Déclaration de M. Jean Leonetti, ministre des affaires européennes, sur les statégies différentes en matière énergétique entre la France et l'Allemagne, à Paris le 2 novembre 2011.

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Circonstance : Conférence de presse conjointe avec le ministre-président du Land de Bade-Wurtenberg, M. Winfried Kretschmann, à Paris le 2 novembre 2011

Texte intégral

Avant de répondre à vos questions, je voudrais simplement vous dire tout le plaisir que nous avons eu à recevoir le ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg et à échanger avec lui sur les relations franco-allemandes, les relations transfrontalières et l’avenir de la coopération franco-allemande dans le cadre de l’Europe nouvelle. Je connais un peu cette région et elle a, entre autre, valeur de symbole de réussite économique, de respect environnemental et d’amitié franco-allemande forte.
Q - (sur les choix énergétiques de l’Allemagne)
R - Je comprends les options de l’Allemagne mais la France a fait des choix différents. C’est d’ailleurs, pour être plus précis, l’Allemagne qui a fait des choix différents de la France, puisque la France n’a pas changé de stratégie. Pour autant, la France continue à dire qu’elle travaille aussi sur les énergies renouvelables. Nous ne voulons simplement pas passer du nucléaire à une alternative qui utiliserait plus l’énergie fossile ce qui provoquerait alors un nouveau problème écologique.
J’ai bien compris l’argumentaire et c’est une belle volonté de se fixer pour objectif, par exemple, 10 % d’énergies par les éoliennes; il reste toutefois 90 % pour lesquels il faut bien trouver une solution. J’ai bien compris aussi que l’on pouvait diminuer notre dépense d’énergie dans l’habitat et dans le transport; la France et l’Allemagne le font, mais dans la limite de 20 % - il faudra donc bien combiner avec d’autres moyens. Comment trouver d’autres alternatives énergétiques sans tomber de Charybde en Scylla et sans passer d’un inconvénient à un autre; il s’agit là de l’interrogation de ce siècle. Si nous devons être ensemble et optimistes, nous dirions que dans les quarante ans qui viennent, nous allons trouver très probablement une source d’énergie renouvelable plus forte, plus utile, moins cher, qui ne consommera pas d’énergie fossile et ne comportera pas le risque du nucléaire.
Enfin, la France et l’Allemagne - nous l’avons revérifié - sont bien sûr d’accord pour que dans les zones frontalières, en particulier entre le Bade-Wurtemberg et la France, il y ait des contrôles avec des groupes mixtes d’experts des deux pays pour contrôler la totale sécurité des centrales qui continuent à fonctionner.
Je vous promets que dans vingt ans, à partir de l’Europe nouvelle que nous construisons et qui s’oriente vers la recherche, la découverte qui modifiera notre modèle énergétique sera une découverte franco-allemande.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 novembre 2011