Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, sur la situation en Syrie, Paris le 16 novembre 2011.

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Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale le 16 novembre 2011

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,

Depuis des mois, la France ne cesse de condamner la répression en Syrie, je l'ai dit, plus de 3.500 morts depuis le début du mois de novembre, des dizaines de milliers de prisonniers et un peuple admirable qui continue le combat en refusant la violence.
J'ai été un des tout premiers à appeler au départ de Bachar el Assad. Nous avons apporté notre soutien à l'opposition, dont j'ai rencontré les principaux responsables ici à Paris.
Avec les Européens, nous avons déjà appliqué neuf trains de sanctions, notamment embargo sur les armes, embargo sur les importations de pétrole, interdiction de livraisons de billets à la Banque centrale syrienne.
Aux Nations unies, nous avons essayé de faire adopter un projet de résolution qui s'est heurté, vous l'avez dit, à l'opposition russe.
Nous sommes en train de travailler à l'Assemblée générale avec la Ligue arabe pour faire adopter un projet de résolution et nous soutenons la commission d'enquêtes de la Commission des droits de l'Homme.
Le régime s'entête. De nouvelles violences ont eu lieu en Syrie, ce qui m'a amené à fermer nos agences consulaires d'Alep et de Lattaquié, nos instituts culturels et j'ai rappelé notre ambassadeur à Paris.
Mais un tournant vient sans doute d'être pris avec les décisions de la Ligue arabe qui a suspendu la Syrie, qui a pris des sanctions économiques et politiques et qui invite l'opposition au Caire.
Une réunion de la Ligue arabe a lieu aujourd'hui même à Rabat.
Le roi de Jordanie vient d'appeler Bachar el Assad à quitter le pouvoir et la Turquie durcit ses sanctions.
Donc vous voyez que l'étau se resserre autour de ce régime complètement autiste et qui continue à pratiquer une répression sanglante. Le peuple syrien, j'en suis convaincu va gagner son combat et la France continuera à tout faire pour l'y aider.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2011