Texte intégral
Madame la présidente, monsieur le président de la commission des affaires sociales, madame, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs les députés, permettez-moi tout dabord dexcuser labsence de Xavier Bertrand, qui est en ce moment même au sommet du G20 de Cannes afin de faire progresser notre vision dune régulation sociale de la mondialisation.
Nous examinons aujourdhui le budget de la mission « Travail et emploi ». Jai écouté chacun dentre vous avec beaucoup dintérêt, et je voudrais saluer demblée la qualité des travaux et des auditions de la commission des finances et de la commission des affaires sociales, qui trouvent leur traduction dans les rapports de Chantal Brunel, de Christian Eckert, dArnaud Richard et de Francis Vercamer.
Je rappellerai dabord le contexte économique et financier. La crise que nous traversons est dune gravité extrême. Le Président de la République est totalement mobilisé pour le sauvetage de leuro et de la Grèce. Et je ne peux que me réjouir dentendre Barack Obama dire de Nicolas Sarkozy quil assume un leadership impressionnant.
Chacun dentre nous peut se réjouir de voir que la France joue dans cette situation difficile un rôle majeur.
À propos de la mission dont nous examinons les crédits, vous avez raison de rappeler que lemploi est la première préoccupation de nos concitoyens.
Cela suppose dêtre mobilisé et responsable. Ce budget doit être examiné avec gravité, avec le sens des responsabilités et dans un esprit de mobilisation. Vous avez évoqué le taux de chômage. Dans la zone euro, il a augmenté de 34 % de la mi-2008 à la mi-2011. La France était en deçà de la moyenne européenne avec une augmentation, certes trop importante, de 29 %, mais contre 33 % aux Pays-Bas, 51 % au Royaume-Uni et 102 % en Espagne.
Cela signifie que la France a fait les bons choix, grâce au plan de relance, que la gauche a dénoncé alors quil a permis de soutenir lactivité dans chacun de nos territoires. Je passe sur le remboursement anticipé de TVA et sur le dispositif FCTVA qui a permis de soutenir, partout dans nos régions, de nombreux chantiers, les projets des communes, et donc lemploi de nos entreprises sur le terrain.
On ne peut pas, madame Iborra, toujours reconduire des moyens exceptionnels. La politique, cest dabord savoir sadapter, mener une stratégie de long terme et disposer de marges dadaptation, pour être efficace au service de nos concitoyens. Cest pourquoi nous devons agir aujourdhui, plus que jamais, pour préparer lavenir, et faire preuve de responsabilité.
Vous connaissez les chiffres du chômage. Ils doivent nous pousser à poursuivre la mobilisation nationale engagée par le Président de la République. Il sagit dune bataille de longue haleine pour laquelle le Gouvernement mobilise tous les leviers nécessaires. Cest le sens de laction menée par Xavier Bertrand pour développer les formations en alternance et permettre ainsi aux jeunes de sinsérer rapidement et durablement sur le marché du travail.
Dois-je vous rappeler, madame Iborra, que huit jeunes sur dix ayant bénéficié dune formation en alternance trouvent un emploi dans les trois mois ?
Les formations par alternance permettent à nos jeunes de mieux sinsérer sur le marché du travail. Le nombre dalternants montre quen matière de formation et demploi des jeunes, laction est la seule réponse à apporter à la crise. Avec une hausse de 5,7 % des alternants au 30 septembre 2011 par rapport à 2010, nous voyons que notre action en faveur de linsertion des jeunes commence à porter ses premiers fruits, malgré un contexte économique et financier difficile. Cest un signe encourageant pour notre jeunesse. Autre signe positif : les offres demplois satisfaites ont augmenté de 12 % sur un an. Derrière ces chiffres, il faut voir des chômeurs en moins.
La détermination du Gouvernement est également très forte sagissant des métiers en tension, surtout quand on sait quil existe environ 250 000 offres demploi non pourvues, faute pour les entreprises de trouver les compétences adéquates. Sur le terrain, nous poursuivons la mobilisation au travers des services publics de lemploi local, car la bataille de lemploi se gagnera bassin demploi par bassin demploi. Xavier Bertrand et moi-même avons réuni lensemble des sous-préfets la dernière fois le 12 septembre pour leur demander délaborer, dans leurs bassins demploi respectifs, un plan daction visant à rapprocher loffre et la demande demploi, notamment dans les métiers en tension. Cest un exemple concret de la territorialisation des politiques de lemploi que vous mettez en avant, monsieur Arnaud Richard.
Entrons maintenant dans le détail des crédits de la mission « Travail et emploi » pour 2012. Je veux commencer par les crédits des programmes 155 et 111, consacrés au travail.
Ces programmes sont essentiels. Ils représentent, à eux deux, 825 millions deuros de crédits de paiement au sein de cette mission de 10,2 milliards. Ils jouent un rôle central dans la mesure où ils portent les moyens en personnels et de fonctionnement des services de lÉtat qui définissent et mettent en uvre ces politiques.
Naturellement, ces programmes, comme lensemble des budgets des ministères, sinscrivent dans le cadre de la nécessaire politique de redressement des finances publiques attendue par les Français. Ainsi, la règle du non-remplacement dun fonctionnaire sur deux partant en retraite a été appliquée et les effectifs diminueront de 168 emplois. Les moyens de fonctionnement, hors baux immobiliers, diminueront de 2,5 % lan prochain après 5 % cette année. Des efforts de productivité seront aussi demandés aux cinq opérateurs de ces programmes, par exemple lAgence nationale pour lamélioration des conditions de travail et lInstitut du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, qui forme les inspecteurs du travail.
Malgré ces efforts indispensables, nous avons voulu un budget qui permette de préparer lavenir. Il prévoit ainsi, dans le cadre de la maîtrise des dépenses publiques, le financement nécessaire de la formation syndicale, conformément aux nouvelles conventions triennales entre lÉtat et les organisations syndicales qui ont été conclues cette année. Il dégage aussi des moyens pour compléter la mesure de laudience de la représentativité syndicale dans les moyennes et grandes entreprises, tout en tenant compte du vote de la loi du 15 octobre 2010 sur la représentativité syndicale dans les TPE.
Au-delà de laspect budgétaire, je souhaite insister sur les trois priorités de la politique du travail.
Notre première priorité est de continuer à faire évoluer lorganisation du dialogue social. Cest lobjectif de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale, complétée par la loi du 15 octobre 2010 pour les TPE. À ce titre, la mise en place du système de mesure daudience syndicale est un chantier majeur.
Notre deuxième priorité est de poursuivre lamélioration des conditions de travail, Le deuxième plan « santé au travail » 2010 à 2014 permet de poursuivre les actions engagées en matière de prévention des risques professionnels et damélioration de la connaissance sur la santé au travail. La loi sur les retraites comporte ainsi un volet très important sur la pénibilité et sa prévention.
Enfin, notre troisième priorité est de rendre lapplication du droit plus efficace dans les entreprises. Le ministère du travail est en effet, comme vous le savez, garant de lapplication effective du droit du travail. Il sappuie pour cela sur les services de linspection du travail et sur lorganisation de la justice prudhomale. Je suis dailleurs pleinement daccord avec Francis Vercamer quant au rôle que doit jouer linspection du travail. Cest pourquoi je tiens à rappeler que le Gouvernement sera toujours aux côtés des membres de linspection quand ceux-ci sont victimes dagressions ou de menaces dans lexercice de leurs fonctions, comme cest encore trop souvent le cas. Ces situations sont inadmissibles. Xavier Bertrand, sur ce sujet, a rappelé, à plusieurs reprises, que la collaboration entre le ministère du travail et le ministère de la justice était exemplaire.
Je souhaite maintenant évoquer les moyens dintervention des politiques de lemploi au travers des crédits des programmes 102 et 103.
Je vous ai bien écouté, monsieur Eckert. Aussi tenais-je à préciser certains points et à les remettre en perspective. Au-delà de lincantation, souvent démagogique, sur la baisse des crédits de la mission limportant est que nous maintenions, voire que nous augmentions, le cas échéant, les moyens consacrés au cur de notre politique de lemploi.
Je le rappelle : la très forte augmentation des crédits en 2009 et 2010 était liée à la mise en place du plan de relance.
Je sais que cela vous dérange. Nous avons fait le bon choix politique en lançant le plan de relance pour faire face à la crise, mais il était, par définition, temporaire. Des enveloppes exceptionnelles avaient été mobilisées, Elles seront progressivement arrêtées à partir de cette année. Ainsi, alors que nous avions encore près de 700 millions deuros de dépenses liées au plan de relance en 2011, le budget pour 2012 prévoit, comme cétait attendu, la fin de ces mesures exceptionnelles.
Si le budget de lemploi participe à leffort de réduction des dépenses publiques, cest aussi parce que nous bénéficions des économies réalisées grâce aux mesures courageuses prises par le Gouvernement. Je pense à la suppression de niches sociales sur les services à la personne ou à celle de lexonération des plateaux-repas restaurateurs, qui expliquent près de 300 millions deuros déconomies réalisées cette année.
Grâce à ces deux mesures seulement, léconomie sur le budget de lemploi a été de près de 750 millions deuros en deux ans ! Elles sont la preuve que la réduction de la dépense publique est possible.
Enfin, nous enregistrons des gains liés à des dispositifs en extinction comme les pré-retraites publiques, lallocation équivalent retraite ou lallocation de fin de formation. Cela explique environ 250 millions deuros de la baisse.
Grâce à ce budget, nous participons à leffort indispensable de réduction de la dépense publique et nous mobilisons les moyens nécessaires sur le cur de notre politique de lemploi autour de quatre axes prioritaires.
Notre premier axe prioritaire, cest lemploi des jeunes, avec le développement des formations en alternance. Pour atteindre lobjectif fixé par le Président de la République de 800 000 alternants, dont 600 000 apprentis dici à 2015, nous agissons avec Xavier Bertrand sur trois leviers.
Le premier levier est lincitation des jeunes à choisir ces formations. Une véritable révolution culturelle a été engagée ; au mois de mai, une campagne de communication a permis de véhiculer un message positif et pragmatique : « Un métier, un diplôme, un revenu, cest ça lapprentissage. » Les résultats sont là, puisque 65 % des jeunes déclarent que cette campagne leur donne envie de suivre une formation en apprentissage et 91 % des parents se déclarent prêts à recommander ces formations.
Parce que la revalorisation de ces formations est une priorité, je suis allée à Londres, le 6 octobre dernier, pour soutenir, lors des Olympiades des Métiers, les 44 jeunes de léquipe de France qui ont porté haut les valeurs de lapprentissage. Je suis étonnée de votre réaction, madame Iborra. Vous devriez soutenir ces jeunes qui sont allés défendre la qualité leur formation, leur expertise des métiers, face à 51 nations. Ils ont ramené neuf médailles à la France, dont trois médailles dor, trois médailles dargent et trois médailles de bronze. Vous devriez être fière de ces jeunes. Nous le sommes et nous comptons continuer à les accompagner.
Nous avons mobilisé les missions locales, que jai réunies, afin que lorientation des jeunes vers lalternance devienne un réflexe. Par ailleurs, une carte « étudiants des métiers », introduite grâce à la loi Cherpion, sera délivrée par les CFA, dès la fin du mois de décembre. Elle permettra aux alternants daccéder aux mêmes réductions tarifaires que les étudiants de lenseignement supérieur.
Mobiliser les entreprises constitue notre deuxième levier daction. Pour cela, nous avons augmenté dès cette année le quota de 3 à 4 %, cest-à-dire le pourcentage de jeunes en alternance que les entreprises de plus de 250 salariés doivent former. Cette mobilisation sappuie aussi sur deux aides à lembauche particulièrement incitatives dans les entreprises de moins de 250 salariés : une aide pour lembauche dun alternant supplémentaire et une aide pour lembauche dun demandeur demploi de quarante-cinq ans et plus en contrat de professionnalisation. Au 28 octobre, 23 000 demandes ont été enregistrées. Afin de poursuivre la montée en charge de ces aides, nous avons lancé le 29 septembre une campagne de communication sur toutes les radios.
En complément, la loi sur le développement de lalternance et la sécurisation des parcours professionnels du 28 juillet dernier, dont toutes les mesures dapplication seront publiées au plus tard dici à la fin de lannée, a apporté de nombreuses mesures de simplification. Elle a ouvert lapprentissage au travail temporaire et a permis des avancées majeures pour aider les jeunes qui préparent un baccalauréat professionnel à suivre une formation en alternance.
Avec Xavier Bertrand, nous avons également ouvert un guichet unique de lalternance, qui permet à un chef dentreprise, grâce à la simplification et à la dématérialisation de la démarche, de remplir un contrat dapprentissage en moins de dix minutes. Ce guichet permet aussi aux jeunes davoir accès à lensemble des offres de formation en alternance disponibles sur le territoire ; plus de 100 000 offres ont été recensées.
Par ailleurs, jai organisé plusieurs temps forts pour mobiliser les acteurs économiques : le 27 avril, avec 60 branches professionnelles, et le 28 juin, avec 35 entreprises du CAC 40, qui ont pris des engagements concrets.
Notre troisième levier daction est le développement dune offre de formation de qualité et adaptée aux besoins des entreprises et des territoires. À ce titre, lÉtat investit des sommes très importantes : 500 millions deuros du grand emprunt pour moderniser loffre de formation et créer des places dhébergement, 1,7 milliard deuros pour garantir le financement à parité avec les régions dans le cadre des contrats dobjectifs et de moyens. LÉtat met un euro et les régions un euro également, alors quelles versaient en moyenne 25 centimes dans les précédents contrats dobjectifs et de moyens.
Treize régions ont déjà signé ce contrat et deux autres un accord-cadre. Huit autres régions devraient avoir signé le contrat dici à la fin du mois.
Concernant le volet alternance des investissements davenir, soixante dossiers sont en cours dexamen. Neuf projets ont déjà été retenus et bénéficieront de 50 millions deuros pour créer 2 814 places en formation et plus de 517 places en hébergement, parce que nous avons besoin daccueillir nos jeunes dans des structures dhébergement.
Je ne voudrais pas oublier les territoires doutre-mer. Je dois dailleurs me rendre en Guadeloupe dans une quinzaine de jours.
À la fin de lannée 2010, on dénombrait 1 657 apprentis en Guadeloupe, soit une augmentation de 35 % depuis 2008. Le contrat dobjectifs et de moyens prévoit un abondement de lÉtat de 5,8 millions deuros par an, soit une augmentation de 190 %. En Guyane, où jétais le 19 octobre dernier, il y a aujourdhui 591 apprentis alors que lon en comptait moins de 300 avant 2007. Notre objectif est darriver à 1 000 apprentis dici à 2015. Cest une augmentation de 150 % du nombre dapprentis et une augmentation du contrat dobjectifs et de moyens de 76 %.
En Martinique, monsieur Manscour, le nombre dapprentis inscrits est estimé à 2468, soit une augmentation de 54 % par rapport à la fin de lannée 2010. Le contrat qui sera prochainement signé en ma présence permettra datteindre le chiffre de 4 000 apprentis en 2015, soit une augmentation de 150 % par rapport à 2010 et un budget de lÉtat de 5 millions deuros, soit un million deuros par an, onze fois plus que le précédent contrat.
En matière de développement des formations en alternance, notre politique est massive sur lensemble du territoire et les résultats sont là. Je le répète, nous constatons une hausse de près de 5,7 % par rapport à 2010.
En dépit de la mauvaise conjoncture, le nombre de demandeurs demploi de moins de vingt-cinq ans a reculé de 2 % en un an.
Laurent Hénart a eu raison de souligner que, si la formation par alternance dans le secteur marchand est une priorité les emplois se créent essentiellement dans ce secteur , laccueil de jeunes en formation dans le secteur public est une possibilité, même si ce nest pas imposé. Je constate que certaines collectivités dont Nancy le font, ce que je salue car il est important daccompagner les jeunes, même dans le secteur public.
Madame la députée, un contrat de formation en alternance vous permet dentrer sur le marché du travail.
Je vous conseille de regarder les chiffres et daller sur le terrain. Vous constaterez que les jeunes qui suivent une formation en alternance peuvent plus facilement trouver un emploi. Cest vrai aussi dans les territoires doutre-mer.
Par ailleurs, en plus des moyens que nous déployons en faveur des formations en alternance, nous avons stabilisé les moyens des missions locales à 178 millions deuros, du fonds dinsertion professionnelle des jeunes à 20 millions deuros, et des écoles de la deuxième chance à 24 millions deuros.
Il est dommage, monsieur Gille, que vous ayez mis en concurrence les dispositifs daccueil des jeunes les plus en difficulté. Je vous invite à visiter les EPIDE, qui font un travail remarquable. On en compte une vingtaine ; 20 000 jeunes sont déjà passés par ces structures qui leur ont permis de remettre le pied à létrier. Je déplore cette mise en concurrence car les EPIDE ont toute leur place dans cette mission difficile et leurs résultats sont excellents.
Les écoles de la deuxième chance auxquelles vous êtes attaché, monsieur Gille, cest 24 millions deuros.
Avec Xavier Bertrand, nous voulons mobiliser toutes les ressources disponibles et faire de chaque mois qui passe un mois utile au service de linsertion professionnelle des jeunes.
En matière de politique de lemploi, notre deuxième axe prioritaire est de permettre à ceux qui perdent leur emploi de rester en activité. Plus on reste longtemps éloigné du marché du travail, plus le risque de « décrocher » est grand.
Il faut donc absolument maintenir un lien fort entre le demandeur demploi et le marché du travail. Pour cela, les contrats aidés sont lun des principaux outils dont nous disposons, car il vaut mieux travailler vingt heures par semaine que dépendre uniquement de lassistanat.
Cest pourquoi nous avons budgété 340 000 contrats aidés dans ce projet de budget. Nous avons reconduit ce qui était prévu dans la loi de finances pour 2011. Nous comptons, cette année encore, sur les conseils généraux pour mobiliser les contrats aidés au profit des bénéficiaires du RSA.
Notre troisième axe prioritaire est de permettre aux personnes les plus fragiles de sinsérer sur le marché de lemploi, comme la souligné Mme Dalloz.
Cest un enjeu majeur, notamment pour les personnes handicapées, car, dans notre société, avoir un emploi, cest avoir un moyen de sinsérer socialement. Cest pourquoi, comme le Président de la République sy était engagé lors de la conférence nationale sur le handicap du 8 juin 2011, nous avons fait un effort particulier pour favoriser linsertion professionnelle des personnes handicapées. Nous avons ainsi budgété 1 000 aides au poste supplémentaires dans les entreprises adaptées. Cette enveloppe en augmentation permettra de prendre en charge 20 535 travailleurs handicapés en 2012.
En matière demploi, notre quatrième axe prioritaire consiste à continuer daméliorer lefficacité du service public de lemploi.
Dans le contexte budgétaire difficile que nous connaissons, nous allons maintenir notre effort financier à destination de Pôle emploi à hauteur de 1,36 milliard deuros par an pour les trois ans à venir. Cest un signe fort que nous envoyons à lopérateur, car je vous rappelle que, dans le même temps, les autres opérateurs de lÉtat doivent faire des gains de productivité de 1,5 %.
Nous allons aussi donner de nouvelles orientations stratégiques à Pôle emploi pour les trois prochaines années. Dune manière générale, nous voulons que lon donne plus de marge de manuvre au terrain.
Concrètement, cela veut dire apporter plus de souplesse dans lorganisation et dans la prise de décision pour que le niveau local, celui des agences, puisse répondre rapidement aux besoins quil détecte.
Nous voulons aussi que le service public de lemploi fasse plus pour ceux qui en ont le plus besoin. Cest cela la priorité du Gouvernement. On na pas besoin du même accompagnement selon que lon est chômeur de longue durée ou à la recherche de son premier emploi. Pour tout cela, cest près de 2 000 conseillers à temps plein que nous allons redéployer vers laccompagnement des demandeurs demploi.
Vous le voyez, notre ambition pour Pôle emploi est intacte. Je fais entièrement confiance aux agents pour relever ces défis, car je connais leur professionnalisme et leur engagement quotidien au service de lemploi.
Cest une réalité, monsieur le député. Jespère que vous êtes de mon avis. Sagissant des maisons de lemploi, à propos desquelles vous êtes plusieurs à mavoir interpellée, je tiens à vous rappeler quelles ont été créées alors que Pôle emploi nexistait pas.
Il faut tirer les conséquences des réformes et ne pas multiplier les structures. LÉtat ne peut pas financer plusieurs fois la même chose.
Jajoute, monsieur le président Méhaignerie, que la baisse du budget national consacré à ce dispositif ne sapplique pas de façon mécanique et uniforme à toutes les maisons de lemploi. Certaines voient leur budget maintenu, pour dautres la baisse peut être importante, mais cela est toujours lié aux actions mises en uvre. La méthodologie retenue vise à réduire les écarts entre structures, qui pouvaient aller, dans le cadre de lancien dispositif, de 1 à 20.
Vous avez été plusieurs à minterroger sur lallocation transitoire de solidarité. Cette allocation est désormais une réalité, et M. Gille, qui lit le Journal officiel, a noté que le décret avait été publié hier. Ce nouveau dispositif sera financé par redéploiement, notamment des bénéficiaires de lallocation de solidarité spécifique, lASS, qui pourront désormais recourir à lallocation transitoire de solidarité, lATS. Mesdames et messieurs les députés, vous le voyez, dans un contexte difficile pour les finances publiques, ce budget consacre des moyens ambitieux aux politiques de lemploi pour lannée à venir. Construit dans un esprit de responsabilité, il montre que lon peut concilier à la fois baisse des dépenses publiques et maintien dorientations politiques fortes au service de lemploi, notamment de lemploi de nos concitoyens les plus fragiles.
Au moment où les Français nous regardent et alors que lemploi est au cur de leurs priorités, je déplore que, tous ensemble, vous nayez pas fait preuve dun plus grand sens des responsabilités et dune solidarité plus active. Cest ce que les Français attendent.
Chacun sera jugé sur sa crédibilité, sur son sens des responsabilités pour faire face à une crise économique et financière majeure, dont chacun porte une part de responsabilité.
Mais il appartient à chacun dentre nous dapporter des réponses concrètes.
Source http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr, le 16 novembre 2011