Déclaration de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, en réponse à une question sur l'accès des pays pauvres aux médicaments essentiels, à l'Assemblée nationale, le 20 juin 2001.

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Depuis 1997, la France se bat pour l'accès des malades des pays du Sud. La création cette année-là du Fonds de solidarité thérapeutique international en a été la première manifestation concrète.
Longtemps isolés, nous avons finalement été rejoints par nos partenaires européens et par les Etats-Unis, à l'exception notable du nouvel administrateur de l'Agence de développement américaine, lequel préconise de ne rien verser pour faciliter l'accès aux médicaments, ce qui a suscité de très vives réactions de la part des associations américaines de lutte contre le sida.
La session spéciale des Nations unies qui s'ouvrira la semaine prochaine et à laquelle participera le Dr Kouchner sera l'occasion de confirmer le consensus qui se fait désormais jour sur le sujet. L'accès réel aux soins suppose des structures de soins adaptées, au plus près des malades, mais aussi des moyens financiers.
A cet égard, on ne peut que se féliciter de l'annonce faite par le Premier ministre d'une contribution de 150 millions d'euros de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida. Pour ce qui est de l'accès aux médicaments, l'Union européenne s'efforce, depuis le Conseil de novembre 2000 tenu sous présidence française, d'obtenir de l'industrie pharmaceutique des prix différenciés. Le commissaire Lamy s'y emploie. Cela ne fait pas oublier la nécessité d'avancer en matière de propriété intellectuelle. Ces pays doivent avoir le droit de fabriquer librement les médicaments destinés à lutter contre les trois fléaux que vous avez rappelés, Monsieur le député. Il ne s'agit pas de droit, mais de solidarité internationale. C'est cela aussi la mondialisation.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 2001)