Texte intégral
Avant toute chose, il faut que vous sachiez que le premier représentant des élus locaux que jai reçu a été votre Président, Jacques THOUROUDE.
LANDES est un de nos partenaires privilégiés. Vous êtes un appui précieux pour relayer nos politiques auprès de tous les acteurs locaux. Vous siégez également avec assiduité dans toutes les instances de concertation.
Jai beaucoup à apprendre de vous et de votre expérience. Je suis un Ministre à lécoute du terrain. Jai été président de club, dirigeant de fédérations. Avant dêtre Ministre, jétais un élu. Je veux garder un contact direct avec nos concitoyens. Cest pour cela que jai déjà fait une vingtaine de déplacements depuis ma nomination pour aller à la rencontre des élus, des bénévoles, des dirigeants dassociations. Et, aujourdhui, jattends avant tout votre retour dexpérience.
Je ne pense pas que mon rôle de Ministre soit de dicter votre conduite. Au contraire, il faut approfondir encore notre partenariat.
Cest cette volonté de concertation qui a guidé ma décision dinstaller une Conférence nationale du sport, recentrée sur les acteurs clés dont lANDES fait bien évidemment partie.
Beaucoup dentre vous étaient présents au congrès des maires, le 23 novembre dernier. Nous avons pu y débattre des moyens nécessaires pour développer le sport et diversifier la pratique.
Je vous y ai présenté mes grandes priorités daction pour les prochains mois.
Vous mavez confirmé que les équipements sportifs sont lune de vos préoccupations majeures. Cest tout naturel, puisque vous êtes propriétaires de 80% des équipements.
Aujourdhui, je voudrais que lon revienne en détail sur les deux grands chantiers en cours : le schéma de cohérence territoriale et la cellule de conseil aux collectivités.
LEtat est là pour vous accompagner financièrement. En 2011, nous avons soutenu plus de 270 projets déquipements, sans compter les crédits régionalisés du CNDS. Et, malgré la crise et le contexte budgétaire contraint, je me bats pour que lEtat tienne sa place. Et je peux vous dire quil la tient.
Mais le soutien le plus important nest pas financier.
Comme vous le savez, la Révision Générale des Politiques Publiques nous a amené à clarifier les missions de lEtat. Nous nous sommes recentrés sur laccompagnement des acteurs de terrain.
Jai tenu à ce que des personnels sport subsistent dans chaque direction, que ce soit à léchelon régional ou départemental. Et jai encore redit jeudi dernier à mes services que leur priorité devait être de vous apporter leur expertise.
Ils doivent tout dabord vous aider à identifier les besoins de vos territoires.
- Pour cela, nous disposons déjà doutils, comme le recensement et latlas des équipements sportifs. Vous les connaissez, ils ont été bien diffusés.
- Nous disposons de méthodes, comme le diagnostic territorial approfondi. Lobjectif est que chaque région puisse expérimenter un DTA lannée prochaine. Je sais que de nombreuses communes de lANDES se sont portées candidates.
- Nous disposons de ressources. Ce sont les agents des services déconcentrés, recentrés sur leur mission de soutien.
A présent, je souhaite aller plus loin en élaborant un schéma de cohérence territoriale de loffre déquipements sportifs.
On va regarder des choses très concrètes :
- Les temps daccès : par exemple, un enfant ne doit pas avoir à faire plus de 10 minutes de voiture pour trouver une piscine ou un gymnase.
- La diversité des équipements : quand jétais enfant, dans mon petit village de Normandie, cétait le foot et rien dautre. Et jétais obligé daller à Rouen pour faire du judo.
- La quantité déquipements : certains territoires sont clairement sous-équipés. Cest souvent le cas des banlieues ou des zones rurales. Une commune rurale sur trois ne dispose daucun équipement sportif.
Voilà le type de déterminants danalyse qui seront utilisés pour avoir une vision très complète des besoins de chaque territoire.
Nous veillerons à intégrer les équipements sportifs scolaires dans notre étude. Jacques THOUROUDE ma alerté sur ce point. Nous y travaillons avec le ministère de lEducation nationale. Vous avez un regard très pertinent sur ces questions et vous serez pleinement associés, tout comme le CNOSF, à cette démarche.
Connaître ses besoins, cest un premier pas. Savoir mener un projet, cest autre chose.
Dans la très grande majorité des cas, les élus font les bons choix. Mais il arrive encore que, faute déclairage suffisant, un projet public se révèle beaucoup plus cher quun projet privé.
Je vais donc créer une cellule de conseil aux collectivités locales au sein du Ministère. Elle développera une expertise sur 3 points en particuliers :
- Les règles fédérales : comme lANDES et dans votre intérêt, je suis très attaché au maintien de la CERFRES comme instance de concertation entre lEtat, le mouvement sportif et les collectivités. Les normes sont un sujet très spécifique qui justifie une instance propre et une concertation forte.
- Les coûts dinvestissement, mais aussi de fonctionnement. Par le passé, on na pas assez appréhendé ces coûts, par exemple pour les piscines. Aujourdhui, cela pèse très lourd dans certains de vos budgets, je le sais.
- Les usages et les besoins : Aujourdhui, on ne construit plus systématiquement des stades ou des gymnases avec tribunes comme on le faisait il y a 30 ou 40 ans. Il existe toute une gamme déquipements possible qui doit répondre à la diversité des besoins et des usages. Je pense par exemple aux pratiques sportives émergentes, comme le Double Dutch, dont jai signé lagrément fin octobre.
Au-delà de ces chantiers, nous devons continuer à dialoguer sur le sujet des équipements.
Je pense par exemple à la question de la rénovation. Cest langle que nous avons adopté dans le plan de rattrapage en Seine-St-Denis, voulu par le Président de la République. LEtat va investir 15 millions deuros pour permettre daccroître lutilisation déquipements déjà existants.
Le fil rouge de tout cela, cest lintérêt général. Je nai pas peur de dire à certains élus : on soutiendra le projet de la commune voisine, parce que le besoin est plus important. Je nai pas peur de dire : on va redéfinir ce projet, car son coût est surévalué. Vous, comme moi, nous servons la République et lintérêt général.
Enfin, je ne peux pas conclure sans parler du bénévolat. Aujourdhui, cest la journée internationale des bénévoles. Vous savez que je fais de ce sujet une priorité de mon action. Le Président de la République me la demandé.
Les bénévoles, vous les croisez tous les jours dans vos communes. Vous voyez leur passion, mais aussi certains jours leur découragement. Ils assument de plus en plus de responsabilités et se demandent qui va prendre la relève.
Cest pour cela que je vais lancer le plan 1000 jeunes bénévoles futurs dirigeants. Nous allons former des jeunes motivés pour assumer des responsabilités dans des associations sportives. Jannoncerai officiellement le lancement de ce plan cet après-midi à Vire, en Basse-Normandie.
Ce matin, jai eu une réunion avec des bénévoles au centre des ressources et dinformation des bénévoles de Versailles.
Je veux renforcer le rôle des CRIB pour décharger les bénévoles des tâches administratives. Jai également demandé au CNDS de simplifier les demandes de subventions pour les plus petites associations.
Mesdames et Messieurs les élus,
Nous sommes les h??ritiers dun modèle sportif performant, pensé et voulu par le général de Gaulle après lhumiliation des Jeux de Rome.
Depuis les années 1960, le monde du sport a beaucoup changé. Le Président de la République est le premier depuis le général de Gaulle à porter de nouveau une vision de long terme pour le sport.
Cette vision, on doit lenrichir de votre expérience. Vous êtes les partenaires incontournables de lEtat.
Jattends donc votre retour dexpérience et je vous invite à commencer la discussion dès maintenant.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 6 décembre 2011