Texte intégral
Mes chers compatriotes,
Je voudrais vous dire que cest un très grand plaisir pour moi de passer cette première soirée de ma visite en Indonésie avec vous et je voudrais dabord remercier notre ambassadeur, monsieur Philippe Zeller et son épouse davoir organisé cette rencontre, et jen profite, puisque chacun sait quil est sur le départ, pour le remercier pour le travail qui a été le sien, ici en Indonésie, au service de notre pays et à votre service.
Vous êtes de plus en plus nombreux à vous installer à Java, à Bali, et aussi désormais à Kalimantan, et au-delà des apparences, qui font souvent rêver nos compatriotes, je sais que la vie n'est pas toujours aussi simple dans une mégalopole comme Jakarta, ni même à Bali. Mais vous avez choisi un pays qui sera sans nul doute l'un des grands acteurs du XXIe siècle. La communauté française en Indonésie est une communauté jeune, elle est active et je crois quelle est solidaire. En venant travailler dans larchipel, vous avez voulu saisir toutes les opportunités qui soffrent ici, et je veux saluer cet esprit dinitiative qui vous honore et qui honore notre pays.
La France na pas suffisamment, dans le passé, fait attention à lIndonésie. Et le fait que ce soit, avec ma visite, la première visite dun Premier ministre français en Indonésie, tout simplement, et que la dernière visite dun de nos chefs dEtat remonte à 1986, illustrent cette situation. Avec le Président de la République, nous avons voulu changer les choses. Et nous avons voulu élever le niveau de nos relations bilatérales avec lIndonésie.
Je suis venu accompagné de plusieurs ministres : Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, Thierry Mariani, le ministre des Transports, Pierre Lellouche, le ministre chargé du Commerce extérieur.
Valérie Pécresse, le ministre de lEnseignement supérieur et de la Recherche, aurait dû maccompagner, mais comme certains dentre vous le savent peut-être, nous avons procédé, hier, à un remaniement ministériel pour remplacer Christine Lagarde qui a pris la direction générale du Fonds monétaire international et Valérie Pécresse est devenue ministre du Budget. Quant à son successeur, il était un peu court en temps pour pouvoir maccompagner dans ce voyage, mais cest loccasion pour moi de vous dire limmense fierté qui est la nôtre davoir pu permettre que le nouveau directeur ou la nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international soit une Française, soit Christine Lagarde, soit une femme qui a désormais deux records au moins à son actif : celui davoir été la première femme ministre des Finances en France, et sans doute celle qui aura été le plus longtemps à ce poste, et aujourdhui la première femme directrice générale du Fonds monétaire international.
Je suis aussi venu accompagné de nombreux parlementaires, Serge Grouard qui est député du Loiret et qui est maire dOrléans, Nicolas Forissier qui est député de lIndre, Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, Catherine Procaccia, qui est sénateur du Val-de-Marne et Ambroise Dupont, qui est sénateur du Calvados. Jespère que je nen oublie aucun parce quaprès ils vont men vouloir terriblement. Et enfin, je crois quil y a un peu plus de vingt-cinq chefs dentreprise qui maccompagnent dans ce déplacement.
L'Indonésie, cest aujourd'hui un pays démocratique et vous qui vivez ici, vous avez été témoins de la formidable évolution qui a caractérisé lIndonésie depuis dix ans. Et dans le contexte des "printemps arabes", lexemple indonésien nous donne à voir une transition politique réussie dans un pays qui abrite la plus grande communauté musulmane au monde.
LIndonésie est aussi l'un des nouveaux grands pays émergents, avec une croissance exceptionnelle, dont certains prédisent quelle pourrait devenir la plus rapide au monde dici dix ans. Membre du G20 et promoteur actif de l'ASEAN, lIndonésie est engagée avec sa population, qui est la 4e au monde, dans un grand essor économique et social. Si elle reste encore confrontée aux difficultés propres à un pays en développement, elle est entraînée dans la dynamique du continent asiatique tout entier.
Et ce que la France veut aujourdhui, cest adapter ses relations à cette réalité que représente lIndonésie. Le 14 décembre 2009, le président de la République française a exprimé cette volonté en recevant le président Yudhoyono à l'Elysée et en lui proposant de sceller un partenariat stratégique entre nos deux pays, et c'est ce partenariat qui sera adopté demain à loccasion de la rencontre que jaurais avec lui.
Nous signerons plusieurs accords qui vont faire progresser notre relation bilatérale, dans le secteur de lénergie, dans celui des matières premières, du tourisme, de lenseignement supérieur, de la muséologie.
Bien entendu, je ne prétends pas que nous ne partions pas de rien, sagissant de notre relation avec lIndonésie, et je ne veux pas évoquer lépisode qui vit, il y a deux cents ans, le drapeau français flotter six mois sur Batavia après que Napoléon eut décidé de rattacher directement le Royaume de Hollande, et donc ses colonies, à l'Empire. Non, je parle de lattitude de la France, qui, dès le début de l'année 1950, fut parmi les tout premiers Etats à reconnaître l'indépendance officielle de l'Indonésie, ce qui nous permet aujourdhui de célébrer soixante ans de relations bilatérales.
En soixante ans, des milliers d'étudiants indonésiens ont été formés en France, devenant pour nous des interlocuteurs privilégiés, comme aujourdhui le ministre de l'Education, le Gouverneur de la Banque centrale, et bien dautres responsables publics ou privés.
La France a aussi été aux côtés de lIndonésie lorsquelle a dû affronter ladversité, je pense à la générosité du peuple français à l'égard des centaines de milliers de victimes du tsunami de décembre 2004.
Aujourdhui, l'Europe tout entière commence à prendre conscience de limportance de la dynamique régionale enclenchée en Asie du Sud-est. Et pour affirmer notre présence nous avons à le faire dune voix commune, comme Européens, partenaires d'une Asie du Sud-est qui se veut au cur de l'architecture du continent asiatique.
Nous avons un dialogue à développer ; un dialogue à développer au niveau politique, mais nous avons aussi, sur le terrain, à renforcer nos échanges et nos coopérations.
Et mes chers compatriotes, cest vous, qui êtes les acteurs directs de cette relation. Vous êtes très nombreux à travailler dans des entreprises françaises, franco-indonésiennes ou internationales. La centaine de sociétés françaises présentes en Indonésie porte de nombreux projets qui concernent lexploitation des ressources minières, la sous-traitance du pétrole, du gaz, les transports, les produits de haute technologie, la grande consommation, le tourisme. Je veux vous dire que le gouvernement français les soutiendra, et au fur et à mesure quils se concrétiseront, nos entreprises accueilleront ici de nouveaux emplois. Je sais que les produits et le savoir-faire français sont reconnus en Indonésie, mais en même temps, je ne peux pas ne pas constater que la France reste le 12e fournisseur de lIndonésie.
Cest dire si nous avons une marge de progression.
Pour nous aider à progresser, justement, je salue le travail de la Chambre de commerce franco-indonésienne et des vingt conseillers du Commerce extérieur de la France. Ils sont appuyés par la Mission économique Ubifrance que nous avons ouverte le 1er septembre dernier au sein de l'Ambassade pour accompagner nos entreprises sur le marché indonésien.
Notre coopération scientifique est aussi en pleine progression, notamment dans le domaine de la protection de l'environnement.
Cela se traduit par la présence de plusieurs de nos institutions publiques de recherche, dans des partenariats entre universités françaises et universités indonésiennes, et dans l'action de l'Agence Française de Développement.
Je sais aussi quil y a parmi vous des personnes qui sinvestissent dans des actions sociales et de développement ; comme volontaires de solidarité internationale, comme bénévoles ou membres dONG. Je veux saluer votre engagement ; votre engagement au profit d'une population dont une part trop importante est encore exposée à une grande pauvreté.
Quelles que soient vos activités, je veux que vous sachiez que l'Ambassade est à vos côtés. Elle sera dailleurs dotée d'ici peu de nouveaux locaux, reconstruits sur le site actuel. Tous les services de l'Etat y seront regroupés, y compris le Centre culturel français de Jakarta, qui porte désormais le nom d'Institut Français d'Indonésie. Dès l'an prochain, ce Centre culturel fédèrera nos 4 Centres en incluant ceux de Bandung, de Yogyakarta et de Surabaya, et il donnera un nouvel élan à la saison culturelle française, ce "Printemps français" qui s'achève cette année dans quelques jours.
Dans un pays aussi vaste, dans un pays aussi dispersé, que viennent dailleurs visiter chaque année un peu plus de 150.000 de nos compatriotes, laction consulaire n'est pas toujours simple.
Mais lambassade est là ; elle est là pour vous assister en cas de difficultés, elle est là aussi lorsque votre sécurité en en jeu. Je pense en particulier à nos compatriotes qui habitent à côté du volcan Merapi et dont plusieurs ont dû quitter leur domicile pendant la phase d'éruption, en novembre 2010.
Vous vivez, mes chers compatriotes, dans un pays en pleine évolution ; vous vivez au cur de ce Sud-est asiatique dont lessor économique interpelle le monde entier et pour tout dire, le bouleverse. Pour les vieilles nations européennes, cest un défi vital. Face à la mondialisation des enjeux, nous devons être plus réactifs, nous devons être plus compétitifs pour défendre notre rang. Depuis le début du quinquennat, nous avons, avec le président de la République, lancé une politique de réformes, une politique de réformes structurelles qui visent à changer en profondeur la société française et qui commence à porter ses fruits.
Je voudrais en prendre quelques exemples devant vous pour que vous mesuriez les changements qui sont en train dintervenir.
Nous avions une université française qui était en déclin continu depuis quarante ans. Avec ici ou là, naturellement quelques exceptions, mais elle était en déclin depuis que cette université avait été affublée dun statut qui empêchait toute initiative, toute autonomie, toute possibilité pour les universitaires, de prendre les décisions quils estimaient nécessaires, pour atteindre lexcellence dans la compétition internationale. Tout le monde le savait que luniversité française était frappée dun mal profond et il y a bien eu quelques tentatives pour la réformer ; elles se sont, en général, toujours terminées par le recul du gouvernement devant les manifestations et devant la contestation.
Eh bien nous navons pas reculé, nous avons donné aux universités françaises un véritable statut dautonomie, et nous avons investi fortement dans le développement de luniversité et de la Recherche. Ca veut dire que désormais, les universités françaises peuvent recruter leurs enseignants, elles peuvent choisir leur pédagogie, elles peuvent passer tous les accords quelles souhaitent avec dautres universités, françaises ou étrangères, elles peuvent sassocier avec des laboratoires de recherche, publics ou privés, elles peuvent sassocier avec des entreprises ; bref, elles ont le statut dautonomie quon toutes les grandes universités dans le monde ! Bien entendu, il faut un peu de temps pour que les universités françaises, après tellement dannées dun système égalitaire comme les Français laiment tellement, pour que ces universités se saisissent des avantages de cette autonomie, et puis ensuite il faudra un peu de temps pour que les étudiants, formés dans ces universités, sortent dans la vie active pour quon voie les résultats de cette réforme profonde. Mais cest une réforme qui change en profondeur la société française et sur laquelle, naturellement, personne ne reviendra jamais.
Le deuxième exemple que je voudrais prendre, cest celui du dialogue social.
Notre pays est tellement habitué à un dialogue social violent, à un dialogue social heurté, à un dialogue social qui débouche en général sur des crises qui conduisent beaucoup de gouvernements et beaucoup de majorités à reculer devant les réformes nécessaires.
Eh bien nous avons fait deux réformes structurelles extrêmement importantes.
La première a consisté à changer le mode de représentativité des syndicats dans notre pays. Vous savez, les syndicats en France, ils étaient représentatifs en fonction dune loi qui avait été votée juste après la Seconde Guerre mondiale. Et puis leur statut et leur représentativité étaient figés pour toujours. Eh bien nous, nous avons décidé que désormais, les organisations syndicales françaises seraient représentatives en fonction des résultats quelles obtiendraient aux élections dans les entreprises. Et donc il va y avoir, année après année, des élections de représentativité et on verra le paysage syndical français se modifier. Et on peut penser, parce que nous ne sommes pas génétiquement différents des autres Européens, quun jour ou lautre, il y aura en France, un grand pôle syndical réformiste qui permettra, comme en Allemagne, comme dans les autres pays dEurope du Nord, de mettre en uvre un dialogue social plus apaisé, pas forcément plus facile pour le gouvernement et pour le patronat, mais plus apaisé, permettant de réformer le pays sans à-coups, sans violence, et avec la réactivité qui est nécessaire dans le monde qui est le nôtre aujourdhui.
Et puis nous avons mis en place, sagissant toujours du dialogue social, une autre mesure très importante, cest le service minimum dans les transports. Parce que, autrefois, dans notre pays, quand on voulait réformer dans le domaine du travail ou dans le domaine des affaires sociales, bien souvent, il suffisait quune petite minorité bloque les transports, notamment en Région parisienne, pour quaprès quelques jours dépreuves, le gouvernement renonce et que la réforme soit mise au placard. Eh bien désormais, il y a un service minimum dans les transports et on a vu que dans les grands débats sociaux que nous avons eus ces dernières années et en particulier à loccasion de la réforme des retraites, 50 % des transports en Région parisienne fonctionnaient et du coup, on ne peut plus prendre en otage un gouvernement et une majorité en bloquant le pays ! Parce que la démocratie, ça nest pas quelques personnes qui bloquent les trains et les métros pour empêcher la majorité et le gouvernement de mettre en uvre les engagements qui ont été pris devant les Français. Ca, ce nest pas la démocratie.
Nous nous approchons de quelque chose qui ressemble plus aux démocraties modernes qui ont permis, en Europe, de faire évoluer la situation des uns et des autres.
Nous avons rationalisé lorganisation de lEtat. Nous avons réformé nos régimes de retraite. Nous avons triplé le crédit impôt recherche, ce qui fait désormais que les entreprises qui sinstallent en France ont un véritable avantage compétitif par rapport à la plupart des autres pays européens en matière de soutien à la Recherche et à linnovation.
Nous avons lancé enfin le grand programme des investissements davenir qui va voir un investissement public de 35 milliards sur les projets du futur, essentiellement sur les universités et les laboratoires de recherche, mais aussi sur les entreprises qui représentent les secteurs les plus porteurs pour lavenir de léconomie française.
On célèbre cette année, le 100e anniversaire de la naissance de Georges Pompidou.
Georges Pompidou avait pris 3 décisions stratégiques qui constituent aujourdhui les principaux moteurs de la croissance de léconomie française. Cest lui qui a décidé du programme électronucléaire français, le programme nucléaire civil. Cest lui qui a décidé de lancer AIRBUS, et cest lui qui a décidé de lancer le train à grande vitesse.
Voilà 3 moteurs de léconomie française aujourdhui, 3 fiertés technologiques que nous exportons, qui sont des décisions qui ont été prises par Georges Pompidou il y a maintenant un certain nombre dannées.
Eh bien il faut que nous fassions la même chose, avec naturellement les méthodes qui sont celles du XXIe siècle, dans un monde ouvert, en Europe, ce nest plus tout à fait de la même façon que lon peut procéder, mais cest ce que nous faisons avec les investissements davenir et jétais très fier, la semaine dernière, de visiter le Salon du Bourget qui a été un formidable succès pour lindustrie française et européenne, au cours duquel AIRBUS a pris près de 800 commandes davions durant un seul salon, pour plus de 50 milliards deuros, et nous avons annoncé des programmes publics de soutien à lindustrie aéronautique, par exemple sur les nouveaux matériaux, ou sur les nouveaux moteurs qui consommeront moins, qui pollueront moins et qui permettront à lindustrie aéronautique française et européenne de rester au premier rang mondial.
Enfin, sagissant de ces investissements davenir, je veux ajouter un dernier mot pour dire que, là aussi, nous avons rompu avec une tradition française qui consistait, lorsque lon mettait en place des systèmes de soutien public, à donner un peu dargent à tout le monde. Parce quil fallait ne vexer personne. Parce quil fallait satisfaire tous les parlementaires. Parce quil fallait satisfaire toutes les régions.
Eh bien quand on est dans un monde en compétition comme celui que nous connaissons, et que largent public est rare, pardon, mais on ne gaspille pas 1 euro à le mettre sur une équipe de recherche qui est médiocre.
On met tout largent quon a sur la meilleure équipe de recherche disponible dans un domaine que lon a décidé de soutenir. Et sagissant des investissements davenir, nous avons mis en place une méthode dattribution des crédits qui est révolutionnaire dans notre pays puisquon prend des jurys scientifiques, des jurys internationaux et on respecte strictement les préconisations quils nous font.
Les élus, les responsables duniversité peuvent écrire autant quils veulent au Premier ministre et au président de la République, nous lisons leurs lettres, naturellement, par égard et par politesse, mais nous nous en tenons aux choix qui ont été faits par des jurys ; cest encore une rupture par rapport à de vieux défauts qui avaient fait beaucoup de mal à notre pays.
Voilà, toutes ces réformes, évidemment, elles ont besoin de temps pour donner leur pleine mesure. Elles ont provoqué beaucoup de débats, elles ont suscité des crispations. Certaines, naturellement, ont choqué, comme celle qui a consisté à revenir sur lâge de la retraite à 60 ans, et je comprends quelles aient pu choquer.
Ce nest jamais agréable dêtre obligé de modifier ses projets, de changer les perspectives qui sont les siennes en matière professionnelle, mais en même temps comment ne pas regarder autour de nous !
Comment ne pas regarder le fait que les autres pays européens ont tous un âge de départ à la retraite qui est entre 65 et 67 ans !
Et nous, nous pourrions, seuls, rester avec un âge de départ à la retraite à 60 ans ?
Mais au nom de quoi ? Simplement parce quon est meilleurs que les autres, plus intelligents ?
Parce quon est français ? Parce quon est tellement géniaux quon doit pouvoir réussir à faire une sorte de barrage aux effets du vieillissement de la population et aux effets de la mondialisation ?
Il y a dailleurs un débat formidable en France qui doit, jimagine, interpeller certains dentre vous qui vivent au cur dun monde de compétition, il y a un débat sur la "démondialisation". Il y a des gens qui voudraient "démondialiser" notre pays. On verra ce que sera le résultat de ce grand débat.
En tout cas, ces mesures, elles sont en train de porter leurs fruits et je crois profondément que, même si nous avons dû affronter des crises, même si, naturellement, il y a des hommes et des femmes qui sont mécontents de laction qui est celle du Gouvernement, je pense que ces réformes ont fait bouger les mentalités.
Et je pense quen quatre ans, il y a une idée qui sest ancrée, cest lidée que le changement est une nécessité, et que limmobilisme, ça nest pas une option protectrice face aux enjeux du XXIe siècle.
Dailleurs léconomie française est entrée dans un cycle positif, après la crise économique et financière que nous avons connue. Nous allons avoir au minimum 2 % de croissance cette année, cest désormais quasiment acquis, compte tenu des chiffres du 1er trimestre. La création demplois a redémarré, on a créé presque deux fois plus demplois en 2010 que ce que nous avions prévu nous-mêmes dans nos prévisions, et les chiffres de lannée 2011 seront positifs.
Et enfin, les efforts de maîtrise des finances publiques, auxquels jai été très attaché depuis quatre ans, sont récompensés puisque la France a, aujourdhui, une des meilleures signatures financières en Europe, ce qui nous évite davoir à nous refinancer à des taux dintérêts qui seraient des taux dintér??ts prédateurs pour léconomie française.
Ces résultats encourageants, nous les devons à notre réactivité face à une crise financière qui aurait pu nous mettre à genoux. Et je veux rappeler aujourdhui que le monde a été à deux doigts dune crise financière systémique, cest-à-dire dune faillite en chaîne des établissements financiers qui aurait causé des dégâts que lon nose pas imaginer sur léconomie mondiale.
Je pense franchement que lon a été à 48 heures de cette crise systémique.
Et cette crise systémique, elle a été stoppée par une décision, par une réunion qui a eu lieu à lElysée, à linitiative du président de la République française et du Premier ministre britannique Gordon Brown, où les principaux chefs de gouvernement européens, à la suite de cette réunion, ont dit publiquement : "Il ny aura pas de faillite de banques en Europe parce que les Etats apporteront leur soutien aux banques".
Et la crise sest arrêtée. Parce que la garantie était suffisante. Il ny aurait pas eu cette décision (je rappelle que les Américains avaient laissé filer la faillite de la banque Lehman Brothers, ce qui a dailleurs occasionné le début de cette crise systémique) si les Européens et si singulièrement, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown navaient pas pris cette décision, je pense que nous serions rentrés dans une crise dune tout autre ampleur.
Voilà.
Les échéances politiques approchent, mais je veux vous dire que ces échéances politiques ne vont pas modifier notre volonté dadaptation nationale.
Nous nallons pas faire, de cette année 2011 ou de ce quil en reste, une année électorale. Nous nallons pas en faire une année où, comme si souvent dans notre pays, on ouvre les vannes de la Dépense publique, on ouvre les vannes des subventions, on arrête de réformer, on se tient immobile dans la crainte de ce que pourraient penser les électeurs à la veille des élections présidentielles et des élections législatives.
Nous ne le ferons pas ; parce que ça nest pas notre conception de lintérêt national, parce que ce nest pas la conception que je me fais de mon devoir, en tant que chef du Gouvernement.
Dans le débat qui souvre sur la mondialisation, où certains jouent beaucoup sur les peurs que cette mondialisation engendre, nous devons être à loffensive.
La France accentue sa compétitivité, et elle avait beaucoup defforts à faire et elle en a encore beaucoup ; la France mise à fond sur linnovation et sur la Recherche ; la France rénove son pacte social ; et enfin la France joue sans état dâme la carte de lEurope politique, parce que lEurope, aujourdhui, nous protège et nous devons chaque jour comprendre à quel point elle est nécessaire à notre protection.
Et je voudrais juste, pour finir, dire un mot sur ce point.
Vous lisez sûrement dans les journaux darticles de commentateurs très pessimistes sur lavenir de lEurope, qui expliquent que la crise grecque, la difficulté de se mettre daccord à 27, tout ça fait peser sur lEurope une sorte de menace sur son avenir. On peut évidemment regarder les choses comme ça.
Mais on peut aussi les regarder de façon beaucoup plus positive.
On peut dire que, depuis le début de la crise, lEurope, malgré tous ses défauts, a toujours réussi à surmonter les difficultés. Cest elle, je le disais à linstant, qui a donné le coup darrêt à la crise systémique qui était en train demporter le système financier.
Lorsquil sest agi de sauver le Portugal, qui était en situation de quasi faillite, on a eu des discussions difficiles mais on la fait.
Quand il sest agi de sauver lIrlande dont les établissements financiers avaient commis des erreurs considérables, on a eu des débats difficiles, mais finalement, on a sauvé lIrlande.
Et aujourdhui, alors quil sagit de sauver la Grèce, nous avons, une première fois, pris nos responsabilités en apportant à la Grèce le soutien financier dont elle avait besoin ; on est en train de le prendre une deuxième fois, et ce sera effectif dans les prochains jours, pour peu que les Grecs fassent les efforts nécessaires pour assainir leurs finances publiques et nous savons que, depuis hier soir, leur Parlement en ayant décidé ainsi, lEurope et le FMI vont pouvoir continuer à aider la Grèce.
Voilà, malgré toutes nos difficultés, lEurope avance.
Nous avons désormais un Fonds de garantie qui a été mis en place pour venir en aide aux pays qui seraient en difficulté à lavenir. Nous avons mis en place, après beaucoup de difficultés, des règles beaucoup plus strictes, beaucoup plus rigoureuses pour sanctionner les Etats qui ne respecteraient pas les critères nécessaires au maintien dune monnaie européenne forte.
Nous avons commencé à poser les bases dun gouvernement économique européen. Oh, cest très difficile, il faut y aller avec beaucoup de prudence, il y a beaucoup de résistance et cest bien normal, compte tenu du nombre de pays qui composent la zone euro, mais souvenez-vous simplement et je reviens à Georges Pompidou quavant Georges Pompidou, les chefs de gouvernements européens ne se réunissaient jamais.
Il ny avait jamais de contacts entre les chefs dEtat de lUnion européenne ! De ce quon appelait à lépoque, la Communauté économique européenne ! Il y avait des réunions de ministres je ne veux pas dire que les ministres, ce nest pas grand chose mais enfin les ministres, ce nest pas eux qui décident tout il y avait la Commission ; il ny avait jamais de réunion des chefs de gouvernement.
Cest Georges Pompidou qui, le premier, a eu lidée de créer une réunion régulière des chefs de gouvernement pour piloter lEurope, la Communauté européenne. Puis cest devenu le Conseil européen. Et puis le Conseil européen dans le Traité de Lisbonne, sest vu coiffé par un président de lUnion européenne qui est désormais élu pour cinq ans. Voilà, tout cela est long, tout cela est difficile, mais en même temps, on voit bien que lEurope sort renforcée de toutes les crises quelle a eu à affronter.
Voilà ce que je voulais, ce soir, vous dire, Mesdames et Messieurs, vous qui êtes au contact de cette Asie qui est en pleine effervescence.
Vous offrez de la France, un visage innovant, un visage ouvert sur le monde. et cest pour que vous ayez toute votre part à la représentation nationale que nous avons décidé, avec le Président de la République et la majorité, de répondre à une demande formulée depuis trente ans, en faisant en sorte que désormais, les Français vivant à létranger aient une représentation à lAssemblée Nationale, puisque, à partir des prochaines élections législatives, vous serez représentés non seulement par des sénateurs des Français de létranger, mais vous serez aussi représentés à lAssemblée nationale par 11 députés, et vous aurez même la possibilité de voter par le biais dInternet, ce qui est une exception.
Enfin, depuis hier, innovation du remaniement, vous avez même un secrétaire dEtat aux Français de létranger, en la personne dun champion olympique de judo, David Douillet, qui aura pour mission de venir vous rencontrer, découter les demandes qui sont les vôtres et dapporter les réponses que lEtat français doit apporter.
Cette réforme, Mesdames et Messieurs, cest une marque de reconnaissance à légard de votre action et cest le signe que nous sommes fiers que la France soit représentée en Indonésie par des citoyens audacieux.
Et je ne peux pas terminer ce propos avec vous sans avoir une pensée pour les deux otages français qui ont été libérés, qui sont arrivés ce matin sur le sol français, sur la base de Villacoublay où ils ont été accueillis par le président de la République et son épouse, par leur famille, par tous leurs amis. Depuis plus de 580 jours je crois, le gouvernement français se battait pour essayer dobtenir leur libération.
Cétait une manuvre extrêmement difficile, sur un territoire, le territoire afghan, fort complexe, complexe par sa géographie, mais complexe surtout par léclatement des groupes politiques, des groupes ethniques qui le dirigent, pour assurer la libération de ces deux journalistes, je veux dire devant vous que nous navons reculé devant aucun effort. Les diplomates, naturellement, étaient mobilisés, les militaires français étaient mobilisés, mais surtout et je voudrais une nouvelle fois leur rendre hommage ce quon appelle les hommes et les femmes de lombre, ceux qui uvrent pour la sécurité de nos concitoyens sans quon les connaisse, ce quon appelle les "Services", ont pris beaucoup de risques. Beaucoup de risques pour aller au contact des ravisseurs, beaucoup de risques personnels, beaucoup de risques physiques pour essayer détablir un dialogue avec ces ravisseurs, et puis ensuite pour négocier avec eux la libération de ces otages et je voudrais avoir une pensée pour ces hommes et ces femmes quon ne voit jamais et quon ne remercie jamais, comme je voudrais avoir une pensée pour les Français qui restent encore otages, que ce soit au Sahel, que ce soit au Proche-Orient, que ce soit au Yémen ou en Somalie.
Il y a encore des Français qui sont en danger, et je veux vous dire que le Gouvernement est mobilisé pour obtenir leur libération.
Vive la République, vive la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 1er juillet 2011
Je voudrais vous dire que cest un très grand plaisir pour moi de passer cette première soirée de ma visite en Indonésie avec vous et je voudrais dabord remercier notre ambassadeur, monsieur Philippe Zeller et son épouse davoir organisé cette rencontre, et jen profite, puisque chacun sait quil est sur le départ, pour le remercier pour le travail qui a été le sien, ici en Indonésie, au service de notre pays et à votre service.
Vous êtes de plus en plus nombreux à vous installer à Java, à Bali, et aussi désormais à Kalimantan, et au-delà des apparences, qui font souvent rêver nos compatriotes, je sais que la vie n'est pas toujours aussi simple dans une mégalopole comme Jakarta, ni même à Bali. Mais vous avez choisi un pays qui sera sans nul doute l'un des grands acteurs du XXIe siècle. La communauté française en Indonésie est une communauté jeune, elle est active et je crois quelle est solidaire. En venant travailler dans larchipel, vous avez voulu saisir toutes les opportunités qui soffrent ici, et je veux saluer cet esprit dinitiative qui vous honore et qui honore notre pays.
La France na pas suffisamment, dans le passé, fait attention à lIndonésie. Et le fait que ce soit, avec ma visite, la première visite dun Premier ministre français en Indonésie, tout simplement, et que la dernière visite dun de nos chefs dEtat remonte à 1986, illustrent cette situation. Avec le Président de la République, nous avons voulu changer les choses. Et nous avons voulu élever le niveau de nos relations bilatérales avec lIndonésie.
Je suis venu accompagné de plusieurs ministres : Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, Thierry Mariani, le ministre des Transports, Pierre Lellouche, le ministre chargé du Commerce extérieur.
Valérie Pécresse, le ministre de lEnseignement supérieur et de la Recherche, aurait dû maccompagner, mais comme certains dentre vous le savent peut-être, nous avons procédé, hier, à un remaniement ministériel pour remplacer Christine Lagarde qui a pris la direction générale du Fonds monétaire international et Valérie Pécresse est devenue ministre du Budget. Quant à son successeur, il était un peu court en temps pour pouvoir maccompagner dans ce voyage, mais cest loccasion pour moi de vous dire limmense fierté qui est la nôtre davoir pu permettre que le nouveau directeur ou la nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international soit une Française, soit Christine Lagarde, soit une femme qui a désormais deux records au moins à son actif : celui davoir été la première femme ministre des Finances en France, et sans doute celle qui aura été le plus longtemps à ce poste, et aujourdhui la première femme directrice générale du Fonds monétaire international.
Je suis aussi venu accompagné de nombreux parlementaires, Serge Grouard qui est député du Loiret et qui est maire dOrléans, Nicolas Forissier qui est député de lIndre, Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, Catherine Procaccia, qui est sénateur du Val-de-Marne et Ambroise Dupont, qui est sénateur du Calvados. Jespère que je nen oublie aucun parce quaprès ils vont men vouloir terriblement. Et enfin, je crois quil y a un peu plus de vingt-cinq chefs dentreprise qui maccompagnent dans ce déplacement.
L'Indonésie, cest aujourd'hui un pays démocratique et vous qui vivez ici, vous avez été témoins de la formidable évolution qui a caractérisé lIndonésie depuis dix ans. Et dans le contexte des "printemps arabes", lexemple indonésien nous donne à voir une transition politique réussie dans un pays qui abrite la plus grande communauté musulmane au monde.
LIndonésie est aussi l'un des nouveaux grands pays émergents, avec une croissance exceptionnelle, dont certains prédisent quelle pourrait devenir la plus rapide au monde dici dix ans. Membre du G20 et promoteur actif de l'ASEAN, lIndonésie est engagée avec sa population, qui est la 4e au monde, dans un grand essor économique et social. Si elle reste encore confrontée aux difficultés propres à un pays en développement, elle est entraînée dans la dynamique du continent asiatique tout entier.
Et ce que la France veut aujourdhui, cest adapter ses relations à cette réalité que représente lIndonésie. Le 14 décembre 2009, le président de la République française a exprimé cette volonté en recevant le président Yudhoyono à l'Elysée et en lui proposant de sceller un partenariat stratégique entre nos deux pays, et c'est ce partenariat qui sera adopté demain à loccasion de la rencontre que jaurais avec lui.
Nous signerons plusieurs accords qui vont faire progresser notre relation bilatérale, dans le secteur de lénergie, dans celui des matières premières, du tourisme, de lenseignement supérieur, de la muséologie.
Bien entendu, je ne prétends pas que nous ne partions pas de rien, sagissant de notre relation avec lIndonésie, et je ne veux pas évoquer lépisode qui vit, il y a deux cents ans, le drapeau français flotter six mois sur Batavia après que Napoléon eut décidé de rattacher directement le Royaume de Hollande, et donc ses colonies, à l'Empire. Non, je parle de lattitude de la France, qui, dès le début de l'année 1950, fut parmi les tout premiers Etats à reconnaître l'indépendance officielle de l'Indonésie, ce qui nous permet aujourdhui de célébrer soixante ans de relations bilatérales.
En soixante ans, des milliers d'étudiants indonésiens ont été formés en France, devenant pour nous des interlocuteurs privilégiés, comme aujourdhui le ministre de l'Education, le Gouverneur de la Banque centrale, et bien dautres responsables publics ou privés.
La France a aussi été aux côtés de lIndonésie lorsquelle a dû affronter ladversité, je pense à la générosité du peuple français à l'égard des centaines de milliers de victimes du tsunami de décembre 2004.
Aujourdhui, l'Europe tout entière commence à prendre conscience de limportance de la dynamique régionale enclenchée en Asie du Sud-est. Et pour affirmer notre présence nous avons à le faire dune voix commune, comme Européens, partenaires d'une Asie du Sud-est qui se veut au cur de l'architecture du continent asiatique.
Nous avons un dialogue à développer ; un dialogue à développer au niveau politique, mais nous avons aussi, sur le terrain, à renforcer nos échanges et nos coopérations.
Et mes chers compatriotes, cest vous, qui êtes les acteurs directs de cette relation. Vous êtes très nombreux à travailler dans des entreprises françaises, franco-indonésiennes ou internationales. La centaine de sociétés françaises présentes en Indonésie porte de nombreux projets qui concernent lexploitation des ressources minières, la sous-traitance du pétrole, du gaz, les transports, les produits de haute technologie, la grande consommation, le tourisme. Je veux vous dire que le gouvernement français les soutiendra, et au fur et à mesure quils se concrétiseront, nos entreprises accueilleront ici de nouveaux emplois. Je sais que les produits et le savoir-faire français sont reconnus en Indonésie, mais en même temps, je ne peux pas ne pas constater que la France reste le 12e fournisseur de lIndonésie.
Cest dire si nous avons une marge de progression.
Pour nous aider à progresser, justement, je salue le travail de la Chambre de commerce franco-indonésienne et des vingt conseillers du Commerce extérieur de la France. Ils sont appuyés par la Mission économique Ubifrance que nous avons ouverte le 1er septembre dernier au sein de l'Ambassade pour accompagner nos entreprises sur le marché indonésien.
Notre coopération scientifique est aussi en pleine progression, notamment dans le domaine de la protection de l'environnement.
Cela se traduit par la présence de plusieurs de nos institutions publiques de recherche, dans des partenariats entre universités françaises et universités indonésiennes, et dans l'action de l'Agence Française de Développement.
Je sais aussi quil y a parmi vous des personnes qui sinvestissent dans des actions sociales et de développement ; comme volontaires de solidarité internationale, comme bénévoles ou membres dONG. Je veux saluer votre engagement ; votre engagement au profit d'une population dont une part trop importante est encore exposée à une grande pauvreté.
Quelles que soient vos activités, je veux que vous sachiez que l'Ambassade est à vos côtés. Elle sera dailleurs dotée d'ici peu de nouveaux locaux, reconstruits sur le site actuel. Tous les services de l'Etat y seront regroupés, y compris le Centre culturel français de Jakarta, qui porte désormais le nom d'Institut Français d'Indonésie. Dès l'an prochain, ce Centre culturel fédèrera nos 4 Centres en incluant ceux de Bandung, de Yogyakarta et de Surabaya, et il donnera un nouvel élan à la saison culturelle française, ce "Printemps français" qui s'achève cette année dans quelques jours.
Dans un pays aussi vaste, dans un pays aussi dispersé, que viennent dailleurs visiter chaque année un peu plus de 150.000 de nos compatriotes, laction consulaire n'est pas toujours simple.
Mais lambassade est là ; elle est là pour vous assister en cas de difficultés, elle est là aussi lorsque votre sécurité en en jeu. Je pense en particulier à nos compatriotes qui habitent à côté du volcan Merapi et dont plusieurs ont dû quitter leur domicile pendant la phase d'éruption, en novembre 2010.
Vous vivez, mes chers compatriotes, dans un pays en pleine évolution ; vous vivez au cur de ce Sud-est asiatique dont lessor économique interpelle le monde entier et pour tout dire, le bouleverse. Pour les vieilles nations européennes, cest un défi vital. Face à la mondialisation des enjeux, nous devons être plus réactifs, nous devons être plus compétitifs pour défendre notre rang. Depuis le début du quinquennat, nous avons, avec le président de la République, lancé une politique de réformes, une politique de réformes structurelles qui visent à changer en profondeur la société française et qui commence à porter ses fruits.
Je voudrais en prendre quelques exemples devant vous pour que vous mesuriez les changements qui sont en train dintervenir.
Nous avions une université française qui était en déclin continu depuis quarante ans. Avec ici ou là, naturellement quelques exceptions, mais elle était en déclin depuis que cette université avait été affublée dun statut qui empêchait toute initiative, toute autonomie, toute possibilité pour les universitaires, de prendre les décisions quils estimaient nécessaires, pour atteindre lexcellence dans la compétition internationale. Tout le monde le savait que luniversité française était frappée dun mal profond et il y a bien eu quelques tentatives pour la réformer ; elles se sont, en général, toujours terminées par le recul du gouvernement devant les manifestations et devant la contestation.
Eh bien nous navons pas reculé, nous avons donné aux universités françaises un véritable statut dautonomie, et nous avons investi fortement dans le développement de luniversité et de la Recherche. Ca veut dire que désormais, les universités françaises peuvent recruter leurs enseignants, elles peuvent choisir leur pédagogie, elles peuvent passer tous les accords quelles souhaitent avec dautres universités, françaises ou étrangères, elles peuvent sassocier avec des laboratoires de recherche, publics ou privés, elles peuvent sassocier avec des entreprises ; bref, elles ont le statut dautonomie quon toutes les grandes universités dans le monde ! Bien entendu, il faut un peu de temps pour que les universités françaises, après tellement dannées dun système égalitaire comme les Français laiment tellement, pour que ces universités se saisissent des avantages de cette autonomie, et puis ensuite il faudra un peu de temps pour que les étudiants, formés dans ces universités, sortent dans la vie active pour quon voie les résultats de cette réforme profonde. Mais cest une réforme qui change en profondeur la société française et sur laquelle, naturellement, personne ne reviendra jamais.
Le deuxième exemple que je voudrais prendre, cest celui du dialogue social.
Notre pays est tellement habitué à un dialogue social violent, à un dialogue social heurté, à un dialogue social qui débouche en général sur des crises qui conduisent beaucoup de gouvernements et beaucoup de majorités à reculer devant les réformes nécessaires.
Eh bien nous avons fait deux réformes structurelles extrêmement importantes.
La première a consisté à changer le mode de représentativité des syndicats dans notre pays. Vous savez, les syndicats en France, ils étaient représentatifs en fonction dune loi qui avait été votée juste après la Seconde Guerre mondiale. Et puis leur statut et leur représentativité étaient figés pour toujours. Eh bien nous, nous avons décidé que désormais, les organisations syndicales françaises seraient représentatives en fonction des résultats quelles obtiendraient aux élections dans les entreprises. Et donc il va y avoir, année après année, des élections de représentativité et on verra le paysage syndical français se modifier. Et on peut penser, parce que nous ne sommes pas génétiquement différents des autres Européens, quun jour ou lautre, il y aura en France, un grand pôle syndical réformiste qui permettra, comme en Allemagne, comme dans les autres pays dEurope du Nord, de mettre en uvre un dialogue social plus apaisé, pas forcément plus facile pour le gouvernement et pour le patronat, mais plus apaisé, permettant de réformer le pays sans à-coups, sans violence, et avec la réactivité qui est nécessaire dans le monde qui est le nôtre aujourdhui.
Et puis nous avons mis en place, sagissant toujours du dialogue social, une autre mesure très importante, cest le service minimum dans les transports. Parce que, autrefois, dans notre pays, quand on voulait réformer dans le domaine du travail ou dans le domaine des affaires sociales, bien souvent, il suffisait quune petite minorité bloque les transports, notamment en Région parisienne, pour quaprès quelques jours dépreuves, le gouvernement renonce et que la réforme soit mise au placard. Eh bien désormais, il y a un service minimum dans les transports et on a vu que dans les grands débats sociaux que nous avons eus ces dernières années et en particulier à loccasion de la réforme des retraites, 50 % des transports en Région parisienne fonctionnaient et du coup, on ne peut plus prendre en otage un gouvernement et une majorité en bloquant le pays ! Parce que la démocratie, ça nest pas quelques personnes qui bloquent les trains et les métros pour empêcher la majorité et le gouvernement de mettre en uvre les engagements qui ont été pris devant les Français. Ca, ce nest pas la démocratie.
Nous nous approchons de quelque chose qui ressemble plus aux démocraties modernes qui ont permis, en Europe, de faire évoluer la situation des uns et des autres.
Nous avons rationalisé lorganisation de lEtat. Nous avons réformé nos régimes de retraite. Nous avons triplé le crédit impôt recherche, ce qui fait désormais que les entreprises qui sinstallent en France ont un véritable avantage compétitif par rapport à la plupart des autres pays européens en matière de soutien à la Recherche et à linnovation.
Nous avons lancé enfin le grand programme des investissements davenir qui va voir un investissement public de 35 milliards sur les projets du futur, essentiellement sur les universités et les laboratoires de recherche, mais aussi sur les entreprises qui représentent les secteurs les plus porteurs pour lavenir de léconomie française.
On célèbre cette année, le 100e anniversaire de la naissance de Georges Pompidou.
Georges Pompidou avait pris 3 décisions stratégiques qui constituent aujourdhui les principaux moteurs de la croissance de léconomie française. Cest lui qui a décidé du programme électronucléaire français, le programme nucléaire civil. Cest lui qui a décidé de lancer AIRBUS, et cest lui qui a décidé de lancer le train à grande vitesse.
Voilà 3 moteurs de léconomie française aujourdhui, 3 fiertés technologiques que nous exportons, qui sont des décisions qui ont été prises par Georges Pompidou il y a maintenant un certain nombre dannées.
Eh bien il faut que nous fassions la même chose, avec naturellement les méthodes qui sont celles du XXIe siècle, dans un monde ouvert, en Europe, ce nest plus tout à fait de la même façon que lon peut procéder, mais cest ce que nous faisons avec les investissements davenir et jétais très fier, la semaine dernière, de visiter le Salon du Bourget qui a été un formidable succès pour lindustrie française et européenne, au cours duquel AIRBUS a pris près de 800 commandes davions durant un seul salon, pour plus de 50 milliards deuros, et nous avons annoncé des programmes publics de soutien à lindustrie aéronautique, par exemple sur les nouveaux matériaux, ou sur les nouveaux moteurs qui consommeront moins, qui pollueront moins et qui permettront à lindustrie aéronautique française et européenne de rester au premier rang mondial.
Enfin, sagissant de ces investissements davenir, je veux ajouter un dernier mot pour dire que, là aussi, nous avons rompu avec une tradition française qui consistait, lorsque lon mettait en place des systèmes de soutien public, à donner un peu dargent à tout le monde. Parce quil fallait ne vexer personne. Parce quil fallait satisfaire tous les parlementaires. Parce quil fallait satisfaire toutes les régions.
Eh bien quand on est dans un monde en compétition comme celui que nous connaissons, et que largent public est rare, pardon, mais on ne gaspille pas 1 euro à le mettre sur une équipe de recherche qui est médiocre.
On met tout largent quon a sur la meilleure équipe de recherche disponible dans un domaine que lon a décidé de soutenir. Et sagissant des investissements davenir, nous avons mis en place une méthode dattribution des crédits qui est révolutionnaire dans notre pays puisquon prend des jurys scientifiques, des jurys internationaux et on respecte strictement les préconisations quils nous font.
Les élus, les responsables duniversité peuvent écrire autant quils veulent au Premier ministre et au président de la République, nous lisons leurs lettres, naturellement, par égard et par politesse, mais nous nous en tenons aux choix qui ont été faits par des jurys ; cest encore une rupture par rapport à de vieux défauts qui avaient fait beaucoup de mal à notre pays.
Voilà, toutes ces réformes, évidemment, elles ont besoin de temps pour donner leur pleine mesure. Elles ont provoqué beaucoup de débats, elles ont suscité des crispations. Certaines, naturellement, ont choqué, comme celle qui a consisté à revenir sur lâge de la retraite à 60 ans, et je comprends quelles aient pu choquer.
Ce nest jamais agréable dêtre obligé de modifier ses projets, de changer les perspectives qui sont les siennes en matière professionnelle, mais en même temps comment ne pas regarder autour de nous !
Comment ne pas regarder le fait que les autres pays européens ont tous un âge de départ à la retraite qui est entre 65 et 67 ans !
Et nous, nous pourrions, seuls, rester avec un âge de départ à la retraite à 60 ans ?
Mais au nom de quoi ? Simplement parce quon est meilleurs que les autres, plus intelligents ?
Parce quon est français ? Parce quon est tellement géniaux quon doit pouvoir réussir à faire une sorte de barrage aux effets du vieillissement de la population et aux effets de la mondialisation ?
Il y a dailleurs un débat formidable en France qui doit, jimagine, interpeller certains dentre vous qui vivent au cur dun monde de compétition, il y a un débat sur la "démondialisation". Il y a des gens qui voudraient "démondialiser" notre pays. On verra ce que sera le résultat de ce grand débat.
En tout cas, ces mesures, elles sont en train de porter leurs fruits et je crois profondément que, même si nous avons dû affronter des crises, même si, naturellement, il y a des hommes et des femmes qui sont mécontents de laction qui est celle du Gouvernement, je pense que ces réformes ont fait bouger les mentalités.
Et je pense quen quatre ans, il y a une idée qui sest ancrée, cest lidée que le changement est une nécessité, et que limmobilisme, ça nest pas une option protectrice face aux enjeux du XXIe siècle.
Dailleurs léconomie française est entrée dans un cycle positif, après la crise économique et financière que nous avons connue. Nous allons avoir au minimum 2 % de croissance cette année, cest désormais quasiment acquis, compte tenu des chiffres du 1er trimestre. La création demplois a redémarré, on a créé presque deux fois plus demplois en 2010 que ce que nous avions prévu nous-mêmes dans nos prévisions, et les chiffres de lannée 2011 seront positifs.
Et enfin, les efforts de maîtrise des finances publiques, auxquels jai été très attaché depuis quatre ans, sont récompensés puisque la France a, aujourdhui, une des meilleures signatures financières en Europe, ce qui nous évite davoir à nous refinancer à des taux dintérêts qui seraient des taux dintér??ts prédateurs pour léconomie française.
Ces résultats encourageants, nous les devons à notre réactivité face à une crise financière qui aurait pu nous mettre à genoux. Et je veux rappeler aujourdhui que le monde a été à deux doigts dune crise financière systémique, cest-à-dire dune faillite en chaîne des établissements financiers qui aurait causé des dégâts que lon nose pas imaginer sur léconomie mondiale.
Je pense franchement que lon a été à 48 heures de cette crise systémique.
Et cette crise systémique, elle a été stoppée par une décision, par une réunion qui a eu lieu à lElysée, à linitiative du président de la République française et du Premier ministre britannique Gordon Brown, où les principaux chefs de gouvernement européens, à la suite de cette réunion, ont dit publiquement : "Il ny aura pas de faillite de banques en Europe parce que les Etats apporteront leur soutien aux banques".
Et la crise sest arrêtée. Parce que la garantie était suffisante. Il ny aurait pas eu cette décision (je rappelle que les Américains avaient laissé filer la faillite de la banque Lehman Brothers, ce qui a dailleurs occasionné le début de cette crise systémique) si les Européens et si singulièrement, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown navaient pas pris cette décision, je pense que nous serions rentrés dans une crise dune tout autre ampleur.
Voilà.
Les échéances politiques approchent, mais je veux vous dire que ces échéances politiques ne vont pas modifier notre volonté dadaptation nationale.
Nous nallons pas faire, de cette année 2011 ou de ce quil en reste, une année électorale. Nous nallons pas en faire une année où, comme si souvent dans notre pays, on ouvre les vannes de la Dépense publique, on ouvre les vannes des subventions, on arrête de réformer, on se tient immobile dans la crainte de ce que pourraient penser les électeurs à la veille des élections présidentielles et des élections législatives.
Nous ne le ferons pas ; parce que ça nest pas notre conception de lintérêt national, parce que ce nest pas la conception que je me fais de mon devoir, en tant que chef du Gouvernement.
Dans le débat qui souvre sur la mondialisation, où certains jouent beaucoup sur les peurs que cette mondialisation engendre, nous devons être à loffensive.
La France accentue sa compétitivité, et elle avait beaucoup defforts à faire et elle en a encore beaucoup ; la France mise à fond sur linnovation et sur la Recherche ; la France rénove son pacte social ; et enfin la France joue sans état dâme la carte de lEurope politique, parce que lEurope, aujourdhui, nous protège et nous devons chaque jour comprendre à quel point elle est nécessaire à notre protection.
Et je voudrais juste, pour finir, dire un mot sur ce point.
Vous lisez sûrement dans les journaux darticles de commentateurs très pessimistes sur lavenir de lEurope, qui expliquent que la crise grecque, la difficulté de se mettre daccord à 27, tout ça fait peser sur lEurope une sorte de menace sur son avenir. On peut évidemment regarder les choses comme ça.
Mais on peut aussi les regarder de façon beaucoup plus positive.
On peut dire que, depuis le début de la crise, lEurope, malgré tous ses défauts, a toujours réussi à surmonter les difficultés. Cest elle, je le disais à linstant, qui a donné le coup darrêt à la crise systémique qui était en train demporter le système financier.
Lorsquil sest agi de sauver le Portugal, qui était en situation de quasi faillite, on a eu des discussions difficiles mais on la fait.
Quand il sest agi de sauver lIrlande dont les établissements financiers avaient commis des erreurs considérables, on a eu des débats difficiles, mais finalement, on a sauvé lIrlande.
Et aujourdhui, alors quil sagit de sauver la Grèce, nous avons, une première fois, pris nos responsabilités en apportant à la Grèce le soutien financier dont elle avait besoin ; on est en train de le prendre une deuxième fois, et ce sera effectif dans les prochains jours, pour peu que les Grecs fassent les efforts nécessaires pour assainir leurs finances publiques et nous savons que, depuis hier soir, leur Parlement en ayant décidé ainsi, lEurope et le FMI vont pouvoir continuer à aider la Grèce.
Voilà, malgré toutes nos difficultés, lEurope avance.
Nous avons désormais un Fonds de garantie qui a été mis en place pour venir en aide aux pays qui seraient en difficulté à lavenir. Nous avons mis en place, après beaucoup de difficultés, des règles beaucoup plus strictes, beaucoup plus rigoureuses pour sanctionner les Etats qui ne respecteraient pas les critères nécessaires au maintien dune monnaie européenne forte.
Nous avons commencé à poser les bases dun gouvernement économique européen. Oh, cest très difficile, il faut y aller avec beaucoup de prudence, il y a beaucoup de résistance et cest bien normal, compte tenu du nombre de pays qui composent la zone euro, mais souvenez-vous simplement et je reviens à Georges Pompidou quavant Georges Pompidou, les chefs de gouvernements européens ne se réunissaient jamais.
Il ny avait jamais de contacts entre les chefs dEtat de lUnion européenne ! De ce quon appelait à lépoque, la Communauté économique européenne ! Il y avait des réunions de ministres je ne veux pas dire que les ministres, ce nest pas grand chose mais enfin les ministres, ce nest pas eux qui décident tout il y avait la Commission ; il ny avait jamais de réunion des chefs de gouvernement.
Cest Georges Pompidou qui, le premier, a eu lidée de créer une réunion régulière des chefs de gouvernement pour piloter lEurope, la Communauté européenne. Puis cest devenu le Conseil européen. Et puis le Conseil européen dans le Traité de Lisbonne, sest vu coiffé par un président de lUnion européenne qui est désormais élu pour cinq ans. Voilà, tout cela est long, tout cela est difficile, mais en même temps, on voit bien que lEurope sort renforcée de toutes les crises quelle a eu à affronter.
Voilà ce que je voulais, ce soir, vous dire, Mesdames et Messieurs, vous qui êtes au contact de cette Asie qui est en pleine effervescence.
Vous offrez de la France, un visage innovant, un visage ouvert sur le monde. et cest pour que vous ayez toute votre part à la représentation nationale que nous avons décidé, avec le Président de la République et la majorité, de répondre à une demande formulée depuis trente ans, en faisant en sorte que désormais, les Français vivant à létranger aient une représentation à lAssemblée Nationale, puisque, à partir des prochaines élections législatives, vous serez représentés non seulement par des sénateurs des Français de létranger, mais vous serez aussi représentés à lAssemblée nationale par 11 députés, et vous aurez même la possibilité de voter par le biais dInternet, ce qui est une exception.
Enfin, depuis hier, innovation du remaniement, vous avez même un secrétaire dEtat aux Français de létranger, en la personne dun champion olympique de judo, David Douillet, qui aura pour mission de venir vous rencontrer, découter les demandes qui sont les vôtres et dapporter les réponses que lEtat français doit apporter.
Cette réforme, Mesdames et Messieurs, cest une marque de reconnaissance à légard de votre action et cest le signe que nous sommes fiers que la France soit représentée en Indonésie par des citoyens audacieux.
Et je ne peux pas terminer ce propos avec vous sans avoir une pensée pour les deux otages français qui ont été libérés, qui sont arrivés ce matin sur le sol français, sur la base de Villacoublay où ils ont été accueillis par le président de la République et son épouse, par leur famille, par tous leurs amis. Depuis plus de 580 jours je crois, le gouvernement français se battait pour essayer dobtenir leur libération.
Cétait une manuvre extrêmement difficile, sur un territoire, le territoire afghan, fort complexe, complexe par sa géographie, mais complexe surtout par léclatement des groupes politiques, des groupes ethniques qui le dirigent, pour assurer la libération de ces deux journalistes, je veux dire devant vous que nous navons reculé devant aucun effort. Les diplomates, naturellement, étaient mobilisés, les militaires français étaient mobilisés, mais surtout et je voudrais une nouvelle fois leur rendre hommage ce quon appelle les hommes et les femmes de lombre, ceux qui uvrent pour la sécurité de nos concitoyens sans quon les connaisse, ce quon appelle les "Services", ont pris beaucoup de risques. Beaucoup de risques pour aller au contact des ravisseurs, beaucoup de risques personnels, beaucoup de risques physiques pour essayer détablir un dialogue avec ces ravisseurs, et puis ensuite pour négocier avec eux la libération de ces otages et je voudrais avoir une pensée pour ces hommes et ces femmes quon ne voit jamais et quon ne remercie jamais, comme je voudrais avoir une pensée pour les Français qui restent encore otages, que ce soit au Sahel, que ce soit au Proche-Orient, que ce soit au Yémen ou en Somalie.
Il y a encore des Français qui sont en danger, et je veux vous dire que le Gouvernement est mobilisé pour obtenir leur libération.
Vive la République, vive la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 1er juillet 2011