Texte intégral
Q - Bonjour Laurent Wauquiez.
R - Bonjour.
Q - (À propos dune possible restructuration de la dette de la Grèce)
R - Deux choses là-dessus. Dabord il faut quon reste, et on peut lêtre, serein. Pourquoi ? Tout le monde est sur le pont, et tout le monde est conscient de ses responsabilités. Notre responsabilité cest de défendre leuro, en Grèce, comme on la fait en Irlande, comme on la fait au Portugal, parce que cest notre monnaie commune. Ce cap, tout le monde en a conscience, tous les pays de la zone euro sont conscients de leurs responsabilités.
Après, le travail se poursuit, il faut quil arrive jusquà ce quun accord soit dégagé, mais la ligne, la même conviction est partagée sur lensemble de la zone euro. La deuxième chose, qui a toujours été très claire dans la position de la France, cest que si restructurer cela signifie quun pays ne rembourse pas ses dettes, ce point-là ne fera pas partie du vocabulaire de la France. Parce quil faut bien comprendre que ce que nous mettons en place en Grèce, ce nest pas pour faire plaisir aux marchés financiers, cest pour faire en sorte que la Grèce puisse rembourser ses dettes, cest tout, ni plus, ni moins.
Q - (À propos des doutes sur la capacité de la Grèce à honorer ses échéances financières et du possible appel du secteur privé bancaire pour financer la dette grecque)
R - Non. Là encore il ne faut pas agiter les choses. Les banques françaises ont des expositions en Grèce, liées à léconomie grecque. Elles sont parfaitement publiques, il ny a absolument rien qui soit caché, et par ailleurs le secteur bancaire français est moins exposé, par exemple, que le secteur bancaire allemand.
Donc, je crois que sur tous ces sujets, il faut du calme, de la sérénité, cest dailleurs comme cela que le président de la République a piloté ce dossier, cela nous a permis davancer jusque là, de renforcer leuro, puisque leuro sest aussi renforcé à travers cette crise, et donc je crois surtout quil sagit de moments où il faut quon tienne bien la main sur le gouvernail, et ne pas manquer ce cap. Le cap, cest défendre ensemble notre monnaie commune.
Q - Mais faut-il aujourdhui que les créanciers privés mettent eux aussi la main à la poche ?
R - Je vous lai dit. Si restructurer signifie que le pays ne rembourse pas ses dettes, cest non. Cela ne fait pas partie du vocabulaire français.
Q - (À propos du refus de certains élus américains de voir le FMI financer un deuxième train de mesures daides financières en faveur de la Grèce)
R - Cest une position qui a été exprimée par les Républicains, dans le cadre du débat politique américain qui, en ce moment, est particulièrement vigoureux. Ce nest pas la position du FMI qui a été exprimée officiellement.
Q - Vous parliez de lEurope et de la manière dont elle sexprime, dune voix ou de plusieurs, sur différents dossiers. On a vu, par exemple, quon avait du mal, notamment sur la question du nucléaire. Il y a eu lAllemagne, lItalie hier. La France doit camper sur ses positions et ne pas ouvrir de débat sur cette question-là ?
R - La France nest pas isolée, noublions pas que lEurope ce nest pas que lAllemagne et lItalie. LAngleterre a une option nucléaire par exemple.
Q - Les choses sont en train de changer, après Fukushima, quand même.
R - Oui, il y a deux pays qui ont évolué.
Q - Deux pays avec lesquels on a des accords, très concrets.
R - Oui, deux pays avec lesquels on a des accords, deux pays avec lesquels on a une coopération. Pourquoi est-ce que cest un choix très important et sur lequel il ne faut pas quon fasse de démagogie ?
Trois raisons simples. Vous sortez du nucléaire, le premier impact cest que votre énergie coûtera à peu près 80 % de plus. Aujourdhui en Allemagne lénergie électrique coûte deux fois plus cher quen France. La facture moyenne dun couple, dun ménage, qui se chauffe à lénergie électrique, cest 1400 euros, donc quand les politiques se saisissent dun sujet parce quil y a eu un très grave accident lié à un tsunami sur une côte, et qui disent : «il faut que la France sorte du nucléaire», cela veut dire doubler la facture délectricité pour les ménages.
Deuxième chose, cela veut dire une énergie plus chère pour la compétitivité de nos entreprises, donc potentiellement des destructions demplois.
Et enfin la troisième chose quil ne faut jamais oublier non plus, cest lenvironnement. Le nucléaire est lénergie qui réchauffe le moins la planète, ceux qui disent sortir du nucléaire disent en réalité : «on assume de polluer et de réchauffer plus la planète».
Donc, je trouve que cest un débat fondamentalement intéressant, parce quil met chaque politique face à ses responsabilités.
( ).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2011
R - Bonjour.
Q - (À propos dune possible restructuration de la dette de la Grèce)
R - Deux choses là-dessus. Dabord il faut quon reste, et on peut lêtre, serein. Pourquoi ? Tout le monde est sur le pont, et tout le monde est conscient de ses responsabilités. Notre responsabilité cest de défendre leuro, en Grèce, comme on la fait en Irlande, comme on la fait au Portugal, parce que cest notre monnaie commune. Ce cap, tout le monde en a conscience, tous les pays de la zone euro sont conscients de leurs responsabilités.
Après, le travail se poursuit, il faut quil arrive jusquà ce quun accord soit dégagé, mais la ligne, la même conviction est partagée sur lensemble de la zone euro. La deuxième chose, qui a toujours été très claire dans la position de la France, cest que si restructurer cela signifie quun pays ne rembourse pas ses dettes, ce point-là ne fera pas partie du vocabulaire de la France. Parce quil faut bien comprendre que ce que nous mettons en place en Grèce, ce nest pas pour faire plaisir aux marchés financiers, cest pour faire en sorte que la Grèce puisse rembourser ses dettes, cest tout, ni plus, ni moins.
Q - (À propos des doutes sur la capacité de la Grèce à honorer ses échéances financières et du possible appel du secteur privé bancaire pour financer la dette grecque)
R - Non. Là encore il ne faut pas agiter les choses. Les banques françaises ont des expositions en Grèce, liées à léconomie grecque. Elles sont parfaitement publiques, il ny a absolument rien qui soit caché, et par ailleurs le secteur bancaire français est moins exposé, par exemple, que le secteur bancaire allemand.
Donc, je crois que sur tous ces sujets, il faut du calme, de la sérénité, cest dailleurs comme cela que le président de la République a piloté ce dossier, cela nous a permis davancer jusque là, de renforcer leuro, puisque leuro sest aussi renforcé à travers cette crise, et donc je crois surtout quil sagit de moments où il faut quon tienne bien la main sur le gouvernail, et ne pas manquer ce cap. Le cap, cest défendre ensemble notre monnaie commune.
Q - Mais faut-il aujourdhui que les créanciers privés mettent eux aussi la main à la poche ?
R - Je vous lai dit. Si restructurer signifie que le pays ne rembourse pas ses dettes, cest non. Cela ne fait pas partie du vocabulaire français.
Q - (À propos du refus de certains élus américains de voir le FMI financer un deuxième train de mesures daides financières en faveur de la Grèce)
R - Cest une position qui a été exprimée par les Républicains, dans le cadre du débat politique américain qui, en ce moment, est particulièrement vigoureux. Ce nest pas la position du FMI qui a été exprimée officiellement.
Q - Vous parliez de lEurope et de la manière dont elle sexprime, dune voix ou de plusieurs, sur différents dossiers. On a vu, par exemple, quon avait du mal, notamment sur la question du nucléaire. Il y a eu lAllemagne, lItalie hier. La France doit camper sur ses positions et ne pas ouvrir de débat sur cette question-là ?
R - La France nest pas isolée, noublions pas que lEurope ce nest pas que lAllemagne et lItalie. LAngleterre a une option nucléaire par exemple.
Q - Les choses sont en train de changer, après Fukushima, quand même.
R - Oui, il y a deux pays qui ont évolué.
Q - Deux pays avec lesquels on a des accords, très concrets.
R - Oui, deux pays avec lesquels on a des accords, deux pays avec lesquels on a une coopération. Pourquoi est-ce que cest un choix très important et sur lequel il ne faut pas quon fasse de démagogie ?
Trois raisons simples. Vous sortez du nucléaire, le premier impact cest que votre énergie coûtera à peu près 80 % de plus. Aujourdhui en Allemagne lénergie électrique coûte deux fois plus cher quen France. La facture moyenne dun couple, dun ménage, qui se chauffe à lénergie électrique, cest 1400 euros, donc quand les politiques se saisissent dun sujet parce quil y a eu un très grave accident lié à un tsunami sur une côte, et qui disent : «il faut que la France sorte du nucléaire», cela veut dire doubler la facture délectricité pour les ménages.
Deuxième chose, cela veut dire une énergie plus chère pour la compétitivité de nos entreprises, donc potentiellement des destructions demplois.
Et enfin la troisième chose quil ne faut jamais oublier non plus, cest lenvironnement. Le nucléaire est lénergie qui réchauffe le moins la planète, ceux qui disent sortir du nucléaire disent en réalité : «on assume de polluer et de réchauffer plus la planète».
Donc, je trouve que cest un débat fondamentalement intéressant, parce quil met chaque politique face à ses responsabilités.
( ).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2011