Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Lannonce du Premier ministre grec dorganiser un référendum a surpris toute lEurope. Cest une décision qui peut être très lourde de conséquences pour la Grèce dabord et pour lEurope elle-même. Bien sûr et chacun dentre vous la rappelé, en démocratie se tourner vers le peuple est toujours légitime. Mais nous regrettons et je veux le dire solennellement devant lAssemblée Nationale, nous regrettons cette annonce prise de façon unilatérale sur un problème qui engage tous les partenaires de la Grèce.
Il ne sagit pas de reprocher au Premier ministre grec de vouloir organiser un référendum, il sagit de lui reprocher davoir négocié pendant des heures et des heures pour aboutir à un accord signé à lunanimité sans jamais indiquer à ses partenaires de lUnion européenne, la possibilité dorganiser ce référendum. Mais Mesdames et Messieurs les Députés, ce nest pas avec des regrets quon gère une crise qui de bout en bout aura mis à très rude épreuve lunité européenne. Et naturellement, le moment venu, nous devrons tous ensemble tirer les enseignements politiques de cette crise et prendre les décisions qui simposent sur lorganisation de lUnion européenne et sur lorganisation de la zone Euro.
Simplement, il ne faudra pas sen tenir à ce moment-là à des slogans, il faudra que chacun assume ses responsabilités : si lon va vers plus dintégration, si lon va vers une mutualisation des dettes européennes, alors oui on ira vers des abandons de souveraineté sur lesquels il faudra ensemble que nous nous mettions daccord.
Mais dans limmédiat une fois encore, et une fois de plus, nous devons conserver notre sang froid et nous concentrer sur trois objectifs.
Le premier objectif cest de mettre en uvre le plan adopté jeudi dernier, à lunanimité par les dix-sept membres de la zone Euro. Parce que ce plan cest la seule voie responsable pour résoudre la question de la dette grecque en maintenant la Grèce dans la zone Euro. Je rappelle que dans le cadre de ce plan un effort de cent milliards supplémentaires qui vient sajouter au premier plan de cent dix milliards a été consenti par les Etats européens et par le Fonds monétaire international et quun abandon de créances de lordre de cent milliards deuros a été accepté par les créanciers privés.
Le second objectif cest de rappeler que la solidarité européenne est la contrepartie du consentement de la Grèce à poursuivre ses efforts pour assainir ses comptes publics et pour rétablir son économie. La solidarité européenne ne peut pas sexercer si chacun ne consent pas aux efforts nécessaires. Alors dans cet esprit la France et lAllemagne ont pris linitiative de réunir dans quelques heures, avant louverture du sommet du G.20 lensemble des Institutions européennes ainsi que le Fonds monétaire international pour examiner avec le Premier ministre grec les conditions dans lesquelles les engagements qui ont été pris seront tenus. Je veux dire que de ce point de vue, il est capital que les décisions qui ont été prises pour accroître les capacités daction du Fonds européen de stabilité financière soient mises en uvre dans les meilleurs délais. Parce que chacun comprend bien que dans la situation dincertitude que crée la décision des autorités grecques, nous avons encore plus besoin quavant des moyens qui permettront de protéger le reste de la zone Euro contre les attaques spéculatives. Cest dans ce contexte que jai ce matin, réuni les représentants des principales banques françaises pour leur demander dêtre exemplaires dans la mise en uvre des conditions de laccord de la semaine dernière et en particulier pour leur demander de renforcer leurs fonds propres à hauteur de 8,8 milliards deuros dans les meilleurs délais afin de rassurer les investisseurs et de protéger notre pays contre tous les aléas. Le gouverneur de la Banque de France fera à ma demande, un suivi extrêmement régulier de la mise en uvre des décisions du Conseil européen sur ce point.
Enfin, le troisième objectif consiste à rappeler aux peuples européens et singulièrement au peuple grec, quon ne peut pas être dans lEurope pour bénéficier de sa solidarité et à côté de lEurope pour échapper à la discipline que chaque nation doit consentir. Si référendum il doit y avoir il faut que les termes de ce référendum soient clairs ; entre la solidarité européenne qui est offerte en contrepartie defforts et le choix de la faillite nationale il faut choisir et je souhaite quun discours de vérité soit tenu.
Il ny a pas de solution simple et immédiate au problème de la Grèce. Il y a un chemin du redressement qui sera nécessairement long et qui exigera des sacrifices importants mais dans lequel les Etats européens sont prêts à jouer leur rôle aux côtés de ce pays.
Mesdames et Messieurs les Députés, les Grecs doivent comprendre que lEurope ne peut pas rester de longues semaines suspendue à la réponse quils donneront au référendum. Les Grecs doivent donc dire vite et sans ambigüité sils choisissent ou non de conserver leur place dans la zone Euro.Source http://www.gouvernement.fr, le 7 novembre 2011
Mesdames et Messieurs les Députés,
Lannonce du Premier ministre grec dorganiser un référendum a surpris toute lEurope. Cest une décision qui peut être très lourde de conséquences pour la Grèce dabord et pour lEurope elle-même. Bien sûr et chacun dentre vous la rappelé, en démocratie se tourner vers le peuple est toujours légitime. Mais nous regrettons et je veux le dire solennellement devant lAssemblée Nationale, nous regrettons cette annonce prise de façon unilatérale sur un problème qui engage tous les partenaires de la Grèce.
Il ne sagit pas de reprocher au Premier ministre grec de vouloir organiser un référendum, il sagit de lui reprocher davoir négocié pendant des heures et des heures pour aboutir à un accord signé à lunanimité sans jamais indiquer à ses partenaires de lUnion européenne, la possibilité dorganiser ce référendum. Mais Mesdames et Messieurs les Députés, ce nest pas avec des regrets quon gère une crise qui de bout en bout aura mis à très rude épreuve lunité européenne. Et naturellement, le moment venu, nous devrons tous ensemble tirer les enseignements politiques de cette crise et prendre les décisions qui simposent sur lorganisation de lUnion européenne et sur lorganisation de la zone Euro.
Simplement, il ne faudra pas sen tenir à ce moment-là à des slogans, il faudra que chacun assume ses responsabilités : si lon va vers plus dintégration, si lon va vers une mutualisation des dettes européennes, alors oui on ira vers des abandons de souveraineté sur lesquels il faudra ensemble que nous nous mettions daccord.
Mais dans limmédiat une fois encore, et une fois de plus, nous devons conserver notre sang froid et nous concentrer sur trois objectifs.
Le premier objectif cest de mettre en uvre le plan adopté jeudi dernier, à lunanimité par les dix-sept membres de la zone Euro. Parce que ce plan cest la seule voie responsable pour résoudre la question de la dette grecque en maintenant la Grèce dans la zone Euro. Je rappelle que dans le cadre de ce plan un effort de cent milliards supplémentaires qui vient sajouter au premier plan de cent dix milliards a été consenti par les Etats européens et par le Fonds monétaire international et quun abandon de créances de lordre de cent milliards deuros a été accepté par les créanciers privés.
Le second objectif cest de rappeler que la solidarité européenne est la contrepartie du consentement de la Grèce à poursuivre ses efforts pour assainir ses comptes publics et pour rétablir son économie. La solidarité européenne ne peut pas sexercer si chacun ne consent pas aux efforts nécessaires. Alors dans cet esprit la France et lAllemagne ont pris linitiative de réunir dans quelques heures, avant louverture du sommet du G.20 lensemble des Institutions européennes ainsi que le Fonds monétaire international pour examiner avec le Premier ministre grec les conditions dans lesquelles les engagements qui ont été pris seront tenus. Je veux dire que de ce point de vue, il est capital que les décisions qui ont été prises pour accroître les capacités daction du Fonds européen de stabilité financière soient mises en uvre dans les meilleurs délais. Parce que chacun comprend bien que dans la situation dincertitude que crée la décision des autorités grecques, nous avons encore plus besoin quavant des moyens qui permettront de protéger le reste de la zone Euro contre les attaques spéculatives. Cest dans ce contexte que jai ce matin, réuni les représentants des principales banques françaises pour leur demander dêtre exemplaires dans la mise en uvre des conditions de laccord de la semaine dernière et en particulier pour leur demander de renforcer leurs fonds propres à hauteur de 8,8 milliards deuros dans les meilleurs délais afin de rassurer les investisseurs et de protéger notre pays contre tous les aléas. Le gouverneur de la Banque de France fera à ma demande, un suivi extrêmement régulier de la mise en uvre des décisions du Conseil européen sur ce point.
Enfin, le troisième objectif consiste à rappeler aux peuples européens et singulièrement au peuple grec, quon ne peut pas être dans lEurope pour bénéficier de sa solidarité et à côté de lEurope pour échapper à la discipline que chaque nation doit consentir. Si référendum il doit y avoir il faut que les termes de ce référendum soient clairs ; entre la solidarité européenne qui est offerte en contrepartie defforts et le choix de la faillite nationale il faut choisir et je souhaite quun discours de vérité soit tenu.
Il ny a pas de solution simple et immédiate au problème de la Grèce. Il y a un chemin du redressement qui sera nécessairement long et qui exigera des sacrifices importants mais dans lequel les Etats européens sont prêts à jouer leur rôle aux côtés de ce pays.
Mesdames et Messieurs les Députés, les Grecs doivent comprendre que lEurope ne peut pas rester de longues semaines suspendue à la réponse quils donneront au référendum. Les Grecs doivent donc dire vite et sans ambigüité sils choisissent ou non de conserver leur place dans la zone Euro.Source http://www.gouvernement.fr, le 7 novembre 2011