Texte intégral
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1. Attachement du ministère aux ambulanciers, attention aux dépenses de santé
Le ministère est très attaché aux ambulanciers, et par ma venue jai tenu à vous le témoigner.
Je considère que vous êtes des acteurs essentiels du système de santé, de sa fluidité.
Les patients sont aussi très attachés aux ambulanciers, cest bien souvent le premier contact avec le système de soin quand tout à coup un grave problème de santé intervient.
Vous êtes donc des professionnels de santé, nombreux et essentiels dans la chaîne des soins : vous êtes présents au moment de lurgence bien sûr mais aussi tout au long de cette chaîne.
Cette place est appelée à se renforcer du fait :
* Des nouveaux modes de prise en charge
* Du raccourcissement des durées de séjour
* De la restructuration des plateaux techniques, qui imposent davantage de transports sanitaires.
Cette appellation de « transport sanitaire » cest bien sûr un ensemble de fonctions différentes, une diversité de missions, et cest cela qui fait votre force.
Quelles que soient ces spécificités, que le ministère connait et considère, les ambulanciers daujourdhui sont directement confrontés aux défis de notre société : obésité, dépendance, complexité des parcours de soin.
Vous nintervenez pas seuls, car en effet dautres professionnels jouent un rôle dans le transport des patients (taxi, pompiers) et parfois la coexistence est un peu difficile.
Cest dautant plus vrai que les dépenses dassurance maladie doivent être contenues dans la période difficile que nous traversons, ce qui exige des efforts.
Ces efforts doivent être partagés équitablement, et se concentrer sur la qualité : qualité et pertinence de la prescription, qualité et pertinence de la réponse.
Je veux vous parler très concrètement, et bien sûr commencer par une actualité très récente, celle de lavenant 6 à la convention nationale.
2. Lavenant 6 à la convention nationale
Un nouvel avenant conventionnel vient dêtre signé entre les partenaires conventionnels, il prévoit un effort de revalorisation sur les VSL et les ambulances, et cet effort est concentré sur les petits trajets qui sont les moins rentables.
Cet avenant, bien quimparfait vous lavez dit, a le mérite de témoigner de leffort national envers votre profession, dans un contexte financier tendu.
Je tiens à ce que cet avenant puisse être mis en uvre rapidement, je suis donc en mesure de vous indiquer aujourdhui que le ministère validera cet avenant.
3. Le transport assis de patients (TAP)
Jaimerais dire tout dabord que je comprends lamertume dont vous me faites part, au sujet de la communication globale sur les transports de patients et sur leur coût important pour lAssurance Maladie.
Vous évoquez la création denveloppe différenciée pour les transports assis et les transports couchés. Je vous rappelle que lensemble des dépenses de soins de ville sont affectés à la même enveloppe mais cest vrai que nous devons donner plus de visibilité aux différentes catégories de dépenses au sein de lONDAM Ville.
Vous évoquez également la place des ambulanciers dans une future prise en charge de la dépendance.
Il nous faudra réfléchir ensemble - et je sais que vous avez entamé cette réflexion - sur la prestation attendue dans le cadre de ce transport assis. Je pense en particulier à la prise en charge de la dépendance. Professionnels, partenaires publics et privés, pouvoir publics, interrogeons nous sur le rôle et la place du transport assis et sur son service rendu au patient. Il sagit de redéfinir nos attentes sanitaires tant du point de vue de la prescription que des conditions de transports des patients et de la future prise en charge de la dépendance pourrait être le cadre de cette réflexion.
Mais, au-delà de la question de la prise en charge de la dépendance, cest la question du vieillissement de la population qui vous interroge sur le renouvellement des besoins de transports assis, tant dans ses motifs que dans ses modalités.
4. Le transport bariatrique (personnes obèses)
Avant den venir à « votre cur de métier », je souhaiterais répondre à vos craintes sur le transport bariatrique.
Nous avions prévu de traiter ce sujet dans le cadre des discussions que conduit la DGOS avec vous, au niveau du comité des transports sanitaires, concernant les transferts inter-hospitaliers.
Mais depuis, le Président de la République et lensemble du gouvernement ont décidé que lobésité devait être une priorité nationale.
Cette décision a donné une importance particulière au sujet et la replacé dans un contexte plus global, ce qui ne peut que nous satisfaire.
Le plan obésité comprend tout un chapitre consacré au transport bariatrique. Il nous invite à qualifier, préciser et définir le transport bariatrique.
Ce travail, nous allons lentamer, et lentamer avec vous.
La DGOS va procéder à des auditions sur le sujet, les fédérations de transports seront, bien entendu, pleinement associées.
5. Les ambulanciers et lurgence
Enfin, je souhaite aborder lun des sujets principaux de votre congrès, un sujet qui vous tient particulièrement à cur : la prise en charge des urgences pré-hospitalières.
Un bref rappel dabord du chemin parcouru : le comité des transports sanitaires, réunissant les fédérations ambulancières, hospitalières, les SAMU et les pouvoirs publics, a pu valider en 2008 un référentiel dorganisation de cette réponse ambulancière à lurgence pré-hospitalière.
Ce référentiel pose des principes dorganisation mais rappelle surtout un principe fondamental, celui de la « vocation » des ambulanciers à « être missionnés » pour la prise en charge durgences vitales à la demande du SAMU-centre 15. Cette position est claire, la place des ambulanciers dans le dispositif durgence est entière et je tiens à le réaffirmer ici, devant vous qui avez pu avoir limpression que cette position nétait pas tenue.
Ce référentiel prévoit, vous le savez, la mise en place dune permanence H24 des ambulanciers pour répondre à ces missions durgence, permanence qui devait être mise en uvre dici 2012. Ce référentiel prévoit aussi la coordination hospitalière.
Nous arrivons au terme de la période transitoire que le référentiel avait fixée (2012), je souhaiterais donc vous présenter deux orientations :
Une de court terme.
Mes services publieront prochainement une instruction qui réaffirme très clairement la place des ambulanciers dans le dispositif durgence. Ce sera loccasion de rappeler les opportunités du référentiel pour maximiser lapplication du cadre réglementaire actuel, en particulier :
* La garde ambulancière nest pas un droit elle est un devoir lorsque le volontariat ne permet pas de satisfaire aux besoins et uniquement dans ce cas
* Il est possible localement daugmenter le niveau dexigence sur les véhicules avec accord de lensemble de la profession à travers les conventions bipartites locales.
* Les départs réflexes ne sont pas financés par la santé, et leur déclenchement nempêche pas, après régulation, lenvoi dun moyen ambulancier
Je souhaite vous affirmer la conscience des services sur le besoin de pédagogie sur ce thème et appelle la CNSA à sassocier pleinement à ce projet.
A plus long terme
Il faudra tirer les conséquences réglementaires et financières dune généralisation du référentiel, en particulier du passage dune garde de nuit et de week-end à une permanence H24, volontaire mais plus exigeante en terme de qualité de la prestation (cat??gorie de véhicule, équipements ).
Je veux que lon sengage dans une expérimentation, qui confirme lARS dans son rôle de pilote de cette organisation, et jinvite donc les partenaires à être force de proposition dans ce cadre.
Voici les éléments que je souhaitais apporter, les orientations que je voulais partager avec vous, elles seront complétées par les représentants de la DGOS cet après-midi.
Je souhaiterais donc finir en vous témoignant à nouveau la considération du ministère de la santé, qui nest peut être pas assez visible pour vous mais qui est réelle.
Je suis ravie que votre congrès annuel soit une occasion renouvelée de rappeler cet attachement et cette volonté de travail en commun. Je remercie de votre invitation monsieur le président et vous souhaite un bon congrès.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 3 octobre 2011
1. Attachement du ministère aux ambulanciers, attention aux dépenses de santé
Le ministère est très attaché aux ambulanciers, et par ma venue jai tenu à vous le témoigner.
Je considère que vous êtes des acteurs essentiels du système de santé, de sa fluidité.
Les patients sont aussi très attachés aux ambulanciers, cest bien souvent le premier contact avec le système de soin quand tout à coup un grave problème de santé intervient.
Vous êtes donc des professionnels de santé, nombreux et essentiels dans la chaîne des soins : vous êtes présents au moment de lurgence bien sûr mais aussi tout au long de cette chaîne.
Cette place est appelée à se renforcer du fait :
* Des nouveaux modes de prise en charge
* Du raccourcissement des durées de séjour
* De la restructuration des plateaux techniques, qui imposent davantage de transports sanitaires.
Cette appellation de « transport sanitaire » cest bien sûr un ensemble de fonctions différentes, une diversité de missions, et cest cela qui fait votre force.
Quelles que soient ces spécificités, que le ministère connait et considère, les ambulanciers daujourdhui sont directement confrontés aux défis de notre société : obésité, dépendance, complexité des parcours de soin.
Vous nintervenez pas seuls, car en effet dautres professionnels jouent un rôle dans le transport des patients (taxi, pompiers) et parfois la coexistence est un peu difficile.
Cest dautant plus vrai que les dépenses dassurance maladie doivent être contenues dans la période difficile que nous traversons, ce qui exige des efforts.
Ces efforts doivent être partagés équitablement, et se concentrer sur la qualité : qualité et pertinence de la prescription, qualité et pertinence de la réponse.
Je veux vous parler très concrètement, et bien sûr commencer par une actualité très récente, celle de lavenant 6 à la convention nationale.
2. Lavenant 6 à la convention nationale
Un nouvel avenant conventionnel vient dêtre signé entre les partenaires conventionnels, il prévoit un effort de revalorisation sur les VSL et les ambulances, et cet effort est concentré sur les petits trajets qui sont les moins rentables.
Cet avenant, bien quimparfait vous lavez dit, a le mérite de témoigner de leffort national envers votre profession, dans un contexte financier tendu.
Je tiens à ce que cet avenant puisse être mis en uvre rapidement, je suis donc en mesure de vous indiquer aujourdhui que le ministère validera cet avenant.
3. Le transport assis de patients (TAP)
Jaimerais dire tout dabord que je comprends lamertume dont vous me faites part, au sujet de la communication globale sur les transports de patients et sur leur coût important pour lAssurance Maladie.
Vous évoquez la création denveloppe différenciée pour les transports assis et les transports couchés. Je vous rappelle que lensemble des dépenses de soins de ville sont affectés à la même enveloppe mais cest vrai que nous devons donner plus de visibilité aux différentes catégories de dépenses au sein de lONDAM Ville.
Vous évoquez également la place des ambulanciers dans une future prise en charge de la dépendance.
Il nous faudra réfléchir ensemble - et je sais que vous avez entamé cette réflexion - sur la prestation attendue dans le cadre de ce transport assis. Je pense en particulier à la prise en charge de la dépendance. Professionnels, partenaires publics et privés, pouvoir publics, interrogeons nous sur le rôle et la place du transport assis et sur son service rendu au patient. Il sagit de redéfinir nos attentes sanitaires tant du point de vue de la prescription que des conditions de transports des patients et de la future prise en charge de la dépendance pourrait être le cadre de cette réflexion.
Mais, au-delà de la question de la prise en charge de la dépendance, cest la question du vieillissement de la population qui vous interroge sur le renouvellement des besoins de transports assis, tant dans ses motifs que dans ses modalités.
4. Le transport bariatrique (personnes obèses)
Avant den venir à « votre cur de métier », je souhaiterais répondre à vos craintes sur le transport bariatrique.
Nous avions prévu de traiter ce sujet dans le cadre des discussions que conduit la DGOS avec vous, au niveau du comité des transports sanitaires, concernant les transferts inter-hospitaliers.
Mais depuis, le Président de la République et lensemble du gouvernement ont décidé que lobésité devait être une priorité nationale.
Cette décision a donné une importance particulière au sujet et la replacé dans un contexte plus global, ce qui ne peut que nous satisfaire.
Le plan obésité comprend tout un chapitre consacré au transport bariatrique. Il nous invite à qualifier, préciser et définir le transport bariatrique.
Ce travail, nous allons lentamer, et lentamer avec vous.
La DGOS va procéder à des auditions sur le sujet, les fédérations de transports seront, bien entendu, pleinement associées.
5. Les ambulanciers et lurgence
Enfin, je souhaite aborder lun des sujets principaux de votre congrès, un sujet qui vous tient particulièrement à cur : la prise en charge des urgences pré-hospitalières.
Un bref rappel dabord du chemin parcouru : le comité des transports sanitaires, réunissant les fédérations ambulancières, hospitalières, les SAMU et les pouvoirs publics, a pu valider en 2008 un référentiel dorganisation de cette réponse ambulancière à lurgence pré-hospitalière.
Ce référentiel pose des principes dorganisation mais rappelle surtout un principe fondamental, celui de la « vocation » des ambulanciers à « être missionnés » pour la prise en charge durgences vitales à la demande du SAMU-centre 15. Cette position est claire, la place des ambulanciers dans le dispositif durgence est entière et je tiens à le réaffirmer ici, devant vous qui avez pu avoir limpression que cette position nétait pas tenue.
Ce référentiel prévoit, vous le savez, la mise en place dune permanence H24 des ambulanciers pour répondre à ces missions durgence, permanence qui devait être mise en uvre dici 2012. Ce référentiel prévoit aussi la coordination hospitalière.
Nous arrivons au terme de la période transitoire que le référentiel avait fixée (2012), je souhaiterais donc vous présenter deux orientations :
Une de court terme.
Mes services publieront prochainement une instruction qui réaffirme très clairement la place des ambulanciers dans le dispositif durgence. Ce sera loccasion de rappeler les opportunités du référentiel pour maximiser lapplication du cadre réglementaire actuel, en particulier :
* La garde ambulancière nest pas un droit elle est un devoir lorsque le volontariat ne permet pas de satisfaire aux besoins et uniquement dans ce cas
* Il est possible localement daugmenter le niveau dexigence sur les véhicules avec accord de lensemble de la profession à travers les conventions bipartites locales.
* Les départs réflexes ne sont pas financés par la santé, et leur déclenchement nempêche pas, après régulation, lenvoi dun moyen ambulancier
Je souhaite vous affirmer la conscience des services sur le besoin de pédagogie sur ce thème et appelle la CNSA à sassocier pleinement à ce projet.
A plus long terme
Il faudra tirer les conséquences réglementaires et financières dune généralisation du référentiel, en particulier du passage dune garde de nuit et de week-end à une permanence H24, volontaire mais plus exigeante en terme de qualité de la prestation (cat??gorie de véhicule, équipements ).
Je veux que lon sengage dans une expérimentation, qui confirme lARS dans son rôle de pilote de cette organisation, et jinvite donc les partenaires à être force de proposition dans ce cadre.
Voici les éléments que je souhaitais apporter, les orientations que je voulais partager avec vous, elles seront complétées par les représentants de la DGOS cet après-midi.
Je souhaiterais donc finir en vous témoignant à nouveau la considération du ministère de la santé, qui nest peut être pas assez visible pour vous mais qui est réelle.
Je suis ravie que votre congrès annuel soit une occasion renouvelée de rappeler cet attachement et cette volonté de travail en commun. Je remercie de votre invitation monsieur le président et vous souhaite un bon congrès.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 3 octobre 2011