Déclaration de M.David Douillet, ministre des sports, sur la mise en oeuvre de la politique sportive par les directeurs départementaux de la cohésion sociale, Paris le 1er décembre 2011.

Prononcé le 1er décembre 2011

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réunion des directeurs départementaux chargés de la cohésion sociale à Paris le 1er décembre 2011

Texte intégral


Après avoir rencontré les directeurs régionaux le 26 octobre, je suis très heureux de pouvoir échanger aujourd’hui avec l’ensemble des directeurs des services.
J’ai besoin d’échanger avec vous. C’est vous qui mettez en œuvre les politiques sportives, sous le pilotage bien évidemment des directeurs régionaux et des préfets de région.
C’est vous qui êtes sur le terrain, en contact direct avec tous les acteurs du sport et les usagers. Vous êtes les bras armés du Ministère des sports.
Vos missions ont beaucoup évolué ces derniers temps, allant de l’hébergement d’urgence à la protection des sportifs. Cela n’a pas été facile. Je tiens à saluer votre engagement et votre professionnalisme en cette période de profonds changements.
L’Etat doit remplir ses missions, mais la situation économique et budgétaire impose d’avoir un souci de sobriété et d’efficacité. La révision générale des politiques publiques (RGPP) a été l’occasion de clarifier le rôle et les responsabilités de l’Etat. Elle a également permis de rééquilibrer les ressources et les missions entre l’échelon régional et l’échelon départemental.
Tout au long de l’année 2011, une réflexion a été menée par le Secrétariat général sur les missions, les métiers et les effectifs. Vous connaissez désormais votre feuille de route.
Nous avons tenu à ce qu’il subsiste des personnels sport dans chaque direction départementale. Leur tâche est claire et il n’est pas question que ces personnels soient utilisés pour d’autres missions que celles de la politique sportive.
Nous avons besoin de toutes les forces en présence pour accomplir nos missions et accompagner au mieux les collectivités territoriales et le mouvement sportif.
Aujourd’hui, l’Etat ne doit plus être dans la logique de tout faire. Il doit fixer les grandes orientations nationales et, sur le terrain, accompagner, assister et éclairer les acteurs du sport.
Notre rôle d’expertise auprès des collectivités locales doit être réaffirmé.
Cette expertise doit porter sur les équipements. J’ai vu trop d’élus se lancer dans des constructions sans réelle idée du coût total ni de l’utilisation future.
- Nous devons tout d’abord les aider à identifier leurs besoins.
Nous allons produire un schéma de cohérence territoriale des équipements sportifs pour le printemps 2012. Nous identifierons ainsi les territoires les plus déficitaires et les types d’équipements à y construire en priorité.
Ce schéma viendra compléter le premier diagnostic posé par l’atlas national des équipements sportifs. L’un des principaux buts est de permettre au CNDS de disposer de critères plus objectifs pour attribuer des subventions.
L’analyse des besoins en équipements pourra ensuite être affinée grâce aux diagnostics territoriaux approfondis. Une nouvelle méthodologie vous a été adressée et, comme vous le savez sûrement, une première expérimentation a été réalisée à Courcouronnes.
- Vous devez également accompagner les communes dans la définition de leurs projets d’équipements.
Je vais créer une cellule de conseils au sein du Ministère qui apportera une expertise sur trois points :
. Les normes : j’étais au salon des maires la semaine passée. Les élus m’ont encore fait part de leurs interrogations, voire de leurs incompréhensions, face à la complexité des normes des règlements fédéraux.
. Les coûts d’investissement et de fonctionnement.
. Les usages : Aujourd’hui, on ne construit plus systématiquement des stades ou des gymnases avec tribunes comme on le faisait il y a 30 ou 40 ans. Il y a toute une gamme d’équipements possible qui doit répondre à la diversité des besoins et des usages.
L’Etat doit par ailleurs accompagner le mouvement sportif pour développer la pratique sportive.
- J’ai comme priorité la correction des inégalités d’accès à la pratique sportive.
Vous devez aider les clubs et les comités à identifier localement les déficits de pratique.
Nous apporterons une aide financière et méthodologique supplémentaire à ceux qui s’engagent dans une démarche correctrice.
C’est pour cela qu’il vous est demandé, dans les différentes directives qui vous sont adressées, de vous fixer des objectifs de résultats sur l’accès des nouveaux publics à la pratique. C’est le sens des cibles prioritaires d’intervention.
- Ma seconde priorité, c’est l’accompagnement et la valorisation des bénévoles.
Le Président de la République y est très attaché.
Je trouve important que l’Etat, garant des valeurs républicaines, conserve un lien direct avec les bénévoles qui transmettent ces valeurs à notre jeunesse.
C’est pour cela que nous ne relèverons pas le plancher de 750 euros. Les subventions du CNDS traduisent la reconnaissance par l’Etat de l’utilité sociale des clubs et de l’engagement des bénévoles qui les animent.
C’est pour cela aussi qu’il est demandé aux clubs de présenter un projet éducatif. Ils doivent prendre conscience du rôle éducatif qu’ils jouent en indiquant par écrit comment ils transmettent et font respecter les valeurs de notre République.
Enfin, j’entends beaucoup de bénévoles s’inquiéter pour l’avenir. Ils me disent que leur tâche est difficile et que les jeunes n’auront pas forcément envie de continuer.
Nous devons préparer le renouvellement des générations et montrer aux dirigeants en place que l’Etat se mobilise pour que d’autres viennent les épauler.
Je lancerai donc officiellement lundi prochain, journée internationale du bénévolat, un appel à projet « 1000 jeunes bénévoles futurs dirigeants ».
Très concrètement, l’appel à projet « 1000 jeunes » figure dans la directive territoriale du CNDS qui vous a récemment été envoyée. Il vous est demandé, dans le cadre des commissions territoriales et en lien étroit avec les CROS et les CDOS, de détecter les jeunes susceptibles de suivre ces formations.
Chaque participant recevra un livret à la fin de la formation. Ce sera un premier pas vers le Carnet de vie du bénévole mis en place par le CNOSF et sur lequel nous allons nous appuyer pour mieux valoriser l’engagement bénévole.
Enfin, il faut décharger les bénévoles des contraintes administratives. J’ai déjà demandé au CNDS de simplifier les demandes de subventions pour les plus petites associations. Je vous demande maintenant de me faire part de votre expérience et de votre analyse sur le fonctionnement et le rôle des centres de ressources et d’information des bénévoles (CRIB).
La Révision générale des politiques publiques a recentré l’Etat sur sa fonction d’expertise, d’observation et d’accompagnement. Nous devons également entrer dans une culture d’objectifs et de résultats.
Bien sûr, ce rôle d’expertise s’ajoute à vos missions de contrôle qui garantissent la qualité d’accueil et de prise en charge des pratiquants. Ces missions ont aussi leur importance.
Je vous l’ai dit, ma priorité, c’est le sport pour tous et vous êtes au cœur de cet enjeu. Ayez conscience que vous contribuez également à développer le haut niveau français, car sans une large base de pratiquants, on ne peut pas former et détecter de futurs champions.
Je sais que le sport est désormais loin d’être votre seule priorité, mais il reste une des compétences clef des directions interministérielles chargées de la cohésion sociale.
Avec l’école, le sport est aujourd’hui l’un des derniers lieux d’apprentissage des valeurs indispensables à l’équilibre de notre République : l’effort, le mérite, la fraternité, mais aussi l’humilité et la remise en question. Je l’ai vécu, vous le constatez au quotidien dans vos régions et vos départements.
Richard MONNEREAU, mon directeur de cabinet, connaît par cœur tous ces sujets et il est, je le sais, totalement à votre écoute. N’hésitez pas à le solliciter également.
Nous sommes là pour échanger. Je vous invite donc à me faire part de vos réflexions ou de vos expériences.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 6 décembre 2011