Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur la communauté française de Pondichéry, à Pondichéry (Inde) le 18 janvier 2012.

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Circonstance : Déplacement à Pondichéry (Inde), du 17 au 19 janvier 2012

Texte intégral


Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Consul général
Messieurs les Élus à l’Assemblée des Français de l’étranger,
Mes Chers Compatriotes,
J’avais de longue date l’intention de venir à Pondichéry. Je l’avais d’ailleurs promis à l’un de vos élus qui m’avait posé la question lors de la réunion du bureau de l’Assemblée des Français de l’étranger de décembre dernier.
Les dévastations du cyclone Thane ont précipité les événements.
Je suis venu aujourd’hui, à la demande du président de la République, vous assurer du soutien de la Nation tout entière dans les moments difficiles, douloureux pour beaucoup, que vous traversez.
En parcourant les rues de votre ville, j’ai vu les dégâts, j’ai vu les dévastations.
J’ai rencontré tous ceux qui ont souffert du choc du cyclone, durement ressenti.
Je suis allé voir les familles de nos compatriotes qui ont perdu la vie pour les assurer de la sympathie du président de la République, du ministre d’État et de tous les Français.
La solidarité entre vous, une fois de plus, a permis de soutenir ceux qui étaient les plus affectés et d’apporter une première aide en vue de soulager leur détresse et de revenir le plus rapidement possible à une vie normale.
Les autorités françaises, comme vous avez pu le voir, se sont mobilisées dès la première heure pour porter secours, aide et assistance, malgré les dégâts causés au bâtiment du Consulat général.
J’ai veillé personnellement au déblocage immédiat des crédits d’aide sociale qui permettront au Consul général de répondre aux besoins les plus urgents.
Si le malheur qui s’est abattu sur vous a été aussi vivement ressenti en France, c’est en raison des liens historiques si particuliers entre Pondichéry et notre pays.
Je vous le dis en confidence : j’ai été ému par votre amour pour la France et votre attachement profondément ancré dans votre mémoire, dans votre vie et dans votre culture.
Je veux mettre à profit cette visite pour vous adresser, à vous Françaises et Français de Pondichéry, un message d’affection pour cette ville, ce territoire où s’est forgée lentement, depuis trois siècles, la longue histoire de la France en Inde.
Une histoire faite d’abord de respect mutuel, de curiosité et d’ouverture qui explique à bien des égards la dynamique de notre relation présente et tout le potentiel dont elle est porteuse.
Affection pour un territoire qui, non seulement abrite la première communauté française en Inde par l’ancienneté et par le nombre, mais aussi quelques unes de nos institutions d’enseignement et de recherche les plus prestigieuses dans cette partie du monde.
Je pense à l’Institut français de Pondichéry, à l’École française d’Extrême-Orient, à l’Alliance française, et bien évidemment au Lycée français de Pondichéry dont le rayonnement et les résultats font honneur à l’enseignement français à l’étranger.
Il est ici le premier vecteur de diffusion de la langue et de la culture françaises.
Je saisis cette occasion pour saluer, le remarquable travail accompli par les équipes d’enseignement, et le proviseur, M. Éric Compan.
Mes Chers Compatriotes,
Il y a ici ceux que l’histoire, les hasards de la vie, ont fait naître à Pondichéry, qui, après le Traité de cession, ont voulu continuer à appartenir à la Nation française.
Il y a leurs enfants, qui souvent ont fait le choix de la métropole, et qui par leurs études, leurs formations, leur expertise, ont nourri, enrichi et renforcé cette relation entre la France et l’Inde.
Il y a ceux, enfin, que les parcours professionnels, les passions individuelles, ont amenés à s’établir dans ce pays, pour quelques années, parfois pour y construire leur vie.
Tous, vous incarnez notre pays, avec, comme le dit le président de la République «son caractère, son génie, son panache».
Mes Chers Compatriotes,
Vous le savez, la vie d’expatrié est aussi faite de contraintes, elle a ses spécificités et ses difficultés propres.
Je veux vous le redire le plus simplement possible : nous sommes à votre écoute, dans les bons comme dans les mauvais jours.
Notre engagement en faveur du Lycée comme notre soutien à la réhabilitation de la petite école française de Karikal, l’aide que nous apportons aux plus démunis à travers l’action sociale - aide je le souligne, que nous avons voulu constante en dépit du contexte budgétaire -, tout cela témoigne de notre solidarité.
Ma visite est aussi le reflet d’un engagement, celui de la France, pour que Pondichéry continue d’être cette fenêtre sur notre pays que Nehru appelait de ses vœux, une fenêtre ouverte sur le futur.
Vous tous, Françaises et Français de Pondichéry, de Karikal, de Mahé, de Yanam, Françaises et Français de Chennai, votre diversité est une richesse.
Vous avez en commun une même passion de l’Inde et un même amour pour la France.
Mes Chers Compatriotes,
L’année 2012 sera une année électorale très importante avec l’élection du président de la République.
Vous pourrez également, pour la première fois, élire directement 11 députés en vertu d’un nouveau droit voulu par le président de la République et résultant de la réforme constitutionnelle de 2008.
Pour les élections législatives, au-delà du vote à l’urne ou par procuration, il sera également possible de voter par voie électronique ou par correspondance. C’est une innovation majeure.
Je vous invite à participer fortement à ces élections.
Votre participation sera le symbole d’une démocratie vivante et d’un pays qui, grâce à vous tous, rayonne bien au-delà de ses frontières.
Ce sera le signe d’une France qui donne toute leur place à ses concitoyens où qu’ils se situent dans le monde.
C’est dans cet esprit que j’ai proposé de faire de 2014 l’Année des Français de l’étranger, et aussi pour faire pleinement prendre conscience à nos concitoyens de l’Hexagone du potentiel extraordinaire que vous constituez pour notre pays.
Vive la République et vive la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2012