Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur l'urbanisation et la planification urbaine des grandes villes et le Grand Paris, Moscou le 8 décembre 2010.

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Circonstance : Forum international urbain de Moscou le 8 décembre 2011

Texte intégral


Je voudrais tout d’abord vous remercier sincèrement de m’avoir invité à participer au Forum international urbain de Moscou consacré aux « Solutions globales pour les villes russes ».
J’ai eu le plaisir de participer au Séminaire intergouvernemental franco-russe sur les questions de coopérations bilatérales qui s’est tenu ici même à Moscou, coprésidé par Messieurs Poutine et Fillon.
1 / Les enjeux globaux d’urbanisation des villes
Le président de la République Nicolas Sarkozy m’a confié la gestion du dossier très ambitieux du Grand Paris. Il s’agit de permettre à Paris de rester dans la compétition des villes monde de demain.
Le Grand Paris, c’est la seule capitale de plus de 12 millions d’habitants en zone euro, la première région économique d’Europe et elle représente 1/3 du PIB français.
Votre forum soulève aujourd'hui la question de la planification urbaine, et je suis heureux que l'expertise internationale soit conviée à cette réflexion qui concerne Moscou et l'ensemble des villes de Russie.
Les villes sont devenues le lieu de vie de la majorité des habitants de la planète.
Nous devons donc relever le défi de l’urbanisation et de la ré-urbanisation.
La ville est le lieu de toutes les richesses, le vecteur de la compétitivité et de l’innovation, le lieu quotidien de l’apprentissage du vivre ensemble, c’est aussi en ville que se concentrent toutes les urgences environnementales, socio culturelles et économiques : l’étalement urbain, les modes de déplacements, la pollution atmosphérique la gestion des déchets et la maitrise de l’énergie.
Si nous ne voulons pas creuser le fossé entre la ville qui gagne et celle qui ne gagne pas, si nous voulons construire la ville de demain : une ville verte, durable, solidaire et intelligente, il nous faut rompre l’isolement et l’enclavement de nos villes et de nos territoires pour leurs habitants. Nos politiques doivent être fondées sur la transversalité et l’échange.
Il nous faut comprendre les erreurs qui ont pu être faites dans le passé dans la construction des villes, capitaliser sur les expériences de rénovation urbaine et en même temps construire, en innovant dans tous les secteurs, la ville de demain.
Le Grand Paris doit résoudre les questions de transports, de logement, désenclaver les territoires et les habitants et favoriser la création de richesse et l’innovation.
Ce sont des enjeux globaux qui nous concernent tous et je sais, monsieur le maire de Moscou, que votre ville a également l’ensemble de ces problématiques en tête dans les réflexions qui sont les siennes aujourd’hui.
2 / Les enjeux du Grand Paris
Le Grand Paris, il y a peu, était encore une idée.
Une intention, une ambition, et une vision du président Nicolas Sarkozy. Mais les idées doivent s’incarner dans la réalité.
Alors comment avons-nous fait pour concrétiser notre vision ?
Il y a eu tout d’abord une grande consultation internationale auprès d’architectes français et internationaux qui ont livré chacun leur vision du Grand Paris de demain. Cela a nourri en profondeur ce qui est devenu le grand projet d’aménagement de la France. Ces architectes continuent de nous accompagner au sein d’un Atelier International du Grand Paris.
Le futur réseau de métro automatique du Grand Paris fait également l’objet depuis la semaine dernière d’une consultation internationale en conseil « architecture et design ».
Cette consultation visera à sélectionner un architecte de renom, pour définir les archétypes d’une nouvelle génération pour les futures 57 gares de métro.
Le vote de la loi Grand Paris, le 3 juin 2010, a permis de créer des outils et de fixer un calendrier pour le projet.
Nous avons décidé de lancer cette nouvelle dynamique par un nouveau schéma de transports en commun.
Puis, le projet de transports a grandi par le débat public. En effet, une longue concertation publique, la plus étendue d’Europe, plus de 20 000 personnes de la société civile y ont participé. Cela a permis de faire aboutir l’Etat et l’autorité locale, le conseil régional d’Ile de France sur une vision partagée des transports en commun.
Cette vision commune des transports en commun a permis d’inclure à la fois un plan de renouvellement des lignes actuelles de métro et la programmation d’un nouveau réseau de métro automatique de plus de 150 km. Cela représente un investissement de plus de 32 milliards d’euros sur les 15 prochaines années rien que pour les transports publics ! C’est considérable pour notre pays.
Le Grand Paris est donc en train de devenir une réalité !
Plus de 2 millions de voyageurs pourront bientôt profiter chaque jour de ces nouvelles lignes de transport du « Grand Paris Express ».
Ce schéma de transport n’est évidemment pas une fin en soi, Il va permettre de désenclaver Paris, de relier les aéroports entre eux et avec le coeur de la ville, de raccorder (c’est unique au monde) les pôles d’excellence industriels et universitaires, et de faciliter les mobilités entre les différents territoires.
Le Grand Paris a en effet avant tout une ambition économique.
Le développement des clusters, comme le pôle technologique de Paris-Saclay ou de Paris-La Défense contribueront à accroître les emplois créés par rapport à la situation actuelle, soit un objectif de plus de 800 000 emplois supplémentaires à l’horizon 2030. Notre objectif est d’atteindre 4% de croissance pour la région-capitale.
Notre projet va ainsi permettre de développer les atouts du Grand Paris, notre parc d’immobilier d’entreprise (le 1er d’Europe avec plus 100 millions de mettre carré de bureau).
Bien entendu, le développement de la région capitale repose également sur la construction de logements, et nous avons prévu de construire chaque année 70 000 logements soit plus du double du rythme annuel actuel.
Le Grand Paris est donc un vaste chantier et il est nécessaire qu’il repose sur la qualité et la stabilité de l’environnement politique, juridique et financier du projet.
- Stabilité politique : le Grand Paris est un projet porté une loi de 2010.
- Sécurité financière, la réalisation du Grand Paris des transports est cofinancé à hauteur de 32,4 Mds d’euros par l’Etat, les collectivités et les entreprises.
Ceci n’est absolument pas remis en cause par les ajustements financiers auxquels notre gouvernement est en train de procéder du fait de la crise mondiale.
- Sécurité juridique : l’Etat va passer des contrats avec les collectivités locales afin de garantir le développement de chaque territoire pour les 20 prochaines années. Ce sont de nouvelles opportunités foncières, immobilières et donc financières qui sont en train de se créer !
Le Grand Paris c’est l’excellence française.
Et je voudrais proposer aux agences de notation internationales un quadruple A pour notre projet !
- A comme « Avenir »,
- A comme « Aménagement »,
- A enfin comme « Ambition »,
- Et le quatrième A qui me semble tout aussi primordial, c’est le A de l’ Architecture.
C’est cela la définition de toutes les métropoles globales !
Merci à tous,
Je vous souhaite de bonnes séances de travail et je peux répondre à vos questions si vous le souhaitez.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 12 décembre 2011