Texte intégral
Monsieur le Président, Madame,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux et honoré, Monsieur le Président davoir été invité ici ce soir, au Quai Branly, pour apprécier les merveilles de lart Dogon.
Par quel mystère, le peuple de la langue secrète du sigi so, étudié depuis le début du XXème siècle, a-t-il attendu 2011 pour être célébré de si belle manière en France, en ce lieu enchanteur ?
Et pourtant, nul na besoin dêtre convaincu, au regard des pièces remarquables et pour certaines dentre elles uniques que nous venons de découvrir, que lart Dogon a transcendé nos esprits avant de se manifester à notre vue. Cest bien là la force de cette culture, imprégnée des mythes venus du fond des âges et qui, au fil des siècles, sest fondu dans limaginaire collectif.
Le spectacle qui soffre à nous aujourdhui, Monsieur le Président, est en effet le fruit dune longue quête mais surtout de la passion de femmes et dhommes profondément respectueux de la préservation des traces de lhistoire, de la culture et du mélange des peuples Djennenke, Tombo, Tellem ou encore, NDouleri.
Du lieutenant Louis Desplagnes, qui le premier exporta les objets dogons, aux membres de la mission Dakar-Djibouti ou de lexpédition Sahara-Soudan et enfin aux collectionneurs, tous ont succombé, parfois sans beaucoup dempathie au début, à la magie des rites, des sculptures, des étoffes et des modes de vie de ces populations ségrainant entre Mopti et Bandiagara. Comment ne pas ressentir ce soir leur émotion mais aussi leurs questionnements ?
Monsieur le Président, votre présence ici ce soir, illustre également lattachement que vous portez à la défense de la culture du Mali et de celle des Dogons en particulier. Comment pourrait-il en être autrement pour qui sait la détermination que vous avez mise à réhabiliter le musée national du Mali à Bamako. Loccasion ma été donnée de le visiter à la fin du mois de juin et dy contempler quelques splendeurs dogons. Mais jy ai également vu des dizaines de jeunes étudiants venus senquérir de leur Histoire et comme je le mentionnais alors au directeur général du Musée, M. Samuel Sidibe, permettez-moi de vous dire Monsieur le Président, que cest là une uvre dutilité publique essentielle qui mériterait largement dêtre dupliquée.
La jeunesse doit semparer de ce passé, enraciné au plus profond et dont les empreintes nont pas dégal aujourdhui. Cest un témoignage irremplaçable qui prouve que lart Dogon est à nen point douter, Monsieur le Président, lune de ces cultures qui font de lAfrique subsaharienne lun des plus étonnant ensemble de lhumanité. Retournons-nous un instant sur cette figure hermaphrodite à bras levé Djennenke du Xème siècle qui ponctue merveilleusement cette exposition ou encore sur cette pièce, de la période pré-tellem : ces trésors inouïs de lart primitif sont partie intégrante du patrimoine culturel mondial! Ils sont notre richesse à tous !
Monsieur le Président, je sais combien à juste titre cet art et cette culture Dogon sont prisés de mes compatriotes. Au cours de ces dernières années, ceux-ci nont eu de cesse de fouler la terre malienne pour mieux y comprendre les mystères de cette civilisation. Je suis également conscient que les mesures que nous avons prises pour protéger les nôtres constituent une contrainte pour votre pays, en particulier au niveau touristique. Vous le savez, Monsieur le Président, il nest pas de la volonté des autorités françaises de fragiliser votre économie mais de préserver autant que faire se peut lintégrité physique de nos compatriotes.
Monsieur le Président, les Français ont payé un lourd tribut à AQMI dans le Sahel.
La lutte contre le terrorisme doit être un combat conjoint inlassable de tous les instants. La coopération régionale des pays de la zone sera cruciale pour ramener la sécurité dans cette région. Le soutien des partenaires internationaux dans la mise en uvre de projets de développement capables de réduire la pauvreté, de désenclaver les secteurs isolés et par conséquent doffrir à la jeunesse désuvrée des raisons dêtre optimiste sur son propre avenir, doit accompagner ces efforts de sécurisation. Cest grâce à ces actions concertées que nous parviendrons à juguler la menace et à faire en sorte que les touristes retrouvent avec engouement les chemins de Mopti ou des falaises de Bandiagara.
Monsieur le Président, Marcel Griaule, citoyen dogon sil en est, avait ô combien déjà raison en son temps daffirmer que le rôle de la France en Afrique nest plus «celui de limpérialisme culturel». Non, cest plus que jamais celui dun partenariat dégal à égal, du partage de causes communes (la paix, le développement, la lutte contre le terrorisme). Mais cette relation est aussi et surtout profondément empreinte de confiance et de respect mutuel. Et permettez-moi, pour conclure, de vous dire que ce que nous avons vu ce soir en impose tout naturellement.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2011
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux et honoré, Monsieur le Président davoir été invité ici ce soir, au Quai Branly, pour apprécier les merveilles de lart Dogon.
Par quel mystère, le peuple de la langue secrète du sigi so, étudié depuis le début du XXème siècle, a-t-il attendu 2011 pour être célébré de si belle manière en France, en ce lieu enchanteur ?
Et pourtant, nul na besoin dêtre convaincu, au regard des pièces remarquables et pour certaines dentre elles uniques que nous venons de découvrir, que lart Dogon a transcendé nos esprits avant de se manifester à notre vue. Cest bien là la force de cette culture, imprégnée des mythes venus du fond des âges et qui, au fil des siècles, sest fondu dans limaginaire collectif.
Le spectacle qui soffre à nous aujourdhui, Monsieur le Président, est en effet le fruit dune longue quête mais surtout de la passion de femmes et dhommes profondément respectueux de la préservation des traces de lhistoire, de la culture et du mélange des peuples Djennenke, Tombo, Tellem ou encore, NDouleri.
Du lieutenant Louis Desplagnes, qui le premier exporta les objets dogons, aux membres de la mission Dakar-Djibouti ou de lexpédition Sahara-Soudan et enfin aux collectionneurs, tous ont succombé, parfois sans beaucoup dempathie au début, à la magie des rites, des sculptures, des étoffes et des modes de vie de ces populations ségrainant entre Mopti et Bandiagara. Comment ne pas ressentir ce soir leur émotion mais aussi leurs questionnements ?
Monsieur le Président, votre présence ici ce soir, illustre également lattachement que vous portez à la défense de la culture du Mali et de celle des Dogons en particulier. Comment pourrait-il en être autrement pour qui sait la détermination que vous avez mise à réhabiliter le musée national du Mali à Bamako. Loccasion ma été donnée de le visiter à la fin du mois de juin et dy contempler quelques splendeurs dogons. Mais jy ai également vu des dizaines de jeunes étudiants venus senquérir de leur Histoire et comme je le mentionnais alors au directeur général du Musée, M. Samuel Sidibe, permettez-moi de vous dire Monsieur le Président, que cest là une uvre dutilité publique essentielle qui mériterait largement dêtre dupliquée.
La jeunesse doit semparer de ce passé, enraciné au plus profond et dont les empreintes nont pas dégal aujourdhui. Cest un témoignage irremplaçable qui prouve que lart Dogon est à nen point douter, Monsieur le Président, lune de ces cultures qui font de lAfrique subsaharienne lun des plus étonnant ensemble de lhumanité. Retournons-nous un instant sur cette figure hermaphrodite à bras levé Djennenke du Xème siècle qui ponctue merveilleusement cette exposition ou encore sur cette pièce, de la période pré-tellem : ces trésors inouïs de lart primitif sont partie intégrante du patrimoine culturel mondial! Ils sont notre richesse à tous !
Monsieur le Président, je sais combien à juste titre cet art et cette culture Dogon sont prisés de mes compatriotes. Au cours de ces dernières années, ceux-ci nont eu de cesse de fouler la terre malienne pour mieux y comprendre les mystères de cette civilisation. Je suis également conscient que les mesures que nous avons prises pour protéger les nôtres constituent une contrainte pour votre pays, en particulier au niveau touristique. Vous le savez, Monsieur le Président, il nest pas de la volonté des autorités françaises de fragiliser votre économie mais de préserver autant que faire se peut lintégrité physique de nos compatriotes.
Monsieur le Président, les Français ont payé un lourd tribut à AQMI dans le Sahel.
La lutte contre le terrorisme doit être un combat conjoint inlassable de tous les instants. La coopération régionale des pays de la zone sera cruciale pour ramener la sécurité dans cette région. Le soutien des partenaires internationaux dans la mise en uvre de projets de développement capables de réduire la pauvreté, de désenclaver les secteurs isolés et par conséquent doffrir à la jeunesse désuvrée des raisons dêtre optimiste sur son propre avenir, doit accompagner ces efforts de sécurisation. Cest grâce à ces actions concertées que nous parviendrons à juguler la menace et à faire en sorte que les touristes retrouvent avec engouement les chemins de Mopti ou des falaises de Bandiagara.
Monsieur le Président, Marcel Griaule, citoyen dogon sil en est, avait ô combien déjà raison en son temps daffirmer que le rôle de la France en Afrique nest plus «celui de limpérialisme culturel». Non, cest plus que jamais celui dun partenariat dégal à égal, du partage de causes communes (la paix, le développement, la lutte contre le terrorisme). Mais cette relation est aussi et surtout profondément empreinte de confiance et de respect mutuel. Et permettez-moi, pour conclure, de vous dire que ce que nous avons vu ce soir en impose tout naturellement.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2011