Déclaration de M. maurice Leroy, ministre de la ville, sur la politique urbaine dans les quartiers et l'accès à l'emploi des jeunes, Orléans le 21 novembre 2011.

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Je tiens d’abord à remercier Serge Grouard, Député-Maire d’Orléans, pour m’avoir invité dans cette belle ville qui a marqué durablement l’histoire de France.
Chers amis, c’est à vous et à travers vous, à la jeunesse de France et d’Orléans que je m'adresse.
La crise que nous traversons a des conséquences très lourdes sur l’emploi.
Elle doit conduire l’Etat et ses partenaires à rechercher les réponses sociales les plus innovantes, en ayant comme ligne de mire les besoins des entreprises, les emplois de demain mais aussi la compétitivité de notre économie.
Le combat pour l’emploi, que nous avons encore renforcé ces dernières semaines, doit aller de pair avec notre volonté commune de tout faire pour assurer à chacun de nos concitoyens le droit au travail et notamment celui des habitants des quartiers populaires, les plus exposés à la crise.
Vous le savez, l’accès à l’emploi et la formation sont mes priorités ainsi que celles du gouvernement. C’est tout le sens des décisions prises par le Conseil interministériel des villes que le Premier Ministre François Fillon a réuni le 18 février dernier, notamment celles relatives aux contrats aidés, à l’apprentissage et aux contrats de professionnalisation, qui vont directement profiter aux jeunes des quartiers.
Pour mettre en oeuvre ces décisions, le rôle de l’Etat, et des services publics de l’emploi, comme les maisons de l’emploi, est essentiel. Comment relever ce défi sans la mobilisation de tous les acteurs, l’Etat, les collectivités territoriales ou les associations ?
Les Maisons de l’emploi sont des outils de stratégie territoriale qui permettent de fédérer l’action de tous les partenaires publics privés et les collectivités territoriales pour ancrer davantage l’action de l’Etat dans les collectivités.
Chère Isabelle Baranger, je salue le soutien que vous avez accordé à la signature de plus de 250 clauses d’insertion qui ont profité à la moitié des habitants des zones urbaines sensibles.
C’est pourquoi je me réjouis de l’implantation future -dès 2013- de Pôle emploi qui contribuera à territorialiser davantage les politiques publiques de l’emploi, notamment en faveur des jeunes et des plus fragiles. C’est bien le signe que non ! La République n’a pas abandonné ses territoires !
Mesdames et Messieurs, la crise qui frappe l’économie mondiale ne doit pas anéantir les rêves de nos compatriotes. Elle ne doit pas les empêcher de contribuer à la richesse de ce pays. Elle ne doit pas les empêcher d’être maître de leur destin, d'être maître de leur activité, d'être finalement maître de leur réussite.
Mais pour réaliser leurs rêves, encore faut-il leur mettre le pied à l’étrier. C’est tout le sens du travail de Planet Finance, de Planet Adam, créés cette année, qui permettent un accès facilité au financement, grâce au microcrédit, ainsi que des garanties de prêts avec l’ADIE et Centr’actif.
Je suis convaincu qu’il faut à la fois travailler de manière méthodique sur la sensibilisation à la création d’entreprises, sur l’accompagnement et sur le financement des projets.
Je me félicite à ce titre de la priorité donnée par le Préfet Michel Camux à cette dynamique et de l’implication des délégués du Préfet. Et ici, le Loiret est exemplaire.
C’est essentiel, parce que la création d’entreprises, c’est aussi une question d’état d’esprit ! Quand je vois que la moitié des jeunes des quartiers souhaite monter leur propre entreprise, je comprends alors à quel point faciliter la création d’entreprises, c’est en réalité donner à chacun la chance de réussir.
Et je veux vous dire que la création d’entreprises n’est pas seulement réservée à une élite ! Cet esprit d’entreprise, doit s’imprégner partout, y compris dans nos quartiers les plus fragiles !
Pourquoi ? Parce que si l’entreprise est la première source de création de richesse, elle est également source de création d’emplois. Et beaucoup d’entreprises, c'est beaucoup d’emplois.
Derrière les projets, se dessine aussi le visage d’une France performante sur le plan économique, d’une France qui crée des emplois, d’une France qui innove pour sortir plus forte de la crise. Nos quartiers populaires sont les soutiers de la croissance économique de demain qui construira la France d’après-demain.
Cet état d’esprit, nous en avons besoin pour faire face à la crise, nous en avons besoin pour affronter la compétition mondiale qui est déjà très rude et qui va de plus en plus s’amplifier.
Mesdames et Messieurs, la singularité de notre République, c’est, au-delà de permettre à tous de réussir d’où qu’ils viennent, d’accorder une seconde chance à tous ceux qui n’ont pu saisir la première. Elle permet d’ouvrir la porte à ceux qui la trouvent close, pour leur offrir un nouveau départ.
Je suis très attaché au dispositif d’insertion des Ecoles de la deuxième chance qui permet à 60% des jeunes de trouver un emploi ou une formation.
Je tiens à féliciter les efforts de tous pour construire un projet viable et cohérent, au service des jeunes les plus en difficulté. Je vous invite à poursuivre vos efforts pour présenter au plus vite un dossier de candidature pour la labellisation de l’école d’Orléans d’ici début 2012.
Mirabeau disait « le travail est le pain nourricier des grandes nations ».
Aujourd'hui, à l’heure où notre pays et l’Europe traversent l’une des crises les plus graves de leur histoire, le travail reste la clé de notre avenir.
Je compte sur vous, les services publics de l’emploi, les entreprises, les structures d’insertion par l’économique et les associations pour continuer à développer les initiatives en faveur de l’insertion professionnelle et de la création d’entreprise.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 22 novembre 2011