Déclaration de M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire, sur le risque de suppression de l'aide alimentaire européenne aux plus démunis, à l'Assemblée nationale le 25 octobre 2011.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 25 octobre 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, je regrette profondément que, après des mois de négociation et alors que nous nous trouvons en pleine crise économique et sociale partout en Europe, nous ne soyons pas encore parvenus à un accord entre les vingt-sept États membres sur le maintien de l’aide alimentaire pour les plus démunis.
Je profite de votre question pour appeler chacun au sens des responsabilités. Je comprends parfaitement les arguments de ceux qui considèrent que l’Europe ne doit pas avoir de dimension sociale, de ceux qui ne veulent plus payer pour les pays les plus pauvres, de ceux qui ne souhaitent pas qu’une aide économique et financière soit distribuée aux plus démunis alors qu’elle était, à l’origine, matérielle.
En tout cas, tous ces arguments ne pèsent pas lourd face au risque de voir des millions de femmes, d’enfants, de familles ne pas avoir de quoi se nourrir cet hiver parce que l’Europe aurait décidé de suspendre l’aide aux plus démunis.
Nous allons, par conséquent, continuer à nous mobiliser, proposer de nouveaux compromis. J’en appelle à tous les députés européens qui, à 85 %, ont soutenu, toutes tendances confondues, le maintien de l’aide alimentaire aux plus démunis.
Je retournerai pour la troisième fois demain à Berlin pour entamer des discussions et poursuivre nos efforts de compromis avec les autorités allemandes afin qu’elles acceptent de sortir de la minorité de blocage et de se rallier à notre proposition.
En tout état de cause, nous ne laisserons pas tomber les associations, qu’il s’agisse des banques alimentaires, des Restos du Cœur ou du Secours catholique. Le Premier ministre l’a déjà indiqué : nous maintiendrons les crédits nécessaires.
Que feront l’Espagne, la Grèce, le Portugal, tous les pays qui n’auront pas de quoi payer pour leurs associations, pas de quoi financer l’aide aux plus démunis ? Nous refusons une Europe des égoïsmes nationaux et continuerons à défendre une Europe de la solidarité.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011