Texte intégral
Merci Monsieur le Premier ministre pour l'accueil très chaleureux que vous m'avez réservé. Je suis très heureux d'être aujourd'hui ici à Ramallah. C'est pour moi d'abord l'occasion de vous dire que la France et - sans parler au nom de l'Union européenne - je crois pouvoir dire aussi nos partenaires européens, sont aux cotés du gouvernement palestinien pour l'aider dans sa tâche. Nous apprécions la façon dont votre gouvernement gère ses finances publiques et l'aide importante que nous lui apportons. Vous savez que la France, je vous l'ai confirmé ce matin, continuera à vous apporter cette aide. Je vous remercie d'avoir cité les chiffres importants de l'aide française et européenne. Tout ceci est géré avec transparence et efficacité et je me réjouis de voir que la croissance économique des Territoires est brillante, notamment grâce à l'aide que nous apportons.
Je suis venu aussi ici pour parler de la situation politique. C'est une banalité que de dire que tout change autour de nous : tout change au Moyen-Orient, tout change dans l'ensemble du monde arabe, depuis le Maroc jusqu'au Golfe, en Egypte, c'est très clair, en Syrie aussi et je crois que pour toutes ces raisons, le statu quo aussi ici au Proche-Orient, entre Israël et l'Autorité palestinienne, n'est plus tenable. Nous sommes convaincus que s'il ne se passe rien d'ici le mois de septembre, la situation sera très difficile pour tout le monde au moment de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies. Il faut donc prendre une initiative et c'est ce que la France essaie de promouvoir, notamment à l'occasion du voyage que je fais ici sur le terrain.
Quelle initiative ? Si j'en juge par les discussions que nous avons eues à Deauville, il y a aujourd'hui entre les Américains, les Russes, l'Union européenne, les Nations unies, qui constituent le Quartet, une assez grande identité de vues - au sein de l'Union européenne tout particulièrement - pour dire qu'il faut se remettre autour de la table des négociations. Seule la négociation peut permettre d'envisager une solution effective et durable, porteuse de paix. Cette négociation pourrait se faire sur des paramètres simples, dans le détail desquels nous ne souhaitons pas entrer, mais qui constituent un cadre solide et globalement agréé, notamment à la lumière du discours du président Obama il y a quelques jours.
Ces paramètres pourraient être les suivants : dans un premier temps parler des frontières sur la base de la ligne de 1967 avec des accords mutuellement agréés d'échange de territoires et, simultanément, des garanties de sécurité à apporter aux deux Etats ; puis, dans un second temps, traiter de la question des réfugiés et de la question de Jérusalem. Quand je dis dans un second temps, ce n'est pas pour reporter cela aux calendes grecques, si vous me permettez cette expression, mais dans un délai que nous aimerions fixer à une année. Voilà la proposition que nous mettons sur la table, j'en ai parlé hier au président Abbas, aujourd'hui au Premier ministre Fayyad, j'en parlerai cet après-midi au Premier ministre Netanyahou.
Si nous recevons, à la suite de cette initiative, des réactions favorables, nous serions prêts, sur la base d'un appel du Quartet, à organiser à Paris d'ici la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet, mais en tout cas avant la fin du mois de juillet, une conférence qui ne se bornerait pas simplement à réunir les donateurs mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociations.
Voilà ce que je suis venu dire. La France ne prétend pas, bien sûr, régler les problèmes qui sont pendants depuis des décennies, mais nous pensons qu'il y a urgence et que toute chance doit être saisie. C'est ce que nous essayons de faire, en étant à la disposition des parties évidemment, pour préciser cette proposition dans les jours qui viennent. J'aurai l'occasion de me rendre lundi aux Etats-Unis pour en parler avec Hillary Clinton ; nous sommes en contact bien sûr avec nos partenaires européens, avec nos partenaires russes. Bref, il me semble qu'il y a une fenêtre d'opportunité et que nous n'avons pas le droit de la laisser échapper. Je me tiens maintenant bien sûr à votre disposition pour répondre aux questions que vous souhaiteriez me poser.
Q - Dans l'hypothèse où les négociations ne reprendraient pas, est-ce que la France étudie la reconnaissance de l'Etat palestinien au mois de septembre ?
R - Permettez-moi de renvoyer à une déclaration très explicite du président de la République française qui a dit, je crois le citer assez exactement, que s'il ne se passait rien d'ici le mois de septembre, la France prendrait ses responsabilités. Cette formule ne répondra peut-être pas exactement à votre attente, mais cela veut dire que pour nous toutes les options sont ouvertes et je n'irai pas au-delà pour l'instant.
Q - Y a-t-il cette fois des réactions positives des deux parties palestinienne et israélienne, étant donné que la dernière fois que vous avez voulu venir dans la région, vous avez dû reporter votre visite ?
R - Il est trop tôt pour que je parle de signaux positifs. J'ai eu à la fois hier avec le président Abbas et aujourd'hui avec le Premier ministre Fayyad des entretiens très francs et très approfondis. Il leur appartient bien évidemment maintenant de se déterminer par rapport à la proposition que nous faisons. Je ne veux pas non plus anticiper sur les discussions que j'aurai cet après midi avec le Premier ministre Netanyahou, mais quand on regarde avec beaucoup d'attention le discours qu'il a prononcé aux Etats-Unis, qui a été généralement interprété come laissant peu d'ouverture, je crois qu'il y a néanmoins quelques raisons de penser que l'on peut progresser et que l'on peut enclencher un processus de dialogue. C'est en tout cas ce que nous essayons de faire. On verra quel est le résultat de cette initiative dans les prochaines semaines.
Permettez-moi d'ajouter un mot : j'ai parlé tout à l'heure d'une fenêtre d'opportunité en évoquant notamment le discours du président Obama et la référence qu'il a faite à la frontière de 1967. Il y a un autre élément positif du point de vue français, c'est la réconciliation interpalestinienne, que nous avons saluée comme une bonne nouvelle. Je pense que tout ce qui peut rassembler le peuple palestinien va dans la bonne direction, à condition qu'il soit clair que la négociation doit tendre des deux côtés et pour les deux parties vers la construction de deux Etats pour deux peuples. C'est l'objectif et je crois que ceci doit être clair de chacun des deux côtés si nous voulons que cette conférence politique ait une chance de faire progresser la solution pacifique.
Q - Bonjour, est-ce que le président Abbas a accepté l'idée d'une conférence de paix à Paris sans conditions, ou a-t-il posé des conditions ? Pourquoi pensez-vous que la France pourrait changer les choses alors que Washington ne peut rien faire ?
R - J'ai rencontré le président Abbas hier, je lui ai fait part de cette proposition, j'en ai parlé aujourd'hui au Premier ministre Fayyad, je n'attendais pas une réponse dans l'heure. Nous allons nous donner quelques jours pour que cette proposition soit approfondie et qu'elle soit présentée aussi à la partie israélienne cet après-midi. Nous verrons, dans un délai que je souhaite bref, pas dans six mois mais dans les jours qui viennent, si la réaction de chacune des parties est positive et si elle ouvre la voie à un progrès ultérieur. Par ailleurs, la France ne cherche pas du tout à se substituer à qui que ce soit et en particulier pas aux Américains.
Les Américains ont un rôle très important à jouer dans ce processus. Ils n'y arriveront pas tout seuls et c'est la raison pour laquelle l'Union européenne est décidée à s'engager et au sein de l'Union européenne, la France. Nous pensons que le discours du président Obama est une percée intéressante. Nous avons constaté, comme je l'ai dit tout à l'heure, qu'à Deauville il y avait entre le président Obama, le président Medvedev, le président Sarkozy, les autres partenaires européens, le Secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne, bref tous ceux qui constituent le Quartet, une très grande communauté de vues, d'abord sur la nécessité de faire quelque chose - on ne peut pas rester bloqué, il faut bouger - et deuxièmement sur la feuille de route qui permettrait de débloquer la situation. Voilà où on en est. Nous essayons d'aider, nous essayons de servir à ce processus et j'espère qu'il se passera quelque chose dans le mois qui vient. C'est le calendrier que nous nous sommes fixé.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 juin 2011
Je suis venu aussi ici pour parler de la situation politique. C'est une banalité que de dire que tout change autour de nous : tout change au Moyen-Orient, tout change dans l'ensemble du monde arabe, depuis le Maroc jusqu'au Golfe, en Egypte, c'est très clair, en Syrie aussi et je crois que pour toutes ces raisons, le statu quo aussi ici au Proche-Orient, entre Israël et l'Autorité palestinienne, n'est plus tenable. Nous sommes convaincus que s'il ne se passe rien d'ici le mois de septembre, la situation sera très difficile pour tout le monde au moment de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies. Il faut donc prendre une initiative et c'est ce que la France essaie de promouvoir, notamment à l'occasion du voyage que je fais ici sur le terrain.
Quelle initiative ? Si j'en juge par les discussions que nous avons eues à Deauville, il y a aujourd'hui entre les Américains, les Russes, l'Union européenne, les Nations unies, qui constituent le Quartet, une assez grande identité de vues - au sein de l'Union européenne tout particulièrement - pour dire qu'il faut se remettre autour de la table des négociations. Seule la négociation peut permettre d'envisager une solution effective et durable, porteuse de paix. Cette négociation pourrait se faire sur des paramètres simples, dans le détail desquels nous ne souhaitons pas entrer, mais qui constituent un cadre solide et globalement agréé, notamment à la lumière du discours du président Obama il y a quelques jours.
Ces paramètres pourraient être les suivants : dans un premier temps parler des frontières sur la base de la ligne de 1967 avec des accords mutuellement agréés d'échange de territoires et, simultanément, des garanties de sécurité à apporter aux deux Etats ; puis, dans un second temps, traiter de la question des réfugiés et de la question de Jérusalem. Quand je dis dans un second temps, ce n'est pas pour reporter cela aux calendes grecques, si vous me permettez cette expression, mais dans un délai que nous aimerions fixer à une année. Voilà la proposition que nous mettons sur la table, j'en ai parlé hier au président Abbas, aujourd'hui au Premier ministre Fayyad, j'en parlerai cet après-midi au Premier ministre Netanyahou.
Si nous recevons, à la suite de cette initiative, des réactions favorables, nous serions prêts, sur la base d'un appel du Quartet, à organiser à Paris d'ici la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet, mais en tout cas avant la fin du mois de juillet, une conférence qui ne se bornerait pas simplement à réunir les donateurs mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociations.
Voilà ce que je suis venu dire. La France ne prétend pas, bien sûr, régler les problèmes qui sont pendants depuis des décennies, mais nous pensons qu'il y a urgence et que toute chance doit être saisie. C'est ce que nous essayons de faire, en étant à la disposition des parties évidemment, pour préciser cette proposition dans les jours qui viennent. J'aurai l'occasion de me rendre lundi aux Etats-Unis pour en parler avec Hillary Clinton ; nous sommes en contact bien sûr avec nos partenaires européens, avec nos partenaires russes. Bref, il me semble qu'il y a une fenêtre d'opportunité et que nous n'avons pas le droit de la laisser échapper. Je me tiens maintenant bien sûr à votre disposition pour répondre aux questions que vous souhaiteriez me poser.
Q - Dans l'hypothèse où les négociations ne reprendraient pas, est-ce que la France étudie la reconnaissance de l'Etat palestinien au mois de septembre ?
R - Permettez-moi de renvoyer à une déclaration très explicite du président de la République française qui a dit, je crois le citer assez exactement, que s'il ne se passait rien d'ici le mois de septembre, la France prendrait ses responsabilités. Cette formule ne répondra peut-être pas exactement à votre attente, mais cela veut dire que pour nous toutes les options sont ouvertes et je n'irai pas au-delà pour l'instant.
Q - Y a-t-il cette fois des réactions positives des deux parties palestinienne et israélienne, étant donné que la dernière fois que vous avez voulu venir dans la région, vous avez dû reporter votre visite ?
R - Il est trop tôt pour que je parle de signaux positifs. J'ai eu à la fois hier avec le président Abbas et aujourd'hui avec le Premier ministre Fayyad des entretiens très francs et très approfondis. Il leur appartient bien évidemment maintenant de se déterminer par rapport à la proposition que nous faisons. Je ne veux pas non plus anticiper sur les discussions que j'aurai cet après midi avec le Premier ministre Netanyahou, mais quand on regarde avec beaucoup d'attention le discours qu'il a prononcé aux Etats-Unis, qui a été généralement interprété come laissant peu d'ouverture, je crois qu'il y a néanmoins quelques raisons de penser que l'on peut progresser et que l'on peut enclencher un processus de dialogue. C'est en tout cas ce que nous essayons de faire. On verra quel est le résultat de cette initiative dans les prochaines semaines.
Permettez-moi d'ajouter un mot : j'ai parlé tout à l'heure d'une fenêtre d'opportunité en évoquant notamment le discours du président Obama et la référence qu'il a faite à la frontière de 1967. Il y a un autre élément positif du point de vue français, c'est la réconciliation interpalestinienne, que nous avons saluée comme une bonne nouvelle. Je pense que tout ce qui peut rassembler le peuple palestinien va dans la bonne direction, à condition qu'il soit clair que la négociation doit tendre des deux côtés et pour les deux parties vers la construction de deux Etats pour deux peuples. C'est l'objectif et je crois que ceci doit être clair de chacun des deux côtés si nous voulons que cette conférence politique ait une chance de faire progresser la solution pacifique.
Q - Bonjour, est-ce que le président Abbas a accepté l'idée d'une conférence de paix à Paris sans conditions, ou a-t-il posé des conditions ? Pourquoi pensez-vous que la France pourrait changer les choses alors que Washington ne peut rien faire ?
R - J'ai rencontré le président Abbas hier, je lui ai fait part de cette proposition, j'en ai parlé aujourd'hui au Premier ministre Fayyad, je n'attendais pas une réponse dans l'heure. Nous allons nous donner quelques jours pour que cette proposition soit approfondie et qu'elle soit présentée aussi à la partie israélienne cet après-midi. Nous verrons, dans un délai que je souhaite bref, pas dans six mois mais dans les jours qui viennent, si la réaction de chacune des parties est positive et si elle ouvre la voie à un progrès ultérieur. Par ailleurs, la France ne cherche pas du tout à se substituer à qui que ce soit et en particulier pas aux Américains.
Les Américains ont un rôle très important à jouer dans ce processus. Ils n'y arriveront pas tout seuls et c'est la raison pour laquelle l'Union européenne est décidée à s'engager et au sein de l'Union européenne, la France. Nous pensons que le discours du président Obama est une percée intéressante. Nous avons constaté, comme je l'ai dit tout à l'heure, qu'à Deauville il y avait entre le président Obama, le président Medvedev, le président Sarkozy, les autres partenaires européens, le Secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne, bref tous ceux qui constituent le Quartet, une très grande communauté de vues, d'abord sur la nécessité de faire quelque chose - on ne peut pas rester bloqué, il faut bouger - et deuxièmement sur la feuille de route qui permettrait de débloquer la situation. Voilà où on en est. Nous essayons d'aider, nous essayons de servir à ce processus et j'espère qu'il se passera quelque chose dans le mois qui vient. C'est le calendrier que nous nous sommes fixé.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 juin 2011