performance du commando américain mais ils ont mis dix ans à intercepter Ben Laden.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2011
Nous partageons la même vision de la réforme de l'OTAN et, d'une façon plus globale, nous avons la certitude que la mondialisation suppose qu'un certain nombre de pays aient une approche pragmatique, réaliste et multilatérale et prennent des responsabilités en matière de sécurité,.
Je n'ai rien inventé puisque mon prédécesseur, Hervé Morin, a signé le 2 novembre 2010 les accords de Lancaster House. J'ai, tout comme Liam Fox, à cur d'apporter des résultats concrets le plus rapidement possible, en particulier dans un cadrage financier contraint et des besoins d'optimisation des équipements modernes. C'est la volonté du président de la République française et c'est un bonheur de le mettre en uvre avec un ministre avec qui je partage les mêmes préoccupations et les mêmes réflexes.
Q - Sur la Libye, quelle est l'étape suivante, l'envoi de forces de maintien de la paix ?
R - Nous savions, avec la résolution 1973, que nous devions éviter l'irréversible - la prise de Benghazi -, mais que nous ne pouvions pas apporter de réponse définitive pour construire une Libye équilibrée. De toute façon, la solution est politique et doit être l'expression des Libyens eux-mêmes, de leur volonté à construire un nouveau régime. Le rôle des frappes aériennes a pour objet d'éviter l'irréversible, mais c'est aux Libyens que la réponse appartient. Les ministres de la Défense jouent un rôle, mais ce sont les ministres des Affaires étrangères, dans le cadre du Groupe de contact, qui ont la responsabilité de construire une issue politique à la crise libyenne.
Q - Que pensez-vous de la volonté du gouvernement italien d'envoyer des armes aux rebelles libyens ?
R - J'ai lu que les Italiens envisagent d'équiper d'armes défensives l'autorité de Benghazi. Je n'ai pas d'autres précisions et cela ne me paraît pas suffisant pour prendre position. Ce n'est pas la volonté du gouvernement français d'équiper en armes qui que ce soit.
Q - Sommes-nous dans une impasse en Libye aujourd'hui ?
R - Liam Fox a dit quelque chose de très important tout à l'heure : le respect des populations civiles nous interdit d'accélérer des opérations. Cela nous interdit en effet des solutions brutales et rapides. Nous avons notre temps car le bon droit peut être défendu durablement.
Q - On a le sentiment tout de même que vous avez commencé un conflit que vous n'arrivez pas à arrêter. Alors, est-ce que la solution la plus rapide ne serait pas d'éliminer physiquement le colonel Kadhafi, comme les Américains l'ont fait récemment avec Ben Laden ?
R - Deux réponses. La première, c'est que nous n'avons pas commencé le conflit, c'est le colonel Kadhafi qui a commencé à tirer au canon et a usé de moyens aériens sur des populations civiles. Nous avons arrêté le massacre de populations civiles et empêché une tragédie humanitaire à Benghazi.
Le mandat des Nations unies, et c'est la deuxième réponse, est de protéger les populations civiles. Ce mandat ne nous autorise pas à tuer le guide libyen.
J'ajoute que j'ai beaucoup de respect pour la performance du commando américain mais ils ont mis dix ans à intercepter Ben Laden.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2011