Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur les Ecoles de la deuxième chance, l'exclusion sociale des jeunes et la sortie du système scolaire sans diplômes, Clichy la Garenne le 6 décembre 2011.

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Circonstance : Inauguration de l'école de la 2ème chance des Hauts de Seine à Clichy la Garenne le 6 décembre 2011

Texte intégral


Aujourd’hui, la commune de Clichy-la-Garenne inaugure le premier site de l’Ecole de la deuxième chance du département des Hauts-de-Seine.
Permettez-moi de vous dire que je suis fier d’être présent ici aujourd’hui dans un département qui m’est cher.
A l’heure où l’économie du savoir et de la connaissance est devenue un fondement du développement de nos territoires, Clichy-la-Garenne doit se doter de tous les outils au service de sa jeunesse et de ses entreprises.
Et aujourd’hui, avec votre école, le maillage territorial en Ile-de-France est consolidé !
Je tiens d’abord à remercier Edith Cresson, sans qui ce dispositif innovant des Ecoles deuxième chance n’aurait pas vu le jour.
Je n’oublie pas que c’est vous qui étiez à l’origine de cette idée généreuse et volontariste, celle de créer des structures d’éducation adaptées à ceux qui n’ont pu tirer profit de leur scolarité.
Et, chère madame le Premier ministre, que de chemin parcouru depuis le sommet des chefs d'Etat de Madrid de décembre 1995, où vous avez proposé cette initiative !
Je tiens aussi à remercier tous les professionnels, qui jour après jour, travaillent pour que des milliers de jeunes retrouvent le goût d’étudier, le goût d’apprendre pour se construire un avenir.
Je salue aussi l’association « Réseau E2c France » qui permet de promouvoir le concept E2c, de travailler à une validation commune des parcours, d’échanger sur les pratiques pédagogiques mais aussi d’apporter un soutien technique au développement des E2C, partout en France.
Mesdames et messieurs, les Ecoles deuxième chance sont un élément essentiel dans le paysage éducatif et dans le dispositif d’insertion des jeunes. Ces écoles offrent un moyen d’insertion et de formation pour les jeunes dont le niveau scolaire et l’expérience professionnelle ne permettent pas d’obtenir un emploi durable.
C’est une école qui incarne notre politique en faveur de l’égalité des chances. C’est une école qui symbolise ce que doit être la République, c’est-à-dire la République qui tend la main à tous ceux qui veulent s’en sortir.
Mesdames et messieurs, nous le savons, la première chance peut ne pas toujours être saisie d’emblée. Les 250 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme, ni qualification en font la dure expérience.
C’est pour cette raison que le Président de la République a affirmé avec force, dès le début de son quinquennat, que le développement de la deuxième chance serait l’une de ses priorités.
C’est pour cette raison que j’ai placé l’éducation et la formation, qui concerne au premier chef notre jeunesse, en tête des priorités de la politique de la ville aux côtés de la rénovation urbaine, la santé ou encore la sécurité.
Car s’il est vital de donner un toit à chacun, il l’est tout autant de donner les moyens à tous d’accéder à l’éducation pour se construire un avenir.
Avec Luc Chatel, nous avons mis en place des mesures en faveur de l’accompagnement éducatif. Les actions de soutien scolaire, les internats d’excellence, les 312 cordées de la réussite…
Et c’est en cela que les E2C sont une réussite. Aujourd’hui, ce sont 11 600 jeunes qui sont accueillis dans les E2C, dont 38% issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, sur 101 sites-écoles en activité, dans 16 régions et 35 départements. Soit une progression de plus de 41% !
Et les résultats sont là puisqu’on compte près de 60% de sorties positives vers une formation professionnelle qualifiante ou un emploi.
Et je peux vous dire que l’objectif du Président de la République d’accueillir 12 000 jeunes d’ici 2012 est atteint ! Et cela, c’est à l’ensemble des acteurs mobilisés que nous le devons.
Je salue le travail de Jeanne Schneider, la directrice de l’école, qui a oeuvré pour faire de ce lieu un espace d’intégration sociale et citoyenne.
La formation sur-mesure des Ecoles deuxième chance se fonde sur une méthode qui marche et qui porte ses fruits, celle de l’alternance entre remise à niveau des savoirs fondamentaux et stages professionnalisant en entreprises.
Des entreprises qui sont au coeur du dispositif deuxième chance. Et je salue la constitution du réseau d’entreprises partenaires comme Axa France, Bouygues, la Poste, ou encore L’Oréal qui travaillent main dans la main avec les missions locales.
C’est l’ensemble de ce savoir-faire, reconnu par tous aujourd’hui, qui vous offre une seconde chance, celle de se dire que oui ! Tout est possible ! Même quand on n’a pas saisi la première chance !
Celle de se dire qu’en chacun de nous sommeille un potentiel qui n’attend que d’être décelé et exploité.
Grâce au processus de labellisation des écoles, mis en place depuis 2009, la qualité du dispositif est renforcée comme l’encadrement du développement du dispositif sur tout le territoire. Mais je veux aller encore plus loin et développer ce dispositif qui a fait ses preuves.
Le sens de ma présence parmi vous, c’est de démontrer l’engagement ininterrompu à vos côtés du Ministère de la Ville.
Aux côtés des régions, qui assurent 35 à 36% du financement des E2C, de son côté, l’Etat est passé de 4% à près de 30% aujourd’hui !
J’ai bien conscience de l’inégale répartition géographique des E2C qui se concentrent surtout sur l’Île-de-France. Quatre régions sont encore absentes du dispositif Deuxième chance. Les régions dans lesquelles n’existent pas d’écoles devront faire l’objet d’une attention particulière.
Je souhaite à cet égard développer une approche concertée avec les régions qui sont des partenaires majeurs du dispositif.
J’encourage tous les partenaires, les collectivités, les entreprises, à aller encore plus loin pour permettre à tous les jeunes qui le souhaitent, de bénéficier d’un dispositif de deuxième chance partout en France.
Nous travaillons ensemble à la reconnaissance du certificat national de compétences obtenu par les élèves. Je souhaite que nos discussions progressent très vite.
Enfin, je tiens surtout à rendre hommage à vous tous ici présents.
A vous d’abord, les élèves de cette école, qui avez décidé de relever ce défi, le défi de travailler, le défi de réussir, le défi de s’en sortir en ne comptant que sur soi-même car tout est possible si l’on s’en donne les moyens !
A ceux qui pensent que l’école n’est pas faite pour eux, qu’ils n’y ont rien à y faire, je veux leur dire l’utilité de l’effort et du travail.
Je veux aussi rendre hommage à la municipalité de Clichy-la-Garenne, qui a compris que c’est en renforçant les actions de formations que l’on préparera au mieux la sortie de crise et que l’on enrayera la spirale du chômage.
Voilà, mesdames et messieurs, les mots de confiance et d’encouragements que je voulais partager avec vous.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 8 décembre 2011