Déclaration de M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, sur le projet artistique et culturel d'un théâtre à Perpignan, le 10 octobre 2011.

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Circonstance : Inauguration de théâtre de l'Archipel à Perpignan le 10 octobre 2011

Texte intégral


Ce jour est une étape majeure dans la vie culturelle de l’agglomération de Perpignan et de la Région Languedoc-Roussillon. L’inauguration d’un établissement artistique et culturel est toujours un moment marquant pour une collectivité, et je suis particulièrement heureux de partager ce moment avec vous.
Le théâtre de l’Archipel : ce nom évoque la diversité, la richesse, la complexité. Ce nouvel établissement culturel constituera un pôle majeur de réflexion autour de la Méditerranée et des cultures ibériques ; il permettra notamment un rapprochement culturel fructueux avec la Catalogne.
Rappelons que dans quelques années, Barcelone ne sera plus qu’à 50 minutes de Perpignan avec la future ligne de TGV. On ne peut qu’être frappé par l’ambition globale du projet, qui s’inscrit au coeur du projet de territoire de l’agglomération.
Le théâtre de l’Archipel offre un projet artistique et culturel de très haut niveau, de dimension européenne, nationale et régionale, inscrit dans l’aire culturelle catalane et ibérique, dans une dynamique transfrontalière. Je suis d’ores et déjà très frappé par le nombre de partenaires qui se sont associés à la programmation du théâtre : les principales institutions culturelles de Catalogne, le Teatro Stabile de Naples, ou encore les festivals d’Athènes, d’Istanbul, de Rabat, pour ne citer que quelques exemples. La saison 2011-2012 nous permet de prendre la mesure de l’ambition qui se dessine.
Le théâtre de l’Archipel, c’est aussi un projet architectural majeur pour la France et pour l’Europe. Le travail de Jean Nouvel et des ses équipes, une fois de plus, suscite notre admiration, aussi bien par la qualité esthétique de sa réalisation que par sa pertinence fonctionnelle, au regard du projet artistique et culturel de l’établissement, de son contexte urbain et de la prise en compte de nos engagements en termes d’accessibilité et de développement durable ; avec ses tons brique et or, et cette évocation de la matière et de la couleur du grenat à laquelle Jean Nouvel a été si attentif, et qui reflète si bien l’identité visuelle et culturelle du Roussillon et de la vallée de la Têt.
Deux salles fonctionneront en permanence, le Grenat, la grande salle pouvant accueillir jusqu’à 1100 spectateurs, et le Carré, salle modulable de 400 places ; à ces deux salles principales s’ajoutent le Studio, lieu de travail pour les équipes artistiques et l’atelier de décor. Je tiens à rendre hommage à Jean Nouvel pour sa contribution au rayonnement de notre architecture nationale, une fois de plus confirmée par cette réussite qu’est le théâtre de l’Archipel.
C’est un projet urbain de grande ampleur : le théâtre de l’Archipel constituera l’équipement phare de l’entrée de ville. Il sera un poumon d’activités culturelles au coeur de l’agglomération, dont il irriguera l’ensemble des quartiers, dans une volonté de développement économique et social du territoire par la culture ; un équipement d’envergure qui s’inscrit dans le paysage national, à l’instar des grandes métropoles européennes que l’on identifie à leurs politiques culturelles.
Enfin, il faut dire quelques mots sur le montage novateur pour la construction de l’établissement : il s’agit en effet du premier partenariat public-privé, en France, pour un grand chantier culturel. La réalisation du théâtre de l’Archipel s’est en effet appuyée sur un groupement réunissant le Crédit Agricole et plus particulièrement sa filiale Auxifip pour le financement, Cofely EDF Suez pour l’entretien et la maintenance, et Fondeville, une PME locale pour la construction du bâtiment.
Le théâtre de l’Archipel complétera la structuration de l’offre dans la région Languedoc-Roussillon, et équilibrera l’aménagement culturel du grand Sud-Ouest, à un carrefour entre Montpellier, Toulouse et Barcelone.
Pour l’ensemble de ces raisons, j’ai souhaité que le ministère de la Culture et de la Communication soit partenaire de ce projet, aussi bien pour l’investissement important qu’il représente que pour son fonctionnement.
J’ai souhaité que cet établissement soit labellisé « scène nationale », pour intégrer un réseau de 70 structures réparties sur l’ensemble du territoire, avec notamment en Languedoc-Roussillon les scènes nationales d’Alès, de Narbonne et de Sète.
Je tiens enfin à saluer le directeur du théâtre de l’Archipel, Domènec Reixach, ancien directeur du Théâtre National de Catalogne de Barcelone, dont on connaît le parcours artistique remarquable de metteur en scène, au service notamment de la promotion de la langue catalane au théâtre.
Sa nomination comme directeur général du théâtre de l’Archipel, après avoir assuré le suivi de sa préfiguration, symbolise la vocation transfrontalière de ce théâtre, pour un projet multilingue ouvert sur l’Europe et l’espace euro-méditerranéen. En voyant avec vous l’aboutissement du « Grenat », je suis une fois de plus conforté dans une conviction : qu’il s’agisse de l’espace euro-méditerranéen ou de la consolidation des projets d’euro-régions, la culture a, à l’évidence, un rôle essentiel à jouer. C’est elle bien souvent qui permet, au-delà des seules opportunités économiques, de tracer la voie, de créer les liens d’une appartenance commune, à l’image de l’oeuvre de Daniel Tosi qui va être interprétée en concert d’ouverture par l’Orchestre et du Collegium vocal Perpignan Méditerranée.
Je vous remercie.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 12 octobre 2011