Texte intégral
Q - À droite, on a salué un accord décisif pour éviter lexplosion de la zone euro, à gauche, on le juge insuffisant. Ce plan va-t-il assez loin ?
R - Cet accord est plus que suffisant, il est au-delà de nos espérances. Dabord, il permet de sauver la Grèce, ce qui montre bien que la solidarité à lintérieur de la zone euro existe et quelle sest affirmée.
Ensuite, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) voit sa puissance de feu multipliée. Cest un message très fort vis-à-vis des marchés, et ça, cest une initiative de la France. Enfin, il y aura une possibilité de recapitaliser les banques sans avoir à demander une aide de lÉtat. Cest donc une victoire de lEurope, cest une défaite pour les spéculateurs et cest aussi une victoire française.
Q - Leuro est-il sauvé une fois pour toutes ou faudra-t-il envisager dautres mesures ?
R - Aujourdhui, leuro est conforté, dautant quil y a encore un élément fort dans le communiqué final, qui à mon avis renforce la position de la France et de lAllemagne, selon lequel la règle dor doit sappliquer à tout le monde. On ne peut pas avoir la solidarité, on ne peut pas avoir les efforts qui sont faits aujourdhui, sans quil y ait une discipline budgétaire dans lensemble des pays de la zone euro.
Cest une affaire de réalisme politique, ce nest pas seulement une position du président de la République et de notre majorité, cest aujourdhui une évidence. Tous les socialistes de lEurope lont compris. Ils lont votée en Espagne, ils lont adoptée en leur temps en Allemagne. Il ny a que les socialistes français qui pensent quil ne faut pas le faire.
Q - Ce plan aura-t-il des répercussions sur les Français ?
R - LEurope sort renforcée et le contribuable français naura pas à mettre la main à la poche. Il est vrai que leffort qui est fait pour sauver la Grèce est un effort collectif et la France y prend sa part. Mais il ne faut pas confondre la dette, le déficit et la garantie. Là, la France donne sa garantie, car tout le monde a intérêt à ce que la Grèce sen sorte, elle ne rajoute pas dargent. Ensuite, la recapitalisation des banques nappelle pas la contribution de lÉtat français.
Enfin, il faut comprendre que le FESF augmentera par un effet de levier qui nappelle pas non plus une contribution supplémentaire des États, car les garanties initiales vont être démultipliées, sans demander une fois de plus aux États membres de contribuer. Des fonds levés par le FMI et par un certain nombre de pays tiers pourront aussi compléter leffort européen.
Q - La participation possible de la Chine ne va-t-elle pas nuire à la souveraineté de lUnion européenne ?
R - Le pays le moins souverain, le moins libre, aujourdhui, cest la Grèce. Ce pays a contracté une dette insoutenable, a besoin de laide de lEurope et, en contrepartie, est obligé dappliquer des règles extrêmement sévères pour se sortir de sa situation budgétaire, ce qui est cause dune grande souffrance pour le peuple grec.
La Chine est depuis longtemps sur le marché financier international. Elle participe effectivement à des prises de marché et à des achats dobligations dÉtats sur lensemble de la planète, notamment aux États-Unis et en Europe. Que ce pays ou dautres viennent renforcer le FESF, ce nest pas un événement, cest normal. Et je préfère que lensemble des pays du monde y participe plutôt quon demande aux pays de la zone euro de doubler leur contribution.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011
R - Cet accord est plus que suffisant, il est au-delà de nos espérances. Dabord, il permet de sauver la Grèce, ce qui montre bien que la solidarité à lintérieur de la zone euro existe et quelle sest affirmée.
Ensuite, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) voit sa puissance de feu multipliée. Cest un message très fort vis-à-vis des marchés, et ça, cest une initiative de la France. Enfin, il y aura une possibilité de recapitaliser les banques sans avoir à demander une aide de lÉtat. Cest donc une victoire de lEurope, cest une défaite pour les spéculateurs et cest aussi une victoire française.
Q - Leuro est-il sauvé une fois pour toutes ou faudra-t-il envisager dautres mesures ?
R - Aujourdhui, leuro est conforté, dautant quil y a encore un élément fort dans le communiqué final, qui à mon avis renforce la position de la France et de lAllemagne, selon lequel la règle dor doit sappliquer à tout le monde. On ne peut pas avoir la solidarité, on ne peut pas avoir les efforts qui sont faits aujourdhui, sans quil y ait une discipline budgétaire dans lensemble des pays de la zone euro.
Cest une affaire de réalisme politique, ce nest pas seulement une position du président de la République et de notre majorité, cest aujourdhui une évidence. Tous les socialistes de lEurope lont compris. Ils lont votée en Espagne, ils lont adoptée en leur temps en Allemagne. Il ny a que les socialistes français qui pensent quil ne faut pas le faire.
Q - Ce plan aura-t-il des répercussions sur les Français ?
R - LEurope sort renforcée et le contribuable français naura pas à mettre la main à la poche. Il est vrai que leffort qui est fait pour sauver la Grèce est un effort collectif et la France y prend sa part. Mais il ne faut pas confondre la dette, le déficit et la garantie. Là, la France donne sa garantie, car tout le monde a intérêt à ce que la Grèce sen sorte, elle ne rajoute pas dargent. Ensuite, la recapitalisation des banques nappelle pas la contribution de lÉtat français.
Enfin, il faut comprendre que le FESF augmentera par un effet de levier qui nappelle pas non plus une contribution supplémentaire des États, car les garanties initiales vont être démultipliées, sans demander une fois de plus aux États membres de contribuer. Des fonds levés par le FMI et par un certain nombre de pays tiers pourront aussi compléter leffort européen.
Q - La participation possible de la Chine ne va-t-elle pas nuire à la souveraineté de lUnion européenne ?
R - Le pays le moins souverain, le moins libre, aujourdhui, cest la Grèce. Ce pays a contracté une dette insoutenable, a besoin de laide de lEurope et, en contrepartie, est obligé dappliquer des règles extrêmement sévères pour se sortir de sa situation budgétaire, ce qui est cause dune grande souffrance pour le peuple grec.
La Chine est depuis longtemps sur le marché financier international. Elle participe effectivement à des prises de marché et à des achats dobligations dÉtats sur lensemble de la planète, notamment aux États-Unis et en Europe. Que ce pays ou dautres viennent renforcer le FESF, ce nest pas un événement, cest normal. Et je préfère que lensemble des pays du monde y participe plutôt quon demande aux pays de la zone euro de doubler leur contribution.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011