Déclaration de M. Jean Leonetti, ministre des affaires européennes, en hommage à Simone Veil, à sa carrière politique en France et en Europe, à Bruxelles le 29 août 2011.

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Circonstance : Inauguration de l'Agora Simone Veil et de l'esplanade Solidarnosc, à Bruxelles (Belgique) le 29 août 2011

Texte intégral

Madame la Présidente Simone Veil,
Monsieur le Président Lech Walesa,
Monsieur le Président du Parlement et Monsieur le Président Poettering,
Monsieur le Président de la Commission européenne,
Messieurs les Premiers Ministres,
Monsieur le Ministre-Président de la région de Bruxelles-capitale
Mesdames, Messieurs,
C’est avec un grand bonheur que j’exprime ici, au nom du président de la République, les félicitations très sincères de la France à destination de Simone Veil et du mouvement Solidarnosc pour l’hommage qui leur est ici rendu, ainsi qu’aux présidents Pöttering et Buzek pour les remercier de leurs initiatives.
Je serai bref et évoquerai surtout ma compatriote Simone Veil, bien que toutes mes plus amicales pensées se dirigent également vers le mouvement Solidarnosc et sa figure de proue, Lech Walesa. Vous avez, Monsieur le Président Walesa, contribué grandement, grâce à votre action et votre courage, à la libération de l’Europe du joug communiste et sans votre détermination et votre obstination contre le système mis en place à l’époque, l’Europe ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, une Europe au service de la liberté et de la démocratie. Je pense que, Monsieur le Président Walesa, vous voyez également avec une émotion particulière la concomitance entre l’hommage qui est aujourd’hui rendu à Solidarnosc et la première présidence de l’Union européenne exercée par son pays, la Pologne.
Quel plus bel témoignage de reconnaissance qu’une Agora à Bruxelles pouvait-on imaginer pour Simone Veil ? Ce lieu symbolisera la démocratie au cœur d’une des villes qui incarnent l’Europe, résumant deux combats majeurs - il y en eu tant ! - qui ont marqué la vie de Simone Veil. Elle fut la première femme présidente d’un Parlement européen, après la première élection de celui-ci au suffrage universel, en 1979.
Chacun le sait ici mais il convient de le rappeler. Simone Veil a initié et accompagné la montée en puissance de cette institution cruciale en Europe dont elle est le souffle démocratique ; elle lui a aussi donné un visage en Europe et en France en particulier, imposant avec énergie et conviction l’Europe dans notre débat démocratique national ; elle en fut enfin le plus beau symbole : une femme, rescapée de la barbarie nazie, devenue l’un des principaux personnages de cette construction pacifique et diffusant dans le monde les valeurs démocratiques et humanistes qui fondent et rassemblent les Européens.
Si la brillante carrière de Simone Veil l’a ensuite rappelée en France où elle exerça les plus hautes fonctions - membre du Conseil Constitutionnel de 1998 à 2007 -, je sais que son amour pour l’Europe ne l’a jamais quitté. Sur son épée d’Académicienne - car elle est aussi femme de lettre - sont gravées côte à côte les devises françaises et européennes. Quelques mots de votre discours de réception à l’Académie française (le 18 mars 2010) suffisent également à s’en convaincre puisque pour vous «l’aventure européenne fut et demeure le grand défi de la génération à laquelle j’appartiens».
Je tenais enfin, au nom de la France, à remercier le Parlement européen pour avoir décidé d’honorer aujourd’hui Simone Veil car elle est en elle-même un symbole, la concrétisation qu’au-delà des souffrances qu’a connues le continent européen, il est possible de pardonner mais plus encore de reconstruire et de rapprocher les peuples au nom d’un idéal de démocratie.
Merci, Madame, pour tout ce que vous avez apporté à la France et à l’Europe.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er septembre 2011