Texte intégral
Tout dabord jaimerais vous rassurer sur cette notion dintérêt général qui, je crois, meut un peu tout le monde, et qui guide laction de ce ministère, avant tout.
Il y a complémentarité de nos politiques respectives, pour plus defficacité, surtout dans une période de crise économique et de contrainte budgétaire.
Limplication indispensable des communes et de leurs groupements est totalement évidente aujourdhui. Vous, es communes, êtes aujourdhui les premiers financeurs du sport en France, puisque vous le faites à hauteur de 9,3 milliards deuros. Les maires assument, je tiens à le souligner, parfaitement leurs responsabilités dans le développement du sport pour tous. Cest un soutien massif à loffre déquipements sportifs : 80% des équipements sportifs sont propriété des communes. Évidemment, il y a une augmentation de la demande, et je trouve cela tout à fait logique et normal.
Face à ce rôle des communes, lÉtat conserve sa raison dêtre sur le terrain, cest bien évident. Nous menons une politique volontariste pour développer le sport de masse, et cest un des points, si ce nest le point le plus important de laction de ce ministère, parce quil est bien évident quen termes déducation, de santé, de cohésion sociale, le sport a toute sa place dans notre société.
Je ne parlerai même pas de haut niveau, parce que cest lié : plus on élargira notre base de pratiquants, plus on aura de gens qui auront cette culture du sport, et plus on aura, au bout du cycle, une élite tout à fait pertinente.
Je disais donc que le sport est éminemment important, et les associations y sont éminemment importantes : sans les 2,5 millions de bénévoles, que vous connaissez parfaitement parce que vous avez toutes et tous des associations sportives dans vos communes, le sport français nexisterait pas. Cest quelque chose de très clair, et cest un des sujets sur lequel je veux vraiment faire porter toute lattention du ministère ; cest une des préoccupations du président du la République et du gouvernement que de conforter cette activité de bénévolat.
On doit mieux les reconnaitre, on doit plus les aider, plus les soutenir. Pourquoi ? Ils ne sont pas en diminution, contrairement à ce que lon pourrait croire. En revanche, il y a une différence dans le comportement, ou limplication, qui est différente par rapport à ce quon a connu avant ; parce quun certain nombre de responsabilités inhérentes à leur action de bénévolat sont de plus en plus prégnantes, parce que, aussi, le temps est de plus en plus compté. Et puis, il y a aussi une « consommation » du sport par nos enfants qui est différente de ce quon a pu connaitre : aujourdhui, un enfant change très régulièrement de discipline, en tout cas dans les premiers âges.
Cela fait que les parents, qui habituellement restaient présents dans une discipline, lapprofondissaient, et se bonifiaient dans cette discipline dans le cadre de leur activité de bénévole, papillonnent maintenant, à limage de leur progéniture, dune discipline à une autre, sans réellement simpliquer profondément dans ces mêmes disciplines.
Par conséquent nous nous devons de donner un nouvel élan. Et je veux concrétiser cet élan dans un appel à projet sur 1 000 jeunes bénévoles. Jai débloqué des moyens pour financer leur formation, dans le but de les responsabiliser. Tout cela est fait de manière concomitante avec le mouvement sportif, et je crois que cet élan de 1 000 bénévoles à peu près 10 par département, ce nest pas non plus très compliqué à mettre en place va donner un nouvel essor, une nouvelle crédibilité à lactivité du bénévole.
Je disais que lÉtat ne se désengage pas, tout du moins financièrement, dans le domaine du sport. Bien au contraire, le budget du ministère sera pour lannée 2012 en équivalence par rapport au budget 2011. Cest vraiment signifier toute limportance qua le monde du sport aux yeux du Président de la République et du gouvernement.
Le monde du sport, cest un investissement pour lavenir, pour notre avenir, vis-à-vis de la jeunesse, mais aussi vis-à-vis des adultes, et de nos anciens aussi. Je ne vais pas vous faire larticle de tout ce que peut apporter la pratique dune activité physique dans une vie, mais quand on investit des moyens dans ce pan de notre société, il est bien évident quon se prémunit contre des problématiques liées à la santé, au comportement, qui font que les individus, les enfants se sentent beaucoup mieux dans leur peau et protégés dune certaine façon.
Donc le budget des sports 2012 atteindra, CNDS compris, un total de 868 millions deuros et, sagissant plus particulièrement du CNDS, dont vous sollicitez souvent la compétence, il est maintenu à 284 millions deuros.
Cet accompagnement stratégique de lÉtat auprès des collectivités territoriales est un véritable partenariat, cest vraiment létat desprit dans lequel nous voulons travailler. Nous mettons lÉtat au service des collectivités territoriales, cest extrêmement important dans notre vision. Il y a une nécessité daiguiller les collectivités territoriales dans leurs choix déquipements sportifs. Ce nest pas quelles nont pas connaissance de leurs besoins, cest quassez souvent, on peut être influencé sans parti pris sur telle ou telle discipline.
Cest pour cela que je veux mettre en place, pour affiner les décisions des collectivités territoriales, quelle quelles soient, un schéma de cohérence territoriale des infrastructures sportives, qui va sappuyer sur toute la compétence du mouvement sportif, sur les états des lieux qui ont pu être faits au sein du ministère, au sein des régions, au sein des départements, pour que nous ayons une vision des infrastructures qui ont déjà été construites et qui peuvent être dans certains cas soit sur-utilisées, donc insuffisamment dimensionnées, soit sous-utilisées. Nous connaissons toutes et tous, je crois, des endroits où il y a des infrastructures qui ne tournent pas à plein, ce que jappelle très vulgairement des gymnases froids. Manque dorganisation, manque de cohérence, manque peut-être des passerelles qui pourraient exister entre le monde de léducation et les associations bref, il y a des choses à optimiser dans ce domaine.
Ce schéma de cohérence territoriale viendra compléter latlas national et les diagnostics territoriaux approfondis qui, je vous lai dit, sont en train de se mettre en place dans lensemble des régions. Et à cela je vais ajouter une cellule de conseil, au sein du ministère. En effet, on peut avoir déterminé une pertinence pour une infrastructure, mais quel type dinfrastructure, pourquoi, comment la construire, quelles dimensions Vous trouverez un conseil au sein de ce ministère pour vous aider à porter ce projet, à vérifier si les financements peuvent être pertinents, vous aider à optimiser ces financements. Force est de constater ce nest pas une critique, ne le prenez pas de cette manière-là que sur bien des sujets, les élus, les collectivités, par magie, par miracle, voient souvent leur addition augmenter de 20 à 30 % sur des infrastructures.
Compte tenu de la rareté de largent public, compte tenu de la difficulté du moment, il nous faut nous prémunir contre cela. Il y a bien des cabinets dexpertise qui peuvent faire ce travail, mais malheureusement, ils peuvent avoir un certain nombre de connexions avec les professionnels du secteur qui font que lobjectivité, quelquefois, nest pas au rendez-vous. Il y aura de lobjectivité au sein de ce ministère pour vous aider à négocier les choses très finement. Cest important, cet argent gagné vous permettra de faire bien dautres choses, je vous laisse imaginer tout ce que vous pourrez faire grâce à cette qualité de conseil. Je veux une expertise très fine.
Lexpertise peut être aussi un rempart contre quelque chose qui vous taraude, et vous avez bien raison, qui est la production de normes. Cest aussi un vrai sujet.
Au ministère, nous avons fait le choix de réformer la CERFRES, que vous connaissez bien, en renforçant la place des collectivités locales en son sein, pour quil y ait une vraie évaluation, une analyse des coûts-bénéfices des projets sur lévolution des normes. Cest très important, nous nous devons davoir un vrai travail en amont, avec les fédérations internationales et nationales, pour vous éviter, ou anticiper les décisions qui pourraient être prises et remettre en cause ce que vous avez fait.
Encore une fois, largent est trop rare aujourdhui, nous nous devons dêtre dexcellents gestionnaires, et là aussi un effort va être fait. Vous aurez encore plus de place au sein de cette CERFRES, et y avoir beaucoup plus votre mot à dire, avec une présence et une représentativité accrues au sein de cette institution. Mon opinion est que lintérêt des collectivités territoriales réside dans le maintien de la CERFRES. Cest une instance de concertation, et la remplacer par la CCEN ne me parait pas une bonne solution. Cette construction tripartite dans la CERFRES, je trouve quelle est tout à fait salutaire et pertinente pour le monde du sport.
Je reste très attaché à lidée dune gouvernance partagée dans le domaine sportif, donc je dirai que nous sommes dans le même bateau. Si nous avons cette même philosophie du sport pour tous, je dirais vous vous êtes des acteurs essentiels, majeurs, de son développement et que votre expertise, votre regard vont susciter tout lintérêt de ce ministère, de ce gouvernement, parce quil y va de notre avenir.
Merci beaucoup.
Source http://www.amf.asso.fr, le 25 novembre 2011