Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur le rôle de l'enfant dans le choix du lieu et du mode de vacances des familles, le développement des nouvelles formes de tourisme comme les courts séjours, la nécessaire amélioration de la qualité par la labellisation et le classement des hébergements et des activités touristiques, Paris, le 3 avril 2001.

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Circonstance : Conférence de presse de présentation du "Label kid", à Paris le 3 avril 2001

Texte intégral

Allocution de Madame Michelle DEMESSINE
Secrétaire d'État au Tourisme
Conférence de presse
"Stations Kid"
Paris, le jeudi 3 avril 2001

Madame la Présidente,
Mesdames, messieurs,
Chers amis,
Je souhaiterais en premier lieu, vous remercier, Madame la Présidente, de votre invitation à participer à cette conférence de presse qui témoigne du renouveau de votre association - vous venez de l'évoquer - mais surtout, d'une initiative à laquelle je suis depuis longtemps attentive : le Label Kid.
Sans chauvinisme aucun pour une région à laquelle nous sommes , je le sais, toutes deux très attachées, je voudrais tout d'abord souligner que ce n'est sans doute pas par hasard que ce label de qualité a vu le jour, il y a presque dix ans, dans la région la plus jeune de France, le Nord Pas de Calais.
En effet, confrontée depuis toujours à une demande croissante d'activités touristiques et de loisirs de proximité - formulée en particulier par la frange la plus jeune de sa population - cette région a pris en compte très tôt le problème spécifique de l'accueil de l'enfant, seul ou en famille, dans la politique d'aménagement et d'équipement touristique de son territoire.
Le Label Kid est né de cette volonté d'offrir un accueil particulier et sécurisé à ce jeune public. Il est également le fruit, d'une réflexion plus large sur cet extraordinaire potentiel de développement touristique que constitue l'enfant, en tant que touriste lui-même.
Je me souviens d'ailleurs qu'à l'époque de la naissance de votre label, diverses études de comportement avaient été menées à l'initiative du Comité Régional de Tourisme Nord Pas de Calais, créateur du label.
Toutes démontraient le rôle primordial joué par l'enfant dans la consommation des familles et en particulier dans le choix du lieux et du mode de vacances, faisant ainsi de lui, un "client" potentiel très convoité et courtisé. Vous avez d'ailleurs, madame la Présidente, rappelé son rôle décisionnel dans le choix de la destination.
Dépassant cette simple analyse économique et les tentations qu'elle engendre, le Comité Régional de Tourisme Nord Pas de Calais a, préféré initier à cette époque, une démarche de qualité.
Celle-ci visait bien sûr à satisfaire au mieux les attentes spécifiques de cet "enfant touriste" et, à travers elles, celles de ses parents. Mais elle visait aussi à le faire dans le respect de l'enfant, de sa fragilité, de sa nécessaire sécurité physique et morale.
Et c'est bien cette vision novatrice du tourisme, empreinte d'éthique, qui a sans doute enthousiasmé les nombreuses stations qui sont venu rejoindre le mouvement des Stations Kid. Et je vous en félicite.
C'est cette même vision d'un tourisme plus vertueux, respectueux de l'environnement, des cultures et des hommes - en un mot d'un tourisme durable - qui guide la politique que mets en uvre depuis quatre ans bientôt et qui me conduit à soutenir votre label.
En effet, le Label Kid s'inscrit parfaitement dans le combat en faveur de la qualité et de la durabilité que je mène avec mon ministère, en partenariat permanent avec la grande famille du tourisme, et qui concerne l'ensemble des composantes du secteur.
On ne peut en effet prétendre être et rester la première destination touristique au monde (avec plus de 75 millions de touristes accueillis l'an dernier) sans tenir compte des profondes mutations que vit ce secteur d'activité tant au niveau national que mondial.
Au premier rang de ces mutations vient évidemment la formidable croissance de cette jeune activité qu'est le tourisme. Une croissance qui se vérifie presque au jour le jour et qui ne devrait cesser de se confirmer. Ainsi, comme vous le savez, les prévisions de l'Organisation Mondiale du Tourisme annoncent, pour les années à venir, un triplement des flux touristique dans le monde et leur doublement en Europe.
Dans le même temps les écarts entre le Nord et le Sud diminuent. De nouvelles formes de consommations apparaissent ou se renforcent, telles que, par exemple les courts séjours.
Le tissu des petites et moyennes entreprises qui fait la richesse de notre tourisme français et européen, évolue avec la mondialisation et la concentration des opérateurs. De même que les emplois qui y sont liés.
Enfin le tourisme n'est plus réductible à sa seule dimension économique. Il renvoie en effet de plus en plus aux cultures et aux valeurs des territoires où il se développe.
Il est donc plus que jamais nécessaire de préparer les acteurs du secteur à vivre ces mutations dans le respect des équilibres environnementaux, culturels et humains.
C'est tout le sens de l'action que je conduis en faveur de la qualité de notre offre touristique.
Cette qualité générale peut évidemment se décliner de façon thématique.
Je pense en premier lieu à la qualité de l'environnement.
Celle-ci m'a encouragée à mettre en place, avec mes collègues européens, un réseau de territoires pilotes en matière de développement durable et de bonnes pratiques environnementales.
Par les échanges de savoir faire qu'il sous-entend, ce réseau contribuera, j'en suis sûre, à favoriser un développement touristique plus harmonieux et équilibré de nos espaces et territoires, tant en termes de croissance que d'emplois qui en sont issus.
Je pense aussi à l'indispensable qualité des équipements et des produits qui s'est traduite par un effort en faveur de l'adaptation, la modernisation, la labellisation et du classement des hébergements et des activités touristiques de notre pays.
Citons, par exemple, le nouveau classement des restaurants, l'adaptation, dans le cadre de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain des définitions liés aux différents produits de l'hôtellerie de plein air (Habitat léger de loisirs, Résidences mobiles de loisirs et caravanes).
Citons encore le label Clé Vacances qui valorise l'activité de location de meublés, la refonte du classement hôtelier et des résidences de tourisme ou bien encore les Villages Résidentiels de Tourisme dont la création devrait permettre de favoriser la nécessaire réhabilitation et la modernisation des hébergements de loisirs dans les stations littorales ou de montagne.
Citons enfin, les "plans qualité station" qui, avec le soutien de l'AFIT (l'Agence Française d'Ingénierie Touristique), permettent, depuis plusieurs années, l'adaptation de notre offre littorale, de montagne ou thermale aux nouvelles exigences des clientèles françaises et internationales dans le cadre de démarches fédératives associatives telles les "villes d'eau", les "villages de montagne", ou "les plus beaux détours de France".
Mais il n'est pas de qualité d'accueil et de service sans qualité des emplois des femmes et des hommes qui en sont les acteurs au quotidien.
C'est pourquoi j'ai placé au rang des priorités de cette mandature, l'amélioration des conditions de vie, de travail et de formation des acteurs du tourisme, en particulier celles de ses salariés saisonniers.
Je note d'ailleurs avec satisfaction, madame la Présidente, que cet objectif est également inscrit au rang de vos propres priorités.
Enfin, constatant d'une part, l'inadéquation de certains de nos textes réglementaires ou législatifs encadrant les activités touristiques avec les évolutions du secteur, et d'autre part, la nécessité de faire reconnaître son rôle social et économique, j'ai décidé d'engager la réalisation d'un Code du tourisme.
Cette entreprise de modernisation de notre appareil réglementaire devrait donner toute sa place au nouveau système de classement des stations touristiques.
Aussi, Madame la Présidente, à l'écoute de votre programme d'actions, je constate une fois de plus à quel point nous partageons une même ambition : celle de fédérer et de mettre en synergie des acteurs aussi divers qu'essentiels à l'économie touristique de notre pays, autour d'un même projet, celui d'un tourisme durable et de qualité, à même d'engendrer croissance et emplois.
C'est la raison pour laquelle mon ministère vous avait soutenu l'an dernier (80.000F). C'est aussi la raison pour laquelle il sera, cette année encore, à vos côtés. Financièrement bien sûr (150.0000F), mais aussi techniquement, au travers de l'aide à votre association que vous apporterons la Direction du tourisme et l'AFIT.
La cause que vous défendez au travers du Label Kid est belle et noble.
Si, pour certains, l'enfant par l'influence qu'il joue auprès des siens dans le choix des vacances peut constituer une cible marketing prometteuse, il reste avant tout un citoyen en devenir, avec ses rêves et ses espoirs
Aussi, je voudrais finir mon propos en souhaitant de souhaiter que votre initiative et toutes celles qui vont dans le même sens, puissent contribuer à offrir à ces enfants la réponse la mieux adaptée à leurs attentes certes, mais aussi la plus respectueuse possible de leur personnalité.
Je vous remercie.


(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 9 juillet 2001)