Texte intégral
Jai le plaisir de présider aujourdhui votre première séance plénière de la rentrée.
Je me réjouis de voir, à nouveau, autour de cette table les acteurs et actrices éclairés de la promotion de légalité aux horizons diversifiés : des partenaires sociaux aux associations et aux parlementaires, de larmée aux entreprises, petites ou grandes... qui oeuvrent pour faire avancer la parité et légalité entre les femmes et les hommes.
Croyez-en mon expérience, cette structure naccomplit jamais aussi pleinement et efficacement ses missions de diagnostic et de proposition que lorsquelle sappuie sur la diversité des ressources et des expertises de ses membres.
A la création de lObservatoire, vous le savez sans doute, nous nétions que 19. Mais déjà que de personnalités ont laissé une trace dans les contributions formelles et informelles de lObservatoire ! Beaucoup ont débattu, certaines ont écrit, tous et toutes ont diffusé dans leur cercle lesprit de ce service.
(Mme Mireille BALLESTRAZZI, M. Pierre BODIN, Mme Emmanuelle BOUQUILLON, M. Thierry BRETON, M. Hubert BRIN, M. Jean-Claude CHESNAIS, Mme Chantal CUMUNEL, M. Henri HUDE, Mme Martine JOLY, Mme Jeanne KALTENBACH, Mme Christiane LAMBERT, Mme Paulette LAUBIE, Mme Yolaine de LINARES, M. Philippe-Jean PARQUET, M. Philippe PEMEZEC, Mme Jacqueline PERKER, Mme Evelyne SULLEROT)
Première Rapporteure générale, jai eu la chance de pouvoir mappuyer sur différents groupes de travail thématiques et notamment sur une personne en particulier, une avocate, une militante, une amie, Maitre Gisèle Halimi, à qui jai pu confier la rédaction du premier rapport sur la réforme des modes de scrutin.
A lépoque nous navions ni secrétariat, ni salles attitrées pour nous réunir. Aujourdhui vous êtes 37 personnalités dexception, choisies pour vos talents et vos différences par le Premier ministre.
Jai souhaité pour ma part renforcer les moyens de lObservatoire. Vous disposez dun secrétariat général de trois personnes et dun site web officiel. Et surtout ne loublions pas de la salle René Cassin qui doit rester pantois face au sujet abordés ici, lui qui nétait exactement un fervent défenseur du droit de vote des femmes.
La marche vers la parité et légalité est un chemin semé dembûches. Limage de René Cassin me rappelle la longue résistance du Conseil constitutionnel à ladoption de mesures dactions positives en matière dégalité. Largument des catégories et des compétences y a été évoqué tout autant quau Parlement.
Permettez-moi démettre ici une hypothèse : la composition sexuée du dit Conseil nest peut-être pas totalement étrangère à cette interprétation du droit. Ni Simone Veil, ni Noëlle Lenoir ne me démentirait à ce sujet.
A lopposé, la féminisation, même relative, du Parlement a sans doute contribuer à réviser notre Constitution, en 1999 et 2008, pour passer outre ces résistances.
Je lai rappelé lors des 10 ans et avec vous lors des 15 ans de lObservatoire, ces avancées doivent beaucoup au travail mené en amont au sein de lObservatoire.
A lordre du jour de cette séance de, disons le, réconciliation, vous avez souhaité inscrire ladoption dun règlement intérieur pour assurer le bon fonctionnement de ce service. Je vous en félicite.
Il rappelle notamment que cette institution est transpartisane et que la collaboration dexpert-e-s de tous horizons est essentielle pour exercer efficacement ses missions. Il illustre, si nécessaire, que le féminisme nest la propriété daucun parti mais quil est bien présent à tous les échelons de notre société.
Les travaux et les recommandations de lObservatoire seront dautant plus entendus sils sont le fruit dun consensus, même si celui-ci est parfois difficile à obtenir.
En dépit des progrès réalisés sur une génération, des lacunes persistent dans la mise en oeuvre de légalité et des droits des femmes.
La société française a toujours et plus que jamais besoin de lObservatoire, des propositions quil formule et des actions quil mène pour lutter contre les inégalités, renforcer les droits des femmes, et rendre ainsi notre démocratie plus juste et plus réelle.
LObservatoire doit continuer à travailler en concertation avec les acteurs principaux des politiques publiques dégalité, aussi bien à léchelon local quà léchelon national.
Je vois à votre programme de travail que ces deux dimensions restent au coeur de la dynamique de changement attendue.
Parce que la question de légalité entre les femmes et les hommes concerne lensemble des territoires, lObservatoire a mis en place cette année un outil spécifique à destination des collectivités locales : le document de valorisation des politiques locales entre les femmes et les hommes, le DOVALE.
En vue des prochaines élections présidentielles, lObservatoire prépare un questionnaire visant à interpeller notamment les candidats sur légalité professionnelle et le partage des responsabilités familiales et sociales.
Je vous remercie pour votre accueil et vous invite à démarrer vos échanges auxquels jai, croyez le bien, un grand plaisir à assister.
Source http://www.observatoire-parite.gouv.fr, le 18 octobre 2011