Interview de M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, à Europe 1 le 21 juin 2011, sur la violence dans les établissements scolaires et la sécurité des élèves.

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Média : Europe 1

Texte intégral


 
 
 
 
GUILLAUME CAHOUR Bonjour Luc CHATEL.
 
LUC CHATEL Bonjour.
 
GUILLAUME CAHOUR Ministre de l’Education nationale, vous vous rendez aujourd'hui à Florensac dans l’Hérault où une collégienne est décédée hier lors d’une bagarre à la sortie de son établissement. La victime a 13 ans, l’agresseur 14 ans, une famille brisée ; Luc CHATEL on a encore plus de mal à admettre ce type de drame dans un environnement scolaire.
 
LUC CHATEL Bien sûr, un tel drame c'est inadmissible, c'est inacceptable et c'est toute la communauté éducative qui est en deuil. Nous avons tous été bouleversés en apprenant ce qui s'est passé dans ce collège, nous mettons tout en oeuvre pour éviter ce genre de situation dans les collèges d’autant que nous sommes dans un collège qui n’est pas réputé comme un collège dit, difficile, il n’y a pas de difficultés particulières. On a vraiment affaire à une bagarre qui a mal tournée, c'est d’autant plus terrible vis-à-vis de ces familles et vis-à-vis de cette jeune fille.
 
GUILLAUME CAHOUR Alors vous dites une bagarre qui a mal tournée, mais selon la gendarmerie, une plainte pour violence a été déposée contre la victime par la mère et la soeur de l’agresseur. Est-ce que vous savez si on avait essayé de les éloigner par exemple ?
 
LUC CHATEL Ecoutez, l’enquête le dira, le procureur de la République l’a évoqué. Ce que je peux vous dire c'est que nous ne sommes pas dans un collège particulièrement difficile où les phénomènes de violence sont réguliers et répétés. Nous sommes dans un établissement scolaire j’allais dire, tranquille, courant, banal et il y a eu altercation entre deux jeunes filles pour des raisons sentimentales...
 
GUILLAUME CAHOUR Ce que vous voulez dire par là, c'est que c'est un dramatique fait divers et que malheureusement il était totalement imprévisible et que l’Education n’y peut rien ?
 
LUC CHATEL Je ne dis pas ça et d’ailleurs toute l’Education nationale est mobilisée depuis quinze mois pour lutter contre la violence à l’école. Simplement, vous savez, ce n'est pas l’école qui est violente, l’école elle est le reflet de la société, nous sommes aujourd'hui au 21ème siècle et tous les grands pays développés sont confrontés à des situations de violence à l’école. Ce qu’il y a de nouveau, c'est que nous travaillons en même temps sur la formation de nos enseignants, par exemple avec un module de formation qui les prépare à la tenue de classe dans les établissements difficiles, la formation de nos chefs d’établissement qui sont des formations de gestion de crise dans leur collège ou dans leur lycée, mais en même temps, nous avons créé des postes d’équipes mobiles de sécurité pour venir au sortir des cours dans les établissements qui rencontrent des difficultés ou bien nous réformons le dispositif des sanctions à l’école qui sera complètement revu à la prochaine rentrée.
 
GUILLAUME CAHOUR Mais Luc CHATEL à la sortie des écoles pour des établissements qui ne sont pas problématiques comme celui-ci à Florensac, qu’est-ce qu’on peut faire ? C'est quoi ? C’est le rôle du chef d’établissement de surveiller, des surveillants ?
 
LUC CHATEL Il y avait des assistants d’éducation à la sortie de ce collège qui ont essayé de se mettre, de s’interposer entre les jeunes filles et qui malheureusement n’ont pas pu faire grand-chose, il y a eu une bagarre et cette jeune fille est tombée fortement par terre. Vous savez l’école encore une fois c’est 12 millions d’élèves tous les jours et notre rôle c'est de faire en sorte que ça se passe dans une certaine sérénité que l’école soit sacralisée.
 
GUILLAUME CAHOUR En tout cas merci beaucoup pour cette réaction ce matin, Luc CHATEL ministre de l’Education nationale.
 
Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 1er juillet 2011