Texte intégral
Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger,
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
J’entame aujourd’hui aux Pays-Bas, une deuxième phase de mon programme de déplacements à la rencontre des communautés françaises.
Après avoir favorisé les horizons lointains, je compte maintenant privilégier les destinations plus proches et nos communautés en Europe, là où elles sont les plus denses.
Mon expérience d’élu local et de député m’a appris qu’une connaissance fine de ces réalités se forge de près, à la faveur d’échanges directs.
C’est ce que je fais depuis ma nomination il y a maintenant plus de trois mois.
Je vais vous faire une confidence : ma tâche est passionnante.
Je le dis en toute franchise, les Français de l’étranger, comme vous tous ici à La Haye, sont un véritable atout pour la France.
Ils sont les fers de lance de la mondialisation et, ici, de la construction européenne.
Car vous vivez en temps réels les trépidations du monde.
De nos proches voisins, les Pays-Bas sont peut-être un des moins connus.
Pourtant nos relations sont anciennes : notre premier ambassadeur a été accrédité ici quatre ans à peine après la déclaration d’indépendance des Provinces Unies, en 1579.
À certaines époques, les Pays-Bas ont été un refuge pour les persécutés et les exilés.
Ils ont été une terre d’élection de la liberté de pensée et de la liberté d’expression.
Descartes y a vécu longtemps et les rencontres qu’il y a faites ont été déterminantes pour ses travaux qui incarnent la logique et l’esprit critique si typiquement français.
Les Pays-Bas sont aussi une terre d’effort et de travail dans le combat contre les éléments et la lutte pour préserver la terre contre la mer.
Cet esprit inspire sans doute la qualité et l’importance de la coopération entre nos deux pays.
Chacun sait que la réponse à la crise que nous traversons ne peut être qu’européenne.
Je veux souligner le rôle essentiel des Pays-Bas par la qualité de ses propositions dans la recherche de solutions intelligentes à cette crise.
Les contacts entre le président Sarkozy et le Premier ministre Rutte, extrêmement substantiels et productifs, ont été déterminants.
Une telle proximité est naturelle entre deux pays fondateurs de l’Europe.
Votre présence en porte, d’une certaine façon, témoignage.
Je pense à ceux d’entre vous qui travaillez au sein d’agences ou d’institutions telles que l’Office européen des brevets ou l’Agence spatiale européenne, qui vivez au quotidien l’ampleur et la profondeur de l’intégration européenne.
Mais c’est vrai de chacun de vous, aussi bien dans les activités économiques et commerciales, les cursus croisés entre étudiants, les échanges culturels, et dans toutes les formes d’échanges qui, à tous les niveaux et dans tous les domaines, sont directement tributaires de l’intégration européenne.
Vous êtes tous des acteurs de ce mouvement.
On dit souvent de la construction européenne qu’elle se fait en dehors ou contre la volonté des peuples.
Chacun de vos parcours, de vos histoires personnelles est une illustration du contraire : l’intégration européenne est avant tout affaire de rapprochement entre les peuples, de liens patiemment tissés, jour après jour.
Ils sont le ciment le plus solide de l’Union.
Capitale du droit international, La Haye est le siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Elle accueille également plusieurs institutions judiciaires, comme la Cour internationale de Justice ou la Cour pénale internationale.
Les Français qui travaillent au sein de ces institutions assurent le rayonnement de notre pays, de notre conception du droit, de nos valeurs et de notre langue.
Cette tradition d’ouverture ne vous fait jamais oublier que vous constituez une communauté construite sur un lien social particulièrement fort, entretenu par des associations auxquelles je veux rendre hommage.
Vous le savez, l’accès à l’enseignement français à l’étranger est une des priorités de l’État ardemment soutenue par le président de la République lui-même.
Le Lycée français Vincent Van Gogh, dont j’ai visité ce matin l’établissement de La Haye, est un des fleurons de notre réseau scolaire.
L’effort de l’État pour la construction de cette école, son équipement et son fonctionnement est à la hauteur d’une ambition que nous n’avons pas peur d’afficher : nous visons tout simplement l’excellence.
C’est ce que nous visons aussi pour l’ensemble du réseau.
Le plan de développement de l’enseignement français à l’étranger annoncé le 15 juin 2011 illustre cette volonté : il prévoit en effet une dotation budgétaire annuelle de l’ordre de 420 millions d’euros pour notre réseau scolaire jusqu’en 2013.
Je sais que l’ambassade et le consulat général agissent inlassablement pour offrir la meilleure qualité de service.
Je suis conscient des difficultés d’accès aux services consulaires des Français de La Haye.
Les tournées consulaires, qui remportent un vif succès, sont un premier élément de réponse.
Afin d’aller plus loin, le guichet d’administration électronique (GAEL) mis en place en 2006 vient d’être remplacé par une formule dénommée monconsulat.fr, plus ergonomique et conviviale, aux fonctionnalités plus développées.
Mesdames et Messieurs,
Dans les prochains mois, vous participerez pour la 6ème fois à l’élection du président de la République.
Pour la première fois, vous élirez onze députés.
Engagement du président de la République en 2007 mis en uvre par la réforme constitutionnelle de 2008, ces députés renforcent et complètent la représentation des Français de l’étranger au Parlement, aux côtés de leurs 12 collègues du Sénat.
C’est pourquoi, un des enjeux des prochains scrutins réside dans la participation des électeurs.
Je salue à cet égard le travail fourni par le consulat général et notamment son initiative visant à créer deux nouveaux bureaux de vote à La Haye et à Eindhoven.
Je veux également saluer l’implication citoyenne de ceux d’entre vous qui se sont déjà portés volontaires pour participer aux opérations électorales au sein de ces bureaux.
Le vote électronique n’est pas un gadget : j’y attache la plus grande importance.
Nous faisons en ce domaine uvre de précurseurs dans un champ encore expérimental. De son succès dépendra son extension à d’autres types de scrutins.
C’est pourquoi nous avons une obligation de résultats et nous sommes tenus au zéro défaut.
Afin de ne rien laisser au hasard, un test grandeur nature sera effectué dans le monde entier fin janvier, pour lequel nos consuls et consuls généraux ont identifié de nombreux volontaires.
Mes Chers Compatriotes,
Nous devons aborder l’avenir et les prochaines échéances avec le plus parfait esprit républicain.
Nous devons être à la hauteur des enjeux car nous avons entre nos mains l’avenir de la France.
Français de l’étranger, vous pourrez montrer que vous êtes une composante dynamique du Peuple français en votant massivement.
C’est un des messages que j’apporte à nos communautés dans le monde.
Vive la République et vive la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 janvier 2012