Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur le rôle joué par le lycée René-Cassin d'Oslo dans le rayonnement culturel de la France en Norvège, à Oslo le 10 octobre 2011.

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Circonstance : Cinquantième anniversaire du Lycée René-Cassin d'Oslo, à Oslo (Norvège) le 10 octobre 2011

Texte intégral

Monsieur le Maire,
Madame la Députée,
Madame l’Ambassadrice,
Madame la Conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger,
Chers parents d’élèves, représentants des personnels enseignant, administratif ou de service,
Chers amis du lycée René Cassin,
Chers compatriotes,
C’est un grand plaisir de me trouver à Oslo, pour l’un de mes tout premiers déplacements en tant que secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger.
J’ai voulu, dès mon arrivée en Norvège, rendre hommage aux victimes des tragiques événements du 22 juillet dernier.
Ce drame a choqué la France. Mais la réaction du Peuple norvégien dans son ensemble a été admirable.
Cette capacité à se rassembler autour des valeurs essentielles d’ouverture à l’autre, de tolérance, de démocratie, a été saluée dans toute l‘Europe et au-delà.
Ce sont des valeurs que nous partageons, des valeurs que mieux que tout autre, l’école doit continuer à enraciner.
Ce séjour m’a permis de rencontrer des personnalités norvégiennes et les principaux représentants de la communauté française.
Mais la raison de ce déplacement, ce qui nous réunit ce soir, c’est la commémoration du 50ème anniversaire du Lycée René Cassin.
Si j’ai souhaité venir, moins de deux semaines après ma prise de fonctions, comme mon prédécesseur avait envisagé de le faire, c’est parce que cette célébration est un évènement important, et à plusieurs égards.
Le Lycée René Cassin conjugue en effet tous les éléments qui contribuent à faire d’un tel établissement un modèle pour le rayonnement de la France.
Permettez-moi donc, d’emblée, de saluer les membres du Conseil de gestion de l’établissement.
Vous le savez, c’est l’organe formé par les parents d’élèves qui proposent, en plus de leurs responsabilités professionnelles et familiales, de s’engager dans le pilotage de l’école de leurs enfants.
Leur engagement est fondamental, au côté de la direction du lycée et je voudrais assurer tous mes voeux de réussite au nouveau conseil qui vient d’être élu.
Pour les Français de l’étranger, comme pour ceux de France, l’éducation des enfants est une préoccupation essentielle.
Le réseau scolaire français à l’étranger permet d’offrir, dans plus de 130 pays, aux enfants de ceux qui font le choix de l’expatriation une éducation française de grande qualité.
Ma visite me permet de rendre hommage au lycée René Cassin dont les résultats, année après année, confirment l’excellence pédagogique.
Cette excellence est placée au service des relations et de l’amitié franco-norvégiennes.
Près de 2 élèves sur 3 sont soit norvégiens, soit franco-norvégiens.
Le Lycée René-Cassin est un incomparable carrefour de cultures: il a ainsi développé en son sein l’enseignement du norvégien, obtenant à cet égard d’excellents résultats.
Le Lycée René-Cassin bénéficie de la pleine reconnaissance et du soutien matériel des autorités
norvégiennes.
Je souhaite saluer la présence à nos côtés de M. Fabian STANG, Maire d’Oslo, une présence qui est non seulement un témoignage de ces bonnes relations passées, mais aussi un gage de partenariat pour l’avenir.
Le développement du Lycée, depuis sa création, avec d’abord l’école en 1961, puis le collège, et enfin le lycée, a naturellement accompagné le développement des relations bilatérales entre nos deux pays.
Le nom même de l’établissement, René Cassin, illustre l’adhésion commune de nos deux pays aux valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l’homme.
Quel meilleur symbole, en effet, que l’un des pères de la déclaration universelle des droits de l’homme, et couronné du prix Nobel de la Paix, ici même à Oslo en 1968 ?
M. François Fillon, Premier Ministre, l’avait d’ailleurs souligné dans cette même salle, quand il s’était adressé à la communauté française lors de sa visite l’année dernière.
Rassemblant des élèves représentant pas moins d’une trentaine de nationalités, cet établissement comme beaucoup d’autres dans notre réseau est un lieu de dialogue des cultures.
Si elle nous incite à apprécier le chemin parcouru depuis 50 ans, cette commémoration doit avant tout nous conduire à regarder l’avenir.
Les échanges économiques et commerciaux entre la France et la Norvège sont appelés à se développer encore, comme d’ailleurs nos relations politiques.
On sait trop peu, d’ailleurs, ce que la Norvège et la France font ensemble sur la scène internationale en matière de droits de l’homme, de paix et de sécurité, d’énergie, de climat (ainsi l'initiative commune que nous avons prise contre la déforestation dans le monde) ou de santé.
L’amitié et le partenariat franco-norvégien sont appelés à s’approfondir. C’est pourquoi, le lycée René Cassin devra accompagner, comme il l’a fait jusqu’ici, cette évolution.
Cependant, son installation actuelle ne permet plus de s’inscrire dans une logique de croissance des effectifs : notre lycée est en quelque sorte victime de son succès.
Je sais que les parents d’élèves, au sein du conseil de gestion, en pleine coopération avec la direction de l’établissement et l’ambassade de France, ont lancé une réflexion à ce sujet et que plusieurs options, tant à court qu’à moyen terme, sont à l’étude.
Un projet durable nécessitera de toute évidence le recours à des formules innovantes, dans un esprit de partenariat entre acteurs publics et privés, français et norvégiens.
L’annonce, aujourd’hui même, de la création d’une fondation, réunissant les acteurs prêts à s’investir dans un projet d’avenir, est une étape importante qui va dans la bonne direction.
J’appelle bien entendu les entreprises, tant françaises que norvégiennes, à s’y associer dès maintenant.
Et rien ne se fera, naturellement, sans l’adhésion et le soutien des autorités locales, qui ne nous ont jamais manqué.
S’agissant du Gouvernement français, je peux vous assurer que le Lycée René Cassin continuera à bénéficier du soutien financier, pédagogique et en matière de formation, de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger, dont la directrice Mme Anne-Marie Descôtes, m’accompagne aujourd’hui.
Le lancement rapide d’un tel projet est indispensable, si l’on veut que le lycée conserve le dynamisme qui a fait son succès depuis 50 ans.
Au-delà, l’enjeu est plus important encore.
Il s’agit, en effet, de consolider et promouvoir un modèle d’éducation fondé sur la diversité des langues et des cultures, sur l’ouverture à l’Europe et au monde.
Le Lycée René Cassin participe à cette ouverture pluriculturelle. Il faut poursuivre cette voie en renforçant les partenariats avec les établissements norvégiens et une approche bilingue voire trilingue - français, norvégien, anglais – de l’enseignement qui y est dispensé.
Je souhaite à cet égard souligner notre volonté commune d’ouverture à la langue et à la culture de l’autre. Les sections norvégiennes en France, dont je salue ici une représentante éminente, Madame Helga Pedersen, en sont l’illustration parfaite.
Dans un contexte de mondialisation des échanges et de compétition internationale accrue, cette ouverture nécessaire n’est pas un concept théorique.
C’est une nécessité si nous souhaitons donner vraiment aux prochaines générations toutes leurs chances de réussite.
Vous pouvez compter sur ma détermination à vous accompagner dans ce beau projet.
Je vous remercie.
Source http://www.ambafrance-no.org, le 14 novembre 2011