Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
L'occasion qui nous réunit aujourd'hui est un moment qui me tient particulièrement à cur puisqu'il s'agit de célébrer la journée de l'Afrique. Voilà presque cinquante ans en effet étaient signés les accords qui ont créé l'OUA. Peu de temps après les indépendances, que nous venons aussi de célébrer, les Africains ont manifesté le besoin de progresser vers plus d'intégration régionale entre les Etats et plus de solidarité entre les peuples.
Ces besoins sont loin d'avoir disparus et les événements récents nous rappellent combien l'existence d'organisations régionales efficaces, réactives, et déterminées à faire prévaloir l'Etat de droit est nécessaire pour le continent africain. Qu'il me soit permis de rendre hommage au rôle qu'a joué l'Union africaine, avec la CEDEAO, lors de la crise en Côte d'Ivoire. Je salue également les efforts entrepris par la SADC à Madagascar, tout comme l'implication de l'IGAD dans la résolution du conflit entre le Nord et le Sud Soudan. Car n'oublions jamais que la paix est la première condition du développement.
Sur le plan économique, plus personne ne conteste que l'intégration régionale produit des bénéfices considérables en matière de développement. Comme vous le savez, la France a souhaité que sa présidence du G8 et du G20 soit l'occasion de progresser sur ces sujets. Le sommet du G8 de Deauville comprendra une session de dialogue avec les dirigeants des pays du NEPAD, où seront abordés les facteurs favorables à une croissance économique solide et riche en emplois, ce qui passe par une plus grande intégration régionale. S'agissant du G20, le plan d'action pour le développement adopté lors du sommet de Séoul en 2010 comporte un important volet relatif aux infrastructures qui vise explicitement l'objectif d'intégration régionale.
Il y désormais une vision partagée de l'avenir du continent africain. C'est celle d'une zone économique qui se dirige vers l'émergence, grâce à une croissance forte reposant sur le travail, la créativité et l'esprit d'entreprise des Africains. C'est la vision que le Président de la République a proposée dans son discours du Cap de 2008, qu'il a assortie d'un engagement de 2,5 milliards d'euros en faveur des entreprises africaines. Car nous avons la conviction que l'Afrique sera pour les prochaines années le réservoir de croissance du monde. Bien sûr, je sais que les statistiques flatteuses qui mesurent les progrès du PIB pour la décennie écoulée cachent des disparités fortes. Je connais les défis qui restent encore à relever afin que les Objectifs du millénaire deviennent une réalité pour des millions d'Africains qui n'ont pas encore accès aux ressources les plus essentielles. C'est pourquoi la France continuera d'accorder une attention particulière aux pays africains les moins avancés.
Mais comment ne pas voir tout le chemin parcouru ? Comment ne pas voir que l'Afrique n'est pas aujourd'hui ce continent laissé sur les bords de la mondialisation que décrivaient certains. Elle est au contraire le creuset d'une énergie et d'un dynamisme dont le monde entier profite. Certains convoitent avec avidité les richesses du sous-sol africain. Mais la véritable richesse de l'Afrique est sa jeunesse, avec près d'un milliard de jeunes de moins de 25 ans en 2050, qui seront l'avenir non seulement du continent africain mais de l'humanité.
C'est pourquoi le dynamisme économique du continent ne s'épanouit pas en vase clos. Les révolutions arabes montrent au contraire que lorsque l'homme est le facteur oublié des plans de développement, les peuples se chargent de démontrer combien ce modèle est peu durable. Le moment présent est celui où croissance économique et progrès démocratique avancent de concert. Le nombre de transitions politiques et d'élections sur le continent, depuis deux ans, montre que la liberté n'a pas à faire antichambre, en attendant le développement économique soit achevé. La France et ses partenaires soutiennent sans réserve cette évolution qui traverse le contient africain du Nord au Sud. C'est dans cet esprit que le Président de la République a invité au Sommet du G8 de Deauville les dirigeants de Tunisie, d'Egypte, de Côte d'ivoire, de Guinée et du Niger.
Et tout comme il ne peut y avoir durablement de croissance économique sans progrès des libertés fondamentales, le dynamisme de l'Afrique se traduit aussi par une vitalité culturelle qu'il faut sans doute mieux reconnaitre. Le continent est riche de mille cultures qui prennent leur source dans des traditions d'une grande diversité. L'Afrique d'aujourd'hui ne mérite-t-elle pas, comme la France de du Bellay, le titre de «mère des arts» ? J'en veux pour preuve l'extraordinaire qualité de la littérature contemporaine africaine. Son domaine francophone est désormais couronné par les prix les plus prestigieux, qu'il s'agisse par exemple de Marie N'Diaye, de Tierno Monénembo ou de Alain Mabanckou qui inscrivent leurs pas dans les traces de Senghor ou de Mahfouz. Je pense bien sûr aussi à l'extraordinaire richesse de la scène musicale africaine, et mentionner Femi Kuti, Cesaria Evora ou Myriam Makeba ne suffit pas à rendre justice à l'influence de la musique africaine qui s'étend très au-delà du continent. Je pense enfin à la véritable réussite artistique et économique du cinéma africain, dont les réalisations sont primées dans les plus grands festivals internationaux et qui a créé plus d'un million d'emplois en Afrique subsaharienne. Je pense notamment à l'incroyable vitalité de l'industrie cinématographique de «Nollywood» ou à la reconnaissance internationale qui consacre l'uvre de Mahamat Saleh Haroun.
Cette Afrique en mouvement, qui s'élance à grand pas vers la prospérité, la liberté et la création, la France souhaite être à ses côtés dans les années à venir. Car c'est le propre des amis que se tenir coude à coude, dans les temps heureux comme dans les épreuves. C'est en raison de ces liens si étroits et de ce respect mutuel si profond que la France est en mesure d'apprécier tout ce que l'Afrique apporte au monde et que nous pouvons célébrer avec une joie sans mélange cette belle journée de l'Afrique !
Vive la France,
Vive l'Afrique,
Vive l'amitié entre l'Afrique et la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mai 2011
Mesdames et Messieurs,
L'occasion qui nous réunit aujourd'hui est un moment qui me tient particulièrement à cur puisqu'il s'agit de célébrer la journée de l'Afrique. Voilà presque cinquante ans en effet étaient signés les accords qui ont créé l'OUA. Peu de temps après les indépendances, que nous venons aussi de célébrer, les Africains ont manifesté le besoin de progresser vers plus d'intégration régionale entre les Etats et plus de solidarité entre les peuples.
Ces besoins sont loin d'avoir disparus et les événements récents nous rappellent combien l'existence d'organisations régionales efficaces, réactives, et déterminées à faire prévaloir l'Etat de droit est nécessaire pour le continent africain. Qu'il me soit permis de rendre hommage au rôle qu'a joué l'Union africaine, avec la CEDEAO, lors de la crise en Côte d'Ivoire. Je salue également les efforts entrepris par la SADC à Madagascar, tout comme l'implication de l'IGAD dans la résolution du conflit entre le Nord et le Sud Soudan. Car n'oublions jamais que la paix est la première condition du développement.
Sur le plan économique, plus personne ne conteste que l'intégration régionale produit des bénéfices considérables en matière de développement. Comme vous le savez, la France a souhaité que sa présidence du G8 et du G20 soit l'occasion de progresser sur ces sujets. Le sommet du G8 de Deauville comprendra une session de dialogue avec les dirigeants des pays du NEPAD, où seront abordés les facteurs favorables à une croissance économique solide et riche en emplois, ce qui passe par une plus grande intégration régionale. S'agissant du G20, le plan d'action pour le développement adopté lors du sommet de Séoul en 2010 comporte un important volet relatif aux infrastructures qui vise explicitement l'objectif d'intégration régionale.
Il y désormais une vision partagée de l'avenir du continent africain. C'est celle d'une zone économique qui se dirige vers l'émergence, grâce à une croissance forte reposant sur le travail, la créativité et l'esprit d'entreprise des Africains. C'est la vision que le Président de la République a proposée dans son discours du Cap de 2008, qu'il a assortie d'un engagement de 2,5 milliards d'euros en faveur des entreprises africaines. Car nous avons la conviction que l'Afrique sera pour les prochaines années le réservoir de croissance du monde. Bien sûr, je sais que les statistiques flatteuses qui mesurent les progrès du PIB pour la décennie écoulée cachent des disparités fortes. Je connais les défis qui restent encore à relever afin que les Objectifs du millénaire deviennent une réalité pour des millions d'Africains qui n'ont pas encore accès aux ressources les plus essentielles. C'est pourquoi la France continuera d'accorder une attention particulière aux pays africains les moins avancés.
Mais comment ne pas voir tout le chemin parcouru ? Comment ne pas voir que l'Afrique n'est pas aujourd'hui ce continent laissé sur les bords de la mondialisation que décrivaient certains. Elle est au contraire le creuset d'une énergie et d'un dynamisme dont le monde entier profite. Certains convoitent avec avidité les richesses du sous-sol africain. Mais la véritable richesse de l'Afrique est sa jeunesse, avec près d'un milliard de jeunes de moins de 25 ans en 2050, qui seront l'avenir non seulement du continent africain mais de l'humanité.
C'est pourquoi le dynamisme économique du continent ne s'épanouit pas en vase clos. Les révolutions arabes montrent au contraire que lorsque l'homme est le facteur oublié des plans de développement, les peuples se chargent de démontrer combien ce modèle est peu durable. Le moment présent est celui où croissance économique et progrès démocratique avancent de concert. Le nombre de transitions politiques et d'élections sur le continent, depuis deux ans, montre que la liberté n'a pas à faire antichambre, en attendant le développement économique soit achevé. La France et ses partenaires soutiennent sans réserve cette évolution qui traverse le contient africain du Nord au Sud. C'est dans cet esprit que le Président de la République a invité au Sommet du G8 de Deauville les dirigeants de Tunisie, d'Egypte, de Côte d'ivoire, de Guinée et du Niger.
Et tout comme il ne peut y avoir durablement de croissance économique sans progrès des libertés fondamentales, le dynamisme de l'Afrique se traduit aussi par une vitalité culturelle qu'il faut sans doute mieux reconnaitre. Le continent est riche de mille cultures qui prennent leur source dans des traditions d'une grande diversité. L'Afrique d'aujourd'hui ne mérite-t-elle pas, comme la France de du Bellay, le titre de «mère des arts» ? J'en veux pour preuve l'extraordinaire qualité de la littérature contemporaine africaine. Son domaine francophone est désormais couronné par les prix les plus prestigieux, qu'il s'agisse par exemple de Marie N'Diaye, de Tierno Monénembo ou de Alain Mabanckou qui inscrivent leurs pas dans les traces de Senghor ou de Mahfouz. Je pense bien sûr aussi à l'extraordinaire richesse de la scène musicale africaine, et mentionner Femi Kuti, Cesaria Evora ou Myriam Makeba ne suffit pas à rendre justice à l'influence de la musique africaine qui s'étend très au-delà du continent. Je pense enfin à la véritable réussite artistique et économique du cinéma africain, dont les réalisations sont primées dans les plus grands festivals internationaux et qui a créé plus d'un million d'emplois en Afrique subsaharienne. Je pense notamment à l'incroyable vitalité de l'industrie cinématographique de «Nollywood» ou à la reconnaissance internationale qui consacre l'uvre de Mahamat Saleh Haroun.
Cette Afrique en mouvement, qui s'élance à grand pas vers la prospérité, la liberté et la création, la France souhaite être à ses côtés dans les années à venir. Car c'est le propre des amis que se tenir coude à coude, dans les temps heureux comme dans les épreuves. C'est en raison de ces liens si étroits et de ce respect mutuel si profond que la France est en mesure d'apprécier tout ce que l'Afrique apporte au monde et que nous pouvons célébrer avec une joie sans mélange cette belle journée de l'Afrique !
Vive la France,
Vive l'Afrique,
Vive l'amitié entre l'Afrique et la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mai 2011