Texte intégral
Q - Le nouveau président du Parlement européen, est un social-démocrate. Il sappelle Martin Schulz. Il compte renforcer le rôle du Parlement face à la Commission et face au Conseil européen, cest-à-dire face aux dirigeants politiques des États. Que pensez-vous de cette nomination ?
R - Je lai rencontré, cest un homme pragmatique qui, sur bien des points, est en accord avec laction du gouvernement français. De plus, en tant que président du Parlement européen, il veut lui donner un rôle majeur et il a raison. Il a dautant plus raison que lon se trouve dans une situation dans laquelle lEurope a besoin davoir un ancrage démocratique. Car, pour que lEurope soit populaire, il faut que nous ayons cet ancrage. Sinon nous risquons des dérives populistes dans certains des États membres.
Q - Donc, finalement, vous soutenez sa candidature et sa nomination ?
R - Je soutiens surtout le fait davoir un Parlement de la zone euro.
( )
Je vois bien que, dans le nouveau Traité - le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de lunion économique et monétaire - qui est en cours, le rôle du Parlement européen et des Parlements nationaux seront pris en compte et cest une très bonne chose.
Q - Après la France, je le disais, le Fond européen de soutien et de stabilité financière a été dégradé par SMP. Cela ne risque-t-il pas de limiter ces moyens et donc de compromettre le plan de sauvetage de la zone euro ?
R - La réaction franco-allemande a été claire. Le FESF est un outil qui aujourdhui est doté de près de 500 milliards deuros. Il a suffisamment de garanties. Il ny a donc pas lieu de le renflouer.
Q - Il a déjà du mal à lever des fonds sur les marchés et les taux auxquels il se finance risquent-ils daugmenter ?
R - Il ne faut pas oublier que le FESF est un outil temporaire. Derrière, viendra le mécanisme européen de stabilité, le véritable fonds monétaire européen et comme ce fonds a un apport en capitaux, il donnera beaucoup plus de sécurité aux investisseurs.
Q - Sauf quil faudra attendre le mois de juillet pour quil soit mis en place, ce MES ?
R - Avec 500 milliards deuros pour le FESF et avec la coordination franco-allemande nous devrions tenir sans problème jusquau mois de juillet. Sinon, cest quil y aura une catastrophe autrement plus importante que le fait que la notation dune seule Agence pour la France et certains pays de la zone euro ait été dégradée dun point.
Q - La gouvernance européenne semble à nouveau battre de laile, les discussions sur leffacement de la dette grecque sont bloquées. Il y avait un sommet tripartite France-Allemagne-Italie prévu vendredi qui a été repoussé au mois de février, cest-à-dire après le prochain Conseil européen. On a du mal à comprendre, on a du mal à avoir confiance en lavenir de la zone euro !
R - Concernant la Grèce, il ny a pas dinquiétude particulière à avoir. Les partenaires privés sont en train de négocier 100 milliards deuros de réduction de dette. Cela ne se fait pas en un jour. Cela se construit avec des discussions sur la durée, sur les taux et cela fait partie du jeu normal des négociations.
En ce qui concerne les privés, M. Dalara a dit quil allait aboutir à un résultat et le premier ministre Papademos a dit la même chose. On peut donc penser que lévolution du programme et du projet de renflouement de la dette grecque se met en place.
La France a été parfaitement claire, elle a dit quil ny avait pas dautre solution. Il ny a pas dalternative à ce sauvetage.
Q - Vous excluez donc un défaut de la Grèce ?
R - Bien sûr que nous excluons un défaut de la Grèce. Cela fait plusieurs semaines, plusieurs mois que nous nous battons pour quil ny ait pas un défaut de la Grèce ! LEurope a montré sa solidarité et une discipline budgétaire. Cest une double exigence. Le nouveau gouvernement grec est daccord et dispose de lappui de la population sur ces deux éléments. Je ne vois donc pas pourquoi il y aurait un échec du renflouement de la dette grecque.
Il ne sagit pas pour autant de prétendre que la Grèce se trouve dans une situation florissante. Bien évidemment non. Nous mettrons de longs mois et de longues années pour que la Grèce reprenne pied sur les marchés économiques.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 janvier 2012
R - Je lai rencontré, cest un homme pragmatique qui, sur bien des points, est en accord avec laction du gouvernement français. De plus, en tant que président du Parlement européen, il veut lui donner un rôle majeur et il a raison. Il a dautant plus raison que lon se trouve dans une situation dans laquelle lEurope a besoin davoir un ancrage démocratique. Car, pour que lEurope soit populaire, il faut que nous ayons cet ancrage. Sinon nous risquons des dérives populistes dans certains des États membres.
Q - Donc, finalement, vous soutenez sa candidature et sa nomination ?
R - Je soutiens surtout le fait davoir un Parlement de la zone euro.
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Je vois bien que, dans le nouveau Traité - le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de lunion économique et monétaire - qui est en cours, le rôle du Parlement européen et des Parlements nationaux seront pris en compte et cest une très bonne chose.
Q - Après la France, je le disais, le Fond européen de soutien et de stabilité financière a été dégradé par SMP. Cela ne risque-t-il pas de limiter ces moyens et donc de compromettre le plan de sauvetage de la zone euro ?
R - La réaction franco-allemande a été claire. Le FESF est un outil qui aujourdhui est doté de près de 500 milliards deuros. Il a suffisamment de garanties. Il ny a donc pas lieu de le renflouer.
Q - Il a déjà du mal à lever des fonds sur les marchés et les taux auxquels il se finance risquent-ils daugmenter ?
R - Il ne faut pas oublier que le FESF est un outil temporaire. Derrière, viendra le mécanisme européen de stabilité, le véritable fonds monétaire européen et comme ce fonds a un apport en capitaux, il donnera beaucoup plus de sécurité aux investisseurs.
Q - Sauf quil faudra attendre le mois de juillet pour quil soit mis en place, ce MES ?
R - Avec 500 milliards deuros pour le FESF et avec la coordination franco-allemande nous devrions tenir sans problème jusquau mois de juillet. Sinon, cest quil y aura une catastrophe autrement plus importante que le fait que la notation dune seule Agence pour la France et certains pays de la zone euro ait été dégradée dun point.
Q - La gouvernance européenne semble à nouveau battre de laile, les discussions sur leffacement de la dette grecque sont bloquées. Il y avait un sommet tripartite France-Allemagne-Italie prévu vendredi qui a été repoussé au mois de février, cest-à-dire après le prochain Conseil européen. On a du mal à comprendre, on a du mal à avoir confiance en lavenir de la zone euro !
R - Concernant la Grèce, il ny a pas dinquiétude particulière à avoir. Les partenaires privés sont en train de négocier 100 milliards deuros de réduction de dette. Cela ne se fait pas en un jour. Cela se construit avec des discussions sur la durée, sur les taux et cela fait partie du jeu normal des négociations.
En ce qui concerne les privés, M. Dalara a dit quil allait aboutir à un résultat et le premier ministre Papademos a dit la même chose. On peut donc penser que lévolution du programme et du projet de renflouement de la dette grecque se met en place.
La France a été parfaitement claire, elle a dit quil ny avait pas dautre solution. Il ny a pas dalternative à ce sauvetage.
Q - Vous excluez donc un défaut de la Grèce ?
R - Bien sûr que nous excluons un défaut de la Grèce. Cela fait plusieurs semaines, plusieurs mois que nous nous battons pour quil ny ait pas un défaut de la Grèce ! LEurope a montré sa solidarité et une discipline budgétaire. Cest une double exigence. Le nouveau gouvernement grec est daccord et dispose de lappui de la population sur ces deux éléments. Je ne vois donc pas pourquoi il y aurait un échec du renflouement de la dette grecque.
Il ne sagit pas pour autant de prétendre que la Grèce se trouve dans une situation florissante. Bien évidemment non. Nous mettrons de longs mois et de longues années pour que la Grèce reprenne pied sur les marchés économiques.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 janvier 2012