Texte intégral
Q - La guerre de Libye est-elle finie ?
R - Il appartient au Conseil national de transition de le dire ; aujourdhui, ce sont les Libyens qui ont leur destin en main. Je pense cependant que lopération militaire est terminée et que lensemble du territoire libyen est sous le contrôle du Conseil national de transition ; sous réserve de quelques mesures transitoires dans la semaine qui vient, lopération de lOTAN est arrivée à son terme.
Q - Cest-à-dire que lOTAN va se retirer ou lOTAN accompagnera au moins une partie de la transition ?
R - Cela se fera dans les quelques jours qui viennent ; ce nest pas une question de mois. Je le répète, lopération doit aujourdhui sachever puisque lobjectif qui était le nôtre, cest-à-dire accompagner les forces du Conseil national de transition dans la libération de leur territoire, est maintenant atteint.
Q - Alain Juppé, la France est fière davoir contribué à la libération de la Libye avez-vous dit tout de suite. Qui a vraiment abattu Kadhafi parce que lon parle dun drone américain, ou de Mirages français comme le disait votre collègue Gérard Longuet ?
R - Vous savez, je naime pas parler sans savoir. Pour linstant, les informations restent floues. Il y a eu une intervention de lOTAN pour stopper une colonne de blindés qui quittait Syrte.
Cette intervention a-t-elle abouti à la mort de Kadhafi ? Il semble que non, mais quil ait été ensuite capturé par les forces du Conseil national de transition. Il faut attendre, je le répète, davoir des indications très précises sur la manière dont les choses se sont déroulées.
Q - Et exécuté par ceux qui lavaient capturé ?
R - Notre but nétait pas de tuer Kadhafi. Quand je dis nous, je parle bien sûr de la coalition et de la France au sein de lOTAN. Notre but était de le forcer à abandonner le pouvoir. Il appartenait ensuite au Conseil national de transition de le capturer et de le juger selon des modalités quil lui appartenait de définir.
Q - Cest donc un regret de la communauté internationale ou des Nations unies ?
R - On ne va pas verser des larmes sur Kadhafi. Vous connaissez son passé et le soutien quil a apporté à de nombreux attentats terroristes. Et puis surtout, il lui a été proposé, à de multiples reprises, de mettre un terme aux hostilités, y compris à Syrte.
Le Conseil national de transition a offert des conditions de reddition à ses derniers partisans. Ils se sont acharnés dans un combat qui ne pouvait aboutir.
Q - Et qui veillera à éviter les exécutions sommaires, la torture, les règlements de compte possibles entre vainqueurs et pro-kadhafistes ?
R - Nous faisons confiance au sens des responsabilités du Conseil national de transition, à son président Abdel Jalil et à son Premier ministre Jibril, qui sont des gens responsables. Nous allons bien sûr les accompagner dans cette nouvelle phase, la phase de reconstruction, voire de construction de la Libye qui souvre maintenant. Il sagit de construire un État de droit qui na jamais existé. Et grâce aux ressources libyennes qui sont importantes, il sagit également de reconstruire économiquement le pays. Cest aux Libyens den décider, je le répète. Une Feuille de route politique a été proposée, avec ladoption dune nouvelle Constitution et des élections. Nous serons vigilants pour que tous ces engagements soient tenus, mais cest aux Libyens de construire leur avenir.
Q - Nicolas Sarkozy et David Cameron ont eu avec vous un rôle militaire et humanitaire déterminant. Sentez-vous que vous avez une part de responsabilité dans la reconstruction matérielle et politique de la Libye ?
R - Bien sûr, nous avons aidé la Libye à se libérer et, maintenant, nous devons laider à se reconstruire. Cest notre intérêt à nous aussi parce que cette nouvelle Libye peut être un facteur de stabilité dans lensemble de la région. (coupure)
Q - Je vous retrouve, Alain Juppé, en Inde, vous avez des entretiens stratégiques au sommet de lÉtat pour préparer aussi le G20. Quallez-vous obtenir ? Monsieur le Ministre, est-ce vrai que vous allez en Chine aujourdhui ?
R - Je pars en Chine après avoir rencontré les autorités indiennes. Vous savez que la date du Sommet du G20 sapproche, au début du mois de novembre à Cannes. Il est très important que nous approfondissions nos relations avec ces deux grands acteurs du G20 que sont lInde et la Chine.
Q - Le président de la République nira pas en Chine, mais sans doute à Washington voir Barak Obama avant le G20 ?
R - Le président de la République était en Chine il y a quelques jours. Il a eu de très bons contacts avec le président chinois. Cest donc une intense préparation de ce Sommet qui va être très important parce quil faut quil lance un message sur la croissance. On parle beaucoup de la crise européenne, nous sommes en train dy faire face et la croissance est aussi (coupure)
Q - À propos de lEurope, il y a deux sommets en quatre jours. Pourquoi cela va-t-il si mal ?
R - Cela ne va pas si mal, les choses avancent. Sur bien des sujets, il y a déjà les bases dun accord. Je pense notamment à tout ce qui concerne le renforcement de la gouvernance économique, le renforcement du capital des banques, les modalités dintervention du fonds européen de stabilité financière. Il y a encore des progrès à faire et, surtout, la chancelière allemande doit consulter son Parlement, le Bundestag avant de sengager définitivement.
Cest ce qui explique que ces deux Sommets vont se succéder à quelques jours dintervalles. Nous progressons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2011
R - Il appartient au Conseil national de transition de le dire ; aujourdhui, ce sont les Libyens qui ont leur destin en main. Je pense cependant que lopération militaire est terminée et que lensemble du territoire libyen est sous le contrôle du Conseil national de transition ; sous réserve de quelques mesures transitoires dans la semaine qui vient, lopération de lOTAN est arrivée à son terme.
Q - Cest-à-dire que lOTAN va se retirer ou lOTAN accompagnera au moins une partie de la transition ?
R - Cela se fera dans les quelques jours qui viennent ; ce nest pas une question de mois. Je le répète, lopération doit aujourdhui sachever puisque lobjectif qui était le nôtre, cest-à-dire accompagner les forces du Conseil national de transition dans la libération de leur territoire, est maintenant atteint.
Q - Alain Juppé, la France est fière davoir contribué à la libération de la Libye avez-vous dit tout de suite. Qui a vraiment abattu Kadhafi parce que lon parle dun drone américain, ou de Mirages français comme le disait votre collègue Gérard Longuet ?
R - Vous savez, je naime pas parler sans savoir. Pour linstant, les informations restent floues. Il y a eu une intervention de lOTAN pour stopper une colonne de blindés qui quittait Syrte.
Cette intervention a-t-elle abouti à la mort de Kadhafi ? Il semble que non, mais quil ait été ensuite capturé par les forces du Conseil national de transition. Il faut attendre, je le répète, davoir des indications très précises sur la manière dont les choses se sont déroulées.
Q - Et exécuté par ceux qui lavaient capturé ?
R - Notre but nétait pas de tuer Kadhafi. Quand je dis nous, je parle bien sûr de la coalition et de la France au sein de lOTAN. Notre but était de le forcer à abandonner le pouvoir. Il appartenait ensuite au Conseil national de transition de le capturer et de le juger selon des modalités quil lui appartenait de définir.
Q - Cest donc un regret de la communauté internationale ou des Nations unies ?
R - On ne va pas verser des larmes sur Kadhafi. Vous connaissez son passé et le soutien quil a apporté à de nombreux attentats terroristes. Et puis surtout, il lui a été proposé, à de multiples reprises, de mettre un terme aux hostilités, y compris à Syrte.
Le Conseil national de transition a offert des conditions de reddition à ses derniers partisans. Ils se sont acharnés dans un combat qui ne pouvait aboutir.
Q - Et qui veillera à éviter les exécutions sommaires, la torture, les règlements de compte possibles entre vainqueurs et pro-kadhafistes ?
R - Nous faisons confiance au sens des responsabilités du Conseil national de transition, à son président Abdel Jalil et à son Premier ministre Jibril, qui sont des gens responsables. Nous allons bien sûr les accompagner dans cette nouvelle phase, la phase de reconstruction, voire de construction de la Libye qui souvre maintenant. Il sagit de construire un État de droit qui na jamais existé. Et grâce aux ressources libyennes qui sont importantes, il sagit également de reconstruire économiquement le pays. Cest aux Libyens den décider, je le répète. Une Feuille de route politique a été proposée, avec ladoption dune nouvelle Constitution et des élections. Nous serons vigilants pour que tous ces engagements soient tenus, mais cest aux Libyens de construire leur avenir.
Q - Nicolas Sarkozy et David Cameron ont eu avec vous un rôle militaire et humanitaire déterminant. Sentez-vous que vous avez une part de responsabilité dans la reconstruction matérielle et politique de la Libye ?
R - Bien sûr, nous avons aidé la Libye à se libérer et, maintenant, nous devons laider à se reconstruire. Cest notre intérêt à nous aussi parce que cette nouvelle Libye peut être un facteur de stabilité dans lensemble de la région. (coupure)
Q - Je vous retrouve, Alain Juppé, en Inde, vous avez des entretiens stratégiques au sommet de lÉtat pour préparer aussi le G20. Quallez-vous obtenir ? Monsieur le Ministre, est-ce vrai que vous allez en Chine aujourdhui ?
R - Je pars en Chine après avoir rencontré les autorités indiennes. Vous savez que la date du Sommet du G20 sapproche, au début du mois de novembre à Cannes. Il est très important que nous approfondissions nos relations avec ces deux grands acteurs du G20 que sont lInde et la Chine.
Q - Le président de la République nira pas en Chine, mais sans doute à Washington voir Barak Obama avant le G20 ?
R - Le président de la République était en Chine il y a quelques jours. Il a eu de très bons contacts avec le président chinois. Cest donc une intense préparation de ce Sommet qui va être très important parce quil faut quil lance un message sur la croissance. On parle beaucoup de la crise européenne, nous sommes en train dy faire face et la croissance est aussi (coupure)
Q - À propos de lEurope, il y a deux sommets en quatre jours. Pourquoi cela va-t-il si mal ?
R - Cela ne va pas si mal, les choses avancent. Sur bien des sujets, il y a déjà les bases dun accord. Je pense notamment à tout ce qui concerne le renforcement de la gouvernance économique, le renforcement du capital des banques, les modalités dintervention du fonds européen de stabilité financière. Il y a encore des progrès à faire et, surtout, la chancelière allemande doit consulter son Parlement, le Bundestag avant de sengager définitivement.
Cest ce qui explique que ces deux Sommets vont se succéder à quelques jours dintervalles. Nous progressons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2011