Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Le Conseil de sécurité vit aujourdhui un moment historique : nous avons recommandé ladmission aux Nations unies dun nouvel État membre, son 193ème. Lindépendance du Soudan du Sud est un événement majeur dans lhistoire de lAfrique. Elle marque la conclusion - heureuse - de cinquante années de guerre, qui ont durement meurtri toutes les populations du Soudan et ont fait des millions de morts. Cest un formidable espoir de paix pour tous, qui montre que la négociation et le dialogue sont plus efficaces que les armes et laffrontement militaire.
Cette nouvelle naissance dun État en Afrique est la première depuis les décolonisations. Elle est un succès pour le peuple soudanais tout entier, et bien sûr pour le peuple du Soudan du Sud, qui a voté en janvier de façon unanime pour lindépendance. Cest aussi un succès pour les gouvernements du Nord et du Sud, qui, malgré les difficultés, ont mis en uvre laccord de paix global de 2005. Enfin, cest un soulagement pour la communauté internationale, qui a appuyé ce processus sans relâche et voit dans cet événement la possibilité dun nouveau départ. Je dois souligner à cet égard la contribution remarquable du président Mbeki et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Menkerios.
La France sest elle aussi beaucoup investie dans ces efforts. Elle a soutenu le processus de Naivasha qui a conduit à la signature de laccord global de paix en 2005. Elle a voté les différentes résolutions qui ont accompagné sa mise en uvre. Elle na jamais cessé le dialogue, ni avec le Nord, ni avec le Sud, notamment quand les discussions entre les partenaires de laccord de paix se trouvaient ralenties. Elle a reconnu le nouvel État, en même temps que lUnion africaine et lensemble des États membres de lUnion européenne, et établi des relations diplomatiques avec lui dès le 9 juillet.
La France se tient aux côtés du Soudan du Sud pour assurer lintégration du nouvel État dans le concert des Nations, au sein des Nations unies comme dans son environnement régional ou les instances financières multilatérales.
De nombreux défis restent à relever pour permettre au Soudan du Sud, comme au Soudan, de se développer et détablir des relations harmonieuses. Les deux pays doivent achever les négociations restantes. Tout en assurant, avec les autorités sud-soudanaises, la protection des civils, la MINUSS aura ce rôle daccompagnement de lÉtat sud-soudanais dans la prise en charge de ses responsabilités. Nous soutenons pleinement Mme Johnson dans cette mission.
Au Nord, certaines régions restent sources dinquiétude, comme les États du Kordofan méridional et du Nil bleu, pour lesquels nous espérons que le Soudan acceptera une présence de la communauté internationale. Au Sud, il faudra mener à bien la réconciliation nationale et assurer la sécurité de tous les habitants ; passer dune logique centralisée, héritée des années de guerre, au fonctionnement pluraliste dune démocratie ; construire les infrastructures et les institutions qui permettront à sa population de sortir de la pauvreté. Des conflits qui aujourdhui encore se règlent en prenant les armes devront sexprimer pacifiquement, à travers les organes démocratiques. Il faudra pour cela former des cadres, préparer les générations futures à la gestion de lÉtat, mettre en place des institutions solides. La lutte contre limpunité, au Soudan comme au Soudan du Sud, sera essentielle pour pacifier les relations entre citoyens, mais aussi entre citoyens et autorités.
La France est décidée à appuyer le nouvel État pour laider dans cette entreprise, en mettant en uvre lensemble de ses instruments de coopération, en coordination avec lUnion européenne et ses principaux partenaires.
Nous sommes très heureux daccueillir aujourdhui le Soudan du Sud dans la communauté des nations. Cest laboutissement dune longue lutte. Mais cest aussi le début dun chemin sur lequel la communauté internationale et la France continueront de prodiguer leur soutien.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2011
Le Conseil de sécurité vit aujourdhui un moment historique : nous avons recommandé ladmission aux Nations unies dun nouvel État membre, son 193ème. Lindépendance du Soudan du Sud est un événement majeur dans lhistoire de lAfrique. Elle marque la conclusion - heureuse - de cinquante années de guerre, qui ont durement meurtri toutes les populations du Soudan et ont fait des millions de morts. Cest un formidable espoir de paix pour tous, qui montre que la négociation et le dialogue sont plus efficaces que les armes et laffrontement militaire.
Cette nouvelle naissance dun État en Afrique est la première depuis les décolonisations. Elle est un succès pour le peuple soudanais tout entier, et bien sûr pour le peuple du Soudan du Sud, qui a voté en janvier de façon unanime pour lindépendance. Cest aussi un succès pour les gouvernements du Nord et du Sud, qui, malgré les difficultés, ont mis en uvre laccord de paix global de 2005. Enfin, cest un soulagement pour la communauté internationale, qui a appuyé ce processus sans relâche et voit dans cet événement la possibilité dun nouveau départ. Je dois souligner à cet égard la contribution remarquable du président Mbeki et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Menkerios.
La France sest elle aussi beaucoup investie dans ces efforts. Elle a soutenu le processus de Naivasha qui a conduit à la signature de laccord global de paix en 2005. Elle a voté les différentes résolutions qui ont accompagné sa mise en uvre. Elle na jamais cessé le dialogue, ni avec le Nord, ni avec le Sud, notamment quand les discussions entre les partenaires de laccord de paix se trouvaient ralenties. Elle a reconnu le nouvel État, en même temps que lUnion africaine et lensemble des États membres de lUnion européenne, et établi des relations diplomatiques avec lui dès le 9 juillet.
La France se tient aux côtés du Soudan du Sud pour assurer lintégration du nouvel État dans le concert des Nations, au sein des Nations unies comme dans son environnement régional ou les instances financières multilatérales.
De nombreux défis restent à relever pour permettre au Soudan du Sud, comme au Soudan, de se développer et détablir des relations harmonieuses. Les deux pays doivent achever les négociations restantes. Tout en assurant, avec les autorités sud-soudanaises, la protection des civils, la MINUSS aura ce rôle daccompagnement de lÉtat sud-soudanais dans la prise en charge de ses responsabilités. Nous soutenons pleinement Mme Johnson dans cette mission.
Au Nord, certaines régions restent sources dinquiétude, comme les États du Kordofan méridional et du Nil bleu, pour lesquels nous espérons que le Soudan acceptera une présence de la communauté internationale. Au Sud, il faudra mener à bien la réconciliation nationale et assurer la sécurité de tous les habitants ; passer dune logique centralisée, héritée des années de guerre, au fonctionnement pluraliste dune démocratie ; construire les infrastructures et les institutions qui permettront à sa population de sortir de la pauvreté. Des conflits qui aujourdhui encore se règlent en prenant les armes devront sexprimer pacifiquement, à travers les organes démocratiques. Il faudra pour cela former des cadres, préparer les générations futures à la gestion de lÉtat, mettre en place des institutions solides. La lutte contre limpunité, au Soudan comme au Soudan du Sud, sera essentielle pour pacifier les relations entre citoyens, mais aussi entre citoyens et autorités.
La France est décidée à appuyer le nouvel État pour laider dans cette entreprise, en mettant en uvre lensemble de ses instruments de coopération, en coordination avec lUnion européenne et ses principaux partenaires.
Nous sommes très heureux daccueillir aujourdhui le Soudan du Sud dans la communauté des nations. Cest laboutissement dune longue lutte. Mais cest aussi le début dun chemin sur lequel la communauté internationale et la France continueront de prodiguer leur soutien.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2011