Texte intégral
Monsieur le Consul général,
Mesdames et Messieurs les Conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Quel plaisir de me trouver à nouveau à New York ! Quel plaisir de me trouver ce soir parmi vous, que je remercie d’être venu aussi nombreux !
J’ai souhaité vous rencontrer dès mon arrivée ici pour vous dire quelle est ma mission au sein du gouvernement et surtout pour avoir des échanges avec vous, pour vous écouter parler de vos préoccupations et de vos ambitions.
Ce qui est important à mes yeux, c’est le contact avec les réalités auxquelles vous êtes confrontés.
Durant cette visite aux États-Unis, je souhaite connaître la communauté française, découvrir ses talents, ses réussites, profiter de son expérience, appréhender sa diversité et mieux comprendre ses problèmes.
J’ai passé les deux dernières journées à Washington et Boston. Je serai en fin de semaine à La Nouvelle Orléans et à Houston.
Mais je voulais donner un relief particulier à mon étape newyorkaise, là où vous êtes les plus nombreux.
J’ai souhaité visiter le Lycée français, la New York French American Charter School ainsi que la Maison française de l’université de Columbia pour y discuter d’éducation et d’enseignement supérieur.
Pour mieux saisir la situation de nos entreprises, en particulier dans le contexte difficile que nous connaissons, j’aurai demain un déjeuner de travail avec la Chambre de commerce franco-américaine et je rencontrerai jeudi les conseillers du Commerce extérieur.
Vous l’aurez compris, j’ai souhaité privilégier deux grands thèmes pour cette première visite officielle aux États-Unis : l’éducation et l’économie.
Ce sont les deux grands défis que nous devons aujourd’hui relever et qui engagent l’avenir de notre pays.
Dans ces deux domaines essentiels, la communauté française de New York a largement fait ses preuves, par son rayonnement et par son dynamisme.
C’est un poncif de louer la vitalité et l’inépuisable créativité de New York, lieu de rencontre pour les talents du monde.
New York, je le sais, est aussi une ville exigeante, aussi fascinante qu’elle est harassante, qui demande un constant renouvellement de l’innovation, et une énergie inépuisable.
Vous, Français de New York et de sa région, vous êtes à la hauteur de la réputation de cette ville et vous faîtes honneur à notre pays.
Vos réussites personnelles sont des illustrations de l’excellence française à l’étranger.
Certains parmi vous sont installés ici depuis 10, 20, 30 ans et ont déjà consolidé les bases de leur succès.
D’autres représentent une plus jeune génération : étudiants, jeunes chercheurs, salariés d’entreprises françaises arrivés ici plus récemment mais qui tous, j’en suis sûr, rêvent d’égaler, voire de dépasser le succès de leurs devanciers.
Partout, la communauté expatriée française présente ce même visage d’une France qui veut réussir, qui n’a pas peur de se confronter à la mondialisation, qui sait en tirer profit : une France qui sait qu’elle doit s’adapter pour garder son rang et sa place.
Mesdames et Messieurs,
Ce rang, cette place ou, pour le dire autrement, notre capacité collective à peser sur le cours du monde dépend largement de notre système d’éducation et de formation.
Ici à New York, j’ai déjà vu et je vais revoir des écoles qui sont parvenues à conjuguer le meilleur de l’éducation «à la française» et le meilleur de la pédagogie américaine.
Tous les établissements qui enseignent ici le français ou qui enseignent en français, dans le privé comme dans le public, dans les petites classes comme au collège et au lycée, - tous ces établissements connaissent un succès éclatant qui témoigne du haut degré de qualité de nos professeurs, de l’appétit pour nos méthodes de formation, de notre capacité d’attraction dans un monde globalisé.
Je me réjouis du foisonnement d’initiatives dans ce domaine.
De même que je me réjouis de la vitalité des Maisons françaises de Columbia et de New York University, qui sont non seulement des lieux d’enseignement de la langue, de la culture et de l’histoire françaises, mais aussi des lieux de rencontres et d’échanges, des «foyers» pour tous ceux qui aiment notre pays.
Il en va de même des institutions culturelles, le service culturel de l’Ambassade bien sûr, mais aussi l’Alliance française, qui assurent inlassablement la promotion de notre culture, dans toutes ses dimensions, des plus classiques jusqu’aux plus contemporaines.
Le succès des événements qu’ils organisent, auprès du public comme dans la presse, témoignent d’un intérêt, pour ne pas dire d’une passion, toujours aussi vivace du public américain pour la culture française.
De cet engouement pour ce que représente la France aux États-Unis, je veux aussi pour preuve le dynamisme de la French American Foundation et de la French Heritage Society.
Avec bien d’autres, ces véritables institutions de notre relation bilatérale nourrissent de leur passion l’amitié entre la France et les États-Unis, une amitié dont le président de la République a rappelé à Cannes, avec le président Obama, qu’elle était «indéfectible et indestructible».
La France, c’est bien sûr sa culture.
Nous sommes attendus sur ce terrain, particulièrement ici aux États-Unis et nous avons là un atout qu’il nous faut bien sûr exploiter.
Mais la France, vous le savez, c’est bien d’autres choses qui lui sont moins spontanément associées et que nous devons vendre avec encore plus d’enthousiasme.
Infrastructures, énergies renouvelables et développement durable, ingénierie nucléaire, aéronautique, industries pharmaceutiques, technologies de l’information, biotechnologies, - autant de secteurs de pointe pour n’en citer que quelques-uns où l’expertise française figure parmi les plus performantes et où les entreprises françaises sont parmi les meilleures du monde.
Se reposer sur nos lauriers serait une grave erreur car, vous le savez mieux que personne, rien n’est jamais définitivement acquis.
C’est la raison pour laquelle le président de la République a souhaité que 35 milliards d’euros d’investissement d’avenir confortent la place de la France à la pointe de l’innovation.
Pour préparer l’avenir, ces 35 milliards iront prioritairement à l’enseignement supérieur, à la formation et à la recherche, aux filières industrielles et aux PME de l’aéronautique, du spatial, de l’automobile, du ferroviaire et de la construction navale, au développement durable et au numérique.
Ce que je suis venu faire ici aux États-Unis, c’est, avec votre aide, promouvoir aussi cette France-là et chercher auprès de vous les conseils pour que nos produits s’exportent mieux, pour que nos entreprises gagnent davantage de parts de marché, pour favoriser les investissements américains en France et français aux États-Unis.
De ce point de vue, je veux saluer ici l’action des conseillers du Commerce extérieur d’Amérique du Nord, et tout particulièrement souligner l’importance pour nos PME de leur symposium annuel.
Chers Amis,
Nous traversons depuis 2008 une période très difficile où les crises succèdent aux crises.
Crise financière, crise économique, crise budgétaire, rien n’aura été épargné à l’Europe comme aux États-Unis.
Dans ces circonstances, nos deux pays doivent afficher ensemble la même détermination.
Il nous faut faire preuve de sang froid, de sens des responsabilités mais aussi de justice et d’esprit de solidarité.
C’est le sens de l’action du président de la République qui ne cache rien aux Français des défis que nous devons relever et des efforts que nous devons consentir.
Toutes et tous, vous êtes les représentants d’une France qui, loin de clichés souvent coriaces, s’adapte au monde contemporain et se réforme pour mieux avancer.
Ensemble, nous devons poursuivre nos efforts pour améliorer l’attractivité de notre pays, la relance de notre économie, la création d’emplois et le retour d’une croissance durable.
Aujourd’hui, en un mot, je veux aller à contre-courant d’un discours qui présente la France comme un pays sur le déclin.
Au contraire, ces dernières années, la France a été présente aux avant-postes de toutes les crises, aux quatre coins du monde.
Depuis un an et pour quelques semaines encore, nous présidons le G8 et le G20 avec un programme ambitieux combinant meilleure régulation financière, lutte contre la volatilité des prix des matières premières, renforcement de la dimension sociale de la mondialisation, lutte contre la corruption et aide au développement.
Avec l’Allemagne, nous sommes le fer de lance de l’Europe dans la défense de l’euro.
Au plan international, la libération de la Libye est un grand succès du président de la République, aux côtés des dirigeants britannique et américain.
Mesdames et Messieurs,
Nous pouvons être fiers d’être Français.
Sans méconnaître les difficultés auxquelles nous sommes confrontés mais sans sombrer dans le défaitisme, nous sommes résolument tournés vers l’avenir.
Chers Amis,
Je voudrais conclure sur les échéances électorales de l’année prochaine, de l’élection du président de la république bien sûr, mais aussi les élections législatives qui suivront.
Pour la première fois dans l’histoire de la République, vous, les deux millions de Français vivant hors de France, pourrez élire 11 députés.
C’est la réalisation d’une promesse de campagne du président de la République.
C’est la réponse à une aspiration démocratique légitime.
L’organisation de ces deux scrutins est un défi pour tous nos services diplomatiques et consulaires à travers le monde.
Toutes les équipes sont mobilisées pour assurer leur bon déroulement.
Si nous voulons que ces deux élections soient un succès, il faut que vous votiez en masse, donc que vous vous inscriviez nombreux sur les listes consulaires.
Vous devez le faire avant le 31 décembre prochain.
Je compte sur vous ensuite pour aller voter et faire preuve d’esprit civique et républicain.
Ainsi, ces nouveaux députés seront réellement les porte-parole du plus grand nombre.
Votre participation sera le symbole d’une démocratie vivante, que beaucoup nous envient, à la hauteur de l’image de la France dans le monde.
En votant, vous enverrez aussi un message à la Nation : vous direz que vous avez pleinement conscience de faire partie de ce bel et grand ensemble que constitue la collectivité nationale, de ce bel et grand ensemble qu’est le peuple français.
Merci de tout ce que vous faites pour la France.
Vive la République, vive la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2011