Déclaration de M. David Douillet, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur les relations entre la France et la République démocratique du Congo et sur les efforts du gouvernement en faveur des Français à l'étranger, à Kinshasa (République démocratique du Congo) le 3 juillet 2011.

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Circonstance : Inauguration de la nouvelle ambassade de France, à Kinshasa (République démocratique du Congo) le 3 juillet 2011

Texte intégral


Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale du Québec,
Madame la Députée,
Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Chargé d’Affaires,
Mesdames les Conseillères à l’Assemblée des Français de l’étranger, et je sais que Gérard Toupy est en déplacement en France en ce moment,
Mesdames et Messieurs les Conseillers du Commerce extérieur,
Monsieur le Proviseur du Lycée français René-Descartes,
Mesdames, Messieurs, et si vous me le permettez, Mes Chers Amis.
Je suis particulièrement heureux de me rendre en République démocratique du Congo pour ma première visite officielle depuis ma nomination, il y quatre jours seulement.
D’abord, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Messieurs les Ministres, parce que la France et la République démocratique du Congo entretiennent des liens d’amitié et d’estime réciproques qu’avait d’ailleurs réaffirmés le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de sa visite à Kinshasa il y a un peu plus de deux ans maintenant.
Et puis, parce que ce déplacement intervient alors que la République démocratique du Congo, ce géant de l’Afrique et de la Francophonie, se prépare à accueillir la 37ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Et je salue de nouveau très chaleureusement tous les parlementaires présents ce soir, en leur souhaitant de fructueux travaux cette semaine. En quelque sorte, vous allez aussi préparer le Sommet de la Francophonie qui se tiendra ici l’an prochain.
Permettez-moi aussi, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, de vous remercier pour avoir facilité cette visite, dans des délais très courts. C’est aussi grâce à vous que j’ai pu réserver mon premier déplacement à la République démocratique du Congo, et vous rencontrer tous ce soir dans ce pays, qui est le plus grand pays francophone du monde.
Je suis très heureux d’être ce soir à Kinshasa pour aller à la rencontre des Français de l’étranger. Je veux vous dire, avec force et avec cœur, que chacun d’entre vous est, à mes yeux, un ambassadeur de la France.
Le président de la République et le Premier ministre m’ont fait le très grand honneur de me confier une nouvelle responsabilité, celle d’être le relais des Français de l’étranger au sein du gouvernement.
Cette responsabilité, je veux l’exercer en proximité avec les deux millions de Français qui, partout dans le monde, sont les «sentinelles» de la France. Et mon message ce soir s’adresse tout particulièrement aux plus de 2.000 inscrits au registre des Français installés en République démocratique du Congo, et plus généralement à tous nos compatriotes installés en Afrique centrale.
Les Français établis hors de France sont une richesse pour notre pays, offrant le visage d’une France rayonnante, ouverte sur le monde, prête à relever les défis de la mondialisation.
Une richesse qui devait être davantage présente encore dans les institutions de la République. Car il n’y a pas deux catégories de citoyens français : ce n’est pas parce que l’on n’est pas établi sur le sol national, que l’on n’appartient pas pour autant pleinement à la communauté nationale.
Mieux représenter les Français de l’étranger, le président de la République avait bien conscience de cette nécessité républicaine. Il l’avait dit pendant sa campagne en 2007.
C’est tout le sens de la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui a introduit dans notre Constitution la représentation à l’Assemblée nationale des Français établis hors de France.
A partir de l’an prochain, 11 députés élus au suffrage universel direct viendront donc renforcer les 12 sénateurs existants. 12 Sénateurs qui font un travail formidable, en s’appuyant aussi sur le relais irremplaçable des 155 conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger.
Et qu’il me soit permis ici de rendre hommage au travail des deux conseillères présentes avec nous ce soir : Marlène Bach, qui réside à Brazzaville et a traversé le fleuve dès cette après-midi pour être parmi nous ce soir, et Madeleine Katende qui demeure à Kinshasa ; sans oublier Gérard Toupy, en déplacement en France ces jours-ci.
Je veux également souligner le rôle des associations implantées en République démocratique du Congo : l’Union des Français de l’étranger et l’Association Démocratique des Français de l’étranger, mais aussi l’Association d’entraide et de bienfaisance de Kinshasa qui a vocation à répondre financièrement, de manière ponctuelle, aux besoins les plus criants de nos compatriotes.
A partir de l’an prochain, les Français de l’étranger seront donc représentés dans les deux chambres de notre parlement. C’est naturel, car pour moi il n’y a aucune raison que la forme de la représentation des citoyens français dépende de leur lieu d’établissement. A partir de l’an prochain, cette «anomalie» que constitue l’absence des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale, votre absence, sera enfin réparée.
Le président de la République et le Premier ministre ont voulu aller encore plus loin en créant un Secrétariat d’Etat chargé des Français de l’étranger, placé auprès du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé.
Ma «première vie» m’a amené très jeune à parcourir le monde entier, et à me rendre compte, en rencontrant mes compatriotes au cours de mes voyages, qu’être Français loin du sol français, ce n’est pas toujours simple.
J’ai conscience des problèmes que vous pouvez rencontrer, par exemple en termes d’éducation des enfants, de fiscalité, de protection de votre famille… Je viens d’en évoquer certains avec vos élues de l’Assemblée des Français de l’étranger.
Je serai votre relais au sein du gouvernement pour exprimer vos préoccupations et leur apporter des réponses. Je suis ici pour vous dire que vous pouvez compter sur moi.
Pour m’accompagner dans cette mission, il y a bien sûr l’ensemble des personnels du ministère des Affaires étrangères à Paris et partout dans le monde. Dès ma prise de fonction, j’ai tenu à rencontrer les agents de la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire et du Centre de crise du Quai d’Orsay. J’ai constaté une vraie expertise et un total engagement au service des Français de l’étranger. Et je peux vous dire que je suis très fier et vraiment très honoré de travailler au milieu d’eux.
En République démocratique du Congo, la France dispose de nombreuses implantations au profit de sa communauté, à Kinshasa bien sûr, mais également dans l’ensemble du pays, vaste comme presque cinq fois la superficie de la France.
La République démocratique du Congo est en effet un des rares pays qui disposent de deux centres culturels : les Instituts français de la Halle de la Gombé à Kinshasa et de la Halle de l’Etoile à Lubumbashi.
Et nous irons bientôt encore plus loin avec le projet de Halle du Fleuve à Kisangani.
Une de mes priorités, sera, comme beaucoup d’entre vous, l’éducation. C’est pour cela que je me rendrai dès demain au Lycée René Descartes, conventionné par l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger, et qui scolarise 715 élèves cette année, de la maternelle à la terminale.
Avec le Lycée Blaise Pascal de Lubumbashi, qui a enfin rouvert ses portes en septembre 2009 après de nombreuses années de fermeture, et scolarise plus de 200 élèves, ce sont donc près de 1.000 élèves que nos établissements scolarisent en République démocratique du Congo.
Au-delà des lycées et des centres culturels, la présence française en République démocratique du Congo, c’est aussi un important réseau d’Alliances françaises en cours de réactivation. A terme, ce sont 16 Alliances françaises qui devraient pouvoir accueillir le public tant français que congolais dans les provinces de ce magnifique pays.
Je n’oublie pas le rôle essentiel de nos deux consuls honoraires, Guy de Candolle à Bukavu et Malta Forrest à Lubumbashi et de nos attachés de Coopération à Bukavu, Kisangani et Lubumbashi. Ils concourent tous à la représentation de la France et à notre coopération avec les autorités locales.
Enfin je voudrai saluer l’action efficace de nos conseillers du Commerce extérieur qui, au côté de la Chambre de commerce et d’Industrie franco-congolaise et du Club français des Affaires, travaillent sans cesse à favoriser les liens économiques et commerciaux entre nos deux pays.
A côté de ces différentes implantations locales très appréciées de nos compatriotes pour aider ces femmes et ces hommes qui facilitent la vie quotidienne de la communauté française de la République démocratique du Congo, il nous manquait encore une infrastructure, j’allais dire qui soit digne de notre pays - plus moderne et plus fonctionnelle. C’est aujourd’hui chose faite avec ce magnifique bâtiment que nous inaugurons ce soir, la nouvelle Maison de la France et des Français en République démocratique du Congo.
Je suis particulièrement heureux que mon premier déplacement me permette d’inaugurer cette nouvelle ambassade. C’est pour moi un double symbole : celui d’une coopération bilatérale dynamisé et celui d’une France plus que jamais à l’écoute de ses ressortissants.
En ce jour d’inauguration, je veux aussi rappeler que la France a nommé un ambassadeur dès le jour de l’Indépendance, le 30 juin 1960.
Nos ambassadeurs se sont installés à partir de 1964, et jusqu’à récemment, dans l’ancien Hôtel Standing.
C’est dans ce bâtiment chargé d’histoire qu’ont perdu la vie le 28 janvier 1993 au soir, sur leur lieu de travail, l’ambassadeur Philippe Bernard et le standardiste de l’ambassade Janvier Zebe-Zebe. Un militaire français avait également été tué lors des affrontements en ville, le caporal-chef Richard Rabret.
La France n’oublie pas ces trois hommes qui ont donné leur vie à son service. C’est en leur hommage que leurs noms ont été donnés aux trois salles de réunion de cette nouvelle ambassade.
Qu’il me soit permis d’adresser mes félicitations à tous ceux qui ont participé à cette très belle œuvre, dont les plans ont été dessinés par l’architecte français Bruno Morlat.
Pour marquer ce jour d’inauguration, je vais dans quelques instants planter un baobab dans ce magnifique parc. Je voudrais dédier ce geste à tous ceux qui ont construit cette belle ambassade, mais aussi à tous ceux qui, chaque jour, en travaillant ici, honorent la France.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 juillet 2011