Déclaration à la presse de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'intervention en Libye et la Syrie, Bordeaux le 16 septembre 2011.

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Q - Avez-vous eu hier en Libye le sentiment de vivre l’histoire avec un grand H ?
R - Le mot «Histoire» est souvent galvaudé mais lorsque nous avons vu, avec Nicolas Sarkozy, une population libyenne, à la fois à Tripoli et à Benghazi, qui s’est libérée de 42 ans d’une dictature, un peu folle et sanglante dans la dernière partie, c’était un moment de très grande fierté parce que tous ces hommes et toutes ces femmes avaient bien conscience que la France avait joué un rôle déterminant dans leur libération.
Q - Pensez-vous qu’une même intervention soit envisageable en Syrie ?
R - Non, les circonstances sont tout à fait différentes. L’opposition syrienne ne nous a pas demandé d’intervenir comme ce fut le cas pour la Libye. De plus, il n’y a pas de majorité au Conseil de sécurité permettant de donner un cadre légal à une intervention. Cela étant, la France a dit, depuis le départ et de la manière la plus claire, que la répression exercée contre le peuple syrien est inacceptable. Mais la situation y est complexe parce que la société syrienne est complexe et les risques de confrontation entre les communautés existent. Nous continuons cependant à travailler avec le Conseil de sécurité pour obtenir une résolution un peu plus ferme qui permettrait de mettre en place des sanctions.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 septembre 2011