Déclaration de M. Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants, sur les relations franco-allemandes en matière de défense, à Paris le 6 juillet 2011.

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Circonstance : Audition avec le ministre allemand de la Défense, M. Thomas de Maizière, devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le 6 juillet 2011

Texte intégral

Il est très symbolique que le ministre allemand de la Défense soit auditionné par notre Parlement au moment où s’engage une réflexion sur la réorganisation de l’armée allemande et quand la France revient dans le commandement intégré de l’OTAN. Français et Allemands sont solidaires du mouvement de rénovation de l’OTAN engagé depuis le sommet de Lisbonne et attentifs à construire un partenariat utile avec la Russie.
Sur l’Afghanistan, nous partageons le même point de vue ; ce n’est pas le cas sur la Libye, mais n’est-ce pas le propre d’une construction politique durable que de pouvoir tantôt partager les mêmes objectifs, tantôt marquer sa différence, en faisant comprendre à l’autre les raisons de cette divergence ?
Il y a entre la France et l’Allemagne des coopérations réussies, comme l’A400M, le Tigre ou le NH90, des partenariats à travers des sociétés industrielles implantées de part et d’autre du Rhin comme EADS ou MBDA, mais aussi, parfois, de la concurrence loyale. Il existe, j’en suis persuadé, de nouveaux terrains de coopération à explorer.
Je forme le vœu que la relation qui est en train de se nouer avec le Parlement français soit durable ; en Allemagne, le rôle du Parlement est très important et je souhaite qu’il en soit de même en France. Pour le ministre de la Défense que je suis, être auditionné par la commission compétente du Sénat ou de l’Assemblée nationale n’est jamais un événement banal. En recevant le ministre allemand, les parlementaires français montrent combien ils sont attentifs à la poursuite et à l’approfondissement du lien franco-allemand, élément fondateur et stabilisant de la construction européenne, auquel nous sommes tous très attachés, quelle que soit notre appartenance partisane.
À propos de l’accord franco-britannique, je tiens à saluer Mme Michèle Alliot-Marie qui a beaucoup fait en matière de coopération internationale. À part les questions qui nous sont spécifiques de dissuasion nucléaire et notamment de simulation des essais nucléaires, il faut reconnaître que la mise en œuvre des autres volets de cette coopération demande beaucoup de tact vis-à-vis de nos partenaires européens. La volonté de construction européenne existe bel et bien, même si c’est difficile, et il ne faut pas donner le sentiment d’un couple qui avancerait en excluant les autres. La dissuasion est le seul sujet que nous ne cherchons pas à partager.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2011