Texte intégral
Q - Vous avez pris vos fonctions en tant que ministre des Affaires étrangères et européennes début mars 2011, alors que le monde arabe était secoué par de nombreuses révolutions. Comment la France doit-elle réagir et agir face à ces évolutions ? Quelle est aujourdhui la «politique arabe» de la France ?
R - Jai effectivement pris mes fonctions à un moment passionnant, mais difficile, pour le monde et pour les pays arabes. Le «printemps arabe» est un tournant historique majeur, peut-être comparable à la chute du Mur de Berlin. La France a une ligne daction claire et déterminée : nous soutenons et nous accompagnons les mouvements démocratiques qui sont nés et qui continuent à naître au Maghreb et au Proche-Orient. Laspiration des peuples à la liberté est une chance pour tous, quil ne faut pas laisser passer. Il y a aujourdhui de fortes attentes de ces générations qui sont confrontées à des problèmes très concrets, notamment celui de lemploi. Nous devons, avec nos partenaires européens et internationaux, favoriser les partenariats y compris économiques et culturels ou apporter les expertises appropriées. Cest en ce sens que la France va proposer des initiatives fortes à lUnion européenne.
Tout devra être fait dans un esprit de partenariat et de respect mutuel. Car cest évidemment aux peuples qui brisent leurs chaînes de choisir leur avenir.
Q - Vous avez été la cheville ouvrière de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, autorisant une intervention militaire de la communauté internationale en Libye afin de défendre les civils contre les attaques de larmée libyenne. Pourriez-vous revenir sur ce qui a motivé votre position ? Sagit-il dune «responsabilité de protéger» qui incombe à la communauté internationale ?
R - Cest vrai, la France a joué un rôle déterminant pour obtenir cette nécessaire autorisation du Conseil de sécurité. Notre action a eu une seule et unique motivation : empêcher les autorités de Tripoli de massacrer le peuple libyen. La communauté internationale devait faire face à ses responsabilités et répondre à une obligation morale et humaine, mais aussi juridique. Je vous rappelle que les chefs dÉtat et de gouvernement du monde entier ont accepté lors du Sommet mondial de 2005 la notion de responsabilité de protéger les civils. Lorsque les autorités dun État sont défaillantes ou bien violent ce principe, la communauté internationale a la responsabilité dagir, y compris par la force. Cest ce que le Conseil de sécurité a fait par les résolutions 1970 et 1973, cette dernière autorisant lusage de toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils.
En intervenant sans tarder après ladoption de la résolution 1973, nous avons empêché le massacre de milliers de civils à Benghazi où le colonel Kadhafi promettait un bain de sang. Là où Srebrenica a symbolisé notre impuissance, Benghazi marque notre détermination. Cest un premier succès incontestable. Quelque chose a changé dans lordre international : nous avons fait reculer ce que défendent tous les dictateurs : le dogme de la non-ingérence en toutes circonstances et le droit à lindifférence.
Q - Quelle est la ligne de conduite de la France en matière dopérations militaires extérieures ? Que répondre à ceux qui pourraient nous reprocher un «deux poids, deux mesures» dans le choix de nos interventions ?
R - Chacun des peuples est en train décrire sa propre histoire. De nombreux pays gèrent les transitions démocratiques dans le respect de la volonté de leurs concitoyens et sans répression. Je tiens à saluer dailleurs les pays, particulièrement en Afrique, qui ont mis en place un système démocratique qui fonctionne.
Dans dautres circonstances, cette aspiration des peuples à la liberté est violemment réprimée par les gouvernements en place, avec une violation manifeste des droits élémentaires des populations. Quand la situation nest pas acceptable au regard des droits de lhomme et du citoyen, nous le disons clairement et nous exerçons des pressions avec nos partenaires. En Libye, cas extrême, le dictateur na pas hésité à lancer une guerre, avec des armes de guerre, contre le peuple et les forces démocratiques. Quand une intervention est nécessaire pour éviter un tel massacre, la France est prête à prendre ses responsabilités et à agir, dans le cadre légitime dune autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Q - Quelles évolutions la mise en place du Service européen daction extérieure va-t-elle impliquer pour les diplomaties nationales, et en particulier la diplomatie française ? Le renforcement diplomatique de lUnion européenne ne va-t-il pas sopérer au détriment des politiques étrangères nationales ?
R - Nous le sentons bien, les grands équilibres mondiaux changent à toute vitesse, les puissances émergentes veulent leur place autour de la table et si nous voulons continuer de peser dans les affaires du monde nous devons grouper nos forces et avoir la capacité dagir à léchelon européen. LUnion, qui est la première puissance économique mondiale et qui compte un demi-milliard dhabitants, doit pouvoir jouer un rôle global sur la scène internationale. Cest au niveau européen que nous ferons le poids face à la Chine, à lInde, au Brésil. Cest par la mobilisation de tous les instruments de laction extérieure de lUnion que seront apportées les réponses ambitieuses aux défis posés par les évolutions de notre voisinage méditerranéen.
Pour comprendre la difficulté de la tâche, il faut garder à lesprit la nature de la diplomatie européenne : dans la mesure où chacun de nos pays reste souverain en matière de diplomatie et de défense (les décisions sont prises à lunanimité), nous devons dabord dégager une vision commune de notre intérêt collectif, puis agir en faisant travailler ensemble nos diplomaties nationales et les instruments de lUnion. Cest le rôle du Service européen daction extérieure (SEAE) et de la Haute représentante de lUnion pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de nous aider à y parvenir. Le Service européen daction extérieure na pas vocation à devenir une 28e diplomatie, fonctionnant en parallèle ou en concurrence avec nos 27 diplomaties.
Cette aventure sans précédent modifiera sensiblement la façon de travailler de notre diplomatie et présente dores et déjà un certain nombre de défis concrets à relever : envoyer nos meilleurs éléments au SEAE (comme nous lavons déjà fait avec son secrétaire général, Pierre Vimont), réussir à créer dans cette institution une véritable culture diplomatique commune entre personnels issus de pays et dinstitutions différentes, nourrir la réflexion du service pour faire émerger, sur chaque grand dossier, un intérêt européen partagé tout en sassurant que nos intérêts nationaux sont bien pris en compte, etc.
Mais nous devons être lucides vis-à-vis de nous-mêmes : cette nouvelle institution, qui mettra du temps avant de trouver sa vitesse de croisière, ne peut remplacer la volonté politique des Européens ; il sagit dun outil devant permettre aux Européens de développer une Europe puissance pour peu quils le veuillent. Cette volonté européenne a parfois encore du mal à exister. La France reste convaincue quil faut aller de lavant dans cette direction, parce que lEurope doit pouvoir faire entendre sa voix, faire respecter ses intérêts et jouer tout son rôle dans les équilibres du monde.
Q - En tant que ministre des Affaires étrangères et européennes, quels sont vos priorités et les principaux chantiers auxquels vous souhaitez vous consacrer ?
R - Javais évoqué, à mon arrivée au Quai dOrsay, au début du mois de mars, cinq grandes priorités pour laction internationale de la France :
- lappui à la transition démocratique sur la rive Sud de la Méditerranée et la relance de lUnion pour la Méditerranée, démarche prémonitoire qui prend tout son sens avec le printemps arabe : nous aurons demain des gouvernements démocratiques et pleinement responsables, donnant tout son sens à une logique de vrai partenariat ;
- les progrès de lintégration européenne, notamment dans le domaine politique ;
- le développement de nos grands partenariats stratégiques (Brésil, Chine, États-Unis, Inde, Russie...) ;
- le renforcement du multilatéralisme pour une gestion commune des grands enjeux économiques, environnementaux ou de développement, notamment dans le cadre de la présidence française du G8 et du G20 ;
- une action renforcée en direction de lAfrique, continent dans lavenir duquel je crois.
Depuis lors, lactualité internationale, marquée par lurgence, avec le tsunami au Japon puis les crises en Côte dIvoire et en Libye, a exigé de ma part une mobilisation de tous les instants. Mais en même temps, je ne perds pas de vue ces priorités, pleinement justifiées par les événements. La catastrophe au Japon a montré limportance dune solidarité internationale forte et linterdépendance de nos pays ; nous protégeons la population et les forces démocratiques en Libye ; nous avons maintenant lespoir de faire progresser la démocratie en Côte dIvoire, après le départ de Laurent Gbagbo.
Au cours de lannée qui vient, laction internationale de la France se poursuivra dans ces directions. Je constate que notre voix porte dans le monde, parce que notre diplomatie sous limpulsion du président de la République est capable dêtre une force de proposition et daction. Notre diplomatie doit donc être confiante dans sa capacité dinitiative.
Q - Quelle est votre conception de la place et du rôle de la France sur la scène internationale surtout en cette année de présidence du G8/G20 ?
R - Un mot, je crois, résume et guide toute notre politique : la responsabilité. Responsabilité face aux crises, en Côte dIvoire, en Libye ou en Afghanistan. Responsabilité devant les besoins de développement des pays pauvres et devant notre devoir de solidarité avec les plus démunis. Responsabilité pour promouvoir une mondialisation plus équitable, mieux régulée et gouvernée par les organisations multilatérales.
Notre double présidence du G8 et du G20 se comprend dans cet esprit. Nous sommes à lécoute de tous nos partenaires car nous voulons avancer dans la continuité des sommets précédents et en concertation avec tous. Nous sommes également déterminés à aller de lavant et le président de la République a pour cela proposé un ordre du jour ambitieux.
Pour le G8, il sagit du soutien aux transformations démocratiques dans le monde arabe, du partenariat avec lAfrique, de lInternet, du renforcement de la sûreté nucléaire et de la solidarité avec le Japon. Pour le G20, la meilleure coordination des politiques macroéconomiques, la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité excessive des prix des matières premières. Ce sera aussi le développement, avec les financements innovants, et la réforme de la gouvernance mondiale pour ladapter aux nécessités du XXème siècle.
Les sommets du G8 à Deauville les 26 et 27 mai et du G20 à Cannes les 3 et 4 novembre 2011 constitueront, jen suis convaincu, loccasion de faire des progrès dans tous ces domaines.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 juillet 2011
R - Jai effectivement pris mes fonctions à un moment passionnant, mais difficile, pour le monde et pour les pays arabes. Le «printemps arabe» est un tournant historique majeur, peut-être comparable à la chute du Mur de Berlin. La France a une ligne daction claire et déterminée : nous soutenons et nous accompagnons les mouvements démocratiques qui sont nés et qui continuent à naître au Maghreb et au Proche-Orient. Laspiration des peuples à la liberté est une chance pour tous, quil ne faut pas laisser passer. Il y a aujourdhui de fortes attentes de ces générations qui sont confrontées à des problèmes très concrets, notamment celui de lemploi. Nous devons, avec nos partenaires européens et internationaux, favoriser les partenariats y compris économiques et culturels ou apporter les expertises appropriées. Cest en ce sens que la France va proposer des initiatives fortes à lUnion européenne.
Tout devra être fait dans un esprit de partenariat et de respect mutuel. Car cest évidemment aux peuples qui brisent leurs chaînes de choisir leur avenir.
Q - Vous avez été la cheville ouvrière de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, autorisant une intervention militaire de la communauté internationale en Libye afin de défendre les civils contre les attaques de larmée libyenne. Pourriez-vous revenir sur ce qui a motivé votre position ? Sagit-il dune «responsabilité de protéger» qui incombe à la communauté internationale ?
R - Cest vrai, la France a joué un rôle déterminant pour obtenir cette nécessaire autorisation du Conseil de sécurité. Notre action a eu une seule et unique motivation : empêcher les autorités de Tripoli de massacrer le peuple libyen. La communauté internationale devait faire face à ses responsabilités et répondre à une obligation morale et humaine, mais aussi juridique. Je vous rappelle que les chefs dÉtat et de gouvernement du monde entier ont accepté lors du Sommet mondial de 2005 la notion de responsabilité de protéger les civils. Lorsque les autorités dun État sont défaillantes ou bien violent ce principe, la communauté internationale a la responsabilité dagir, y compris par la force. Cest ce que le Conseil de sécurité a fait par les résolutions 1970 et 1973, cette dernière autorisant lusage de toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils.
En intervenant sans tarder après ladoption de la résolution 1973, nous avons empêché le massacre de milliers de civils à Benghazi où le colonel Kadhafi promettait un bain de sang. Là où Srebrenica a symbolisé notre impuissance, Benghazi marque notre détermination. Cest un premier succès incontestable. Quelque chose a changé dans lordre international : nous avons fait reculer ce que défendent tous les dictateurs : le dogme de la non-ingérence en toutes circonstances et le droit à lindifférence.
Q - Quelle est la ligne de conduite de la France en matière dopérations militaires extérieures ? Que répondre à ceux qui pourraient nous reprocher un «deux poids, deux mesures» dans le choix de nos interventions ?
R - Chacun des peuples est en train décrire sa propre histoire. De nombreux pays gèrent les transitions démocratiques dans le respect de la volonté de leurs concitoyens et sans répression. Je tiens à saluer dailleurs les pays, particulièrement en Afrique, qui ont mis en place un système démocratique qui fonctionne.
Dans dautres circonstances, cette aspiration des peuples à la liberté est violemment réprimée par les gouvernements en place, avec une violation manifeste des droits élémentaires des populations. Quand la situation nest pas acceptable au regard des droits de lhomme et du citoyen, nous le disons clairement et nous exerçons des pressions avec nos partenaires. En Libye, cas extrême, le dictateur na pas hésité à lancer une guerre, avec des armes de guerre, contre le peuple et les forces démocratiques. Quand une intervention est nécessaire pour éviter un tel massacre, la France est prête à prendre ses responsabilités et à agir, dans le cadre légitime dune autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Q - Quelles évolutions la mise en place du Service européen daction extérieure va-t-elle impliquer pour les diplomaties nationales, et en particulier la diplomatie française ? Le renforcement diplomatique de lUnion européenne ne va-t-il pas sopérer au détriment des politiques étrangères nationales ?
R - Nous le sentons bien, les grands équilibres mondiaux changent à toute vitesse, les puissances émergentes veulent leur place autour de la table et si nous voulons continuer de peser dans les affaires du monde nous devons grouper nos forces et avoir la capacité dagir à léchelon européen. LUnion, qui est la première puissance économique mondiale et qui compte un demi-milliard dhabitants, doit pouvoir jouer un rôle global sur la scène internationale. Cest au niveau européen que nous ferons le poids face à la Chine, à lInde, au Brésil. Cest par la mobilisation de tous les instruments de laction extérieure de lUnion que seront apportées les réponses ambitieuses aux défis posés par les évolutions de notre voisinage méditerranéen.
Pour comprendre la difficulté de la tâche, il faut garder à lesprit la nature de la diplomatie européenne : dans la mesure où chacun de nos pays reste souverain en matière de diplomatie et de défense (les décisions sont prises à lunanimité), nous devons dabord dégager une vision commune de notre intérêt collectif, puis agir en faisant travailler ensemble nos diplomaties nationales et les instruments de lUnion. Cest le rôle du Service européen daction extérieure (SEAE) et de la Haute représentante de lUnion pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de nous aider à y parvenir. Le Service européen daction extérieure na pas vocation à devenir une 28e diplomatie, fonctionnant en parallèle ou en concurrence avec nos 27 diplomaties.
Cette aventure sans précédent modifiera sensiblement la façon de travailler de notre diplomatie et présente dores et déjà un certain nombre de défis concrets à relever : envoyer nos meilleurs éléments au SEAE (comme nous lavons déjà fait avec son secrétaire général, Pierre Vimont), réussir à créer dans cette institution une véritable culture diplomatique commune entre personnels issus de pays et dinstitutions différentes, nourrir la réflexion du service pour faire émerger, sur chaque grand dossier, un intérêt européen partagé tout en sassurant que nos intérêts nationaux sont bien pris en compte, etc.
Mais nous devons être lucides vis-à-vis de nous-mêmes : cette nouvelle institution, qui mettra du temps avant de trouver sa vitesse de croisière, ne peut remplacer la volonté politique des Européens ; il sagit dun outil devant permettre aux Européens de développer une Europe puissance pour peu quils le veuillent. Cette volonté européenne a parfois encore du mal à exister. La France reste convaincue quil faut aller de lavant dans cette direction, parce que lEurope doit pouvoir faire entendre sa voix, faire respecter ses intérêts et jouer tout son rôle dans les équilibres du monde.
Q - En tant que ministre des Affaires étrangères et européennes, quels sont vos priorités et les principaux chantiers auxquels vous souhaitez vous consacrer ?
R - Javais évoqué, à mon arrivée au Quai dOrsay, au début du mois de mars, cinq grandes priorités pour laction internationale de la France :
- lappui à la transition démocratique sur la rive Sud de la Méditerranée et la relance de lUnion pour la Méditerranée, démarche prémonitoire qui prend tout son sens avec le printemps arabe : nous aurons demain des gouvernements démocratiques et pleinement responsables, donnant tout son sens à une logique de vrai partenariat ;
- les progrès de lintégration européenne, notamment dans le domaine politique ;
- le développement de nos grands partenariats stratégiques (Brésil, Chine, États-Unis, Inde, Russie...) ;
- le renforcement du multilatéralisme pour une gestion commune des grands enjeux économiques, environnementaux ou de développement, notamment dans le cadre de la présidence française du G8 et du G20 ;
- une action renforcée en direction de lAfrique, continent dans lavenir duquel je crois.
Depuis lors, lactualité internationale, marquée par lurgence, avec le tsunami au Japon puis les crises en Côte dIvoire et en Libye, a exigé de ma part une mobilisation de tous les instants. Mais en même temps, je ne perds pas de vue ces priorités, pleinement justifiées par les événements. La catastrophe au Japon a montré limportance dune solidarité internationale forte et linterdépendance de nos pays ; nous protégeons la population et les forces démocratiques en Libye ; nous avons maintenant lespoir de faire progresser la démocratie en Côte dIvoire, après le départ de Laurent Gbagbo.
Au cours de lannée qui vient, laction internationale de la France se poursuivra dans ces directions. Je constate que notre voix porte dans le monde, parce que notre diplomatie sous limpulsion du président de la République est capable dêtre une force de proposition et daction. Notre diplomatie doit donc être confiante dans sa capacité dinitiative.
Q - Quelle est votre conception de la place et du rôle de la France sur la scène internationale surtout en cette année de présidence du G8/G20 ?
R - Un mot, je crois, résume et guide toute notre politique : la responsabilité. Responsabilité face aux crises, en Côte dIvoire, en Libye ou en Afghanistan. Responsabilité devant les besoins de développement des pays pauvres et devant notre devoir de solidarité avec les plus démunis. Responsabilité pour promouvoir une mondialisation plus équitable, mieux régulée et gouvernée par les organisations multilatérales.
Notre double présidence du G8 et du G20 se comprend dans cet esprit. Nous sommes à lécoute de tous nos partenaires car nous voulons avancer dans la continuité des sommets précédents et en concertation avec tous. Nous sommes également déterminés à aller de lavant et le président de la République a pour cela proposé un ordre du jour ambitieux.
Pour le G8, il sagit du soutien aux transformations démocratiques dans le monde arabe, du partenariat avec lAfrique, de lInternet, du renforcement de la sûreté nucléaire et de la solidarité avec le Japon. Pour le G20, la meilleure coordination des politiques macroéconomiques, la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité excessive des prix des matières premières. Ce sera aussi le développement, avec les financements innovants, et la réforme de la gouvernance mondiale pour ladapter aux nécessités du XXème siècle.
Les sommets du G8 à Deauville les 26 et 27 mai et du G20 à Cannes les 3 et 4 novembre 2011 constitueront, jen suis convaincu, loccasion de faire des progrès dans tous ces domaines.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 juillet 2011