Texte intégral
En 1918, il y a aujourdhui 93 ans, le onzième jour du onzième mois à la onzième heure, sur les ruines de pays dévastés par le sacrifice de leurs enfants, les bombardements et les flammes, dans le souvenir des assauts et des combats, dans celui des chairs mutilées et des mémoires endeuillées, une plume apposée dans un wagon de bois, au cur de cette futaie de Rethondes, scellait la Paix.
Une fois de plus dans notre longue histoire, les femmes avaient enterré leurs pères, fils et maris, et la guerre sétait révélée dans toute sa cruauté. Pendant quatre années dhorreur, pas un village, pas une famille navait été épargnée par le deuil et la douleur. 1,4 millions de morts, plus de 4 millions de blessés : tel fut le lourd tribut versé par la France pour prix de la victoire.
En mémoire de cette tragédie, le Soldat inconnu, choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et symbole à lui seul de leur sacrifice commun, était inhumé sous larc de Triomphe. Le ravivage chaque année depuis lors de la Flamme du Souvenir autour de sa dépouille montre le prix que la France attache à chaque vie risquée en son nom. « Les morts, surtout les morts, commandent aux vivants, obéissons à leurs voix pour faire la paix qu'ils ont conquise, une France unie et laborieuse, constante et forte » avait adjuré Louis BARTHOU, Ministre de la Guerre dalors.
A la « der des der », pourtant, dautres conflits se sont succédés, emportant avec eux, leur terrible cohorte de désolations et damertume.
La Seconde Guerre mondiale puis les guerres dIndochine et dAfrique du Nord furent à leur tour honorés sous lArc de Triomphe, mais le 11 Novembre est resté une journée consacrée au seul souvenir des soldats tombés au cours de la guerre de 1914-1918.
Avec la disparition du dernier combattant français de la Première guerre mondiale, Lazare PONTICELLI, le 12 mars 2008, à 110 ans, et celle du dernier combattant connu de la Grande guerre, le britannique Claude CHOULES, ultime témoin de l'un des conflits les plus meurtriers de notre histoire, le Président de la République, chef des armées, a souhaité que ce 11 novembre prenne une signification nouvelle pour devenir la commémoration de tous les morts pour la France depuis la Grande guerre.
Si les circonstances des conflits et les raisons de leur engagement diffèrent, tous ces hommes sont, en effet, unis dans une même filiation par le sacrifice consenti.
Cest le même souffle qui anima le poilu du chemin des dames, conquérant de quelques mètres boueux dans lhideuse fange des tranchées, et qui anime aujourdhui le jeune marsouin ou légionnaire de Kapisa, soumis à la lâcheté de terroristes qui taisent leur nom en cachant leur visage.
Cest dans la même et singulière adhésion à des valeurs qui les transcendent que sélançaient les valeureux de Mao Khe ou de Dien-Bien Phu en Indochine et les combattants en Algérie, défenseurs de lintégrité dun empire condamné par lévolution des peuples.
Cest pour la France et lidée quils sen faisaient que ces hommes et ces femmes ont donné leur vie. Cest notre sol, ce sont nos valeurs, cest notre passé construit dans la douleur et notre avenir quils ont défendu. Cest en notre nom quils ont donné leur vie. Et quelle survienne à Tagab ou sur la Marne, la mort au combat ne change pas de nature.
Cest pourquoi, désormais, le 11 novembre honorera lunion des générations du feu.
Combattants et civils valeureux, visages connus ou silhouettes anonymes, ces hommes nés sur le sol de notre pays ou aux confins de nos anciennes colonies, citoyens dune même République ont contribué à bâtir notre France. Et ils lui ont fait, pour cela, le don ultime, le don sur lequel personne ne peut jamais revenir, celui de leur vie.
La Nation a contracté à leur égard une dette qui ne séteindra pas alors même que, chaque jour encore, en ce début de XXIe siècle, nos soldats risquent leur vie pour faire entendre notre voix et construire toujours lhistoire, sous le signe de la démocratie et de la liberté, de peuples et de nations qui en étaient privés. Ce fut le cas encore récemment en Côte dIvoire et en Libye.
Que ce soit en Afrique, au Proche-Orient, en Afghanistan, de toutes origines, de tous milieux et de toutes croyances, à limage de la société dont ils sont issus, ces soldats Français sont unis par les mêmes valeurs que sont la bravoure, la fidélité, lintégrité et lhonneur. Eclaireurs des générations qui nont, de leur vie, jamais connu lhideuse figure de la guerre, ils sont le plus beau visage de la France. En luttant quoiquil leur en coûte en notre nom à tous, ils consentent au sacrifice comme dautres lont consenti avant eux, car ils savent que ce sacrifice a un sens et que ce sens a une portée concrète.
En décorant ce matin, pour la première fois depuis plus de 50 ans, les emblèmes de douze de nos unités engagées en Libye, en Afghanistan et en Côte dIvoire, le Président de la République a honoré lengagement de cette nouvelle génération. Dans les prochains, à mon tour, je décorerai dautres unités qui se sont distinguées. Je forme le vu que chacun puisse aujourdhui, entendre et retenir lexigeante leçon dune liberté portée par le courage, le service et la foi en son pays. Que les plus jeunes prennent conscience de la gravité et de la beauté de cet engagement, quils se souviennent de ce quils doivent à ces indéfectibles serviteurs de la Nation, à ces hommes dhonneur.
A la hauteur de la reconnaissance qui est la nôtre, nos soldats tombés de 2011 rejoignent désormais dans la commémoration ceux qui les ont précédés dans le sacrifice au cours du XXème siècle, pour que vive la France. Et ce jour est aussi loccasion dhonorer tous ceux qui partagent ce même esprit de sacrifice au service de leur pays.
Après que la sonnerie de lappel de larmistice ait résonné dans la clairière, jusquau ciel peuplé de nos morts, des poilus au pantalon garance aux soldats tombés au champ dhonneur en Kapisa, des combattants des Ardennes aux « Justes » fusillés de la seconde guerre mondiale, ensemble, aujourdhui, nous leur rendons lhommage quils méritent. Nous nous inclinons devant leur mémoire. Nous noublions pas leur sacrifice, pour certains si récent.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 janvier 2012
Une fois de plus dans notre longue histoire, les femmes avaient enterré leurs pères, fils et maris, et la guerre sétait révélée dans toute sa cruauté. Pendant quatre années dhorreur, pas un village, pas une famille navait été épargnée par le deuil et la douleur. 1,4 millions de morts, plus de 4 millions de blessés : tel fut le lourd tribut versé par la France pour prix de la victoire.
En mémoire de cette tragédie, le Soldat inconnu, choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et symbole à lui seul de leur sacrifice commun, était inhumé sous larc de Triomphe. Le ravivage chaque année depuis lors de la Flamme du Souvenir autour de sa dépouille montre le prix que la France attache à chaque vie risquée en son nom. « Les morts, surtout les morts, commandent aux vivants, obéissons à leurs voix pour faire la paix qu'ils ont conquise, une France unie et laborieuse, constante et forte » avait adjuré Louis BARTHOU, Ministre de la Guerre dalors.
A la « der des der », pourtant, dautres conflits se sont succédés, emportant avec eux, leur terrible cohorte de désolations et damertume.
La Seconde Guerre mondiale puis les guerres dIndochine et dAfrique du Nord furent à leur tour honorés sous lArc de Triomphe, mais le 11 Novembre est resté une journée consacrée au seul souvenir des soldats tombés au cours de la guerre de 1914-1918.
Avec la disparition du dernier combattant français de la Première guerre mondiale, Lazare PONTICELLI, le 12 mars 2008, à 110 ans, et celle du dernier combattant connu de la Grande guerre, le britannique Claude CHOULES, ultime témoin de l'un des conflits les plus meurtriers de notre histoire, le Président de la République, chef des armées, a souhaité que ce 11 novembre prenne une signification nouvelle pour devenir la commémoration de tous les morts pour la France depuis la Grande guerre.
Si les circonstances des conflits et les raisons de leur engagement diffèrent, tous ces hommes sont, en effet, unis dans une même filiation par le sacrifice consenti.
Cest le même souffle qui anima le poilu du chemin des dames, conquérant de quelques mètres boueux dans lhideuse fange des tranchées, et qui anime aujourdhui le jeune marsouin ou légionnaire de Kapisa, soumis à la lâcheté de terroristes qui taisent leur nom en cachant leur visage.
Cest dans la même et singulière adhésion à des valeurs qui les transcendent que sélançaient les valeureux de Mao Khe ou de Dien-Bien Phu en Indochine et les combattants en Algérie, défenseurs de lintégrité dun empire condamné par lévolution des peuples.
Cest pour la France et lidée quils sen faisaient que ces hommes et ces femmes ont donné leur vie. Cest notre sol, ce sont nos valeurs, cest notre passé construit dans la douleur et notre avenir quils ont défendu. Cest en notre nom quils ont donné leur vie. Et quelle survienne à Tagab ou sur la Marne, la mort au combat ne change pas de nature.
Cest pourquoi, désormais, le 11 novembre honorera lunion des générations du feu.
Combattants et civils valeureux, visages connus ou silhouettes anonymes, ces hommes nés sur le sol de notre pays ou aux confins de nos anciennes colonies, citoyens dune même République ont contribué à bâtir notre France. Et ils lui ont fait, pour cela, le don ultime, le don sur lequel personne ne peut jamais revenir, celui de leur vie.
La Nation a contracté à leur égard une dette qui ne séteindra pas alors même que, chaque jour encore, en ce début de XXIe siècle, nos soldats risquent leur vie pour faire entendre notre voix et construire toujours lhistoire, sous le signe de la démocratie et de la liberté, de peuples et de nations qui en étaient privés. Ce fut le cas encore récemment en Côte dIvoire et en Libye.
Que ce soit en Afrique, au Proche-Orient, en Afghanistan, de toutes origines, de tous milieux et de toutes croyances, à limage de la société dont ils sont issus, ces soldats Français sont unis par les mêmes valeurs que sont la bravoure, la fidélité, lintégrité et lhonneur. Eclaireurs des générations qui nont, de leur vie, jamais connu lhideuse figure de la guerre, ils sont le plus beau visage de la France. En luttant quoiquil leur en coûte en notre nom à tous, ils consentent au sacrifice comme dautres lont consenti avant eux, car ils savent que ce sacrifice a un sens et que ce sens a une portée concrète.
En décorant ce matin, pour la première fois depuis plus de 50 ans, les emblèmes de douze de nos unités engagées en Libye, en Afghanistan et en Côte dIvoire, le Président de la République a honoré lengagement de cette nouvelle génération. Dans les prochains, à mon tour, je décorerai dautres unités qui se sont distinguées. Je forme le vu que chacun puisse aujourdhui, entendre et retenir lexigeante leçon dune liberté portée par le courage, le service et la foi en son pays. Que les plus jeunes prennent conscience de la gravité et de la beauté de cet engagement, quils se souviennent de ce quils doivent à ces indéfectibles serviteurs de la Nation, à ces hommes dhonneur.
A la hauteur de la reconnaissance qui est la nôtre, nos soldats tombés de 2011 rejoignent désormais dans la commémoration ceux qui les ont précédés dans le sacrifice au cours du XXème siècle, pour que vive la France. Et ce jour est aussi loccasion dhonorer tous ceux qui partagent ce même esprit de sacrifice au service de leur pays.
Après que la sonnerie de lappel de larmistice ait résonné dans la clairière, jusquau ciel peuplé de nos morts, des poilus au pantalon garance aux soldats tombés au champ dhonneur en Kapisa, des combattants des Ardennes aux « Justes » fusillés de la seconde guerre mondiale, ensemble, aujourdhui, nous leur rendons lhommage quils méritent. Nous nous inclinons devant leur mémoire. Nous noublions pas leur sacrifice, pour certains si récent.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 janvier 2012