Texte intégral
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil général (Jean-Marie GEVEAUX),
Monsieur le maire (Jean-Claude BOULARD),
Mesdames et messieurs les officiers,
Mesdames et messieurs les présidents de fondations et d'associations,
Mesdames et messieurs,
Depuis que j'ai pris mes fonctions au ministère de la Défense, ma première exigence est de faire vivre le dialogue avec les associations d'anciens combattants. Aussi suis-je heureux de vous rencontrer, ici au Mans. Vous êtes venus nombreux et je vous remercie.
Je tenais également à saluer vos élus. Nous avons en partage la même exigence : être à l'écoute des préoccupations du monde combattant. Leur participation à cet échange en témoigne. Je les en remercie vivement. Je sais que je peux compter sur eux pour vous renouveler sans cesse l'expression de notre reconnaissance.
Être responsable, c'est répondre présent. Parce qu'il est pour moi essentiel de vous connaître, je multiplierai dans les semaines et les mois à venir, les déplacements, les audiences, les rencontres. Parce que nouer avec vous de véritables liens est primordial, parce que je suis convaincu que le soutien que vous méritez doit être aussi humain et aussi juste que possible, je suis et je serais toujours à votre écoute.
« En notre temps, la seule querelle qui vaille est celle de l'homme. C'est l'homme qu'il s'agit de sauver et de développer »; Ces mots que Charles de Gaulle a fait graver dans le marbre ont pour moi un sens profond. Je sais les efforts endurés, les sacrifices consentis. Je sais ce que nous devons à nos anciens combattants.
Aussi, je veux dire en retour notre détermination à poursuivre sans relâche notre engagement au service des anciens combattants, au service des valeurs que nous avons en partage. Nous tenons plus que tout à honorer ce droit, séculaire, qu'est le droit à réparation.
La place du soldat dans la société, en ce siècle nouveau, doit être défendue. La singularité de sa mission doit être comprise et reconnue. Le soldat garantit la souveraineté de notre pays, il contribue au rayonnement de nos valeurs. Pour cela, il prend des risques qui ne sont pas communs, parfois au péril de sa vie. Il est juste que l'État lui donne les moyens de vivre dignement une fois quittés les combats.
Ces moyens doivent évoluer, et être adaptés à la hausse du coût de la vie, du coût des soins, du coût de l'appareillage. Ils doivent répondre à une exigence de justice et d'équilibre.
Or, certaines prestations étaient devenues inadéquates. Avant son élection, Nicolas SARKOZY avait lui-même évoqué la nécessité de les revaloriser. Il avait dit aussi sa volonté de remédier aux insuffisances, aux inégalités que vous aviez soulignées.
Aujourd'hui, des progrès immenses ont été accomplis. Aujourd'hui, ses engagements ont été tenus. Cela n'a certes pas été facile, compte tenu du contexte budgétaire restreint. Mais nous étions bien décidés à nous battre, car une promesse est faite pour être honorée. C'est le respect que nous vous devons, quand vous avez tant prouvé votre respect pour la France.
Je suis très heureux de vous confirmer l'inscription, dans le budget 2012, de l'augmentation de 4 points de la retraite du combattant. Ce qui la porte à 48 points, comme le président de la République s'y était engagé.
Je sais que cette revalorisation était pour vous une priorité. Ca l'était aussi pour nous, vous savez. C'est pourquoi, avec Gérard LONGUET, nous n'avons négligé aucun effort pour y parvenir. Avec une hausse de 30 % environ sur l'ensemble du quinquennat - alors qu'elle n'avait été de 10 % en 30 ans ! - la retraite du combattant, pilier du droit à réparation, est enfin la digne expression de notre reconnaissance.
Elle couronne un bilan qui, à mon sens, honore votre souhait de voir gommer un certain nombre d'anomalies. Si vous me le permettez, je rappellerai ici plusieurs avancées majeures, toutes maintenues dans le projet de loi de finances 2012.
Désormais, les anciens combattants d'Afrique du Nord bénéficient de la campagne double, et les anciens des OPEX de la carte du combattant. Ce dernier point est capital. Il démontre la nécessité d'adapter notre dispositif aux nouvelles formes de conflits et surtout, notre capacité à le faire. Il garantit à nos soldats déployés sur les théâtres d'opérations extérieures le soutien matériel que mérite leur mobilisation pleine et entière.
Ce n'est pas parce que les formes de combat ont évolué qu'elles sont moins dangereuses, ni qu'elles exigent moins de sacrifices. Nous en avons fait l'expérience douloureuse ces derniers moins. Elle doit inspirer notre volonté de faire toujours mieux pour subvenir aux besoins des « nouveaux » anciens combattants.
L'égalité de traitement entre frères d'armes, attendues depuis trop longtemps 45 ans ! - est enfin une réalité. Les pensions des anciens combattants étrangers sont aujourd'hui totalement décristallisées : leur montant est aligné sur celui que perçoivent les combattants français.
Nos efforts se sont aussi portés sur le soutien aux conjoints survivants, ils bénéficient désormais d'un revenu minimum. Une allocation différentielle a été créée spécialement pour eux en 2007, et depuis réévaluée : le montant plafond a été relevé de 50 %.
Ce n'est pas tout : les victimes sont mieux indemnisées. C'est un autre volet très important de notre action. Je pense notamment aux victimes des essais nucléaires français. Depuis 2011, un fonds propre est alloué à cet effet. Il procède d'une décision responsable émanant d'un gouvernement qui a le souci de l'humain.
Le gouvernement de François FILLON a agi, des décisions ont été prises, des mesures concrètes adoptées. En dépit des difficultés, les prestations dévolues aux anciens combattants n'ont cessé de progresser en quatre ans.
Et parce qu'il est « des dettes qui ne s'éteignent jamais » (déclaration du président de la République, juillet 2010), la détermination du gouvernement reste intacte. Vote engagement au service de la France n'a jamais faibli. Notre engagement envers vous ne faiblira pas non plus. Soyez-en assurés.
Mesdames et messieurs,
Ces dernières semaines ont montré tout ce que nous devons à notre armée. Le succès des opérations libyennes et ivoiriennes ont démontré ce que nos soldats étaient capables d'accomplir au nom de la France, sur des théâtres d'opérations particulièrement sensibles. Comme vous ici, ils ont défendu les valeurs de la démocratie. Comme le fût le vôtre, leur engagement est salutaire.
La décision de cet engagement revient tout d'abord au président Nicolas SARKOZY. Il a fait preuve d'un volontarisme et d'une capacité d'entraînement dignes de la France et de son Histoire. La mise en œuvre de cet engagement, quant à elle, est à mettre au crédit de notre armée.
En Côte d'Ivoire, elle a contribué à ce que triomphe la liberté d'expression, alors que le président sortant Laurent GBAGBO menaçait de l'étouffer dans le sang. Aujourd'hui, le président en exercice est le président légitiment élu Alassane OUATTARA. C'est un pas de géant pour la Côte d'Ivoire qui attendait ces élections depuis 5 ans. C'est un espoir immense pour le développement de la démocratie en Afrique.
En Libye, nous avons répondu à l'appel du peuple libre de Benghazi auquel le colonel Kadhafi et ses séides avaient promis des rivières de sang. Grâce à l'intervention prompte et efficace de notre armée, la première à intervenir dans le ciel libyen, « les rivières de sang n'ont jamais coulé » (déclaration de président de la République sur le porte-avions Charles de Gaulle, août 2011). Conjointement avec la Grande-Bretagne, aidés par nos partenaires de la coalition, nous avons apporté, et apporterons toujours, une aide déterminante aux combattants de la rébellion. Aujourd'hui, leur espoir d'une vie libre et digne pour le peuple libyen est en passe d'être concrétisé.
Nous pouvons être fiers de notre armée pour sa contribution déterminante. Nous pouvons être fiers du drapeau français hissé par les libyens en remerciement. C'est l'honneur de notre armée, la force de nos valeurs dont nous avons toujours défendu la vocation universelle.
Il en va de même en Afghanistan, où nos militaires œuvrent pour la paix et la liberté du peuple afghan. Depuis 2001, en dépit des difficultés rencontrées, les progrès sont là, les avancées sont majeures. L'Afghanistan n'est plus le terreau du terrorisme international qu'il était sous le régime taliban. Les conditions de vie s'améliorent, les infrastructures se développent. Aujourd'hui, 6 millions d'enfants sont scolarisés ; ils étaient 900 000 en 2011. Aujourd'hui également, les femmes afghanes peuvent travailler : 5 000 d'entre elles ont par exemple été formées aux métiers de la santé. La production d'électricité a triplé depuis 2002, 13 000 km de routes ont été réhabilités depuis 2001. Ces avancées illustrent pleinement la légitimité de notre action.
Mesdames et messieurs,
Rendre hommage aux combats de nos troupes en Côte d'Ivoire, en Libye, en Afghanistan, c'est dire combien l'armée compte pour la France, c'est dire la fierté qu'elle nous inspire. Transmettre cette fierté à nos concitoyens, je le conçois comme mon devoir de responsable politique.
Si l'armée française compte toujours, c'est grâce à vous, vous qui avez tant donné pour la France. Cela doit être rappelé sans cesse : c'est en nous souvenant de vos combats que nous comprenons ce que nous sommes et où nous allons. Vos combats, ils ont fait la continuité de notre Nation dans l'Histoire, ils ont fait la pérennité de nos valeurs.
Vous avez à cœur d'en transmettre l'héritage et je vous en suis infiniment reconnaissant. Je m'y engage également, afin que vive la mémoire. Car vous rendre hommage, c'est œuvrer pour la France et les générations futures.
Je vous remercie.
Source http://www.sarthe.pref.gouv.fr, le 24 novembre 2011