Texte intégral
Etonnante Italie et aveuglement français plus étonnant encore. Alors que la péninsule vient de nous donner une extraordinaire leçon politique, on préfère de ce côté des Alpes s'attarder sur la personnalité de Silvio Berlusconi, en détournant ainsi l'attention de ce qui reste la raison majeure de son succès électoral : son programme. On a cherché à diaboliser Berlusconi, en se faisant complaisamment l'échos de rumeurs malveillantes et en posant une vraie question : celle du conflit d'intérêt entre le patron de presse et l'élu du peuple ; problème qui au demeurant aurait pu être depuis longtemps réglé si la majorité sortante avait voulu légiférer en temps et en heure sur ce sujet, et que Berlusconi s'est engagé à résoudre dans les 100 jours de son entrée en fonction.
Les italiens ne s'y sont pas trompés. Au-delà d'un homme, ils ont fait le choix d'une politique forte de modernisation de l'Italie qui mérite qu'on s'y attarde car elle constitue, sinon un modèle, du moins un vrai carnet de route pour tous ceux qui veulent entrer de plein pied dans le 21ème siècle.
La vraie leçon à tirer du scrutin de dimanche dernier, c'est que l'Italie a eu le courage et la lucidité de rallier le camp gagnant des nations, de plus en plus nombreuses, qui ont intégrée que le 21ème siècle sera, à la différence du précédent, celui du choix de la liberté.
Car, pour entrer dans le monde moderne, quatre révolutions sont nécessaires : la révolution fiscale, la révolution de l'Education, la révolution de l'Etat et la révolution régionale.
Révolution fiscale d'abord. C'est bien un véritable bouleversement qui est proposé aux Italiens. Qu'on en juge : passer des cent impôts actuels à huit impôts principaux seulement, supprimer l'impôt sur les successions et les donations, réduire le taux maximal de l'impôt sur le revenu à 33%, diminuer le coin fiscal qui pèse sur les salaires, instaurer un nouveau cadre juridique et fiscal pour dynamiser la nouvelle économie
Révolution scolaire ensuite, en prônant résolument le parti de la liberté de choix des parents, en recherchant la qualité par la diversité de l'offre, garantie par l'instauration d'un " chèque éducation ".
Refondation de l'Etat, en réformant toute son architecture institutionnelle. Pour lui permettre d'assurer d'abord ses vraies missions, la sécurité des personnes et des biens, au travers notamment de la mise en place d'une police de proximité. Une transformation de l'Etat qui repose aussi sur l'ouverture d'un grand chantier de recodification pour alléger massivement les lois et les réglementations applicables. Qui s'appuie sur les nouvelles technologies pour faire de l'administration italienne un modèle d'excellence en Europe.
Enfin, une politique audacieuse de transfert de pouvoirs et de ressources aux régions, fondée sur la mise en uvre concrète du principe de subsidiarité, se traduisant par le renforcement du fédéralisme administratif et fiscal. En réalité, pour fortes que soient les propositions de Berlusconi, les Italiens s'étaient engagés bien avant les élections de dimanche dernier dans cette direction.
Le chemin parcouru par la Péninsule en quelques années est, en effet, impressionnant. On y a assisté à une véritable révolution culturelle qui a entraîné tous les partis de gouvernement à affronter avec courage la nouvelle donne : l'entrée dans l'Euro, la nouvelle économie et la globalisation des échanges. On ne s'étonnera pas de ce que dans l'hexagone, à gauche comme parfois dans l'opposition, certains préfèrent occulter cette révolution italienne qui bouscule le politiquement correct Français.
Si nous égrenons, à la Prévert, la liste des réformes entreprises par notre voisin transalpin et, qui plus est, par un gouvernement de gauche, conduit par l'ex-communiste Massimo d'Alema, on mesure l'écart avec la France : déficit public réduit de 10 points en dix ans ; Nombre de ministère passé de 22 à 12 ;Nombre de fonctionnaires réduit de 300 000 ; Engagement d'une réforme du statut général des fonctionnaires au profit de contrats collectifs privés ; Réforme des structures du Ministère des finances et institution d'une loi de simplification administrative annuelle ; Instauration d'une obligation de service minimum en cas de grève dans les services publics ; Engagement de la privatisation des autoroutes, des gares, des aéroports, de l'électricité et de la séparation des activités de chemin de fer ; Mise en oeuvre d'un fédéralisme administratif et fiscal par l'inscription du principe de subsidiarité dans la Constitution qui définit de façon restrictive les compétences de l'Etat au profit des pouvoirs locaux ; Engagement d'un fédéralisme et fiscal ; Engagement d'une réforme des retraites avec l'introduction les fonds de pension ; Mesures destinées à favoriser une plus grande flexibilité du marché du travail ; Rupture avec la centralisation de l'Education Nationale et mise sur pied d'une réforme scolaire sur la base d'une très large autonomie des établissements . Sans oublier la baisse des impôts : 90 milliards environ cette année
Ce vent nouveau qui a soufflé sur l 'Italie, les dernières élections ne l'ont pas arrêté. Bien au contraire.
On nous a dit que les Italiens avaient eu le choix entre deux coalitions, celle " de gauche " conduite par Francesco Rutelli, dite " de l'Olivier ", et celle " de droite ", l'alliance dite " Maison de la liberté ", conduite par Silvio Berlusconi. Mais il faut le rappeler : si la " Maison de la liberté " est acquise aux thèses d'un libéralisme moderne et social, l'alliance de gauche, conduite par Francesco Rutelli, - par ailleurs membre des " libéraux, démocrates et réformateurs européens "-, avait peu de choses à voir avec la gauche plurielle française.
Leur différence ? C'était moins une différence de nature que d'audace et de vitesse. Dans cette bataille, l'a emporté celui qui répondait le mieux aux aspirations d'une modernisation forte de l'Italie, celui qui apparaissait le plus déterminé, le plus révolutionnaire. Un seul exemple : quand Silvio Berlusconi proposait pour les prélèvements obligatoires une réduction de 6% du P.I.B. et le passage à trois tranches de l'impôt sur le revenu avec un maximum de 33%, Francesco Rutelli plaidait plus " timidement " - mais ce serait déjà une audace incongrue pour les socialistes français- pour une réduction d'un peu moins de 4 points du P.I.B., quatre tranches d'impôt sur le revenu avec un maximum de 40% ! Quelle leçon pour la France !
Les italiens ont su rompre franchement avec toutes ses pesanteurs conservatrices de gauche comme de droite. Ils ont fait le choix gagnant des quatre révolutions qui permettent aujourd'hui à un pays d'entrer en force dans le nouveau siècle -celles de la fiscalité, de l'éducation, de l'Etat et des régions.
Ce choix lucide et courageux c'est celui de tous les pays modernes autour de nous. C'est celui dont la France à besoin. Si ce n'est pas encore le nôtre c'est qu'il n'a jamais été proposé clairement, franchement.
Et bien c'est le choix que je veux offrir aux Français.
(Source http://www.demlib.com, le 22 mai 2001)
Les italiens ne s'y sont pas trompés. Au-delà d'un homme, ils ont fait le choix d'une politique forte de modernisation de l'Italie qui mérite qu'on s'y attarde car elle constitue, sinon un modèle, du moins un vrai carnet de route pour tous ceux qui veulent entrer de plein pied dans le 21ème siècle.
La vraie leçon à tirer du scrutin de dimanche dernier, c'est que l'Italie a eu le courage et la lucidité de rallier le camp gagnant des nations, de plus en plus nombreuses, qui ont intégrée que le 21ème siècle sera, à la différence du précédent, celui du choix de la liberté.
Car, pour entrer dans le monde moderne, quatre révolutions sont nécessaires : la révolution fiscale, la révolution de l'Education, la révolution de l'Etat et la révolution régionale.
Révolution fiscale d'abord. C'est bien un véritable bouleversement qui est proposé aux Italiens. Qu'on en juge : passer des cent impôts actuels à huit impôts principaux seulement, supprimer l'impôt sur les successions et les donations, réduire le taux maximal de l'impôt sur le revenu à 33%, diminuer le coin fiscal qui pèse sur les salaires, instaurer un nouveau cadre juridique et fiscal pour dynamiser la nouvelle économie
Révolution scolaire ensuite, en prônant résolument le parti de la liberté de choix des parents, en recherchant la qualité par la diversité de l'offre, garantie par l'instauration d'un " chèque éducation ".
Refondation de l'Etat, en réformant toute son architecture institutionnelle. Pour lui permettre d'assurer d'abord ses vraies missions, la sécurité des personnes et des biens, au travers notamment de la mise en place d'une police de proximité. Une transformation de l'Etat qui repose aussi sur l'ouverture d'un grand chantier de recodification pour alléger massivement les lois et les réglementations applicables. Qui s'appuie sur les nouvelles technologies pour faire de l'administration italienne un modèle d'excellence en Europe.
Enfin, une politique audacieuse de transfert de pouvoirs et de ressources aux régions, fondée sur la mise en uvre concrète du principe de subsidiarité, se traduisant par le renforcement du fédéralisme administratif et fiscal. En réalité, pour fortes que soient les propositions de Berlusconi, les Italiens s'étaient engagés bien avant les élections de dimanche dernier dans cette direction.
Le chemin parcouru par la Péninsule en quelques années est, en effet, impressionnant. On y a assisté à une véritable révolution culturelle qui a entraîné tous les partis de gouvernement à affronter avec courage la nouvelle donne : l'entrée dans l'Euro, la nouvelle économie et la globalisation des échanges. On ne s'étonnera pas de ce que dans l'hexagone, à gauche comme parfois dans l'opposition, certains préfèrent occulter cette révolution italienne qui bouscule le politiquement correct Français.
Si nous égrenons, à la Prévert, la liste des réformes entreprises par notre voisin transalpin et, qui plus est, par un gouvernement de gauche, conduit par l'ex-communiste Massimo d'Alema, on mesure l'écart avec la France : déficit public réduit de 10 points en dix ans ; Nombre de ministère passé de 22 à 12 ;Nombre de fonctionnaires réduit de 300 000 ; Engagement d'une réforme du statut général des fonctionnaires au profit de contrats collectifs privés ; Réforme des structures du Ministère des finances et institution d'une loi de simplification administrative annuelle ; Instauration d'une obligation de service minimum en cas de grève dans les services publics ; Engagement de la privatisation des autoroutes, des gares, des aéroports, de l'électricité et de la séparation des activités de chemin de fer ; Mise en oeuvre d'un fédéralisme administratif et fiscal par l'inscription du principe de subsidiarité dans la Constitution qui définit de façon restrictive les compétences de l'Etat au profit des pouvoirs locaux ; Engagement d'un fédéralisme et fiscal ; Engagement d'une réforme des retraites avec l'introduction les fonds de pension ; Mesures destinées à favoriser une plus grande flexibilité du marché du travail ; Rupture avec la centralisation de l'Education Nationale et mise sur pied d'une réforme scolaire sur la base d'une très large autonomie des établissements . Sans oublier la baisse des impôts : 90 milliards environ cette année
Ce vent nouveau qui a soufflé sur l 'Italie, les dernières élections ne l'ont pas arrêté. Bien au contraire.
On nous a dit que les Italiens avaient eu le choix entre deux coalitions, celle " de gauche " conduite par Francesco Rutelli, dite " de l'Olivier ", et celle " de droite ", l'alliance dite " Maison de la liberté ", conduite par Silvio Berlusconi. Mais il faut le rappeler : si la " Maison de la liberté " est acquise aux thèses d'un libéralisme moderne et social, l'alliance de gauche, conduite par Francesco Rutelli, - par ailleurs membre des " libéraux, démocrates et réformateurs européens "-, avait peu de choses à voir avec la gauche plurielle française.
Leur différence ? C'était moins une différence de nature que d'audace et de vitesse. Dans cette bataille, l'a emporté celui qui répondait le mieux aux aspirations d'une modernisation forte de l'Italie, celui qui apparaissait le plus déterminé, le plus révolutionnaire. Un seul exemple : quand Silvio Berlusconi proposait pour les prélèvements obligatoires une réduction de 6% du P.I.B. et le passage à trois tranches de l'impôt sur le revenu avec un maximum de 33%, Francesco Rutelli plaidait plus " timidement " - mais ce serait déjà une audace incongrue pour les socialistes français- pour une réduction d'un peu moins de 4 points du P.I.B., quatre tranches d'impôt sur le revenu avec un maximum de 40% ! Quelle leçon pour la France !
Les italiens ont su rompre franchement avec toutes ses pesanteurs conservatrices de gauche comme de droite. Ils ont fait le choix gagnant des quatre révolutions qui permettent aujourd'hui à un pays d'entrer en force dans le nouveau siècle -celles de la fiscalité, de l'éducation, de l'Etat et des régions.
Ce choix lucide et courageux c'est celui de tous les pays modernes autour de nous. C'est celui dont la France à besoin. Si ce n'est pas encore le nôtre c'est qu'il n'a jamais été proposé clairement, franchement.
Et bien c'est le choix que je veux offrir aux Français.
(Source http://www.demlib.com, le 22 mai 2001)