Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur la communauté française en Colombie et sur les efforts gouvernementaux en faveur des Français à l'étranger, à Bogota (Colombie) le 5 décembre 2011.

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Circonstance : Déplacement en Colombie, les 4 et 5 décembre 2011

Texte intégral

Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
J’achève en Colombie une tournée régionale à travers quatre pays d’Amérique du sud.
C’est une expression concrète de ma volonté et de mon engagement d’aller au devant de nos compatriotes expatriés.
C’est un véritable défi car, en tant que Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger, le nombre de mes interlocuteurs s’élève entre deux et deux millions et demi.
Ils sont établis sur tous les continents et présentent une infinie diversité de situations, de professions et de projets.
A Bogota, la communauté française est tout à fait représentative de cette diversité.
Elle a choisi de s’épanouir dans un pays dynamique mais aux spécificités distinctes des autres pays d’Amérique du Sud.
Je sais que cette réalité a parfois été difficile pour certains d’entre vous, comme dans tous les pays qui connaissent un conflit.
Je voudrais, ici tout particulièrement, penser à nos compatriotes actuellement retenus en otages.
La nomination d’un Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger est, au sein du Gouvernement, un outil au service des citoyens français hors de France.
C’est aussi la reconnaissance par le Président de la République et le Premier ministre de l’importance des Français de l’étranger qui, avec leurs compatriotes de métropole et d’outre-mer, sont une des grandes composantes du Peuple français.
Mesdames et Messieurs,
Mon action est guidée par trois priorités : l’éducation, la sécurité et la protection sociale.
Le réseau de nos établissements scolaires est l’un des fleurons de notre présence à l’étranger.
Il est essentiel au maintien de nos racines et déterminant pour le succès de nos projets d’expatriation.
La Colombie fait honneur à ce réseau, avec ses lycées à Bogota, Cali et Pereira.
Ils contribuent au rayonnement de notre culture, de notre civilisation et de notre langue.
Ils contribuent de manière discrète mais efficace à notre influence auprès de nos partenaires colombiens.
Ce réseau est complété par une coopération universitaire exemplaire, qui a amené cette année 3 000 étudiants Colombiens à choisir nos établissements d’enseignement supérieur pour se former et revenir ensuite contribuer au bien-être de leur pays.
Je voudrais aussi saluer le travail accompli par l’Alliance française qui, avec ses seize implantations sur l’ensemble du territoire colombien, demeure en tête au niveau mondial en nombre d’étudiants.
La scolarisation des jeunes Français à l’étranger est une priorité : le dispositif de prise en charge de la scolarité voulu par le Président de la République et celui des bourses scolaires représentent cette année une somme de 120 millions d’euros pour 31 000 bénéficiaires.
L’effort collectif de redressement de nos comptes publics nous a conduits à décider son plafonnement au niveau des droits d’écolage de 2007-2008, mais son bien-fondé a été rappelé par un rapport parlementaire et son maintien confirmé par le Gouvernement.
Par ailleurs, pour la période 2011-2013, la France a maintenu une dotation budgétaire de 420 millions d’euros destinée à l’éducation des Français de l’étranger.
En cinq ans, la France a ainsi doublé les crédits consacrés à l’éducation de ses enfants hors de ses frontières.
Aucun pays au monde n’accomplit un effort comparable !
La sécurité des Français à l’étranger est non seulement une priorité, c’est un devoir de l’Etat.
Même si la Colombie a connu une réelle amélioration de sa situation, la question de la sécurité est ici plus sensible qu’ailleurs.
Le maillage de sécurité est mis en œuvre par le plan de sécurité de l’ambassade.
C’est un réseau permanent qui repose sur nos chefs d’îlots et leurs adjoints, ici présents, et dont je voudrais saluer l’engagement au service de tous.
Ma troisième priorité est la protection sociale, qui concilie devoir de solidarité nationale et réalités budgétaires.
Des besoins nouveaux apparaissent, avec notamment l’installation d’un nombre croissant de retraités à l’étranger, pour qui c’est souvent la première expatriation.
C’est pourquoi, les associations ont un rôle essentiel. Elles favorisent souvent un lien social entre nos compatriotes.
Je pense tout d’abord à nos deux grandes associations, Français du monde-ADFE et l’UFE, dont je salue les représentants, et aux associations d’accueil, comme Bogota Accueil, qui facilite l’arrivée et l’insertion des nouveaux expatriés.
Je voudrais aussi exprimer mon soutien et ma reconnaissance à l’association des anciens combattants et sa contribution au travail de mémoire de nos soldats qui reposent hors de France.
Mesdames et Messieurs,
Votre ambassade et votre consulat sont à votre service.
Cet objectif permanent se poursuit notamment à travers la modernisation des procédures.
Le guichet d’administration électronique (GAEL) mis en place en 2006 vient d’être remplacé par une formule plus ergonomique, dénommé monconsulat.fr, aux fonctionnalités plus développées.
Cette modernisation repose aussi sur la simplification des procédures. Les formalités les plus élémentaires doivent pourvoir ainsi être effectuées en ligne.
Je souhaite aussi que des formalités, comme le versement des pensions ou les demandes de bourses scolaires, soient dispensées de la production de certains certificats qui alourdissent les démarches des Français de l’étranger.
Par exemple, nous travaillons en ce moment sur le certificat d’existence ou de vie.
Mes chers compatriotes,
Pour la sixième fois, les Français de l’étranger participeront l’an prochain à l’élection du Président de la République.
Pour la première fois, ils pourront aussi élire 11 députés à l’Assemblée nationale.
Cette élection est issue de la volonté du Président de la République, qui s’est traduite par la réforme constitutionnelle de 2008.
Ces 11 députés renforceront la représentation des Français de l’étranger au Parlement, aux côtés de leurs 12 collègues du Sénat élus par l’Assemblée des Français de l’étranger.
Un des enjeux de cette nouvelle élection réside dans la participation et donc dans l’information des électeurs.
Nous en sommes au stade de la constitution du corps électoral, et c’est la raison pour laquelle l’effort entrepris pour consolider les listes électorales consulaires doit être poursuivi jusqu’à la fin de l’année.
Pour les deux élections, le vote sera possible à l’urne ou par procuration.
Mais pour l’élection des députés, le vote sera aussi possible soit par correspondance, soit par internet.
Le vote électronique n’est pas un gadget.
Nous sommes des précurseurs en cette matière, et j’y attache la plus grande importance. De son succès dépendra son extension à d’autres scrutins.
Je vous invite ensuite à participer massivement à ces élections.
Votre participation sera le symbole d’une démocratie vivante et d’un pays qui rayonne au-delà de ses frontières nationales.
Ce sera aussi le signe d’une France qui donne toute leur place à ses concitoyens, où qu’ils vivent dans le monde, et qui tient compte du poids grandissant des Français expatriés dans la République.
Mesdames et Messieurs,
Je vous ai donné un aperçu des réformes et des engagements poursuivis par le Secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger.
Bien d’autres pourraient être mentionnés, je le sais.
Mais je souhaite pouvoir maintenant dialoguer avec chacun d’entre vous.
Vive la République et vive la France !
Source http://www.ambafrance-co.org, le 12 décembre 2011