Texte intégral
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Il est important que nous puissions avoir cette réunion d'experts de haut niveau sur l'emploi, parce que les questions demploi et de marché du travail sont au coeur des priorités de la présidence française du G20 en matière sociale. Ces priorités sont au nombre de quatre, permettez-moi de les rappeler :
1- Améliorer les politiques structurelles de lemploi, en particulier pour les jeunes et les plus vulnérables : cest là-dessus que nous allons travailler ensemble aujourdhui.
2- Renforcer la protection sociale, à travers le développement du socle de protection sociale.
3- Promouvoir le respect des droits sociaux et du travail.
4- Améliorer la cohérence entre les organisations internationales et les politiques économiques, de développement et les politiques sociales.
Demblée, je crois quil faut que nous ayons bien conscience dune chose : mettre les questions demploi et de protection sociale au coeur de la réflexion mondiale, ce nest pas un voeu pieu, cest une exigence pour nous, les responsables politiques, parce que cest devenu une attente prioritaire de nos concitoyens avec la crise économique mondiale.
Aujourdhui, une dynamique est en marche, comme la montré la réunion des ministres du travail et de lemploi à Washington il y a un an.
Cette dynamique, nous avons décidé de la poursuivre en la mettant au coeur de la présidence française, avec le soutien de lensemble des pays du G20. Ce sera lobjet de la réunion des ministres du travail et de lemploi que je présiderai en septembre prochain.
Pour préparer ces échanges, nous avons besoin des contributions de tous les acteurs, et surtout, nous avons besoin que tous les acteurs concernés se connaissent et se parlent, parce que les discussions dexperts sur les questions économiques et financières font partie du paysage depuis longtemps, en revanche, cette réunion dexperts en format G20 sur les questions demploi, cest une première, cest même, nhésitons pas à le dire, une première mondiale.
Je voudrais dabord saluer les experts des politiques de lemploi de nos gouvernements, ainsi que le BIT et lOCDE qui ont fourni une importante contribution aux débats de ce séminaire.
Je salue aussi monsieur lAmbassadeur chargé de la promotion de la cohésion sociale : cher Gilles de Robien, vous jouez, comme le Président de la République la souhaité, un rôle central dans la conduite des travaux préparatoires sur le volet social de la présidence du G20.
Je salue également les partenaires sociaux, représentés par la Confédération syndicale internationale (CSI) et lOrganisation internationale des employeurs.
Nous avons souhaité vous associer étroitement à chacune des étapes de ce G20, parce que la politique de lemploi nest pas un sujet réservé aux experts, cest un sujet au coeur du dialogue social, un sujet politique au sens noble du terme.
Je tiens à dire, dailleurs, que les analyses et les propositions des partenaires sociaux ont été très constructives depuis le début de la présidence française.
Nous en avons encore une preuve aujourdhui avec la proposition de pacte sur lemploi des jeunes de la CSI, sur laquelle je pense quil est important que vous, les experts, vous puissiez vous prononcer.
Je voudrais à présent rappeler nos priorités en matière demploi.
Vous le savez, nous voulons insister particulièrement sur lemploi des jeunes et des plus vulnérables : par exemple, en France, les plus vulnérables, ce sont notamment les chômeurs de longue durée ; dans dautres pays, ce sont surtout ceux qui travaillent dans le secteur informel.
Jen ai bien conscience, les situations de nos marchés de lemploi sont très différentes dun pays à lautre. Par exemple, en 2010, le taux de croissance en France et chez nos voisins tourne autour de 2 ou 2,5%, alors quen Asie, dans les jeunes économies dynamiques, il est au-dessus de 10%. Autre exemple, le taux de chômage des jeunes est inférieur à 9% en Asie de lEst, mais il sélève à 24% en Afrique du Nord, et du fait de la crise il dépasse 40% des jeunes actifs dans des pays industrialisés comme lEspagne.
Il ne sagit donc pas de nier la diversité de nos situations. En même temps, je pense quil est important que nous puissions partager des ambitions communes, même si pour les réaliser, chacun suit le chemin qui lui correspond le mieux.
Concernant notre première priorité, je pense que donner aux jeunes de nos pays un emploi, avec lassurance de pouvoir sinstaller dans la vie, de construire des projets, cest une préoccupation que nous partageons tous.
Même dans les pays à léconomie dynamique et où la croissance est si forte, les jeunes rencontrent des difficultés pour accéder au marché du travail, pour des raisons que nous pourrons analyser ensemble.
De même, concernant la deuxième priorité, je pense que la lutte contre léconomie informelle est un objectif que nous partageons, parce que cela a un coût, un coût économique mais aussi un coût social. Par exemple, pour des pays comme la France, cela passe par la lutte contre la fraude et notamment le travail illégal qui est une priorité de mon ministère.
Jen viens donc à notre méthode de travail.
Jai parlé dambitions communes. Je souhaite donc que votre expertise nous permette détablir un état des lieux des défis communs auxquels nous sommes confrontés sur nos marchés du travail compte tenu des deux priorités que je vous ai indiquées. Et à partir de cet état des lieux, jespère que vos travaux nous permettront de dégager des pistes de solutions communes.
Nous devons également réfléchir aux moyens daméliorer la cohérence entre les politiques économiques, parce que nous savons bien que pour améliorer lemploi, il faut aussi travailler sur léducation, linnovation, la compétitivité des entreprises par exemple.
Je souhaite que nos échanges daujourdhui ne se résument pas à de grandes idées, mais nous permettent davancer des éléments concrets pour nourrir les décisions qui seront prises lors de ce G20.
Mais jaimerais que nous puissions voir plus loin que les mois à venir, parce que lun des objectifs de la présidence française, ce serait de faire en sorte que les questions de travail et demploi deviennent une politique durable du G20.
Nous ne pouvons que souhaiter, par exemple, que le plein emploi soit désormais une priorité dans nos politiques macro-économiques, au même niveau que la maîtrise de linflation et la soutenabilité des finances publiques.
Jen ai bien conscience, le chemin est encore long, parce que ces priorités sociales sont relativement nouvelles dans lagenda mondial. Voilà pourquoi notre présidence aura aussi pour objectif de réfléchir à la façon dont nos discussions sur le sujet peuvent se pérenniser.
Aujourdhui notre agenda est chargé, je pense donc quil est souhaitable que chacun aille à lessentiel. Je vais maintenant passer la parole à Bertrand Martinot.
Je vous remercie.
Source http://www.emploi.gouv.fr, le 20 septembre 2011
Il est important que nous puissions avoir cette réunion d'experts de haut niveau sur l'emploi, parce que les questions demploi et de marché du travail sont au coeur des priorités de la présidence française du G20 en matière sociale. Ces priorités sont au nombre de quatre, permettez-moi de les rappeler :
1- Améliorer les politiques structurelles de lemploi, en particulier pour les jeunes et les plus vulnérables : cest là-dessus que nous allons travailler ensemble aujourdhui.
2- Renforcer la protection sociale, à travers le développement du socle de protection sociale.
3- Promouvoir le respect des droits sociaux et du travail.
4- Améliorer la cohérence entre les organisations internationales et les politiques économiques, de développement et les politiques sociales.
Demblée, je crois quil faut que nous ayons bien conscience dune chose : mettre les questions demploi et de protection sociale au coeur de la réflexion mondiale, ce nest pas un voeu pieu, cest une exigence pour nous, les responsables politiques, parce que cest devenu une attente prioritaire de nos concitoyens avec la crise économique mondiale.
Aujourdhui, une dynamique est en marche, comme la montré la réunion des ministres du travail et de lemploi à Washington il y a un an.
Cette dynamique, nous avons décidé de la poursuivre en la mettant au coeur de la présidence française, avec le soutien de lensemble des pays du G20. Ce sera lobjet de la réunion des ministres du travail et de lemploi que je présiderai en septembre prochain.
Pour préparer ces échanges, nous avons besoin des contributions de tous les acteurs, et surtout, nous avons besoin que tous les acteurs concernés se connaissent et se parlent, parce que les discussions dexperts sur les questions économiques et financières font partie du paysage depuis longtemps, en revanche, cette réunion dexperts en format G20 sur les questions demploi, cest une première, cest même, nhésitons pas à le dire, une première mondiale.
Je voudrais dabord saluer les experts des politiques de lemploi de nos gouvernements, ainsi que le BIT et lOCDE qui ont fourni une importante contribution aux débats de ce séminaire.
Je salue aussi monsieur lAmbassadeur chargé de la promotion de la cohésion sociale : cher Gilles de Robien, vous jouez, comme le Président de la République la souhaité, un rôle central dans la conduite des travaux préparatoires sur le volet social de la présidence du G20.
Je salue également les partenaires sociaux, représentés par la Confédération syndicale internationale (CSI) et lOrganisation internationale des employeurs.
Nous avons souhaité vous associer étroitement à chacune des étapes de ce G20, parce que la politique de lemploi nest pas un sujet réservé aux experts, cest un sujet au coeur du dialogue social, un sujet politique au sens noble du terme.
Je tiens à dire, dailleurs, que les analyses et les propositions des partenaires sociaux ont été très constructives depuis le début de la présidence française.
Nous en avons encore une preuve aujourdhui avec la proposition de pacte sur lemploi des jeunes de la CSI, sur laquelle je pense quil est important que vous, les experts, vous puissiez vous prononcer.
Je voudrais à présent rappeler nos priorités en matière demploi.
Vous le savez, nous voulons insister particulièrement sur lemploi des jeunes et des plus vulnérables : par exemple, en France, les plus vulnérables, ce sont notamment les chômeurs de longue durée ; dans dautres pays, ce sont surtout ceux qui travaillent dans le secteur informel.
Jen ai bien conscience, les situations de nos marchés de lemploi sont très différentes dun pays à lautre. Par exemple, en 2010, le taux de croissance en France et chez nos voisins tourne autour de 2 ou 2,5%, alors quen Asie, dans les jeunes économies dynamiques, il est au-dessus de 10%. Autre exemple, le taux de chômage des jeunes est inférieur à 9% en Asie de lEst, mais il sélève à 24% en Afrique du Nord, et du fait de la crise il dépasse 40% des jeunes actifs dans des pays industrialisés comme lEspagne.
Il ne sagit donc pas de nier la diversité de nos situations. En même temps, je pense quil est important que nous puissions partager des ambitions communes, même si pour les réaliser, chacun suit le chemin qui lui correspond le mieux.
Concernant notre première priorité, je pense que donner aux jeunes de nos pays un emploi, avec lassurance de pouvoir sinstaller dans la vie, de construire des projets, cest une préoccupation que nous partageons tous.
Même dans les pays à léconomie dynamique et où la croissance est si forte, les jeunes rencontrent des difficultés pour accéder au marché du travail, pour des raisons que nous pourrons analyser ensemble.
De même, concernant la deuxième priorité, je pense que la lutte contre léconomie informelle est un objectif que nous partageons, parce que cela a un coût, un coût économique mais aussi un coût social. Par exemple, pour des pays comme la France, cela passe par la lutte contre la fraude et notamment le travail illégal qui est une priorité de mon ministère.
Jen viens donc à notre méthode de travail.
Jai parlé dambitions communes. Je souhaite donc que votre expertise nous permette détablir un état des lieux des défis communs auxquels nous sommes confrontés sur nos marchés du travail compte tenu des deux priorités que je vous ai indiquées. Et à partir de cet état des lieux, jespère que vos travaux nous permettront de dégager des pistes de solutions communes.
Nous devons également réfléchir aux moyens daméliorer la cohérence entre les politiques économiques, parce que nous savons bien que pour améliorer lemploi, il faut aussi travailler sur léducation, linnovation, la compétitivité des entreprises par exemple.
Je souhaite que nos échanges daujourdhui ne se résument pas à de grandes idées, mais nous permettent davancer des éléments concrets pour nourrir les décisions qui seront prises lors de ce G20.
Mais jaimerais que nous puissions voir plus loin que les mois à venir, parce que lun des objectifs de la présidence française, ce serait de faire en sorte que les questions de travail et demploi deviennent une politique durable du G20.
Nous ne pouvons que souhaiter, par exemple, que le plein emploi soit désormais une priorité dans nos politiques macro-économiques, au même niveau que la maîtrise de linflation et la soutenabilité des finances publiques.
Jen ai bien conscience, le chemin est encore long, parce que ces priorités sociales sont relativement nouvelles dans lagenda mondial. Voilà pourquoi notre présidence aura aussi pour objectif de réfléchir à la façon dont nos discussions sur le sujet peuvent se pérenniser.
Aujourdhui notre agenda est chargé, je pense donc quil est souhaitable que chacun aille à lessentiel. Je vais maintenant passer la parole à Bertrand Martinot.
Je vous remercie.
Source http://www.emploi.gouv.fr, le 20 septembre 2011